TD 1 : « Que nous révèle la polysémie du terme sport

TD 1 : « Que nous révèle la polysémie du terme sport ? »
Les définitions du sport diffèrent suivant les personnes, les époques et les sciences qui les
traitent, chacune cherchant à légitimer sa propre définition ; c’est en ce sens que l’on peut
considérer ce terme comme polysémique.
Cette polysémie ne serait-elle pas raison du grand nombre de fonctions remplies par le sport
car ce mot est utilisé pour qualifier des réalités et des activités très diverses qu’elles soient de
l’ordre du loisir, de la recherche de performance, ou encore de soucis purement hygiéniques.
Tout cela pouvant bien entendu être étudié d’un point de vue sociologique, mais aussi
psychologique, physiologique, politique, ergonomique… . Ainsi, de nombreuses directions
peuvent être exploitées et différentes définitions apparaissent.
Peut-être cela est-il du aux différentes positions qu’occupent ces acteurs, motivés par des
logiques parfois contradictoires.
Cette engouement intellectuel ne cherche-t-il pas à imposer un certain rapport au sport au
dépend des autres ? N’est–il pas révélateur d’enjeux sous-jacents au sport ? Quelles
motivations peuvent amener politiciens ou éducateurs à vouloir contrôler les « affaires
sportives » ?(Jacques DEFRANCE, « Sociologie du sport », édition La Découverte, 2000,
p.94)
Nous verrons dans une première partie comment le terme « sport » est polysémique du point
du vue de la multitude de représentations dont il est l’objet car avant de se demander ce que
révèle cette polysémie, il faut au préalable la comprendre. Puis dans un second mouvement,
nous nous questionnerons quant au sens, à l’explication de cette polysémie.
Le terme sport recouvre un ensemble diversifié de pratiques, de représentations liées à la
culture contemporaine. Ainsi, il ne faut pas mésestimer l’importance du sport dans notre
culture moderne servant au marquage symbolique des lieux et des temps de la vie ; ce peut
être le cas de différentes manières, par exemple le foot le dimanche matin, la TV ou encore
dans le cadre des STAPS.
(Cette disparité est à considérer du point de vue diachronique : il a sa propre histoire et ne
peut être compris hors de cet aspect : « avec sa première apparition en France, dans la langue
(1830) et sa diffusion dans les premiers ouvrages (1850), le terme « sport » désigne un
ensemble composite de pratiques qui concernent non pas ce que l’on appelle aujourd’hui un
« sportif », mais ce que l’on nommait alors, un « sportman » »(Christian POCIELLO, « sport
et sciences sociales », Edition VIGOT, 1999, p.17). Depuis lors, le terme a bien évolué
lorsque l’on voit la disparité des représentations pouvant le définir. De plus, il faut savoir que
d’une culture à l’autre, le sport ne jouera pas des mêmes représentations.)
Actuellement, il est étonnant d’observer de quelle manière le monde sportif est à l’image de
l’ensemble de la société. Il faut comprendre la place prépondérante qu’occupe le sport dans
notre société : il n’y a actuellement probablement personne dans notre pays qui n’ait pas été
au moins une fois confronté au sport, que ce soit devant la télévision comme nous l’avons
souligné plus haut, dans le cadre scolaire, à travers une véritable vie sportive voir sur le
conseil du médecin.
Tout d’abord et plus précisément, depuis un demi-siècle, la conception hygiénique du sport
s’est développé : on ne pratique plus seulement pour gagner des compétitions, mais surtout
pour ‘se faire du bien’.
Il existe également un aspect plus ludique de la pratique du sport pour le plaisir et bien
entendu, nous trouvons toujours en première ligne le sport de compétition.
Le sport sert aussi de diateur à l’individu souhaitant s’insérer dans la population : certains
parents inscrivent leurs enfants dans des clubs pour qu’ils se trouvent des camarades.
C’est en raison de ces multiples facettes que l’on peut parler de terme polysémique.
Maintenant, comment peut-on concrètement expliquer cela, pourquoi tant de points de vue
différents, de représentations diverses, voir parfois contradictoires ?
Les différents acteurs qui s’intéressent à la vie sportive ont généralement une certaine
position, un rapport au sport précis : autrement dit, le sport peut être perçu de différentes
manières selon le point de vue par rapport auquel nous nous situons. Cette longue gamme des
définitions du sport est bien révélatrice de différents acteurs, tous souhaitant légitimer leur
propre rapport au sport, leur propre vision. Cette disparité s’observe bien entendu dans la
littérature car, professeurs, philosophes, sociologues ou techniciens proposent maintes
définitions. A titre d’exemple, Michel BOUET Signification du sport », Editions
Universitaires), en 1968 définit le sport comme « une recherche de compétition et de
performance dans le champs des activités physiques, intentionnellement affrontées à des
difficultés ». Il définit le sport du point de vue compétitif, ce qui n’est sans doute pas faux,
mais limitatif : un dictateur pourrait tout à fait le définir comme ‘outil de manipulation des
masses’ ce qui serait un point de vue très politique, voir idéologique. Dans un autre registre,
nous pourrions accepter une définition du sport telle que ‘activité ayant pour principal objectif
le plaisir de se surpasser ou de vaincre un obstacle’ pour les adeptes du sport dit ‘fun’. Et ainsi
de suite pour le sociologue ou le technicien ou le médecin.
Le sport est un terme polysémique, à multiples facettes dont la complexité ne nous permette
pas de disposer « d’une définition internationalement reconnue comme
pertinente »(DEFRANCE, « Sociologie du sport », Edition La Découverte, 2000, p.95).
Mais comment peut-on justifier un tel foisonnement du définitions à propos du sport ?
Cela s’explique par des enjeux sous-jacents au sport. Jacques DEFRANCE nous explique,
dans « sociologie du sport » que (Edition La Découverte, 2000, p.94) « la définition de ce
qu’il est (le sport) se dégage lentement ; elle s’élabore en même temps que le sport se
différencie et que ces participants entrent dans des relations concurrentielles pour établir les
critères d’excellence et diriger les affaires sportives». Pourquoi cet état des choses ?
Tout d’abord, cela pourrait s’expliquer par les enjeux financier liés au sport, notamment au
travers des médias qui tentent d’imposer un rapport au sport qui pourrait être pour certaines
chaînes de télévision : ‘le sport, c’est le foot’. En effet les médias s’arrachent à coup de billets
le droit de montrer en direct de ‘grands moments de sport’ ceux-ci représentant des sommes
faramineuses.
D’un autre point de vue, il pourrait s’agir d’enjeux idéologique, politique, présentant le sport
comme un moyen de contrôler une population : l’exemple bien connu des jeux olympiques de
Berlin en 1936 nous montre comment une dictature à su se servir du sport comme moyen de
propagande.
Il peut aussi s’agir d’enjeux pouvant sembler moins intéressés comme la simple volonté
d’imposer sa vision des choses : plus précisément, les médecins ont tendance à vouloir se
réserver une espèce de science infuse en matière de connaissance du corps (selon la tendance
de l’époque) et peuvent ainsi influencer le rapport au sport de leur patients.
Il existe de nombreux points de vue pouvant être expliqués par des positions, des enjeux, des
intérêts différents. Christian POCIELLO explique dans « les cultures sportives » (PUF, 1995,
p.37,38) que « quelles que soient les définitions qui en furent données, de Georges Hébert à
Michel Bouet, ce que l’on rassemble sous le terme générique de « sport » recouvre un système
complexe de pratiques et de représentation mais aussi un système de valeurs qui procèdent de
la culture contemporaine et participent de nos mythes actuels. ». Cette remarque est valable
pour chacun d’entre nous, que nous soyons médecins, politiciens ou simplement sportif.
Nous avons vu que le sport est un terme polysémique, à multiple facette, dans notre culture
contemporaine au travers de différentes représentations liées à des positions, à maintes
définitions. Mais quelles limites pourraient donc se donner tous ces auteurs ou sportif ?
Jacques DEFRANCE nous répond dans « Sociologie du sport »(Edition La Découverte, 2000,
p.94) que « définir, c’est inclure et exclure. » Dans un soucis d’objectivité, il faudrait donc
donner des limites à des représentations, sachant que cela peut varier d’un pays, d’une
époque, d’un individu à l’autre. Ce serait là une opération complexe parce que cela mènerait à
privilégier certains rapports au sport au dépend d’autres.
TD 2 : « Tout le sport est-il dans tous les sports ? »
Les définitions du sport diffèrent suivant les personnes, les époques et les sciences qui les
traitent, chacune cherchant à légitimer sa propre définition en ce sens, le fait sportif revêt
diverses dimensions, images, significations ; c’est en ce sens que l’on peut considérer ce
terme comme polysémique.
Cette polysémie ne serait-elle pas raison du grand nombre de fonctions remplies par le sport
car ce mot est utilisé pour qualifier des réalités et des activités très diverses qu’elles soient de
l’ordre du loisir, de la recherche de performance, de soucis purement hygiéniques, à fonction
éducative, d’ordre politique, économique, symbolique, sociologiques, psychologique,
historique et ainsi de suite… . Cela nous éclaire quand à la compréhension de l’expression
« tout le sport », s’agissant du fait sportif en tant que « fait social total » (Marcel MAUSS).
Quant à l’expression « tous les sports », il s’agit tout simplement des différentes activités
sportives.
Cela pose bien entendu la question de la définition proprement dite du sport, nous
l’aborderons donc sommairement dans la première partie.
Pour aller plus loin, ces caractéristiques de fait sportif se retrouvent-elles dans les différents
sports ? Si ‘tout le sport était dans tous les sports’, cela signifierait que chaque pratique
sportive rendrait compte de la complexité du chapitre sportif.
Si au contraire on considère que chaque activité correspond à une vision, une définition du
sport avec ses caractéristiques propres, une pratique dans sa singularité ne peut rendre compte
du fait sportif dans sa globalité, mais simplement d’un certain point de vue.
Nous tenterons de comprendre, dans une première partie, comment le fait sportif est construit
sur une accumulation de caractéristiques avec leurs finalités, fonctions, relativement à une
certaine période.
Nous verrons ensuite pourquoi les pratiques sportives ne peuvent être considérées comme
semblables et qu’individuellement, elles revêtent un aspect singulier qui ne recouvre pas
l’ensemble du chapitre sportif.
Les représentations que l’on se fait du sport deviennent, dans notre culture moderne, de plus
en plus complexes et à multiples facettes. Cela est du à de nombreux facteurs comme le
développement de nouvelles pratiques, accompagnées de nouvelles motivations parfois
contradictoires, même au sein d’une seule et même pratique. Le sport est donc devenu un
« fait social total » selon l’expression de Marcel MAUSS, revêtant des caractéristiques
semblables à celles de la société tout en faisant pourtant partie intégrante de cette dernière.
Tout d’abord, d’un point de vue structural, le sport est géré par différentes institutions, divers
centres d’intérêts. La gestion des jeux olympiques par exemple, est le chasse-gardé du comité
international olympique ; alors que d’autres compétitions comme le championnat de France
de tel ou tel sport sera organisé par la fédération correspondante. Nous pourrions nous
aventurer plus loin sur cette question en s’orientant vers un cadre plus scolaire dans le cadre
du ministère de l’éducation nationale, ou encore en parlant des activités extérieurs hors cadre
officiel et ainsi de suite : tout dépendra de la définition apportée au sport. Différent auteurs s’y
sont essayés : par exemple, dans son ouvrage : « Les cultures sportives » (PUF, 3ème édition,
1999, p.37-38), Pociello nous explique que « ce que l’on rassemble sous le terme générique
de « sport » recouvre un système complexe de pratiques et de représentations mais aussi un
système de valeurs qui procèdent de la culture contemporaine et participent de nos mythes
actuels. ».Pierre De Coubertin définira le sport comme le « culte volontaire et habituel de
l’effort musculaire intensif appuyé sur le désir du progrès et pouvant aller jusqu’au risque. ».
Au-delà de ce point de vue représentant le sport comme contradictoire avec le jeu (activité
gratuite), sous-entendant la rigueur des entraînements, Jacques DEFRANCE présente de
manière exhaustive dans « Sociologie du sport » (Edition La Découverte, 2000), les
nombreuses définitions que l’on a attribué au sport selon les points de vue, mais aussi sous un
aspect diachronique. Il en arrive jusqu’à une définition extrême des sociologues de l’INSEP
(1988) qui est que « le sport, c’est ce que font les gens quand il pensent faire du sport » !
Dans ce cas, il est tout de même difficile de comparer un footing du dimanche matin avec la
finale de la coupe du monde de football !
Dans ce cas, comment comprendre le fait sportif dans son ensemble : il est le résultat de
nombreuses visions des choses : il est socialisant, peut être ludique, rechercher la
performance, la victoire en compétition, avoir un rôle éducatif, une fonction hygiénique. Il
peut être l’objet d’enjeux politiques comme cela fut le cas aux Jeux Olympiques de Berlin
(1936), d’enjeux économiques (tourisme, sponsors, budgétisation…), psychologiques
(facteurs intrinsèques : motivations très diverses.), sociologiques (niveau social des
pratiquants…) et ainsi de suite, la liste pourrait être très longue. Cette accumulation de
caractéristiques reste difficile à classer, de plus chacune d’entre elle pourrait être l’objet d’une
étude individuelle. C’est pourtant tout cela et plus encore qui peut nous donner un aperçu de
ce que peut représenter le fait sportif. En ce sens, nous pourrions comprendre que ‘tous le
sport se retrouve dans tous les sports… .
Ainsi, les pratiques sportives ne peuvent être considérés comme semblables du point de vue
de toutes les dimensions par lesquelles nous pourrions les étudier, autrement dit, prises
individuellement, les pratiques sportives ne peuvent rendre compte du fait sportif que de
manière fragmentaire.
Une première dimension très actuelle serait l’importance accordée au sport par les médias ; en
effet, « le sport est devenu dans nos société, un spectacle privilégié » (Christian POCIELLO,
« Sport et sciences sociales », Vigot, 1999, p. 9) : de ce côté, par exemple, aucun sport n’est
en mesure d’atteindre la représentation que l’on en a du football sur le plan international. Cet
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