Chirurgie L’oreille externe – page 1/8
Moretti Sophie
Date : 23.02.09
CHIRURGIE
Heure : 14h-15h
Giron Céline Thibert Hélène
Nom du prof : P. Ménaud
Chirurgie de l’oreille externe :
1. Indications :
- Lors de traumatismes : lacérations du pavillon, perte de substance, othématome (qui est
un hématome de l'oreille entre les différents feuillets de celle-ci),…
- Néoplasie (=tumeurs) de la peau, de ses annexes, ou des jonctions cutanéo-muqueuses.
- Otoplastie (pour l'esthétique) : en cas de repli de l’oreille suite à une mauvaise
cicatrisation par exemple
- (Otite) seulement dans des cas très particuliers (otite récidivante après traitements
médicaux, et encore c’est rare)
2. Contre-indications :
- Lorsque l’état général de l’animal ne le permet pas (la chirurgie de l’oreille externe n’est
pas une question de vie ou de mort … ça ne sert donc à rien de prendre des risques à
l’anesthésie si l’animal n’a pas un bon état général).
- Sepsis majeur autour de l’oreille, il est à traiter ou au moins stabiliser avant toute
chirurgie de l’oreille.
- Otite : dans le cas général, le traitement médical est à mettre en œuvre avant tout.
3. Objectifs :
- Nettoyage, parage et débridement de la plaie obligatoires au préalable.
- Apposition des tissus (des différents feuillets de l’oreille) avec le meilleur affrontement
possible.
- Prévention d’une surinfection (une surinfection est vite arrivée à cet endroit !)
- Cette chirurgie est un traitement palliatif ou curatif.
- On va chercher à ce que la chirurgie soit esthétique, l’oreille est quand même une partie
très visible de l’animal. Par exemple, une rétraction de l’oreille ou ce que l’on appelle
une plaie en « dentelle »(multiples morsures qui laissent pleins de trous dans l’oreille)
sont tout deux très très moches, et peuvent être dangereuses si notre chien est un chien
de chasse et que son oreille reste coincée dans des herbes.
4. Rappels anatatomiques :
« Revoyez vos cours d’anat », dixit la prof.
Mais comme je suis une très gentille ronéotypeuse je vous remets un joli petit schéma signé
Giovanni :
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Dans ce cours, on se limite à l’oreille
externe, donc on ne va que jusqu’à la
partie verticale du conduit auditif.
Et en cadeau, ce que la prof détaille dans son PPT mais dont elle n’a pas parlé à l’oral :
- Pavillon : cartilage auriculaire, tissu conjonctif et revêtement cutané.
- Conduit auditif externe : cartilage auriculaire, annulaire, glandes et poils.
De plus l’oreille externe est très bien vascularisée (artères et veines auriculaires) donc cela saigne
beaucoup, il faut prendre son mal en patience et faire des petites compressions. Enfin juste sous le
conduit auditif horizontal, vers la parotide, passe le nerf facial, faire très attention car si on le
touche il s’en suit une paralysie de la face qui peut être permanente…
5. Temps pré-opératoire :
Préparation de l’intervention : il faudra du matériel d’exérèse classique stérile, du fil
résorbable ou non, et du matériel spécifique à cette chirurgie : tubulures de perf
coupées en petits tronçons, des boutons (de couturière) et des « éponges » spéciales.
Préparation de l’animal : (rq : la prof est un peu speed et a tendance à passer des
diapos sans en parler mais je sais que vous en voulez toujours plus alors je vous
détaille quand même ces diapos
)
- Comme pour toute intervention on va réaliser un bilan pré-opératoire, le
mettre sous diète hydrique pendant 12h et réaliser une réanimation. L’analgésie est très
importante car c’est une zone douloureuse. On peut éventuellement mettre en place une
antibiothérapie, si nécessaire. Enfin, on réalise une anesthésie générale (Rq de la
rédaction : pourquoi ne pas tenter une anesthésie locale ? parce qu’en général les
anesthésiques locaux font saigner, et déjà que l’oreille ça saigne beaucoup, faut pas
pousser mémé dans les orties !!)
- L’animal sera correctement tondu : on tond la face externe et la face interne
de l’oreille (notamment le dessus de la tête et le front si on réalise une chirurgie des deux
oreilles ou si on a besoin de fixer l'oreille). On peut avoir besoin de fixer l’oreille par un
point sur le haut du crâne, il faut donc avoir prévu le coup et l’avoir tondu.
- On place l’animal en décubitus latéral si la chirurgie ne concerne qu’une
oreille, sternal si elle concerne les deux.
- On réalise une désinfection chirurgicale du site mais ATTENTION, l’oreille
moyenne est très sensible aux antiseptiques donc si on soupçonne un problème au
tympan (et ainsi un risque de passage des antiseptiques de l’oreille externe vers l’oreille
moyenne) on redouble de vigilance et on évite avec précaution le conduit auditif (on peut
utiliser du sérum physiologique et de l’huile de coude ou un produit spécifique).
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6. Temps opératoire :
1. Lacérations, blessures légères :
o La classification se fait selon la profondeur de la brèche :
- soit elle ne touche que la surface auriculaire,
- soit elle touche en plus le cartilage,
- ou bien il s’agit d’une perforation complète
de l’oreille et alors si on a de l’humour (dixit PM)
on propose de placer une boucle d’oreille au chien.
o Le temps préliminaire consiste en une inspection soignée de l’oreille (y a-t-il d'autres
plaies?), un lavage abondant et un parage de la plaie, on incise tout le tissu périphérique
nécrosé (je sais oui on se répète…). Question : est ce que comme lorsqu’on enlève une
tumeur, on doit prendre une marge pour le parage ? Non, on enlève à minima (ce n’est pas
la peine de lui enlever toute la peau on en a besoin) par contre on enlève bien tous les tissus
nécrosés et nécrotiques !
o Le temps principal :
- Pour une suture de plaie superficielle, il s’agira d’une suture à points cutanés séparés
avec du fil non résorbable de décimale 3.0 ou 4.0. Si la blessure est vraiment très
superficielle alors on peut même envisager une cicatrisation par seconde intention sous
pansement.
- Pour une suture de plaie cutané + cartilage il y a deux possibilités, si la plaie
cartilagineuse est stable (pas tendance à se rouvrir) on procède de la même manière que
ci-dessus (*) avec des points simples et un fil monobrin, si elle est instable on suture le
cartilage avec la suture cutanée, en un seul point (**).
* : ** :
- Pour une perforation, il y a à nouveau deux cas de figure, si la plaie est centrale on
suture de chaque côté de l’oreille par un point cutané (*) ou bien on choisi de laisser la
cicatrisation se faire par seconde intention sous pansement. En revanche, si la plaie est
périphérique (au bout de l’oreille), d’un coté on ne suture que le cutané, de l’autre on
prend le cartilage et le sous-cutané avec le cutané (**).
* : ** :
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2. Pertes de substances :
o La classification se fait par rapport à l’importance de la perte de substance (ça peut être
énorme, voir les photos sur le PPT)
o Le temps préliminaire est le même que ci-dessus, si la perte de substance est périphérique
une cicatrisation par seconde intention est tout à fait envisageable sous pansement.
o Le temps principal commence par raviver les marges de la plaie en
excisant un minimum de tissu. Si la plaie est en position terminale
on peut procéder à une amputation partielle grâce à une incision
cutanée curviligne du bout de l’oreille, l’incision doit être
asymétrique pour que l’esthétisme soit respecté. On incise la face
externe un peu moins haut que la face interne, ainsi on peut « replier »
le bout de l’oreille vers l’intérieur et la vilaine cicatrice sans poil qui
repousse est cachée ! Le cartilage sera quant à lui incisé à mi hauteur
entre la face interne et la face externe, de cette façon on évite une
déhiscence de ce dernier par frottement sur l’une ou l’autre des faces
et c’est plus esthétique (si on est vraiment à l’extrême périphérie de
l’oreille, on peut ne pas avoir de cartilage à inciser).
On fera bien attention à l’hémostase qui est difficile car cela saigne
beaucoup, on réalise des petites compressions avec des compresses et
on suture. Soit on suture les deux faces comme vu précédemment soit,
si la perte de substance est trop importante, on peut aller chercher un
lambeau de rotation sur la tête ou dans le cou.
3. Othématomes :
o Localisation de l’othématome : c’est un hématome situé entre les deux feuillets
auriculaires, en face concave le plus souvent. L'oreille est tombante sur les chiens qui ont
naturellement les oreilles droites.
o L’aspect clinique : il s’agit d’une collection de sang
plus ou moins fluctuante (l'othématome est
fluctuant lorsqu'il est récent) et engendrant une
douleur variable (au début c’est très douloureux
puis la douleur s’estompe). Si on ponctionne on
retrouve un liquide séro-hémorragique, ce liquide
est plus dur à ponctionner au fur et à mesure que
l'othématome est vieux.
o Etiologie : L’othématome peut être dû à un traumatisme (lors de grattage, léchage…), à
une inflammation (otite entraînant un grattage), à un parasite, une allergie (à nouveau
entraînant un grattage) ou encore à un corps étranger dans le conduit auditif.
o Pathogénie : Ces divers chocs conduisent à l’effraction des artères auriculaires qui sont
fragiles et se rompent facilement. Le sang se déverse alors entre les deux feuillets. La
pression augmente dans ce compartiment et s’en suit l’établissement d’un équilibre de
pression à l’origine d’une hémostase naturelle. Mais le chien va se gratter, entraînant une
nouvelle effraction… c’est un cercle vicieux.
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Si le phénomène devient chronique : il y a un dépôt de fibrine qui lorsqu’elle se contracte
provoque un épaississement ou même une déformation de l’oreille (cf oreilles des
rugbymen), ainsi le traitement chirurgical est plus difficile.
o Traitement médical : On choisit le traitement en fonction de l’étiologie (otite, parasites…).
Mais pour l’othématome en lui même, il n’y a AUCUN traitement médical (pas
d’anticoagulant etc).
o Traitement conservateur : Il est nécessaire pour un traitement efficace
de réagir très précocement, c’est-à-dire dans les 2 premiers jours voire
si possible dans les premières heures sous peine de récidives. Soit on
effectue une ponction avec une aiguille fine mais il faut alors faire très
attention à l’asepsie, soit on draine précocement (entrée et sortie et au
milieu le drain empêche les deux feuillets de se recoller) mais comme
pour la première méthode, les récidives sont fréquentes et le risque de
contamination intérieure de l’oreille non négligeable. Ces traitements
sont peu efficaces.
o Traitement chirurgical: On effectue tout
d’abord une incision cutanée avec un
bistouri sur toute la longueur de
l’othématome : soit en S lorsque
l’hématome est irrégulier, soit de façon
rectiligne. On vidange ensuite en appuyant
sur la périphérie. Si nécessaire cureter
l’intérieur de la cavité pour éliminer la
fibrine puis on irrigue abondamment
l’oreille. Ensuite, il faut refermer : avec du
fil de gros diamètre (décimale 4.0 ou 5.0),
monobrin et non résorbable. On ne suture
pas l'incision, elle cicatrise en deuxième
intention, mais on suture le reste de
l’oreille pour permettre l’apposition des deux feuillets en supprimant au maximum les
espaces morts. Pour cela on réalise de nombreux points séparés, parallèles à la plaie de
part et d’autre de l’oreille selon une mise en place centripète (du plus loin vers le plus près
de la ligne d’incision).
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