MUTUELLES DE SANTÉ NORD – SUD GNSESS 3/5 ET 4/5/2004
Ils offrent tout d’abord un appui technique et financier aux partenaires. Les projets émergent de
la base et Louvain Développement est partenaire. Les décisions concernant les cotisations, le
stage d’attente, etc. sont prises par les partenaires locaux tandis que des aides sont apportées en
gestion financière et administrative, en marketing social notamment. Deuxièmement, ils
accordent une grande importance à la sensibilisation, sur un an, pour permettre à la population
locale de s’approprier ce nouveau type de soins de santé. Troisièmement, des « comités
d’initiatives » sont constitués par organes communautaires. Leur but est de s’organiser pour parer
aux changements internes et externes à la mutuelle, en se tenant informés. Ils essaient de
favoriser la présence des femmes, sans pour autant fixer de quota. Finalement ils stimulent les
synergies entre les caisses de micro-crédit et les mutuelles : l’affiliation à la mutuelle de santé
oblige à prendre part à la caisse de crédit.
RÉFLEXIONS COMPLÉMENTAIRES
L’expérience du groupe Mélusine : groupe de discussions, d’activités de femmes souffrant de
troubles psychosomatiques. L’approche de dialogue et d’écoute réciproque a permis une
réduction des visites des maisons médicales de la région.
La création et le fort développement du système social ont eu pour effet pervers de faire
perdre aux bénéficiaires la conscience que le système est basé sur la solidarité. Le lien de
solidarité s’est institutionnalisé et les patients ne s’en rendent plus compte. Les mutuelles
cherchent, pour leur part, à réhabiliter la conscience de cet acte de solidarité qu’est la
cotisation et l’affiliation à une mutuelle, ils voudraient améliorer la participation des affiliés
dans les prises de décision relatives à leur mutuelle.
Les notions de prise en compte globale du patient et d’organisation collective des besoins
sont récentes chez nous. Habituellement, l’action thérapeutique en Belgique est individuelle et
on ne traite que d’un aspect de la personne à la fois. Pourtant la souffrance physique va de
pair avec la souffrance sociale, soit l’une induit l’autre soit il y a renforcement réciproque.
C’est pour cette raison que le personnel accueillant tient une place primordiale, les accueillants
doivent être capables de remettre en contexte les patients que la souffrance rend désagréables.
L’économie sociale n’est pas directement active dans la santé, et pourtant dans l’optique des
mutuelles et maisons médicales d’une part et dans les valeurs de l’économie sociale d’autre
part, il s’agit de mettre l’être humain au centre des préoccupations.
Le système social belge est bien structuré au niveau national, mais il faudrait améliorer la
structure locale. On constate en effet qu’il y a une ignorance de la réalité de terrain,
provoquant une inadéquation entre les besoins de la personne (âgée notamment) et les
structures en place. De plus, il y a un problème de respect de l’usager : équipe de soignants
qui se relaient tous les jours, absence d’équipe permanente, les usagers ne peuvent pas établir
une relation de confiance avec les soignants.
Au Sud, les mutuelles de santé ne reçoivent pas d’argent de l’état, elles trouvent alors des
techniques pour s’autogérer et s’autofinancer. Le problème est donc bien différent.
Bénévolat : un des moyens de réduire les charges financières, mais problème de rotation
d’équipes, de structure de leurs actions et ne pas négliger le coût néanmoins inévitable à
l’encadrement des bénévoles.
Facteurs culturels et religieux : il faut être prudents dans nos échanges Nord – Sud, aux
traditions médicales qui sont liées à la culture et aux croyances. Il est possible de combiner les
ressources : « pour tel type de maladie allez chez le guérisseur, pour d’autres rendez-vous au
centre de santé. » Par ailleurs, en Afrique on rencontre souvent la difficulté de s’associer aux
politiques locales, réticentes à cet apport nouveau. Il est donc important que les ressources
humaines issues de la société civile (mutuelles, ONG, etc.) aillent vers les autorités politiques
locales, les sensibilisent à la démarche. Car les considérer peut amener la population à
accorder sa confiance au centre de santé local.