L’économie solidaire
Partout dans le monde, l’économie solidaire est présente. Et même si les réalités qu’elle
recouvre diffèrent d’un pays à l’autre, toutes entendent proposer une alternative locale au
processus de mondialisation. On parlera d’économie populaire en Amérique latine,
d’économie communautaire au Québec, d’économie sociale en Italie, d’économie
informelle en Afrique.
Exclusion, chômage, emplois précaires, inégalités sociales : face à la montée de ces
maux, nos sociétés occidentales ont imaginé et inventé une autre façon de faire de
l’économie. Une « économie solidaire », faite de liens et de solidarités quotidiennes, qui
trouve sa place aux côtés d’une économie de marché défaillante, une économie où la
volonté d’entreprendre reste indispensable mais dont le retour sur investissement n’est
pas la priorité. Une solidarité plaçant l’être humain au cœur des enjeux et se fixant pour
objectif la lutte contre toutes les formes d’exclusion et la recherche de moyens pour
répartir autrement les biens et les services. L’économie solidaire, ce sont des femmes et
des hommes qui prennent leur vie en main en investissant leur énergie dans des actions
individuelles ou collectives. Ici, un groupe de femmes ouvre un restaurant de quartier ; là,
des entrepreneurs embauchent des populations en difficulté ; ailleurs, des habitants
aménagent, réparent et entretiennent les espaces publics de leur quartier, ou encore des
épargnants décident d’utiliser différemment leur argent, etc.
Né dans les années 1980, le concept d’économie solidaire émerge dans un contexte
marqué par la crise économique et le chômage. Le capitalisme ne parvient plus à
assurer le plein-emploi. Or, l’emploi est le moteur de l’intégration sociale. Privé de travail,
le chômeur perd petit à petit les liens qui l’unissent à la société. Sans revenus, il est
progressivement exclu de l’accès au logement et au crédit. C’est dans le but de renforcer
le lien social et d’établir une plus grande équité entre les participants à l’échange que
l’économie solidaire est née. Face à la mondialisation, elle propose une multitude
d’initiatives locales pour financer et produire ou consommer et échanger autrement.
Source : Les Clés de l’actualité, nº 654