Les Gravures Rupestre d’Abourma Djibouti Date de soumission : 05/01/2015 Critères: (i)(iii) Catégorie : Culturel Soumis par : Ministère des affaires Musulmanes, de la Culture et des biens Waqfs Etat, province ou région : Région de Tadjourah Coordonnées N11.905050 E42.481649° Ref.: 5957 Description Le site de gravures rupestres d’Abourma est situé au nord de la République de Djibouti, sur le massif de Makarrassou de la région de Tadjourah. Il est le plus important du pays. Ce site exceptionnellement riche d’Abourma, recèle d’un art rupestre de la préhistoire. Il livre sur près de trois (3) km de gravures rupestres, une variété de thèmes qui traduisent les comportements, la stratification sociale et l’organisation d’une vie pastorale disparue. Ces images représentées sont porteuses de messages variés : l’homme dans son environnement sociétal, l’interaction homme/ nature, la cohabitation homme/animaux, les comportements parfois guerriers. Des milliers de scènes parfois très détaillées d’animaux sauvages et domestiques ainsi que celles d’actions, notamment celles des hommes pratiquant la chasse et le combat sont représentés. Cette diversité des thèmes et des styles révèlent plusieurs millénaires de gravures et s’étendent sur 1500m de parois basaltiques. Ce bien est un livre ouvert sur l’organisation sociale, le passé et la mutation de ces hommes qui étaient les auteurs de ces gravures rupestres. La présence importante des animaux sauvages (éléphants, girafes, hippopotames, rhinocéros, antilopes…) et domestiques (les bovins, les caprins, les camélidés,…) gravés sur cette vaste étendue de rochers basaltiques témoigne que le climat était humide avec des plaines arborées et verdoyantes à cette même époque. Ces gravures nous informent d’une vie agro- pastorale de ces populations. Aussi, L’utilisation de lasso durant la chasse des girafes et l’auroch (Bosprimigenius, selon son nom scientifique), est une information significative de leurs activités. Le changement climatique avec la diminution progressive de la pluviométrie annuelle qui a décimé les faunes naturelles et animales a portant laissé intact les gravures rupestres. D’autres sites rupestres sont également à mentionner notamment, ceux de Dorra, de Balho et de Guirrori, mais celui d’Abourma reste le plus impressionnant par son aspect original et unique à son genre. Justification de la Valeur Universelle Exceptionelle Critère (i): Les gravures rupestres d’Abourma représentent une manifestation de l’art primordial et préhistorique des sociétés humaines constituant un chef d'œuvre du génie créateur humain. Critère (iii): Ce bien riche à travers ses gravures rupestres qui s’étendent sur trois (3) km, présente le mode de vie et les activités de l’homme préhistorique au fil des siècles. Il décèle par ailleurs, un spicilège exceptionnel de milliers de gravures qui attestent la production d’art pariétale du -38.000 av. L’occupation du site remonte depuis le paléolithique supérieur jusqu'à notre jour. La diversité des thèmes et des styles présentés par des représentations humaines, des animaux sauvages et domestiques est un livre ouvert d’une société pastorale et guerrière disparue. Ces milliers de scènes témoigne d’un passé où l’homme s’est illustré dans des pratiques ancestrales. Déclarations d’authenticité et/ou d’intégrité Le bien est situé sur un massif rocheux basaltique de 1500 m et s’étend sur 3km. L’état de conservation est assez variable. Certaines représentations sont en bon état, d’autres se dissocient de l’ensemble et/ ou sont en phase d’effacement suite aux effets géomorphologiques et au changement climatique. Toutefois, le bien garde son intégrité. Des actions de réhabilitation et de conservation ne pourront que contribuer à la préservation de ses gravures illustrées dans ce livre rupestre impressionnant. Comparaison avec d’autres biens similaires Les gravures rupestres d’Abourma peuvent être comparées à ceux du Valcamonica en Italie qui recèlent un des ensembles les plus denses de pétroglyphes préhistoriques. Des centaines de milliers de signes et figures y furent gravés dans le rocher pendant huit millénaires.