
Enfin, la notion de décalage conjoncturel permet de comparer les évolutions respectives de la 
demande nationale et de la demande des clients extérieurs. Si la demande augmente plus fortement 
en France que chez ses partenaires commerciaux, il se produira mécaniquement une augmentation 
des importations en France et une baisse des  exportations vers l'étranger, ce qui détériorera le 
solde commercial. Le décalage conjoncturel peut aussi jouer de façon favorable si la croissance 
économique des partenaires de la France est plus rapide que la croissance de l'économie française. 
 
2. Compétitivité et spécialisation 
L'analyse du commerce extérieur permet d'évaluer les forces et les faiblesses d'une économie. 
2.1 La compétitivité 
La compétitivité représente la capacité d'une entreprise, d'un secteur ou d'une économie à faire 
face à la concurrence étrangère, tant sur les marchés extérieurs que sur son marché interne. La part 
de marché est la principale mesure de la compétitivité. La compétitivité de l'industrie française en 
Europe se mesure par la part de marché à l'exportation suivante : 
exportations industrielles françaises en Europe / somme des importations industrielles européennes 
La  part  de  marché  interne  (qui  est  le  complémentaire  du  taux  de  pénétration)  des  industries 
automobiles françaises est : (production automobile nationale – exportations) /  marché intérieur automobile 
Un secteur, par exemple, peut être compétitif car il vend moins cher que ses concurrents ; on 
parlera alors de compétitivité-prix. La compétitivité-prix fait intervenir trois éléments différents : 
- les coûts de production : les produits sont d'autant plus chers que les coûts de matières premières 
ou les coûts salariaux, par exemple, sont élevés ; 
- le comportement de marge des exportateurs : les prix des produits vendus à l'étranger peuvent 
être relevés afin d'augmenter les marges perçues ; 
- le taux de change : les produits sont plus onéreux en cas d'appréciation de la monnaie. 
Ces trois éléments peuvent évoluer différemment, se compenser ou se renforcer l'un l'autre. Par 
exemple,  si  les  taux  de  change  ne  varient  pas,  une  entreprise  peut  compenser  des  coûts  de 
production (compétitivité-coût) plus élevés que chez ses concurrents étrangers en acceptant de 
réduire sa marge afin d'aligner ses prix sur la concurrence. 
Mais le niveau de prix n'est pas le seul élément qui entre en compte dans la décision d'achat. Les 
produits se vendent aussi pour d'autres raisons (qualité, efficacité du réseau de commercialisation, 
sérieux  du  service,  positionnement  dans  la  gamme,  image  de  marque,  etc.).  On  regroupe 
l'ensemble de ces éléments, qui expliquent aussi les performances des entreprises à l'exportation, 
sous le terme de compétitivité structurelle 
2.2 La spécialisation 
A la différence de la compétitivité qui désigne plutôt un résultat, la spécialisation représente la 
répartition  des  activités  productives  entre  les  différents  pays  qui  participent  à  l'échange 
international. La spécialisation s'oppose ainsi à l'autosuffisance. 
Mais la notion de spécialisation permet aussi de caractériser le commerce extérieur d'un pays car 
on  met  en  relation  la  situation  de  son  appareil  productif,  découpé  en  secteurs,  branches  ou 
entreprises, et les performances réalisées à l'extérieur. Grâce aux indicateurs que sont le taux de 
couverture et le solde commercial, on met ainsi en évidence les points forts (secteurs où le taux de 
couverture  est  élevé  ou  dont  le  solde  commercial  est  important)  et  les  points  faibles  d'une 
économie. On peut alors classer les différentes nations, selon le nombre et l'importance de leurs 
points  forts,  ou  analyser  une  économie  particulière  en  examinant  l'évolution  de  ses  forces  et 
faiblesses. Une économie peut être ainsi plus ou moins spécialisée. 
La spécialisation peut être sectorielle ou géographique (lorsque les taux de couverture et les soldes 
sont calculés, pour tous les produits, entre la France et une certaine zone choisie). 
La notion de spécialisation peut aussi permettre d'apprécier, de façon dynamique, la situation du 
commerce extérieur en analysant sa position plus ou moins favorable face aux évolutions futures 
de la demande mondiale. Si un pays produit des biens qui sont de plus en plus demandés (produits 
de  haute  technologie  par  exemple),  son  économie  présente  une  spécialisation  favorable.  En 
revanche, la  spécialisation  sera défavorable s'il  produit  des biens  qui  sont  de moins en  moins 
demandés ou s'il vend à des zones dont la demande diminue fortement (mauvaise spécialisation 
géographique).