
Introduction
Le présent projet de recherche s’inscrit dans le cadre des recherches en marketing et
communication, dans le domaine de la marque et a pour objet le personnage qui représente
cette marque. Plus d’un siècle après la naissance des premiers personnages de marque aux
Etats-Unis (Aunt Jemina) puis en France (La négrita, Le petit écolier LU), concomitamment à
l’apparition du packaging (Cochoy, 2002) et au développement de la publicité (Marc Martin
1993), l’utilisation du personnage de marque est aujourd’hui largement répandue et ce quels
que soient les produits, secteurs et publics concernés. Un examen rapide des linéaires de
produits alimentaires ou de produits à destination des enfants montrera même que ce
phénomène est devenu la règle suivie par une grande partie des fabricants. Plus de 650
personnages publicitaires ont ainsi été recensés à l’occasion de l’exposition “Un siècle de
personnages publicitaires” à la bibliothèque Forney (1999) tandis que l’étude de Callcott et
Lee (1995) porte, quant à elle, sur 700 personnages américains extraits des archives du Center
for Advertising History de Washington et de l’American Advertising Museum de Portland.
Ces chiffres, quoique modestes au regard du nombre de marques déposées sur la même durée,
sont néanmoins révélateurs de la force avec laquelle ces 700 personnages ont su marquer
notre mémoire alors que tant d’autres marques ont sombré dans l’oubli.
Présents sur les packagings, les personnages de marques viennent également chaque jour à
notre rencontre par l'intermédiaire de la publicité, des opérations de marketing ou d’internet.
Au même titre que la marque générique, certains ont atteint le nirvana du personnage de
marque en devenant parties intégrantes de notre langage quotidien (Bébé Cadum, Bibendum,
M. Propre…) et de notre manière de désigner le monde. Ils suscitent aujourd’hui un nouvel
engouement parmi les collectionneurs, en tant qu’objets de nostalgie des temps heureux de la
société de consommation de masse, dignes de figurer au panthéon du consumérisme (Maasik
et Solomon, 1994).