Cahier de texte numérique – PHILOSOPHIE – TS – Année - Skol-R

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Cahier de textes numérique – Philosophie – TS 2010/11
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Cahier de texte numérique – PHILOSOPHIE – TS – Année 2010-11
Professeur : P. Serange – [email protected]
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préparations susceptibles d’être relevées, surlignage rouge pour les devoirs type bac maison ou sur table, et
surlignage fushia pour les événements imprévus (absence, cours annulé, etc.).
Le 08/09/10 (1h) : Présentation générale de la philosophie et de de la lettre contrat contenant l’optique de l’année,
le programme et les objectifs distribuée (il faut qu’elle soit lue et signée par les élèves et leurs parents et/ou
responsables légaux). Fiches de présentation à rendre par mail avec photo pour un suivi personnalisé, pas à pas, de
l’élève (chaque élève pourra voir sa progression). Distribution des Feuilles des séances d’introduction (5 textes)
avec le plan des séances d’introduction (deux objectifs : méthodologique, par l’apprentissage de la méthode pour
expliquer un texte philosophique ; pédagogique, par la délimitation progressive de ce qu’est penser). Discussion
autour des plannings des devoirs et de leur fréquence (autour de 8 dans l’année). Lecture collective et précise du
programme et des sujets de juin 2010. Pour le 09/09/10, lire la lettre-contrat.
Le 09/09/10 (1h30) : Lecture des exigences attendues au baccalauréat et de la signification des notes utilisées. Des
conseils généraux pour organiser son travail (faire des fiches par notion, identifier des problèmes précis, les
positions majeures face à eux, …). Lecture collective du texte 4 de Jean Lacroix sur la différence entre la visée de la
philosophie (universelle) et sa méthode (réflexion, interrogation incessante) et la pratique scientifique, trouvant
des réponses particulières. Le repère Universel / Général / Particulier / Singulier est défini dans ce contexte, de
même que la réflexion comme façon pour l’esprit de retourner en lui-même afin de faire le tri entre ses idées. Lire
pour le 16/09/10 le texte 1 d’Alain « Penser, c’est dire non ».
Le 15/09/10 : Absence due à la journée institutionnelle de l’Enseignement Catholique.
Le 16/09/10 (1h30) : Distribution d’une chronologie strictement indicative des auteurs au programme. Le devoir à
rendre pour 14/10/10 est donné (explication de texte de Michel FOUCAULT). Explication du texte 1 d’Alain (leçon)
et des exigences de méthode relatives à cet exercice (distribution des feuilles de méthode pour l’explication de
texte : introduction et développement).
Le 22/09/10 (1h) : Suite de l’explication du texte 1 d’Alain : explication, pas à pas, de la méthode avec pour support
ce texte. Comprendre ce qu’est expliquer un texte, en dégager le problème, les enjeux, la thèse d’ensemble et les
moments d’explication. Préparer ainsi le texte 2 de Kant extrait de Qu’est-ce que les Lumières ? pour le 23/09/10.
Le 23/09/10 (1h30) : Application collective (moins dirigée par le professeur) des conseils de méthode au texte 2 de
Kant. Les exigences de l’introduction sont énoncées, avant qu’une introduction soit distribuée pour l’exemple, sur
ce texte. L’analyse précise des questions que doit soulever l’explication d’une phrase d’un texte est opérée à partir
de la première phrase du texte 5 de Russell, tout cela ayant pour but de préparer le B°) S’arracher à ses propres
certitudes. Texte 5 de Russell à analyser et lire en entier pour le 29/09.
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Le 29/09/10 (2h) : Travail collectif d’analyse détaillée du texte 5 de Russell : mise à jour des différents présupposés,
des paradoxes que contient le texte, définition des concepts importants. Un exemple de copie expliquant ce texte
est donné, pour comprendre la manière dont on peut organiser un devoir, pas à pas, à l’écrit, à partir des
remarques effectuées collectivement. Distribution d’une grille d’évaluation vide correspondant à celles des livrets
scolaires de fin d’année (explication sur les exigences attendues). Distribution du TD n°1 dont le texte 1 de LewisCarroll est à lire pour le 30/09.
Le 30/09/10 (1h30) : Reprise de l’ensemble des différents thèmes vus depuis le début de l’année dans un cours
synthétique présentant « La philosophie » (plan dans les feuilles d’introduction). Rédaction des parties A°) et B°), le
C°) étant en cours. Philosopher consiste-t-il à douter de tout ? De quoi ne peut-on pas douter ? Texte de LewisCarroll expliqué.
Le 06/10/10 (1h) : D°) De quoi ne peut-on pas douter ?. A partir du TD n°1, examen du texte [A] de Descartes :
définition de « connaissance sensible » = « empirique », qui nous trompe parfois (des exemples divers sont pris
d’illusions des sens). Suite de l’explication du texte de Descartes, sur la veille et le sommeil (rapprochés du texte de
Lewis-Carroll) : cela pousse à douter de la réalité de ce que l’on vit. Texte [B] à lire pour le 07/10/10.
Le 07/10/10 (1h30) : Le texte [B] de Descartes est lu et expliqué. L’hypothèse du malin génie est expliquée,
montrant la radicalité du doute mis en œuvre par Descartes. Le texte [C], de Descartes aussi, permet néanmoins de
montrer que, ce dont on ne peut pas douter, c’est qu’on est en train de douter et donc de penser. Quoi que nous
sommes, nous sommes une « chose pensante ». Le cogito est ainsi exposé dans la manière dont il est établi par
Descartes, constituant ce qui, en premier lieu, résiste au doute : l’idée que l’homme est un être conscient, et qui
peut prendre conscience de sa propre existence comme être pensant (pensée au sens de conscience). Première
mise en place du concept de conscience.
Le 13/10/10 (2h) : Reprise collective du raisonnement du cogito. Dès lors, s’il suffit de raisonner comme Descartes
pour trouver les mêmes vérités, à quoi sert la lecture des autres philosophes ? Cela pose la question du statut de la
vérité en philosophie et du rapport aux autres pensées. D’où : II°) Le rapport aux autres formes de pensée ; A°) Le
rapport aux philosophies antérieures : étude du texte 3 de Vico) : Descartes est un génie, tout le monde n’est pas
forcément capable d’utiliser sa raison (=bon sens, lumière naturelle) comme lui. De plus, il a lu les autres
philosophes, même s’il ne le montre pas. Du coup, pour ne pas retomber dans le dogmatisme, il est nécessaire de
lire les philosophes antérieurs pour penser avec eux ou contre eux, à partir d’eux. Ils sont un moyen de sortir de
nos préjugés. Ne doit-on lire que des philosophes pour penser ? Qu’apporte la science, et en quoi diffère-t-elle de
la philosophie ? B°) La différence entre sciences expérimentales et philosophie : étude du texte 4 de Jean Lacroix
sur la différence et la complémentarité entre la démarche philosophique et la démarche scientifique (sous forme,
essentiellement, d’un tableau). La science a pour but de donner des réponses exactes mais particulières (sur une
partie du réel : exemple, la mécanique en physique : des réponses exactes sur le mouvement ; la biologie sur les
êtres vivants) de par des expériences encadrés par des protocoles expérimentaux (exemple simple donné en
cours). La philosophie a pour but d’interroger l’homme de façon universelle, par une méthode que nous pouvons
tous reproduire à la suite des philosophes : la réflexion. Elle pose des questions plus que ne donne des réponses.
Est mentionnée l’importance de ces premières considérations pour les notions « La raison et le réel », « Théorie et
expérience », « La vérité ». Vérification, par ce texte, des acquis de contenu et de méthode par le questionnement
mis en place en cours.
Le 14/10/10 (1h30) : Devoirs maison sur le texte de Foucault relevés. Suite du cours : transition : la philosophie ne
consiste-t-elle qu’à penser ? N’y a-t-il pas un lien entre la pensée et l’action ? La philosophie n’a-t-elle pas une
influence sur la vie du philosophe ? D’où : C°) La philosophie n’est pas que théorique : l’exemple de Socrate. Est
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examiné pas à pas, après une brève introduction sur le lien Socrate-Platon, ce passage du Criton (texte 6) à la
lumière de la conception de la justice exposée dans le Gorgias (« Mieux vaut subir l’injustice que de la
commettre », en 469c) sur la proposition d’évasion de Criton et la première réponse de Socrate. Le repère en
théorie / en pratique est vu dans ce contexte. Distribution des conseils de méthode pour la dissertation à lire pour
la rentrée
Les 20 et 21/10/10 (2h30) : Absence de la majorité des élèves (voyage en Irlande). Le reste de la classe visionne
Matrix d’Andy et Larry Wachowski (1999), dans le but d’illustrer la thèse du malin génie de Descartes, la remise en
question de l’apparence sensible (cela aidera à bien comprendre l’enjeu de l’allégorie de la caverne de Platon).
VACANCES
Le 04/11/10 (1h30) : Devoirs maison sur le texte de Foucault rendus. Moyenne de la classe : 9.6, meilleure note :
15/20, moins bonne : 6/20. Relevé des erreurs et maladresses de méthode fréquentes : tendance à répéter le texte
sans l’interroger, à ne pas en définir les concepts-clés, à présupposer du correcteur qu’il sait ceci ou cela ; à
s’arrêter sur chaque mot en perdant la vue d’ensemble ; à ne pas citer le texte assez précisément ; à enchaîner les
citations en les liant les unes aux autres sans les expliquer dans le détail. Corrigé du texte jusqu’à « coulisses ».
Le 10/11/10 (1h) : Suite et fin du corrigé du texte. Distribution d’une base écrite sur le sujet « Faut-il douter pour
savoir ? », à lire pour lundi, dont les étapes importantes (introduction, début du développement, transition
critique, conclusion) sont totalement rédigées et annotées (pour montrer ce qui est fait à chaque étape, et à quel
conseil général cela renvoie dans les feuilles de méthode distribuées précédemment) ; le reste est sous forme de
plan détaillé. Des révisions rapides, par questions à la classe, sont effectuées en vue de l’examen blanc.
Le 11/11/10 (1h30) : JOUR FÉRIÉ
Séances de bac blanc du 16/11 au 20/11 : pas de cours.
Le 18/11/10 (4h) BAC BLANC n°1 de philosophie : les sujets.
Le 24/11/10 (1h) : Fin de l’étude de la réponse de Socrate à Criton (texte 6). Conclusion de ce premier chapitre
introductif sur la philosophie comme engagement et manière de vivre autant que de penser.
Le 25/11/10 (1h30) : SALON INFOSUP À TOULOUSE : TOUS LES ELEVES ABSENTS POUR LA JOURNÉE
Le 01/12/10 (2h) : Analyse des copies du bac blanc remises lundi 29/11. Moyenne : 9.79 (meilleure : 14, moins
bonne : 5). Bilan plutôt satisfaisant, malgré un grand nombre de copies entre 9 et 12, qui peuvent avoir plus à
condition d’interroger davantage le texte, pour les explications de texte, et de mieux problématiser, pour les
dissertations. Ce bilan est suivi d’un bilan plus général du premier trimestre en vue du conseil de classe. Puis,
séance de corrigé du texte de Husserl, avec conseils méthodologiques pas à pas, jusqu’à « savoir véritable ».
Le 02/12/10 (1h30) : Suite et fin du corrigé du texte de Husserl. Corrigé du sujet 1 « Que gagne-t-on à penser ? »,
avec une introduction type distribuée, et ce qui aurait pu être mieux utilisé du cours détaillé au fil de l’examen du
plan. Cette introduction sert de base pour mieux faire comprendre ce qu’est problématiser.
Le 08/12/10 (1h) : Distribution du TD n°2 (12 textes, 6 pages), destiné à accompagner le début du chapitre 2 :
L’homme est-il un être vivant parmi les autres ?, en rapport, dans un souci d’interdisciplinarité, avec le cours de
S.V.T. . Le but est de traiter les thèmes concernant « Le vivant », mais aussi du « sujet », de « La conscience » (ce
qui n’a pas été vu grâce à Descartes et au cogito) et de « L’inconscient », tout en constituant une première
approche de la philosophie des sciences, et à certaines de ces problématiques (la différence expliquer /
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comprendre, la notion d’objectivité, le thème matière et esprit, le thème théorie et expérience ; ils seront repris de
façon plus détaillée ultérieurement). L’introduction est rédigée sous la forme d’une introduction de dissertation,
avec le concours des élèves, pour bien montrer la différence entre le sujet et le problème (ici : La conscience, dans
sa dimension théorique comme pratique, distingue-t-elle radicalement l’homme de tout être vivant ?).
Le 09/12/10 (1h30) : Après un incident matériel (le tableau qui tombe d’un coup en début d’heure, ce qui nous a
fait perdre du temps), nous explorons donc la première partie de ce nouveau chapitre : I°) Le corps : lieu d’échange
du vivant avec le monde. Est examiné l’exemple de la tique et de son rapport spécifique au temps et à l’espace, et
donc à son milieu, dans le texte 10 de Canguilhem, nous montrons que le corps est à la fois une limite de l’individu
vivant, mais aussi un constituant essentiel, un rapport entre l’intérieur et l’extérieur. Le corps apparaît ainsi comme
le premier critère d’individualisation du vivant, comme le note Locke dans l’Essai concernant l’entendement
humain, Livre II, ch.XXVII, §3 : un corps vivant naît à une date précise et occupe une place dans l’espace
impénétrable. Le rapport entre corps et matière est ainsi effectué.
Le 15/12/10 (2h) : Ainsi, la notion de matière est évoquée, pour introduire à l’information du corps par l’âme,
principe vital et spirituel, chez Aristote. On commence ainsi par reprendre l’idée de l’individualisation du vivant
dans l’espace par son corps, et des analyses de Merleau-Ponty sur le corps, bien que concernant l’homme, sont
évoquées. Cependant, quel peut être le critère qui distingue le corps inerte du corps vivant ? Qu’est-ce qui unit
tous les vivants et en explique pourtant la diversité ? Chez Aristote, ce que l’on voit par l’étude précise du texte 1
du TD n°2, c’est l’âme qui donne la puissance au corps d’être en vie, qui lui donne une forme et une organisation
dans l’espace de manière à ce qu’il puisse être vivant. L’âme est donc cause de l’animation des corps vivants, et
tout vivant a une âme. Un premier rapport entre « Matière et esprit » (l’âme étant principe spirituel chez l’homme)
est fait ici. Le rapprochement est fait avec le concept d’ADN, qui explique la communauté et la diversité du monde
vivant dans la biologie contemporaine. L’organisation du vivant en fait un système, différencié d’un agrégat. Mais
tout système est-il vivant ? Non, et le texte d’Aristote, insistant sur l’autonomie du vivant, le montrent, tout comme
celui du biologiste contemporain F. Varela (texte 7) en parlant du vivant comme « système autopoiétique ». De
plus, l’exemple de Canguilhem dans le texte 10, repris à l’aide des concepts d’Umwelt (milieu de comportement
individuel, relatif au vivant, sélectif) et d’Umgebung (milieu géographique d’excitations physico-chimiques) permet
de montrer une autonomie de comportement de chaque individu vivant, qui s’approprie le temps et l’espace.
Le 16/12/10 (1h30) : Reprise du cours visant à clarifier certaines positions, et notamment en quoi l’âme, principe
spirituel, était transcendant [dépassait] la matière (le corps) dans l’organisme vivant pour Aristote, penseur
vitaliste. En effet, le vivant n’est pas qu’une organisation spécifique de matière, pour les vitalistes, contrairement à
ce qu’il est pour les mécanistes (comme Descartes, cf textes 3 et 4, pour qui les animaux sont comme des
machines). Sont ainsi abordées deux manières d’aborder le vivant de manière contemporaine, par François Jacob
(La logique du vivant), reprochant qu’ « on n’étudie plus la vie aujourd’hui dans les laboratoires ») et Jacques
Monod (Le hasard et la nécessité) qui, chacun, défendent des points de vue différents sur la vie alors même qu’ils
furent prix Nobel de médecine ensemble en 1965. De nouvelles positions vitalistes et mécanistes semblent donc
émerger, et le conflit persister. Insistance sur le fait que la manière dont on conçoit le vivant influe sur notre
manière de penser l’homme (exemple de la dérive du darwinisme social, de l’eugénisme, du corps considéré
comme matière physico-chimique dans certaines thérapies niant le vécu du patient, etc.). Une feuille présentant le
travail pour la rentrée, du travail facultatif, et des pistes bibliographiques et filmographiques est donnée, ainsi que
l’interview, sur l’émergence de la conscience, de Francisco Varela (neurobiologiste contemporain) par la revue La
Recherche. Ensemble du TD n°2 à lire pour la rentrée, et, pour le 19/01/11, traiter le sujet « Peut-on expliquer le
vivant ? ». Faire l’introduction pour le 12/01.
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Café philo n°1 : Peut-on accéder au bonheur (16h30-17h30, poursuite avec les élèves volontaires jusqu’à 19h, ce
dernier n’étant pas réservé aux élèves de Terminale). Ces feuilles sont distribuées à tous.
VACANCES DE NOËL
Le 05/01/2011 (1h) : Suite du cours avec l’opposition entre mécanisme et vitalisme, notamment par l’étude précise
des textes 3 et 4 de Descartes et la théorie dite des « animaux machines ». Le vivant est-il plus qu’une machine ?
Explication dans ce contexte du repère TRANSCENDANT / IMMANENT : la vie transcende-t-elle la matière ? Si la
réponse est non, le vivant peut alors s’expliquer par des lois physico-chimiques : c’est par exemple la position de
Monod dans Le hasard et la nécessité. Mais on lit le texte de Canguilhem disant que si « connaître c’est analyser »
(repère ANALYSE / SYNTHESE vu à ce moment), « l’intelligence ne peut s’appliquer à la vie qu’en reconnaissant
l’originalité de la vie ». En quoi consiste cette originalité ? 1er paragraphe du texte 10 à lire précisément pour
demain. Photocopies de deux très bonnes dissertations d’élèves de 2009-10 transmises (copie 1 ; copie 2).
Le 06/01/11 (1h30) : Nous voyons que l’originalité du vivant consiste pour Canguilhem (texte 10) à une sélection,
par le vivant, de ce qui lui est utile pour survivre (lui ou sa descendance) : dans le foisonnement d’excitations
physico-chimiques, le vivant n’en sélectionne que quelques unes qui font sens pour lui et deviennent des signes,
des repères. Peut-on alors expliquer l’ensemble du comportement du vivant, en rapport dynamique avec son
milieu ? Repère EXPLIQUER / COMPRENDRE vu à cette occasion. Insistance sur la différence entre l’objectivité du
milieu physico-chimique et la manière dont le vivant se l’approprie. Le repère OBJECTIF / SUBJECTIF est vu à cette
occasion. De plus, l’homme est lui-même un être vivant, qui, en conséquence, ne perçoit pas sans doute pas toutes
les excitations présentes dans un milieu : une des limites, peut-être, à l’explication par la science des hommes
concernant les êtres vivants. La deuxième partie du cours est consacrée à l’analyse méthodique d’un sujet de
dissertation : « Faut-il douter pour savoir ?», à partir des feuilles distribuées. Une introduction sur le sujet « Peuton expliquer le vivant ? » est à faire selon les conseils dispensés pour la semaine prochaine.
Le 12/01/11 (2h) : Suite du cours sur le vivant : insistance sur la différence entre un objet artificiel et un être
naturel selon Kant : ce dernier possède une force formatrice (et pas seulement motrice) et, à partir du texte 6 du
TD n°2, sont dégagés les concepts d’auto-construction ; d’auto-conservation ; auto-réparation ; autoreproduction qui constituent la force autonome dont parle Kant concernant le vivant. Il est « un être organisé et
s’organisant lui-même », aussi bien au niveau de l’individu que de l’espèce. Dès lors, le rapport entre le tout
(l’organisme) et les parties (les organes) diffère par rapport à un objet technique : une partie est là par l’autre, pour
l’autre, et dans le but de la survie du tout. Ainsi le concept de finalité interne est évoqué et défini, ce qui permet de
comprendre en quoi le vivant est dit « fin naturelle » par Kant. Le repère CAUSE [ce qui provoque une chose] / FIN
[ce en vue de quoi elle est provoquée] est examiné à cette occasion. Peut-on penser une finalité externe ? L’idée
que « la nature ne fait rien en vain » selon Aristote, et, qu’en conséquence, tout a une fonction est évoquée. L’idée
d’harmonie préétablie, selon Leibniz, est donnée grâce au texte 5 qui concilie mécanisme et finalisme. Critique de
Kant, qui explique que l’on ne peut prouver que l’herbe est faite pour que le mouton la mange, de la validité
objective de la finalité externe. Insistance sur l’importance du concept de finalité en sciences (exemple de la
dissection, de l’équilibre d’un éco-système, …) et dans notre manière d’aborder l’existence en général. Introduction
sur « Peut-on expliquer le vivant ? » relevées.
Le 13/01/11 (1h) : La séance est raccourcie d’une demi-heure, en raison de la tenue d’un forum des métiers dans
l’établissement. Fin du cours sur le vivant, avec des remarques sur la tendance à l’anthropomorphisme (aussi bien
dans le mécanisme, dans le vitalisme que dans le finalisme). Transition avec la partie II°) La conscience est-elle
immédiate ? Un plan et une feuille de textes sont distribués. Introductions sur « Peut-on expliquer le vivant ? »
corrigées et rendues.
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Le 19/01/11 (1h) : Problématisation sur la conscience à partir de l’exemple du prince et du savetier de Locke (Essai
concernant l’entendement humain, II, ch. 27, §15) : si l’âme du prince, emportant avec elle la conscience de sa vie
passée de prince, s’incarnait dans le corps d’un savetier, celui-ci se sentirait la même personne : le prince. D’où le
fait que la conscience est une identité du sujet permise par la mémoire. Mais, pour les autres, il serait le savetier,
donc un autre homme : l’homme est donc distingué de la personne, et trois caractéristiques de la conscience sont
dégagées : la conscience est subjective, intérieure et doit être continue.
Le 20/101/11 (1h30) : Suite du cours sur la conscience. Une introduction type dissertation est rédigée sur le II°),
avant de passer à l’examen des premières caractéristiques de la conscience, qui est à la fois identique, définissant
une personne, et changeante, en permanente évolution. Le lien avec le temps semble donc profond. Copies sur
« Peut-on expliquer le vivant ? » relevées.
Le 26/01/11 (2h) : Suite du cours sur la conscience. L’idée de continuité du temps vécue par notre conscience est
vue, de même que celle d’une « succession sans distinction » radicale des états de conscience les uns après les
autres. Lecture commentée des analyses de William JAMES sur le courant de conscience, que l’on ne peut pas
décrire en des termes d’états reliés, ce qui permet de passer à l’analyse de BERGSON du temps comme durée,
c’est-à-dire comme succession d’états « qui se fondent, se pénètrent, sans aucune tendance à s’extérioriser les uns
par rapport aux autres ». La spatialisation du temps est ainsi critiquée, puisque les états sont interdépendants et
fusionnent les uns dans les autres, en se rapportant au même sujet : on ne peut séparer la continuité temporelle
des états de conscience d’un même sujet, sinon ce n’est plus le même sujet. L’illustration de la mélodie, par
Bergson, est prise.
Le 27/01/11 (1h30) : Copies sur « Peut-on expliquer le vivant ? » rendues (minimum : 5, maximum 14, moyenne
10,42). Corrigé visant à repérer les erreurs fréquentes, comme celle consistant à enchaîner les arguments sans les
lier entre eux, ou les parties sans faire de transition, ou à se faire succéder les exemples. L’argumentation doit être
cohérente, continue et personnelle, et ne doit pas être une simple juxtaposition de doctrines ou d’exemples. Puis,
reprise du cours sur la conscience immédiate et sur le rôle unificateur de la conscience par rapport aux états du
sujet. La conscience apparaît donc comme unie et unique, individuelle et indivisible.
Les 02 et 03/02/10 : : PAS DE COURS (EXAMEN BLANC n°2) sujets TS
Le 09/02/10 (2h) : Premiers éléments de corrigé sur les sujets du bac blanc. Ensuite, reprise du cours sur la
conscience, et de l’idée de spatialisation du temps, et de la continuité du temps vécu (comme durée pour
Bergson) : cela constitue « notre histoire » psychique individuelle. Notre conscience est ainsi comparée à une
mélodie dont on ne pourrait extraire une note (texte 4), et le lien est fait avec le texte d’Alain du bac blanc. La
théorie de la mémoire selon Bergson est évoquée (textes 2 et 3) pour expliquer cette continuité. Repère ANALOGIE
/ RESSEMBLANCE défini à l’occasion du texte 3, qui nous permet de différencier l’action « pressante » pour les
animaux du recul permis par la conscience humaine face au présent. Le présent est de plus différencié de l’actuel.
Le 10/02/10 (1h30) : Détermination collective du thème de l’œuvre suivie. Ensuite, reprise de la théorie
bergsonienne avec l’image de la pyramide (texte 3) qui est expliquée en détail : notre conscience présente est un
point de focalisation qui permet de rendre actuels certains souvenirs qui éclairent notre action présente. Notre
mémoire « adhère » donc encore à l’action. Précision : nous sommes la plupart du temps des « automates
conscients » pour Bergson : l’habitude est une « seconde nature » comme le disait déjà Aristote, en ce qu’elle est
une intégration des gestes répétés et acquis. Insistance sur le rôle d’attente et d’anticipation de la conscience sur
l’avenir, qui permet de passer au b). Café philo n°2 : « Le destin » (15h30-17h30), ce dernier n’étant pas réservé
aux élèves de Terminale). Ces feuilles sont distribuées à tous.
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Le 16/02/11 (1h) : Copies du bac blanc rendues : Moyenne : 10,3/20 ; meilleure note : 13/20 ; moins bonne :
06/20. Un point est fait sur les erreurs récurrentes pour chaque sujet, et notamment concernant le sujet 2, où une
inversion des termes du sujet, et donc du sens de ce dernier, a été effectuée par deux élèves. D’autres éléments
(utilisation des connaissances parfois maladroite, argumentation qui manque d’unité ou de progression, références
allusives aux auteurs, …) sont analysées, en tant qu’ils empêchent de meilleurs résultats. Ensuite, corrigé du texte
d’Alain, mis en rapport avec le cours sur la conscience. Suite de ce cours, sur l’idée d’une conscience permettant
l’unité d’un même sujet.
Le 17/02/11 (1h30) : Reprise de la problématique de la double conscience pour un sujet : elle est impossible. S’il y a
deux consciences, il y a deux sujets, ce qui permet de revenir à l’exemple de Locke vu en début de II°). Le lien entre
conscience et sujet est ainsi effectué, ainsi que le lien sujet / personnalité. De même, on voit l’interprétation
kantienne du cogito cartésien (par l’analyse de la phrase « Le je pense doit nécessairement accompagner toutes
mes représentations » de Kant) est évoquée. Le sujet est ainsi défini comme pole d’identité, unifiant tout acte de
conscience à un sujet. Passage au b) La conscience comme conscience d’objet et début d’explication de la phrase
d’Husserl : « Toute conscience est conscience de quelque chose ».
Le 23/02/11 (2h) : Corrigé du sujet 1, avec prolongements sur la science, différenciée de la technique, elle-même
différenciée de l’art. Distribution d’un tableau récapitulant ces différences. Plusieurs précisions sont données,
comme le fait qu’à l’origine, art et technique n’étaient pas distingués (le mot grec technê était employé pour
désigner aussi bien l’activité du boulanger que de l’artiste peintre). De même, précisions sur la méthode
expérimentale par l’analyse de Claude Bernard (Introduction à la médecine expérimentale). Enfin, insistance sur le
fait que toute science n’est pas expérimentale, avec la mise en avant, par des exemples précis (nombres complexes
par exemple) du fait qu’un progrès en science n’est pas forcément en vue d’une application, en particulier dans les
sciences formelles (mathématiques et logique). L’exemple de quelques lois du raisonnement (principes du tiersexclu et de non-contradiction) et des syllogismes est donné, avec l’exemple d’un sophisme (syllogisme fallacieux).
Le 24/02/11 (1h30) : Reprise du cours et présentation de la vision phénoménologique de la conscience à partir de
la théorie de Husserl. Sont ainsi évoquées les sources dont s’affranchit Husserl (l’innéisme cartésien ; l’empirisme
de Locke et Hume) pour penser le rapport de la conscience et du monde. Ce rapport est intentionnel : la visée de
conscience est orientée vers un objet. La conscience constitue donc le monde, elle a un sens et donne sens. La
noèse (acte de visée : perception, imagination, souvenir, …) est ainsi distinguée du noème (objet visé). La
conscience apparaît donc dans un rapport de constitution réciproque dynamique entre le monde et le sujet.
VACANCES
Le 16/03/11 (1h) : Présentation du texte suivi pour l’oral, la Lettre à Ménécée d’Epicure, dont la traduction
(disponible sur le site internet de l’Académie de Toulouse) est distribuée. Elle sera examinée dans le cours mettant
en rapport le désir et le bonheur. Suite de la vision phénoménologique de la conscience : présentation de ce qu’est
une attente aperceptive, contenu dans la visée, et de sa déception si ce que nous visions n’est pas ce que nous
pensions. L’acte de visée, dans ce cas, ou noèse, reste le même ; c’est l’objet visé, ou noème, qui varie. Au
contraire, nous pouvons nous rapporter à un objet sous la forme d’un acte d’imagination, de perception, de
souvenir, de raisonnement, … Dans ce cas là l’objet (ou noème) ne varie pas, mais c’est la manière dont on le vise
qui varie (noèse). Remarque : l’objet, parce que visé, n’est pas forcément réel : nous pouvons imaginer un lapin à
trois têtes par notre imagination, il ne sera réel qu’en nous, pas en soi.
Le 17/03/11 (1h30) : Pour le 31/03/11, faire le type de sujet que l’on n’a pas traité au bac blanc (dissertation si
l’on a fait l’explication de texte, et vice-versa, sur les sujets : « La conscience n’est-elle qu’individuelle ? et un
texte de Bergson). Dans ce rapport interactif que la conscience entretient avec le monde, nous voyons que notre
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conscience est autant constituée par le monde qu’elle constitue le monde. Ainsi, nous passons au 2°) La conscience
comme réalité constituée, et au a) La dimension sociale et culturelle de la conscience. Un texte de Merleau-Ponty
est distribué à ce sujet, et deux visions de l’homme s’opposent : celle d’un homme comme pur esprit ; celle d’un
homme comme simple résultats des différents déterminismes (physiques – exemple : loi de gravitation – ,
physiologiques – tout ce qui a trait au corps – , sociaux – influence de la société sur notre conscience). Ainsi,
l’opposition déterminisme/liberté est posée, et le déterminisme, comme ce qui arrive nécessairement, nous
permet de voir le repère nécessaire (ce qui ne peut pas ne pas être) / contingent (ce qui est mais aurait pu être
autrement / possible (ce qui peut être comme ne pas être) de façon contextualité. De même, un autre repère,
obligation (ce qui nous est imposé, mais auquel on peut échapper) / contrainte (ce à quoi l’on est soumis
nécessairement est faite) est examiné. L’homme a un corps, et est soumis à ses lois (digestion, respiration, ADN,
…) ; ce corps est soumis comme tout corps aux lois de la physique (exemple : loi de pesanteur sur Terre) ; il est
soumis à des obligations sociales (pressions de la société). Reste à savoir dans quelle mesure ces obligations ne sont
pas des contraintes. Ce qui relève du pur esprit est à étudier pour le 23/03/11.
Le 23/03/11 (2h) : Suite de l’explication de texte : peut-on penser l’homme comme un pur esprit ? Non, son corps
compte, et a aussi besoin du contact social. Comme le dit Jean-Pierre Changeux dans L’homme neuronal,
l’hypercomplexité neuronale qu’est la conscience a besoin de l’hypercomplexité sociale pour se développer. Cela
nous éclaire ainsi sur les rapports matière et esprit. De plus, l’exemple des enfants sauvages (référence au livre de
Lucien Malson, et au film de Truffaut) est pris, pour montrer ce que serait un homme sans culture. Dès lors, la
société et le lien société/culture semblent constitutifs de l’homme. La « condition humaine » passe aussi par ce que
Merleau-Ponty appelle nos « attaches » culturelles et sociales. Comment se transmet alors la culture ? Nous voyons
par Bergson qu’il s’agit de « nos parents et nos maîtres » qui nous ont transmis, par l’éducation, les valeurs
auxquelles nous obéissons. Par leur autorité, nous obéissons, et nous intériorisons des normes qui deviennent ce
qu’Aristote appelle notre « seconde nature » : des habitudes. Même le découpage du réel semble dépendre de
notre culture, car, là où il ne nous faut qu’un nom pour parler de « la » neige, et de ses variations d’états, les
habitants du Pôle Nord voient plusieurs réalités et ont onze mot pour les désigner. Cet impact de la société sur
l’homme se voit même sur Robinson, seul sur son île, garde ses pratiques sociales, car, comme le dit Bergson dans
Les deux sources de la morale et de la religion, « La société est là qui le regarde » (calendrier, vêtements,
habitation, …). Ainsi le sentiment l’obligation, c’est-à-dire étymologiquement ce qui nous lie, semble bien ancré en
nous, bien que relatif à notre culture et à notre société. Le repère ABSOLU / RELATIF est ainsi défini dans ce
contexte.
Le 24/03/11 (1h30) : En tant que prescription, les normes culturelles ne sont-elles pas une forme de morale ?
L’enjeu du cours est de distinguer deux formes de morale, avec Bergson : une morale « close », relative à la société,
qui obéit à la force de conservation présente dans l’univers ; une morale « ouverte », absolue, concernant
l’humanité toute entière, et qui obéit à la force de création au sein de l’univers. Plusieurs cas sont envisagées, au
sens où l’intelligence « conseillera toujours l’égoïsme » pour Bergson. Dès lors, soit l’homme est ramené, par la
pression sociale, à un comportement compatible avec la société. La morale close se fait donc pression du tout
social sur un individu. Soit il agit par égoïsme, résiste à cette pression, et la société risque de l’exclure. Soit il est audelà des normes existantes, et veut tirer l’humanité vers des valeurs morales plus hautes : il s’agit d’une morale
ouverte, morale d’aspiration où un seul homme exceptionnel tire l’ensemble de l’humanité vers le haut. Il s’agit
bien d’une description du progrès moral (exemple de l’analyse de l’idée de Justice pris par Bergson) ; ce en quoi on
peut critiquer un certain optimisme d’une telle vision de la morale. Le clos est dans ce cas-là remis en question,
avant que, peu à peu, la force de conservation ne le fasse se fermer sur de nouveaux acquis.
Le 30/03/11 (1h) : Examen de ce en quoi la conscience paraît un produit social, comme l’analyse Marx. L’argent est
une invention récente, et n’est pas la seule modalité d’échange possible. Aristote, déjà, dans l’Ethique à
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Nicomaque, critiquait par le concept de chrématistique l’argent qui perdait son rapport à la chose réelle produite.
La spéculation boursière, et le travail à la chaîne renforcent cette aliénation par l’argent, au sein même du travail et
de la technique. L’aliénation est ainsi définie comme la dépossession de soi, grâce aux Manuscrits de 1844 de Marx.
La dimension collective de notre conscience peut ainsi avoir un aspect aliénant, renforcé par notre mode de travail
et notre rapport à la technique.
Le 31/03/11 (1h30) : Distribution de la « Feuille CULTURE » (textes de Lévi-Strauss, Malinowski, et une gravure). A
partir de la gravure, présentant un cas de cannibalisme, les pratiques rituelles sont analysées, de même que la
difficulté qu’il y a à se sortir de ses propres codes culturels. L’effort des anthropologues est ainsi considérable, pour
viser à une certaine objectivité. Les quatre caractéristiques de la culture sont mises en évidence par le texte de
Malinowski. Mais le plus difficile, est-ce de prendre conscience de la culture des autres, ou de sa propre culture ? Le
texte parlant du cannibalisme (comme manière d’inclusion des forces maléfiques de l’individu pour les intégrer
comme forces positives) et de la prison, comme son inverse (rejet de l’individu), montre le problème de
l’ethnocentrisme, de même que celui abordant directement le sujet, tous deux de Lévi-Strauss. L’altérité fait peur,
de même que la différence : « le barbare, c’est d’abord celui qui croit à la barbarie ». Pour autant, doit-on tout
admettre au nom de la diversité des cultures ?
Le 06/04/11 (2h) : Suite de l’examen de ce qu’est une culture, par l’analyse, en premier lieu, du texte de LéviStrauss sur l’ethnocentrisme (juger les autres cultures en fonction de ses propres codes culturels), confronté à un
autre extrême, le relativisme culturel (tout accepter au nom de la diversité des cultures). Distinction entre culture
et société, malgré le lien entre les deux. Le problème de l’excision est évoqué pour montrer les limites du
relativisme culturel, tout comme la controverse de Valladolid pour celui de l’ethnocentrisme. Ensuite, le texte de
Lévi-Strauss sur l’interdiction de l’inceste est examiné : il s’agit du passage de la nature à la culture : l’inceste est
naturel, son interdiction culturelle : elle révèle la nécessité sociale à laquelle obéit un mariage, une famille qui
n’existe que par la société, dont deux familles différentes doivent fournir l’homme et la femme pour former une
nouvelle famille. La question de savoir si la culture est toujours un bienfait est posée, de même que la question
d’une humanité sans culture. Le texte 3 de Kant de la feuille « Nature, culture et moralité » est examiné, avec un
début d’explication sur le concept d’ « insociable sociabilité » des hommes. La suite est à lire pour jeudi.
Le 07/04/11 (1h30) : Suite de l’explication de l’insociable sociabilité pour Kant : l’homme a un penchant à s’associer
car les autres peuvent être utiles pour la réalisation de ses désirs, il se sent ainsi plus qu’homme ; mais ce début de
liant social s’oppose à une force antagoniste qui tend à dissoudre la société, celle qui fait que l’homme ne peut
supporter ses semblables lorsqu’ils s’opposent à ses désirs. La société n’est dès lors qu’un « accord
pathologiquement extorqué ». Néanmoins, de cela nait le progrès, en science, en art, dans les techniques, etc. :
dans le stade de la culture, où nous sommes, les hommes luttent les uns contre les autres pour se distinguer et
dominer les autres. Kant, dans la cinquième proposition de l’Idée d’une histoire universelle au point de vue
cosmopolitique, compare cet état à l’arbre en forêt, qui pousse haut et droit pour ravir le soleil aux autres, là où
l’arbre tout seul pousserait bas et tordu. L’égoïsme est donc vecteur de progrès, de même que l’antagonisme des
hommes. Une illustration de cela est prise avec Diderot et le désir anormal qu’il décrit de Leibniz de dépasser en
science Newton. Il faut laisser de tels génies à leur folie, le progrès de la raison passe par l’expression de leurs
passions (Réfutation d’Helvétius, XI). Ce stade est celui où l’homme est arrivé, après avoir (texte 2) su qu’il était nu,
comme l’explique la genèse. Cette conscience naissante va pousser l’homme à développer sa raison, à travailler, et,
par son égoïsme, à progresser. Nous sommes passés de l’instinct animal, de la pulsion, au désir humain, où l’objet
est soustrait aux sens (le sexe) pour augmenter le désir. Ce stade de l’apparence est celui, dans l’histoire, de la
culture, et prépare peut-être un « tout moral », où chacun envers autrui et les individus entre eux seraient moraux.
Ce serait le stade de la moralité. Dès lors, peut-on imaginer un homme sans culture ? C’est l’objet de l’état de
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nature de Rousseau dans le texte 1 (hypothèse, et non réalité) qu’il faut lire pour mecredi prochain. Devoirs
relevés.
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