DYNAMIQUES SOCIALES ET GROUPALES ET PROCESSUS COGNITIFS D1 312
M. GOSLIN COURS 3 UNIVERSITE PARIS X : 2001-2002
Cela permet de distinguer ceux qui savent et ceux qui ne savent pas qu’ils seront mieux jugés
dans le cas d’internalité.
Exp : On présente 2 questionnaires : 1) « répondez en cherchant à être évalué favorablement » ; 2)
« répondez en cherchant à être évalué défavorablement ». Ceux qui ont plus de favorable que de
défavorable sont les clairvoyants. On distingue :
– Les clairvoyants internes et les clairvoyants externes
– Les non-clairvoyants internes et les non-clairvoyants externes.
On peut être clairvoyant et faire des attributions externes. Est-ce que les gens adhèrent
individuellement à la norme (\\ Expérience de ASH) ? Il y a ceux qui adhèrent à leurs réponses et ceux
qui cherchent à ne pas être différents des autres (\\ conformisme). Il y a une norme de consistance qui
fait penser que ce qui arrive vient de soi.
II. 2. Les travaux sur l’origine et la causalité
II. 2. A. HEIDER : unité entre agent et action ; causalité scientifique
HEIDER, 1994, Perception causale et causalité phénoménale
HEIDER met l’accent sur la recherche de l’origine. Il s’intéresse à la recherche de l’origine
d’un phénomène (une action), qu’il différencie de la recherche de la cause. C’est la personne qui est
le prototype de l’origine quand il s’agit d’une action. Il s’appuie pour cela, sur la psychologie de
l’enfant :
L’enfant ne différencie pas l’agent de l’action, qu’il perçoit comme une unité. De même, nous
unifions comportement et cause. Ce schéma ancré en nous, nous fait chercher la cause du
comportement dans l’acteur qui est à l’origine ( situation). Il oppose deux types de causalités :
Unité entre agent et action : la question n’est pas focalisée sur l’origine. Ce sont tous
des phénomènes de même niveau, de même statut. HEIDER invoque une propriété qui
serait ancrée en nous dès l’enfance.
Causalité de type scientifique : la question n’est pas de rechercher une origine à un
phénomène, mais une sorte de régression sans fin (ex : B cause A ; C cause B ; D cause
C…).
Dans le premier cas, ce qui fait la différence avec la causalité scientifique, c’est que l’on
recherche l’origine et l’on s’arrête là. On tente de relier le comportement de quelqu’un à une
caractéristique stable de sa personne (\\ « bonne forme » de la gestalt), ce qui demande de se
décentrer de la bonne forme. On pourrait appeler cela la causalité spontanée c’est-à-dire chercher à
trouver la bonne forme.
L’esprit humain aurait une bicausalité (MOSCOVICI), l’une orientée vers la personne ; l’autre,
plus scientifique, en essayant de réfléchir objectivement :
Effet/origine (quotidienne : agent/action)
Effet/cause (scientifique)
II. 2. B. FAUCONNET : le besoin social ; la responsabilité au crime
D’après le sociologue FAUCONNET, la recherche de la cause première personnelle s’appuie
sur un besoin social ( HEIDER, enfance). À l’origine de ce type de simplification serait le besoin de
trouver une responsabilité au crime pour pouvoir ensuite, appliquer une sanction.
La société a besoin de sanctionner les déviances, de désigner un responsable. De même
dans la vie de tous les jours, tout ce qui nous paraît anormal, non familier, qui sort de ce qui est
attendu dans une situation donnée, nous conduit à rechercher une responsabilité, un responsable. On
fonctionnerait de la même façon dans la vie quotidienne.
MOSCOVIVI généralise ce phénomène en parlant de la société comme « l’ère du soupçon ».
L’attitude spontanée est : « qui est à blâmer ? » C’est une activité sociale importante. Dans les
situations quotidiennes c’est la pression à l’action qui pousse à cette « paresse cognitive ». C’est
parce qu’on doit interagir vite que l’on simplifie de cette façon.