Actes de l'Université d'été de Saint-Flour
Le calcul sous toutes ses formes
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des
jusqu’à une certaine valeur, ici
, ce qui permet d’obtenir expérimentalement une liste, déjà longue, de
coefficients définitifs sur lesquels on peut dès lors poser une conjecture suffisamment crédible.
Il appartient en fait à la théorie des partitions d’un entier en des sommes d’entiers positifs, chantier combinatoire
fécond et difficile, qu’il a très largement contribué à créer. Le lien avec cette théorie devient clair si l’on note que
l’inverse du produit infini d’Euler
est un autre produit infini, qui peut s’écrire sous la
forme
qui rend plausible le fait que
soit le nombre de partitions de l’entier
.
En effet une telle partition est une décomposition telle que
, définie modulo une
permutation près des entiers
, où 1 apparaît
fois, 2 apparaît
fois et ainsi de suite, de façon que l’on
dispose finalement d’une égalité de la forme
, parfaitement cohérente avec la formule ci-
dessus.
Il est facile de vérifier que l’on obtient bien ainsi certaines valeurs simples de
. Ainsi, pour calculer
, ce qui résulte des égalités
11111211122131132415
,
on peut se contenter de calculer fini le produit des sommes
jusqu’à
et à noter les sept égalités
xxxxxxxxxxxxxxxxxxxx ............. 22233245
qui correspondent exactement aux précédentes.
IV. Le théorème fondamental des nombres premiers
Après Legendre, Gauss (1777-1855) étudia expérimentalement de manière approfondie la liste des
nombres premiers calculables à la main avec les techniques de son temps.
On sait qu’il parvint à en déduire une formule approchée donnant le nombre
d’entiers premiers
inférieurs ou égaux à
sous la forme
; il affirma même que la formule voisine suivante
fournissait une meilleure approximation (le second membre prend le nom de logarithme
intégral).
Ces conjectures, formulées en termes d’équivalence, sont vraies, mais il fallut attendre 1896 pour que,
indépendamment, Jacques Hadamard et Charles Jean De la Vallée Poussin puissent chacun en donner une
démonstration, aujourd’hui encore assez technique bien qu’elle ait pu être notablement simplifiée.
V. L’hypothèse de Riemann
On appelle ainsi une conjecture portant sur les zéros d’une fonction, notée
(lire zéta de z) dont la restriction
aux nombres réels strictement supérieurs à 1 s’écrit
, celle-là même dont Euler a calculé certaines
valeurs comme
. Elle affirme que les parties réelles de ses zéros non triviaux sont toutes égales à
.
Telle quelle, cette affirmation est toujours objet de recherches intensives, mais l’on a pu vérifier expérimentalement
sur ordinateur que les premières 1013 racines sont dans ce cas, sans que l’on ait su en déterminer un contre-exemple.