Les représentations que l’on se fait du sport deviennent, dans notre culture moderne, de plus
en plus complexes et à multiples facettes. Cela est du à de nombreux facteurs comme le
développement de nouvelles pratiques, accompagnées de nouvelles motivations parfois
contradictoires, même au sein d’une seule et même pratique. Le sport est donc devenu un
« fait social total » selon l’expression de Marcel MAUSS, revêtant des caractéristiques
semblables à celles de la société tout en faisant pourtant partie intégrante de cette dernière.
Tout d’abord, d’un point de vue structural, le sport est géré par différentes institutions, divers
centres d’intérêts. La gestion des jeux olympiques par exemple, est le chasse-gardé du comité
international olympique ; alors que d’autres compétitions comme le championnat de France
de tel ou tel sport sera organisé par la fédération correspondante. Nous pourrions nous
aventurer plus loin sur cette question en s’orientant vers un cadre plus scolaire dans le cadre
du ministère de l’éducation nationale, ou encore en parlant des activités extérieurs hors cadre
officiel et ainsi de suite : tout dépendra de la définition apportée au sport. Différent auteurs s’y
sont essayés : par exemple, dans son ouvrage : « Les cultures sportives » (PUF, 3ème édition,
1999, p.37-38), Pociello nous explique que « ce que l’on rassemble sous le terme générique
de « sport » recouvre un système complexe de pratiques et de représentations mais aussi un
système de valeurs qui procèdent de la culture contemporaine et participent de nos mythes
actuels. ».Pierre De Coubertin définira le sport comme le « culte volontaire et habituel de
l’effort musculaire intensif appuyé sur le désir du progrès et pouvant aller jusqu’au risque. ».
Au-delà de ce point de vue représentant le sport comme contradictoire avec le jeu (activité
gratuite), sous-entendant la rigueur des entraînements, Jacques DEFRANCE présente de
manière exhaustive dans « Sociologie du sport » (Edition La Découverte, 2000), les
nombreuses définitions que l’on a attribué au sport selon les points de vue, mais aussi sous un
aspect diachronique. Il en arrive jusqu’à une définition extrême des sociologues de l’INSEP
(1988) qui est que « le sport, c’est ce que font les gens quand il pensent faire du sport » !
Dans ce cas, il est tout de même difficile de comparer un footing du dimanche matin avec la
finale de la coupe du monde de football !
Dans ce cas, comment comprendre le fait sportif dans son ensemble : il est le résultat de
nombreuses visions des choses : il est socialisant, peut être ludique, rechercher la
performance, la victoire en compétition, avoir un rôle éducatif, une fonction hygiénique. Il
peut être l’objet d’enjeux politiques comme cela fut le cas aux Jeux Olympiques de Berlin
(1936), d’enjeux économiques (tourisme, sponsors, budgétisation…), psychologiques
(facteurs intrinsèques : motivations très diverses.), sociologiques (niveau social des
pratiquants…) et ainsi de suite, la liste pourrait être très longue. Cette accumulation de
caractéristiques reste difficile à classer, de plus chacune d’entre elle pourrait être l’objet d’une
étude individuelle. C’est pourtant tout cela et plus encore qui peut nous donner un aperçu de
ce que peut représenter le fait sportif. En ce sens, nous pourrions comprendre que ‘tous le
sport se retrouve dans tous les sports… .
Ainsi, les pratiques sportives ne peuvent être considérés comme semblables du point de vue
de toutes les dimensions par lesquelles nous pourrions les étudier, autrement dit, prises
individuellement, les pratiques sportives ne peuvent rendre compte du fait sportif que de
manière fragmentaire.
Une première dimension très actuelle serait l’importance accordée au sport par les médias ; en
effet, « le sport est devenu dans nos société, un spectacle privilégié » (Christian POCIELLO,
« Sport et sciences sociales », Vigot, 1999, p. 9) : de ce côté, par exemple, aucun sport n’est
en mesure d’atteindre la représentation que l’on en a du football sur le plan international. Cet