«Avenir plutôt qu’origine» signifie aussi: reconnaître où se situent les discrimina-
tions directes ou cachées, ouvertes et subtiles des jeunes issus de l’immigration –
et qui sont non seulement néfastes pour les jeunes concernés, mais aussi pour les
entreprises qui, en raison des craintes et appréhensions, se privent d’une main-
d’œuvre ayant un très fort potentiel en terme de valeur.
«Avenir plutôt qu’origine» signifie enfin: il faut entreprendre tout ce qui est en notre
pouvoir pour que, lors des processus de sélection des apprentis, on tienne compte
en priorité d’un large spectre de qualifications et non pas essentiellement de
l’origine des candidats.
«Avenir plutôt qu’origine» signifie en conclusion: il faut promouvoir l’équité lors de
l’attribution des places d’apprentissage et apporter ainsi sa contribution au désa-
morçage de la bombe à retardement sociale du chômage des jeunes.
La formation progresse
Les appels à une main-d’œuvre toujours plus qualifiée proviennent de partout; les
tâches à accomplir dans le cadre du monde du travail sont toujours plus complexes. Les
jeunes et les parents réagissent à cette pression et favorisent les formations purement
scolaires menant à un niveau élevé de qualifications.
La proportion de jeunes qui suivent de telles formations purement scolaire a fortement
progressé au cours de ces dernières années. Et cette évolution devrait se poursuivre.
L’Office fédéral de la statistique compte sur une croissance comprise entre 3% dans les
cantons essentiellement sub-urbains et même de 8% dans les cantons fortement urbanisés.
Les statistiques prévoient même un recul de la formation professionnelle duale. Celui-ci
devrait fortement varier selon les régions. Alors que l’on s’attend à une diminution de 2%
dans la grande agglomération zurichoise, celle-ci pourrait atteindre ou même dépasser 20%
dans plus de la moitié des autres cantons.
Des solutions transitoires sont nécessaires – même s’il s’agit finalement de solutions
d’urgence
Sur le marché des places d’apprentissage, la situation s’est légèrement détendue, même si
20% des jeunes ayant achevé leur scolarité ne trouvent toujours pas une solution immé-
diate dans le système scolaire ou dans la filière des apprentissages. Ils ont pourtant à leur
disposition un large éventail de solutions de transition, allant de la dixième année scolaire
aux semestres de motivation. Cet éventail de possibilités est indispensable pour stimuler
les jeunes qui ne trouvent pas de débouchés directs et pour qu’ils ne se retrouvent sans
aucune solution satisfaisante.
Nombreux sont les jeunes engagés dans des filières passerelles à figurer finalement sur une
file d’attente. S’ils se retrouvent une année plus tard sur le marché des places
d’apprentissage, ils sont alors en concurrence directe avec les volées suivantes. Les solu-
tions transitoires financées par les pouvoirs publics rééquilibrent le manque structurel des
places d’apprentissage vacantes. Personne n’y a intérêt: ni des jeunes qui souhaitent se
lancer dans une profession, ni l’Etat qui finance ces solutions transitoires, ni même les
entreprises qui, toutes les années, manquent de jeunes prêts à assurer la relève.