Conseil des Ministres (chef du gouvernement). Mais au début des années 70, Brejnev cumule
petit à petit tous les postes.
A. La période Brejnev (1964-1982)
1. Le retour au culte de la personnalité avec Brejnev .
En 1977, Brejnev cumule les fonctions de chef d’Etat, chef du gouvernement, des armées, et
Secrétaire général du PCUS. Brejnev finit par être l’homme le plus décoré de l’URSS, son
œuvre écrite est éditée plusieurs fois et son nom est entouré de louange. Il semble que l’on
revient au bon vieux temps du stalinisme et du culte de la personnalité. Brejnev favorise les
membres du Parti (la Nomenklatura) et n’hésite pas à pratiquer le népotisme ; son propre fils
(Yuri) devient ministre. Le modèle soviétique semble donc incapable de se réformer.
2. Bilan économique et social de la période Brejnev.
Sur le plan économique, l’ère Brejnev est marqué par une plus grande autonomie des
entreprises et la poursuite des réformes Libermann, et abandonne l’idée de dépasser
l’économie américaine. Mais les résultats sont mauvais et dès 1978, on en revient à une
centralisation et une planification autoritaire. Les entreprises ne peuvent plus réviser le plan
qu’à la hausse et des sanctions sont prises en cas de non réalisation du plan. Le
bureaucratisme est de nouveau roi. La production stagne et est de mauvaise qualité. Les
équipements sont vétustes car la priorité est donnée au complexe militaro-industriel ce qui
oblige l’URSS a exploité et exporté ses ressources naturelles de Sibérie (pétrole, gaz, or) et à
importer des produits manufacturés.
Sur le plan social, les conditions de vie se dégradent. L’espérance de vie diminue. La
population pratique de plus en plus l’absentéisme, la résistance passive quand elle ne sombre
pas dans l’alcoolisme pour ne pas collaborer avec un régime dans lequel seuls les membres de
la Nomenklatura sont les détenteurs du pouvoirs et des privilèges.
Avec Brejnev, la déstalinisation est stoppée et la répression reprend (contre ceux qui pensent
autrement, les dissidents, surtout des intellectuels : Soljenitsyne déchu de sa nationalité et
banni, Sakharov placé en résidence surveillée). En Europe de l’est la main mise de Moscou
persiste. En 1968, en Tchécoslovaquie, Dubcek est persuadé que le communisme est
compatible avec le respect des libertés. Ainsi, d’autres partis politiques se forment,
l’information se libéralise et la censure est donc abolie. Toutes ces mesures constituent ce
qu’on appelle le "Printemps de Prague", dans le but de créer un "socialisme à visage humain".
Jugeant l’expérience beaucoup trop dangereuse pour le reste du bloc, Brejnev écrase par la
répression (normalisation) le "Printemps de Prague" en avril 69.
A partir de 1970, l’URSS doit affronter la contestation qui se développe en Pologne sous la
direction de Lech Walesa à la tête d’un syndicat libre (Solidarnosc) soutenue par l’Eglise
catholique. Rapidement, ce syndicat indépendant du pouvoir officiel compte plus de 10
millions d’adhérents ouvriers et agriculteurs. Le 13 décembre 1981 le général Jaruzelski , sous
la pression de Moscou, fait un coup d’Etat pour mettre fin à l’évolution pernicieuse afin de
rétablir l’autorité du Parti et l’orthodoxie de Moscou. Walesa est arrêté et Solidarnosc dissout.
En 1982, la Pologne semble être rentrée dans le rang.
Brejnev meurt en novembre 1982. S’ouvre alors une période de transition durant laquelle le
pouvoir est assuré successivement par Youri Andropov et Sergueï Tchernenko, pour
finalement aboutir entre les mains de Mikhaïl Gorbatchev élu secrétaire général du PCUS en
1985.