LETTRE D’ANIMATEURS CLARÉTIANS. JANVIER 2012 Pères y frères Il faut se rendre visible pour attirer des vocations. On ne peut pas souhaiter ce que l’on ne voit pas. Ceci est un axiome de la pastorale vocationnelle. Cependant, depuis un certain temps et par un principe d’insertion missionnaire et d’être levain au beau milieu de la masse, nous adoptons une forme de présence dans l’Église et dans le monde qui conseillaient une certaine disparition formelle afin de faciliter la proximité aux gens, éliminant des supposées barrières idéologiques et évitant des distances cléricales. Dans ce contexte est né et se développa une certaine option d’invisibilité en faveur d’une plus grande proximité pastorale. Dans son arrière – plan il y a eu une saine intentionnalité missionnaire. Sans renoncer aux réussites ni à l’élan évangélique qui se trouvaient derrière cette option, il semble qu’aujourd’hui nous vivons des temps différents nous demandant une nouvelle manière d’être et de témoigner notre vocation. On nous demande une plus grande visibilité. Sans laquelle, la pastorale vocationnelle elle se sent désarmée. Mais, de quelle visibilité s’agit-elle ? Certainement il ne s’agit pas de cette visibilité qui demandent les moyens de communication sociale, Il n’y a rien à voir avec les campagnes d’image, si actuelles, d’entreprises et de politiciens. Pas plus qu’elle ne s’identifie pas avec le pouvoir, l’influence médiatique et le cosmétique. Elle ne se réduit, même pas, à une façon de s’habiller ou produire plus de publicité. Jésus demandait des fruits visibles, efficacité palpable. Il arrive à maudire le figuier qui ne peut rassasier la faim avec ses figues (Mc 11, 12-14) ; il conditionne la connaissance du cœur de l’homme à la visibilité des fruits : “ par ses fruits vous les connaîtrez ; tout bon arbre produit des bons fruits… ” (Mt 7, 16-20) ; ou il affirme que l’on ne peut pas cacher une ville située au sommet d’une montagne (Mt 5, 14) et il se complaît à ce que les bonnes œuvres de ses disciples soient vues par les hommes et ainsi ils rendront gloire au Père du Ciel (Mt 5, 16) Mais Jésus parle d’une visibilité qui n’amène pas au protagonisme ni à briller avec la lumière propre, mais à devenir lumière qui rend évident l’Évangile dans le monde. La visibilité qui nous est demandée est la transparence de l’Évangile ; une transparence dans la manière de vivre et d’agir mettant en évidence devant nos contemporains comment on suit, aujourd’hui, Jésus, le Fils et l’Envoyé. Il s’agit d’une visibilité qui soit expression de la particularité de la propre vocation, de notre distinctif charismatique, de notre identité. C’est une visibilité qui doit montrer d’une manière irréfutable la cohérence entre ce que nous disons et ce que nous vivons jour après jour dans la réalité concrète. Le tout exige aussi une visibilité commune ; que l’on nous voit prier ensemble que les autres se rendent compte de la joie que nous procure vivre dans une même communauté, partager les repas, travailler en équipe, nous demandons pardon en public, dialoguer ensemble, nous donner de preuves d’affection mutuelle, valoriser les frères, se souvenir de nos défunts, visiter nos malades, ne pas cacher nos ombres, mais non plus notre façon de les assumer et de les purifier…Nous ne sommes pas appelés à devenir invisibles. De cette façon notre visibilité devient témoignage. Et le témoignage suscite des vocations. Quelques-uns uns d’entre nous nous devons assumer des façons et des styles laïques afin de réaliser la mission commandée dans des contextes hostiles. D’autres dans des milieux moins belligérants. Les uns et les autres nous allons éviter confondre incarnation avec mondanité, afin d’être plus clair Juan Carlos cmf visibilité