Vitrine 5 : l’origine et la diffusion des hommes modernes Tous les spécialistes sont d’accord que les premiers Hominidés ont quitté l’Afrique pour l’Europe et l’Asie il y a environ 1,8 million d’années. Cependant l’origine de l’homme moderne contemporain est encore une source de discussion et plusieurs questions ont été soulevées. Les populations actuelles descendent-elles d’une population d’Homo sapiens unique, résultat d’un phénomène de spéciation au sein d’une population d’Homo heidelbergensis, voire d’Homo erectus ? Les ou des populations ancestrales ont-elle pu évoluer indépendamment vers les humains actuelles ? Trois hypothèses relatives à l’origine d’Homo sapiens sont aujourd’hui proposées par les scientifiques. Une origine unique africaine Selon l’hypothèse d’une origine unique (ou hypothèse de l’arche de Noé ou du remplacement "out of Africa") (Figure 1 a), les humains modernes, issue d’une population d’Homo sapiens archaïque, ont d’abord évolué en Afrique pendant les 200 000 dernières années. Ils se sont progressivement déployée sur tout le reste du monde, en remplaçant sans métissages, les populations locales de morphologie plus archaïque, y compris les formes avancées, telles que les néanderthaliens. Cette hypothèse de l’origine unique trouve de plus en plus d’arguments dans les études génétiques portant sur les populations contemporaines notamment celles sur les marqueurs de la partie non recombinante du chromosome Y et l’ADN mitochondriale. En effet, le traitement phylogénétique de ces séquences donne des arbres dont les racines convergent toutes vers un type unique, africain. Hypothèse d’origine multirégionale L’hypothèse multirégionale (Figure 1b) propose, souvent à partir de l’analyse des fossiles, que les humains modernes ont émergé plus ou moins simultanément, en différents points dans monde entier à partir de populations locales d’Homo sapiens archaïques. Ces dernières auraient maintenu entre elles des échanges génétiques, conservant ainsi l’unité biologique de l’espèce. Le problème des néandertaliens, représentant une ou plusieurs populations archaïque, est posé. Cette hypothèse multirégionale reste essentiellement basée sur l’étude des fossiles d’Homo sapiens archaïques dont certains traits sont retrouvés, notamment en Asie, dans des populations contemporaines. Selon cette hypothèse, les différences régionales entre les populations humaines se sont développées très tôt dans l’histoire évolutive, mais le flux génétique mondial a provoqué l’évolution des caractères modernes simultanément dans toutes les populations, qui sont ainsi demeurées dans une seule espèce. Modèle réticulé La troisième hypothèse, nomméé « modèle réticulé », ou « hybridation/remplacement », Figure 1c), une combinaison des deux modèles précédentes, admet en effet l’apparition en un seul lieu des hommes anatomiquement modernes. Elle considère l’existence d’échanges génétiques entre populations modernes et archaïques, certaines de ces dernières ayant pu contribuer à la constitution de l’humanité actuelle, selon des ampleurs plus ou moins importantes. L’hypothèse réticulée est pendant longtemps resté assez théorique. Actuellement elle est soutenue par quelques généticiens qui font remarquer que si pour l’ADN mitochondriale et le chromosome Y les branches de leurs arbres phylogénétiques convergent vers l’Afrique, ce n’est pas forcément le cas pour des marqueurs à transmissions diploïde. Ainsi pour la phynylalanine hydroxylase, la sélection a été évoquée pour expliquer l’absence d’une plus grande diversité africaine, pour d’autres comme l’hémoglobine, une origine asiatique ancienne n’a pas pu être exclue.