Ainsi que le décrivent Zhao et Sack (1999) : “Le premier événement cytologique détecté dans
la cellule mère du méristémoïde (ou CMM) est la polarisation du cytoplasme. En effet, avant
la division asymétrique, le noyau et une large part du cytoplasme sont localisés d’un côté de
la cellule, proche du futur site de division, notamment du futur plateau cellulaire, endroit
marqué par une fine bande préprophasique. Les méristémoïdes nouvellement formés sont des
cellules à cytoplasme dense, à paroi nouvelle fine, et dont le noyau est situé au centre de la
cellule. Par contre la cellule sœur en puzzle, issue de la division de la CMM est largement
vacuolisée, avec une fine zone cytoplasmique sur le pourtour cellulaire“. Enfin, la division
finale du méristémoïde donnant les deux cellules de garde du stomate, est une division
symétrique.
Un aspect fondamental de la mise en place des stomates est celui de la présence d’un espace
autour de chaque stomate (pas de stomates adjacents), avec entre deux stomates au moins une
cellule épidermique en puzzle (ou « pavement cell »). Cet espacement des stomates (cf figure
2) est caractéristique (Larkin et al., 1997). Il est fréquent de lire que les stomates sont répartis
aléatoirement sur l’épiderme. Mais ceci n’est vrai qu’en première approximation. En fait,
lorsque les plantes poussent en conditions naturelles, la répartition des stomates sur
l’épiderme n’est pas parfaitement aléatoire, suggérant l’existence d’un contrôle génétique de
l’organisation spatiale des stomates. Chez Arabidopsis et d’autres dicotylédones, il existe un
second type de méristémoïde nommé méristémoïde satellite, ou secondaire, résultant de la
division asymétrique d’une cellule adjacente au stomate. La polarité des divisions conduisant
à la formation du méristémoïde satellite est finement régulée. La division asymétrique de la
cellule adjacente au stomate est orientée de telle façon d’une part que la plus petite cellule
fille (le méristémoïde secondaire) qui va donner un stomate secondaire, se localise loin du
premier stomate, et d’autre part que la plus grande cellule fille sépare ce stomate secondaire
du stomate précédent. Ainsi, qu’il s’agisse des stomates provenant du méristémoïde primaire
ou de ceux issus du méristémoïde satellite, le nombre et la distribution, la position, des
stomates sont régulés durant le développement foliaire (Nadeau and Sack, 2002 ; Geisler
et al., 2000). Notons que les petites cellules que sont les méristémoïdes possèdent des noyaux
dont la quantité d’ADN demeure au niveau 2C, alors que les (parfois très) larges cellules en
puzzle atteignent jusqu’à 16C (Melaragno et al., 1993).
Les variations du nombre de stomates par unité de surface peuvent résulter soit de
modifications de la taille des cellules épidermiques, soit du nombre de cellules en puzzle, soit
enfin du nombre de stomates. L’indice stomatique (IS) a été conçu par Salisbury (1927), tel