Fontaine qui ornait la Cour d'honneur offerte par la République de Venise), l'intégration dans les façades des bâtiments d'éléments importés
d'Italie (les 42 médaillons ornés (à l'époque) de profil d'empereur romain en marbre de Gêne qui entouraient la façade de la Cour d'honneur du
château (Galerie du château) et la sculpture dans la pierre d'ornements "à l'antique" au milieu d'un décor flamboyant (les pilastres entourant les fenêtres
du pavillon d'entrée). La chapelle est meublée de stalles sculptée et marquetée à l'exemple du studiolo d'Urbino (stalles maintenant à st Denis). Andrea
Solario travaillera au château pour Georges 1er d'Amboise (la déploration du Christ avant 1510 pour Gaillon(?) maintenant au Louvre); Solario est présent 3 ans en France
(15.07-1509, il œuvrera à Blois (la Vierge au coussin vert c.1509 MdL) Le cardinal fera également appel à Antoine Juste de Tour/ Antonio Giusti pour réaliser 12
représentations en terre cuite des apôtres et du Christ, dont il ne subsiste que 2 statues en pied et une tête (Antoine Juste de Tour tête en terre cuite MdL). Ce
sculpteur (et son frère) reçoit la commande du tombeau de Louis XII et Anne de Bretagne vers 1515 Saint Denis dans un style italien.
Les chantiers de François 1er En 1515, François 1er monte sur le trône (Clouet portrait de François 1er MdL). Affichant sa passion pour les arts il lance de
grands chantiers. Il fait agrandir Blois en s'inspirant du Vatican (Château de Blois façade des loges 1516.1517). Il fait venir en 1517 Léonard de Vinci au clos Lucé.
Ne réalisant plus rien depuis des années, Léonard conçoit résidence et château (Romorantin) que le roi souhaitait installé dans un lieu de marais
(plan de Léonard). Chambord, œuvre du règne de François 1er, doit être compris avec le système et les fantasmes de Léonard (plan). Le donjon, la
présence du grand escalier à vis sont à rapprocher des études de rampes autour d'un noyau central pour lequel l'Italien a beaucoup travaillé (dessin
d'escalier à 4 rampes, à 10 rampes). Il trouve en François 1er la confiance et l'ambition pour ses travaux. Quand il meurt en France, ses œuvres iront à son
"aide" Salai, qui finira par vendre au roi la Joconde et la Vierge aux rochers (Louvre). Andrea del Sarto à l'origine du maniérisme, sera en France entre 1518-19.
Il laissera la Charité (Louvre, un st Jérôme, le portrait du dauphin… En 1530 le roi s'installe à Fontainebleau. Pour le décor il fait venir le Rosso
Fiorentino. Selon G. Vasari Rosso dessina à Venise, vers 1530 à la demande de l'Arétin, une allégorie pour le roi de France François Ier Mars désarmé
par Cupidon, et Vénus dévêtue par les nymphes et les amours MdL De lui on connaît Descente de croix du musée de Volterra (1521), Christ mort entre deux anges (Boston, M. F. A.). et la piéta du Louvre, œuvres très
maniéristes. Élève du maniériste Andrea del Sarto, Rosso Fiorentino est l’un des principaux artistes de la première École de Fontainebleau,
rassemblés autour du projet de François Ier pour la décoration du château. Leurs œuvres, à la fois inspirées du maniérisme italien, de la manière
française et des influences nordiques, montrent un choix iconographique original, empreint de mythologie héroïque, de symboles érotiques et
d’allusions au roman courtois. . Il va introduire les décors de Stuc, organisation inédite à l'époque. Il réalise le pavillon de Pomone, le pavillon des
Poesles, la galerie basse et surtout la galerie François Ier (1534-1540), son chef-d’œuvre, pour partie disparu (galerie de François 1er à Fontainebleau, incendie de
Catane, ayant pour modèle l'incendie du Borgo de Raphael au Vatican). 12 fresques dans un fantastique encadrement de stucs d'une extraordinaire variété de motifs
(masques, guirlandes, putti," cuir ") où l'ornement joue un rôle privilégié, soulignant ou complétant le sujet de la fresque principale. La mort
soudaine de Rosso en 1540 laisse le champ libre pour trente ans à Primatice arrivé en 1532 comme substitut de Giulio Romano. Devenu en 1544
abbé de Saint-Martin à Troyes, il poursuit sa carrière de Peintre du Roi et oriente son activité vers l’architecture et la sculpture; il structure son
atelier comme ceux de Raphaël et de Giulio Romano. Il dessine pour concevoir et, colonisant le talent d’autrui, s’entoure d’interprètes – peintres,
émailleurs ou sculpteurs – qui sont des créateurs à part entière : Nicolò dell’Abate, Germain Pilon, Dominique Florentin ou Léonard Limousin
(dessin du décor de la chambre du roi détruit sous Louis XIV, cheminée de la chambre de la reine 1532). En 1540 son style s'est affranchit de Jules Romain, devenant extrêmement
sensuel (dessin pour peinture de la chambre du roi, détruite, fragment à Wiesbaden). Il réalise le décor de l'appartement des bains vers 1541.47 (Coupe époque Louis XIV, dessin Diane
découvrant la grossesse de Callisto MdL) Il réalise le décor de la chambre de la duchesse d'Étampes (1541-1544), défigurée par un escalier sous Louis XV où
les grandes figures de stucs rythment symétriquement les fresques, préparées par de magnifiques dessins : la Mascarade de Persépolis (Louvre). Primatice avait
entrepris, dès 1541, de peindre la Galerie d'Ulysse (auj. disparue), à laquelle il travailla presque jusqu'à sa mort : 58 compositions sur les parois, et
sur la voûte, divisée en 15 travées ornées de grotesques, apparaissait une multitude de sujets aux audacieux raccourcis (l'Olympe dessins ; gravures). Il
orne le vestibule de la porte Dorée (1543-44) de 6 compositions, encore en place et la grotte du jardin des Pins (1543, fresques, ruinées) de sujets vus
en perspective (Minerve, Junon, dessins au Louvre). Il réalise de nombreuses copies d'Antiques. (Ariane et Venus) faisant dire à Vasari que Fontainebleau est une
nouvelle Rome.
Benvenuto Cellini sera actif entre 1540 et 45 à Fontainebleau. Sculpteur et Orfèvre, La Nymphe de Fontainebleau (haut-relief en bronze, vers 1543, château d'Anet, puis Louvre)
marque ses débuts dans la sculpture de grand format. On lui doit aussi l'exceptionnelle salière de François 1er (KHV). Toujours au service de François 1er
Sebastiano Serlio, est un architecte bolonais, arrivé en 1541 et qui écrira un traité d'architecture (Frontispice dédié au roi). On lui doit l'hôtel du cardinal de
Ferrare (détruit), Ancy le franc vers 1546. Dès 1540 on s'aperçoit de l'influence italienne sur Jean Goujon (Jubé de saint Germain// piéta du Rosso), sur Jean Cousin (Eva
Prima Pandora MdL // Diane d'Aneth) et sur Germain Pilon (Cœur de Henri II // brûle parfum de Raphaël sans doute exécuté pour François 1er). Les artistes français ont assimilé les principes
italiens. Se met alors en place vers 1540 une formation en Italie des français dont bénéficient Philibert Delorme est en Italie en 1530, Pierre
Lescot, Jean Bullant… c'est ainsi que l'on note au château de st Maur, une absence de toit et un rez-de-chaussée surélevé, à Aneth un plan centré, et que le
tombeau de François 1er et de son épouse possède un arc de triomphe et des motifs antiques. Jean Bullant à Ecouen en 1540 réalise le portique des esclaves de Michel
Ange qu'Anne de Montmorency reçoit en cadeau d'Henri II pour orner les niches de la façade (dessin).
La place acquise par les Italiens en France est conforté sous Henri II et Charles IX par Catherine de Médicis. Entre 1552 et 1556, à
Fontainebleau, Primatice décore la Salle de bal, entièrement peinte à fresque de sujets mythologiques sur les murs et entre les fenêtres (salle de bal,
écoinçons de Cérès avec le modèle issu d'un dessin de Michel-Ange). Il fut aidé par Nicolò Dell'Abate, dès 1552, nouveau venu à Fontainebleau, qui deviendra son
collaborateur habituel et aura une carrière propre (Paysage avec Orphée et Eurydice NGL); Il fut un précurseur de Nicolas Poussin et de Claude Lorrain grâce à
ses paysages avec des personnages de la mythologie.
Léonard Limosin ( †avant 1577), figure majeure de l'art de l'émaillerie peinte du XVIe siècle, est le seul émailleur documenté à la Cour de France
où il a travaillé pour François 1er, Henri II et les membres de la Cour. Son œuvre frappe par sa très grande qualité, la diversité des thèmes, et des
sources, des formes d’élégance, des figures atténuées et l'originalité technique. Le retable de la sainte chapelle vers 1552.53 (MdL) est issu de dessins de Niccolo dell'
Abate (9 dessins à l'EnsBa). La commande précise que la Crucifixion, la Résurrection, les portraits royaux et les médaillons de la Passion devront être
faits suivant les « pourtraicts », c’est-à-dire les dessins, de Léonard Limosin. Catherine de Médicis (portrait par Clouet François (vers 1515-1572) Bnf) encourage ces
arts. Elle fait réaliser à Fontainebleau la porte sur les fossés, selon la formule mantouane : une porte de grès, utilisée sur l’ancien fossé caractéristique de cette «
manière italienne » avec ses bossages puissants qui évoquent, de façon attachante, le bloc primitif et le travail du burin. Au-dessus, contrasté mais
cohérent, s’élève un petit dôme à lanternon, en calcaire plus clair (réutilisée dans la porte du Baptistère). L'aile de la Belle cheminée est conçue en 1568.71 par Primatice
qui la dote d'un escalier à deux rampes droites divergentes. Encadrée par les deux pavillons latéraux, la façade offre un rez-de-chaussée à bossages,
un étage à pilastres d'ordre dorique et des combles volumineux. Les niches de la travée centrale renfermaient des bronzes dont Primatice avait
rapporté les moules de Rome. Catherine confiera la pensée du tombeau du couple royal à Primatice. Réalisé de 1560 à 1573, par Primatice, le
sculpteur italien Ponce Jacquio et le français Germain Pilon, cet ensemble monumental est animé par des marbres de différentes couleurs, une
pratique directement inspirée du nouvel esprit italien. Les monumentales vertus de bronze aux quatre angles du tombeau, sont un exemple
frappant de l’art maniériste. Les deux gisants d’Henri II et de Catherine de Médicis sculptés en vêtement de sacre, peuvent être interprétés comme
une réplique en marbre des effigies funéraires au visage en cire, qui étaient réalisées lors des funérailles royales. Ponce Jacquiot a travaillé à Rome
au palis Ricci Sacchetti introduisant la manière et le bellifontains. Étienne Dupérac, travailla aussi à Rome dans les années 1560. Entre 1567 et
1578, il publia de nombreuses eaux-fortes importanes pour la topographie romaine et l'archéologie, en particulier le recueil I Vestigi dell'Antichità
di Roma (1575) et un grand plan de Rome de 1577. Il œuvra au palazzo Caetani (décor du plafond détruit 2WW), dans un style italien.
Au début du XVIIè les choses s'inversent et ce sont les artistes français qui ont alors une position dominante avec des personnalités comme
Simon Vouet
(la diseuse de bonne
aventure 1618.20 Ottawa) ou
Nicolas Poussin
qui fera toute sa carrière en Italie (la mort de Germanicus - 1628 Minneapolis)