la litière. La colonisation par les bactéries "normales" et non pathogènes est
extrêmement importante car elles forment une barrière vis à vis de la colonisation par
les bactéries pathogènes. Cette barrière n'est cependant pas absolue.
La première étape de la pathogénie des souches diarrhogènes d'E.coli est, en
effet, la colonisation de l'intestin ou de portions de celui-ci (selon le type de souches
auxquelles on s'adresse).
C'est ainsi, par exemple, que les souches ETEC vont coloniser l'intestin grêle,
surtout les parties antérieures. Cette colonisation va se faire grâce à la production
d'adhésines, qui peuvent être des fimbriae (il s'agit en l'occurrence de l'antigène
thermolabile commun K99 ou F5). Une autre adhésine connue sous le nom de F41 est
également produite par les souches ETEC du veau. Grâce à ces adhésines, les souches
adhèrent aux microvillosités des entérocytes (sans les détruire car il s'agit de souches
ETEC) et produisent localement une grande quantité de toxine (la toxine thermostable
STa pour les souches ETEC de veaux). Celle-ci provoque une hypersécrétion d'eau et
d'électrolytes. Les récepteurs pour l'adhésine F5 sont présents sur les entérocytes à la
naissance. Ces entérocytes vont progressivement migrer vers le sommet des villosités
intestinales. Les entérocytes qui les remplacent ne possèdent pas ces récepteurs et après
24 à 48 heures, les veaux ne sont plus réceptifs aux souches ETEC (en plus de la
barrière constituée par la flore normale qui s'établit progressivement). Une infection par
des souches ETEC doit donc se produire dans les 12 premières heures au maximum
pour avoir le plus de chances de réussir.
d) Signes cliniques.
Les signes cliniques d'une infection à souches ETEC apparaissent donc très tôt
dans la vie du veau et ,très souvent, avant même qu'il n'ait atteint 24 heures de vie.
L'apparition de la diarrhée (signe clinique principal) est brutale. La diarrhée est profuse,
liquide et brun-jaune. La perte de poids par perte de liquide est rapide de même que
l'apparition des signes de déshydratation (énoptalmie, poil sec, pli de la peau).
Rapidement le veau s'affaiblit, se couche et devient léthargique. La mort s'ensuit assez
rapidement, même si des antibiotiques sont donnés.
e) Lésions.
Les lésions macroscopiques d'un veau mort d'une infection à souches ETEC sont
celles d'un veau mort de diarrhée et de déshydratation: cadavre émacié, sale, poil sec,...
sans aucun signe particulier.
Les lésions microscopiques sont absentes lors de l'infection à souches ETEC car
les bactéries s'attachent aux microvillosités sans les endommager.
f) Diagnostic.
L'apparition d'une diarrhée profuse et aqueuse dans les premières heures de la
vie doit toujours faire penser à une infection par des souches ETEC. Cependant, le
laboratoire devrait confirmer le diagnostic basé sur les signes cliniques (le délai pour
avoir le résultat de la culture bactériologique classique et des tests spécifiques
permettant de reconnaître les souches ETEC est, bien sûr, trop long pour l'animal). Le
diagnostic différentiel des diarrhées d'origine virale ou protozoaire est difficile à faire.
D'autre part, ces différents agents interviennent souvent de manière combinée dans le
syndrome de la diarrhée néonatale.
L'antigène F5 peut être mis en évidence sur les souches ETEC par agglutination,
mais sa production sur milieux de culture n'est pas toujours optimale. La mise en