capteurs piézoélectriques
Avertissement : tout d'abord une petite remarque, il ne faut pas confondre piézorésistance et
piézoélectricité. Tout matériau métallique ou semi métallique est piézorésistif, c'est à dire que sa
résistivité varie lorsqu'il est soumis à une contrainte mécanique qui induit un rapprochement ou un
écartement des atomes constitutifs du matériau. Au repos la répartition des atomes constitutifs d'un
métal polycristallin est statistiquement (c'est à dire macroscopiquement) régulière ce qui induit que la
majeure partie de ses propriétés physiques sont isotropes et que la répartition des charges électriques
positives équilibre pratiquement en tout point celle des charges négatives chaque atome constitutif
étant électriquement neutre: le matériau est globalement et localement neutre.
Dans un matériau piézoélectrique de type monocristallin l'équilibre électrostatique provient du fait qu'il
y a , au repos, une répartition régulière des charges négatives liées à des ions négatifs (ions dont la
position est figée structurellement) généralement des atomes d'oxygène chargés deux fois moins
(donc ayant complété leur dernière couche électronique à 8 électrons) et des ions positifs (eux aussi
figés) de type atome métallique chargés plus (c'est à dire ayant au contraire perdu leurs électrons les
plus périphériques au profit des atomes d'oxygène. Il s'agit donc d'un tout autre type de matériau
s'apparentant à un diélectrique particulier et ce matériau n'est plus localement neutre et une contrainte
va induire non une variation de résistivité mais une variation de la position des ions dont il résultera un
déséquilibre électrostatique. Notons qu'en raison du positionnement régulier des ions dans le
monocristal celui-ci est d'une grande stabilité mais aussi d'une grande rigidité : à contrainte égale un
matériau piézoélectrique va donc voir ses dimensions varier beaucoup moins qu'un matériau
piézorésistif. On ne pourra donc pas espérer exploiter une variation de résistivité d'un matériau
piézoélectrique mais seulement une ddp induite par le déséquilibre géométrique des charges. Nous
illustrons ceci plus en détail ci-dessous.
la piézoélectricité
La piézoélectricité découverte par Jacques et Pierre Curie en 1880 désigne la propriété qu'ont
certains matériaux de développer une charge électrique proportionnelle à la contrainte qui leur est
appliquée, et inversement de se déformer en fonction du champ électrique . Ce phénomène a donné
lieu à diverses applications selon que l'on privilégie l'effet direct ou l'effet inverse. L'application d'un
champ électrique variable induit une déformation variable et c'est typiquement l'application exploitée
dans les oscillateurs à quartz. Ici c'est l'effet direct qui nous intéresse, c'est à dire la génération d'une
ddp entre les deux faces d'une lame pièzoélectrique soumise à une contrainte.
Pourquoi certains matériaux sont ils piézoélectriques? La réponse est immédiate si l'on examine leur
structure cristalline. Il s'agit toujours de matériaux dont les cristaux ne sont pas positionnés
aléatoirement mais au contraire orientés (en raison du processus de fabrication du matériau) et en
outre ces cristaux ont une structure particulière. Nous allons illustrer cette caractéristique dans le cas
du quartz (qui est une variété cristalline de silice) en examinant un modèle géométrique simplifié de la
structure de ce cristal. Ce modèle pour des raisons pédagogiques est bidimensionnel alors que dans
la réalité le cristal de quartz est tridimensionnel, mais la représentation en serait malaisée.