Pour les patients d'emblée en transformation blastique, le Glivec doit être associé à
des médicaments cytotoxiques dans le cadre d'essais thérapeutiques et la recherche
d'un donneur HLA identique répond aux mêmes règles que précédemment. La durée
de la réponse au Glivec seul ne dépasse pas quelques mois.
Faut-il prendre Glivec tout au long de sa vie, même si on obtient une réponse
cytogénétique et moléculaire complète ?
M. G.P. : La question d'interrompre le Glivec* en cas de maladie résiduelle
indétectable depuis au moins deux ans, résultat contrôlé par deux laboratoires, est
actuellement posée par les spécialistes. Les études en cours devraient permettre de
mieux y répondre mais il faut savoir que les arrêts intempestifs, par les patients ,
parfois mal informés ou" impatients" , ont été régulièrement suivis de rechutes.
Certes il est possible de le reprendre.
Quelles sont les inconvénients à la prise de GLIVEC ?
M. G.P. : Oui, le Glivec* a des effets indésirables mais il s'agit d'un médicament
hautement efficace dans une maladie grave et il faut toujours regarder le rapport
bénéfice/risque.
Voici les principaux effets indésirables du Glivec* :
Les cytopénies, neutropénies, thrombopénies, mais les cytopénies profondes
restent rares (<15%), dépendent du stade de la maladie, de la dose de
Glivec*, elles apparaissent dans les premiers mois de traitement d'où une
surveillance biologique initialement hebdomadaire pendant cette période, puis
mensuelle.
Les oedèmes palpébraux matinaux et transitoires et les oedèmes des
membres inférieurs sont plus fréquents (39%). Liés à une rétention
hydrosodée, ils répondent bien aux diurétiques. Modérés chez les patients
jeunes, ils doivent être considérés avec attention chez les patients insuffisants
cardiaques ou âgés chez lesquels quelques OAP ont été décrits.
Les myalgies (40%) sont dose-dépendantes et peuvent être inconfortables, en
pratique elles sont améliorées par l'Hexaquine*; les arthralgies vraies sont
plus rares (13%).
Les nausées sont réduites quand le Glivec* est pris à la fin du petit déjeuner et
répondent bien aux anti-nauséeux comme la dompéridone ; les diarrhées
peuvent gêner les patients (25%) mais répondent aux traitements
symptomatiques.
Quelques rashs cutanés existent également, un traitement symptomatique et
la mesure de l'importance de la nuisance doivent être discutés avec le patient
avant de conclure trop hâtivement à une intolérance définitive.
La perturbation des tests hépatiques a été moins souvent constatée (4%)
qu'elle n'était redoutée, elle est réversible ; il faut cependant insister sur le
métabolisme hépatique du Glivec à 90%, via les cytochromes P450, être
extrêmement vigilant sur les associations médicamenteuses (Interféron,
Aracytine) ou les thérapeutiques autres telle le paracétamol.
Du fait de l'inhibition ou l'induction des Cytochromes P450 on peut voir des
modifications de la concentration plasmatique de certains médicaments. Pour
connaître les médicaments interagissant avec l'imatinib, il faut se reporter au
RCP car la liste des interactions est longue.