Liège et celui du comte de Namur, conduit inévitablement à un conflit dans lequel chacun
cherche à évincer l’autre. Cette crise latente éclatera au milieu du XIe siècle.
Au milieu du XIe siècle, Albert II s'appuyait sur son pouvoir comtal (ban-justice), qu'il
affirmait exercer au nom du roi, pour résister à l'emprise grandissante de l'évêque à Dinant.
L'avouerie constituait également, pour ces deux princes, un instrument privilégié pour
accroître leur autorité. Ils engagèrent une lutte sévère pour obtenir la charge d'avoué
, ce qui
leur permettrait de s'emparer de quelques domaines ou de limiter l'influence de l'adversaire.
Ils se disputaient également le tonlieu
. À ce propos, il existait apparemment des bureaux de
tonlieu à Dinant dès 743-747
(diplôme de Childéric III). En outre, dans une charte de 824, on
parle de différents droits que les comtes prélevaient au nom du roi.
Dans la première moitié du XIe siècle, Dinant fait partie du Lomacensis
, à la tête
duquel se trouve un comte établi à Namur et qui usurpe les droits régaliens. Il essaie par là
d’établir à son profit un état féodal dont la ville de Dinant devrait faire partie. Les évêques de
Liège, soutenus par les empereurs germaniques, s’y opposent.
Au milieu du XIe siècle, les propriétés royales et épiscopales se regroupent afin de
former un nouveau territoire qui s’oppose au domaine du comte de Namur.
En 1070, l’évêque de Liège obtient de l’empereur Henri IV
la confirmation de ses
droits, régaliens et autres, sur Dinant. En effet, en 1070, malgré un accord de 1056-
1064
entre le comte et l'évêque, la ville de Dinant est reprise au comte de Namur
. Ce
changement de propriétaire est confirmé par l'empereur Frédéric Ier en 1155, avec, en outre,
pour le Prince-évêque, la possession du château
.
L’évêque se voit accorder le comitatus
, en vertu d’un document judiciaire dont on
ignore tout. Le castrum
lui est aussi accordé. Il peut donc le construire, ou plutôt le
Rousseau, F., 1960, p. 72.
Avoué : laïc appelé auprès d'une communauté ecclésiastique, et bénéficiant de l'immunité, pour exercer des
fonctions judiciaires, administratives et militaires. Créée sous les Carolingiens pour limiter le pouvoir des comtes
et protéger les terres d'Église, cette charge devient entre les mains des châtelains un moyen efficace d'accroître
leurs prérogatives.
Avoué, dans Touati, F., 1995, p. 38.
Tonlieu : taxe sur marchandises circulant ou arrivant au marché.
Tonlieu, dans Touati, F., 1995, p. 301.
Suttor, M., 2006, p. 223.
Le Lomacensis comprenait l’Entre-Sambre et Meuse depuis Revin.
Rousseau, F., 1960, p. 71.
Gaier-lhoest, J., 1964, p. 29.
Tonglet, B., 2007, p. 172.
Sarlet, D., dir., 1996, p. 402.
Kupper, J.-L., 1979, p. 1-24.
Suttor, M., 2006, p. 239.
Kupper, J.-L., 1979, p. 1-24.
Désigne pour les évêques et dignitaires de l'Église le droit de devenir des propriétaires terriens.