l`uemoa et les criteres traditionnels des zones monetaires optimales

La théorie des Zones Monétaires Optimales et le secteur
informel, amortisseur des chocs asymétriques dans les
pays d’Afrique subsaharienne : le cas de l’UEMOA et de la Mauritanie.
Par BA MAMOUDOU OUSMANE
INTRODUCTION :
La théorie des zones monétaires optimales a été proposée pour servir de cadre le plus
efficace pour l’organisation d’une armature monétaire entre Etats partenaires (A). Les premiers
théoriciens des ZMO se sont intéressés aux économies développées et ont tenté de proposer des
solutions appropriées aux questions monétaires auxquelles les pays peuvent faire face. Pour les
pays d’Afrique les économies sont peu développées, les questions monétaires se posent
aussi, mais dans de façon différente. Cependant, l’on serait tenter de voir si la théorie des ZMO
peut servir de piste de réflexion pour le cas de ces pays. La critique de cette théorie se justifie
par la nécessité de la prise en considération du cadre particulier des pays de notre étude qui
sont loin, sur le plan structurel, des pays pour lesquels la théorie de ZMO a été proposée (B).
En effet, les pays de l’Afrique de l’Ouest, caractérisé par des économies défaillantes,
s’inscrire dans l’optique de l’union économique peut inciter, du fait des exigences de
l’interdépendance, à une plus grande attention dans les politiques nationales à incidences
régionales. Les contrôles réciproques garantis par les réglementations communautaires obligent
à la bonne gouvernance et en particulier dans le respect des critères de convergences. La
Mauritanie appréciée dans le cadre d’une intégration dans l’UEMOA, s’inscrit dans une
analyse en termes des transformations macro économiques et de la conduite de politiques
économiques qui feront suite à sa participation.
Dans le cadre des ZMO, il a été relevé des chocs asymétriques auxquels des réponses
spécifiques ont été apportées. Mais, ces dernières offrent peu d’intérêts dans le cadre des pays
de notre étude. La particularité des économies en question rend d’autant la réponse aux chocs
spécifique. En effet, le secteur informel dans ces pays est souvent important en terme d’effectif
de l’emploi et en temps de crise, il joue le rôle d’amortisseur social (C) en permettant aux
licenciés, des secteurs public et privé, de s’y recycler.
A - CADRE THEORIQUE DE BASE DE LA PROBLEMATIQUE DE LA THEORIE DES
ZONES MONETAIRES OPTIMALES (ZMO)
Les travaux pionniers remontent à ceux de Mundell, qui analyse la zone monétaire
américaine. Ces travaux visaient à monter si certains Etats américains n’avaient pas plus intérêt
à avoir leurs propres monnaies. Au centre du débat, se trouve la question du choix des bases
optimales d’une zone monétaire, selon les taux de changes fixes ou flottants. Les résultats
analytiques sont globalement au nombre de quatre : le coût macro-économique, conséquence
d’un abandon de l’instrument du taux nominal, les inévitables chocs asymétriques que
subissent les pays participants, la synchronisation des cycles entre ces mêmes régions, et enfin
le rôle à assigner aux transferts budgétaires
1
dans le cadre du processus d’ajustement macro
économique. Intéressons-nous au modèle traditionnel des ZMO.
Lors de la perte de sa monnaie, un pays renonce, de fait, à un instrument de politique
économique souveraine. Les coûts d’une union monétaire sont le pendant de cette perte
d’influence. Par conséquent, la banque centrale nationale perd toute raison d’exister ou tout
pouvoir réel d’infléchir la politique monétaire d’une zone monétaire intégrée. La nation
participante, perd toute possibilité de modifier la valeur de sa devise.
Les mesures de dévaluation ou de réévaluation n’étant plus opérationnelles. La nation
perdant sa capacité de déterminer le volume de monnaie en circulation, se pose alors la
question de savoir si un pays à intérêt d’avoir une politique monétaire indépendante qui lui
permet dans plusieurs cas d’en tirer des bénéfices. La possibilité de manipuler les taux de
change, entre autre, reste un moyen efficace, dans certains cas, pour une nation qui veut mener
une politique volontariste de soutien, par exemple des exportations. Mundell (1961) est le
premier à proposer une analyse cohérente sur ce qui, depuis, est connu sous le nom de la
théorie des zones monétaires optimales (ZMO). Deux ans plus tard, Mc Kinnon (1963)
prolonge l’analyse précédente, puis Kenen (1969) se concentrera sur l’analyse des ZMO en
terme de coûts avantages.
1
Nous pensons que dans les nouvelles formes de coopération entre les pays du Sud au sein des communautés
économiques, l’aide au développement peut aussi être orientée dans le cadre de ses transferts budgétaires, afin de
réduire les conséquences que d’importants transferts financiers peuvent porter à des économies caractérisées par
de faibles moyens budgétaires.
- LE CHOIX D’UNE MONNAIE
Les travaux pionniers remontent à ceux de Mundell, qui analyse la zone monétaire
américaine. Ces travaux visaient à monter si certains Etats américains n’avaient pas plus intérêt
à avoir leurs propres monnaies. Au centre du débat, se trouve la question du choix des bases
optimales d’une zone monétaire, selon les taux de changes fixes ou flottants. Les résultats
analytiques sont globalement au nombre de quatre : le coût macro-économique, conséquence
d’un abandon de l’instrument du taux nominal, les inévitables chocs asymétriques que
subissent les pays participants, la synchronisation des cycles entre ces mêmes régions, et enfin
le rôle à assigner aux transferts budgétaires
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dans le cadre du processus d’ajustement macro
économique.
Lors de la perte de sa monnaie, un pays renonce, de fait, à un instrument de politique
économique souveraine. Les coûts d’une union monétaire sont le pendant de cette perte
d’influence. Par conséquent, la banque centrale nationale perd toute raison d’exister ou tout
pouvoir réel d’infléchir la politique monétaire d’une zone monétaire intégrée. La nation
participante, perd toute possibilité de modifier la valeur de sa devise.
Les mesures de dévaluation ou de réévaluation n’étant plus opérationnelles. La nation
perdant sa capacité de déterminer la volume de monnaie en circulation, se pose alors la
question de savoir si un pays à intérêt à avoir une politique monétaire indépendante qui lui
permet dans plusieurs cas d’en tirer des bénéfices. La possibilité de manipuler les taux de
change, entre autre, reste un moyen efficace, dans certains cas, pour une nation qui veut mener
une politique volontariste de soutien, par exemple des exportations.
Dans l’approche de Mundell, les mouvements du facteur travail sont un point central et
un élément décisif pour rétablir les équilibres dans le marché du travail entre pays partenaires.
Or ce critère est très peu fonctionnel dans le cadre de l’UEMOA, ou les mouvements des
personnes sont assez limités même si on constate des déplacements importants de personnes du
Burkina Faso vers la Côte d’Ivoire. La récente crise ivoirienne a sans doute perturbé davantage
ces flux de personnes.
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Nous pensons que dans les nouvelles formes de coopération entre les pays du Sud au sein des communautés
économiques, l’aide au développement peut aussi être orientée dans le cadre de ses transferts budgétaires, afin de
réduire les conséquences que d’importants transferts financiers peuvent porter à des économies caractérisées par
de faibles moyens budgétaires.
- LE DEGRE D’OUVERTURE DES ECONOMIES
Ce critère, qui peut être aussi analyen terme d’interdépendance des économies, est le
troisième développé dans le cadre de la théorie des ZMO. Mc Kinnon (1963) fut le premier à
analyser les ZMO, à travers ce critère selon que le choix se porte sur des régimes des taux de
change fixes ou un régime de taux de change flexibles. Cette idée à priori intuitive mérite une
analyse approfondie.
Selon Mc Kinnon, l’interdépendance des économies doit s’apprécier à l’aune des coûts et
des bénéfices liés à une union monétaire. Il est un constat clair, dans une union économique
le commerce intra régional est important, les réductions des coûts de transaction sont aussi
élevées. Cet avantage est la principale justification de l’intérêt lié aux ZMO. De Grauwe a
montré que les gains augmentent à mesure que l’interdépendance entre les économies se
renforce. Une analyse graphique peut éclairé ce résultat.
L’application pratique de ce critère va nous éclairer dans l’optique de l’optimalité ou non
de l’UEMOA. Après analyse, il apparaît qu’en pratique, le critère du degré d’ouverture des
économies d’une union monétaire n’offre pas une valeur de référence à partir de la quelle le
gain net de l’union est positif
3
. Finalement, ce critère souffre de sa capacité forte à justifier les
conditions optimales pour la création des ZMO. Mais observons l’application de ce critère dans
le cas de l’UEMOA (tableau 1).
Tableau 1 : les taux d’ouverture [en %] des pays de l’UEMOA et de la Mauritanie
1980/85
1986/89
1990/93
1994/98
2000
2001
2002
20004
C. ivoire
40
72
77
74
59
59
66
66
Sénégal
37
66
64
61
51
52
53
50
Mali
19
46
53
55
43
49
49
46
B. Faso
36
46
48
50
27
26
24
25
Benin
34
62
65
60
38
37
40
37
Togo
48
95
93
80
63
65
69
88
Niger
27
52
44
32
36
34
31
32
G. Bissau
51
62
55
59
UEMOA
29.71
62.71
62.71
58.85
46
48
48.37
50.37
Mauritanie
68
73
61
54
Source : à partir des données de la BCEAO (1998), de l’UEMOA (2005 - ) et Banque Mondiale (2005).
3
Gros (1996) et Pisani-Ferry (1997), dans le cadre de leurs études empiriques, utilisent les indicateurs
d’ouverture que pour classifier les économie européennes. Par ailleurs, ces auteurs trouvent des niveaux de taux
d’ouverture divergeant qui par conséquent biaisent considérablement la pertinence des résultats. Voire à ce sujet
l’article « intégration monétaire et géométrie variable », Revue Economique, volume 48 N°3.
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