portés par le plasmide de virulence. Ces gènes proviennent souvent d’un transfert horizontal entre bactéries.
En effet, les études montrent actuellement que certaines bactéries non virulentes peuvent acquérir en une fois le
matériel génétique capable de les rendre virulentes [5]. Par contre, les facteurs ainsi que les mécanismes
impliqués dans le portage asymptomatique sont extrêmement mal connus. La contamination d’un hôte par les
salmonelles se fait essentiellement par voie orale. L’intestin est le lieu privilégié de la colonisation et de la
persistance des bactéries chez l’animal. Deux étapes clés caractérisent cette interaction : l’attachement aux
cellules intestinales et phagocytaires et la pénétration dans ces cellules. Les salmonelles sont en effet des
bactéries intracellulaires facultatives.
Les recherches en cours
Les travaux menés par les équipes visent à comprendre les rôles respectifs du pouvoir d’attachement et d’entrée
de S. Enteritidis dans le portage intestinal aviaire, mais aussi les mécanismes de régulation des facteurs de
virulence des salmonelles afin de déterminer si le portage est lié à la diminution de l’expression de facteurs de
virulence ou à l’expression de facteurs bactériens spécifiques au portage [1]. Ainsi, est analysé le rôle d’une région
génétique, capable de moduler les facteurs de virulence et commune aux salmonelles et à certains Escherichia coli
pathogènes.
La contamination des volailles est principalement observée lors de la première semaine après l’éclosion, quand la
réponse immune et la flore intestinale des poussins sont encore immatures.
Dans ce contexte, sont analysés les facteurs immunitaires de l’hôte impliqués dans le portage et en particulier les
facteurs de la réponse innée capables de bloquer l’entrée de la bactérie au niveau de l’intestin : rôle des peptides
antimicrobiens et des composants de la réponse inflammatoire [8]. Cette approche permet d’étudier, avec le
département de Génétique animale et des partenaires européens, l’héritabilité et la base fonctionnelle du
caractère de résistance au portage asymptomatique de S. Enteritidis afin de pouvoir sélectionner des lignées de
poulets résistants ou de concevoir des stratégies d’éradication des Salmonella chez les volailles [7]. Enfin, parce
qu’il s’agit de deux organismes vivants qui entrent en conflit, le dialogue moléculaire qui s’instaure entre la
salmonelle et la cellule-cible de l’hôte, est analysé, la réponse de l’un influant sur la réponse de l’autre.
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Rédaction : Philippe Velge, AnneChristine Lalmanach, Isabelle Virlogeux-Payant, Olivier Grépinet, Élisabeth Bottreau, Jérôme Trotereau,
Pierrette Menanteau
UR 918 Pathologie infectieuse et Immunologie, Tours équipe Contaminations microbiennes des matières premières alimentaires d’origine
animale
http://www.inra.fr/sante_animale/en_savoir_plus/les_zoonoses_recherches_a_l_inra/les_zoonose_emergentes_et_les_autres/la_salmonello
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