Laurence Carteron et Laurie Sebert Virginie et Tanguy 20/03/2009 MALADIES CONTAGIEUSES 14h – 15h PICAVET LES BRUCELLOSES Ce sont des maladies dues à des bactéries du genre brucella communes à de nombreuses espèces animales qui sont des réservoirs. Ce sont des zoonoses mais l'homme n'est pas un réservoir, les cas sont épisodiques. La transmission inter humaine est très rare. L’homme se contamine à partir de l’animal. Importance de la brucellose Cette bactérie a été découverte par Bruce à Malte en 1883. C'est une zoonose majeure qui peut être très grave cliniquement chez l'Homme, mais rarement mortelle. Bien que fréquente, la phase aigue peut passer inaperçue. La maladie peut devenir chronique, entraînant un mauvais état permanent associé à différents symptômes. Il existe une brucellose professionnelle, même si elle est en régression en France aujourd'hui sauf chez les suidés. La brucellose peut être aussi une zoonose alimentaire, par ingestion de lait, de fromage frais ou de viande provenant d'animaux contaminés. Cette maladie provoque de grandes pertes économiques. Des pertes directes: c'était la première cause d'avortement chez les bovins autrefois. Dès qu'il y a un avortement chez un bovin, le dépistage de la brucellose est obligatoire. Elle entraine des stérilités permanentes, et même une réduction de la production lactée. En 1962, 50% des élevages bovins étaient infectés, soit 25% du cheptel français. Il y a aussi des pertes indirectes puisque cette maladie entraine également une diminution des échanges commerciaux, car les pays importateurs ne veulent pas se contaminer. Etiologie Les bactéries responsables de la brucellose sont de petits coccobacilles immobiles gram -, aérobies. La coloration de Stamp n'est pas totalement spécifique mais donne déjà une bonne orientation pour le diagnostic. De petite taille, les bactéries peuvent très bien traverser les peaux saines, pas besoin de plaie cutanée. La contamination est donc extrêmement aisée. Attention donc par exemple aux explorations rectales non protégées. Maladies contagieuses – La brucellose – page 1/12 Il existe différentes brucella, chacune ayant une espèce hôte préférentielle. B. melitensis concerne ovins et caprins, B. abortus les bovins, B. suis à l’origine de formes graves de brucellose chez l’homme réapparaît et pose actuellement des problèmes. Le lièvre est un réservoir sauvage et peut permettre l'entretien de B. suis (en Russie, par exemple).Les brucelloses humaines sont surtout dues à B. melitensis et B. abortus. B. ovis est responsable d’épididymite contagieuse chez les ovins. Les antigènes de surface donnent une bonne indication de la gravité de l'atteinte. Ils peuvent se présenter sous deux formes: S (« smooth »), c'est le cas pour B. melitensis, suis et abortus ou sous forme R (« rough ») comme B. bovis, ovis et canis. Les Antigènes de surface sont différents pour chaque type de bactérie, il faut savoir quelle forme on recherche pour le diagnostic sérologique. Il y a un passage possible de la phase S à R avec le vieillissement d'où formation d'antigènes différents. Il existe aussi des Ag communs aux différentes bactéries, ils sont détectés lors des sérologies. Il y a aussi des Ag cytoplasmiques responsables de phénomènes d'hyper sensibilité et d'allergies, mis à profit pour le diagnostic épidermique à l’aide de brucelline. Maladies contagieuses – La brucellose – page 2/12 Les bactéries circulent en position intracellulaire. Une fois que les bactéries ont circulé et ont entrainé l'apparition des signes cliniques de la phase aigüe (fièvre, avortements), elles se replient sur des sites comme les nœuds lymphatiques, les articulations et le système réticulohistiocytaire. Dans les formes chroniques, les bactéries ne circulent plus mais on a des phénomènes de réaction de l'organisme aux Ag présents. Résistance Ces agents sont résistants plus ou moins longtemps dans le milieu extérieur. Résistance aux agents physiques : Brucella résiste bien à la dessiccation, en particulier dans un milieu protéique. Elle survit 200 jours dans les exsudats utérins, 10 semaines dans le sol et la poussière, 8 mois dans le lisier, et 35 jours dans une pâture ombragée. Cette bactérie est capable se survivre de façon prolongée à basse température, et jusqu'à plusieurs années si on la congèle. Par contre, elle est sensible à la chaleur. Elle détruite en quelques minutes à 62°C (pasteurisation, UHT…) Résistance aux agents chimiques : Elle est détruite par les désinfectants usuels (hypochlorites...), et inactivée à pH bas (fermentation dans les produits laitiers) Résistance aux antibiotiques : Brucella est sensible aux ATB à bonne pénétration cellulaire, comme les tétracyclines. Conditions de transmission Facteurs liés aux bactéries: Facteur qualitatif : infection préférentielle d’un l'hôte Facteur quantitatif : il faut une certaine dose en une ou plusieurs fois pour qu'il y ait infection. Facteurs liés à l'hôte: L’espèce : Les bovins sont d’une manière générale les animaux les plus sensibles visà-vis de l’infection ceci étant du à l’érythritol dans le placenta. Cependant les petits ruminants peuvent aussi être affectés. Les derniers cas de brucellose bovine en France concernaient des animaux ayant contracté la maladie au contact de petits ruminants. L’individu : il existe des individus spontanément résistants aux brucellas. D'autres vont s'infecter très facilement mais avec par la suite des expressions cliniques différentes. Maladies contagieuses – La brucellose – page 3/12 L'âge: la brucellose est une maladie de l'animal pubère. Un fœtus infecté va mourir suite à une septicémie. Les animaux pré-pubères sont réceptifs mais peu sensibles. Ils n'ont pas de symptômes mais la gestation est un facteur de sensibilité chez les bovin, la mise bas chez une génisse peut déclencher la maladie si elle a été préalablement infectée dans son jeune âge. Les animaux post pubères ont une sensibilité maximale et présentent une infection persistante. Les étapes de l'infection On a tout d'abord une période primaire avec une multiplication locorégionale au niveau des nœuds lymphatiques drainant la porte d'entrée. Il y a ensuite dissémination avec bactériémie. Puis une étape de localisation et multiplication en certains sites électifs (rate, foie, nœuds lymphatiques, organes génitaux, glande mammaire, bourses séreuses et synoviale, articulations). Cette période primaire donne la phase aigüe, associée à des symptômes marqués, notamment la fièvre, et des avortements pour les animaux gravides chez les espèces sensibles. Des arthrites aiguës dues à la multiplication des germes, sont aussi observées. Puis la période secondaire donne les formes subaigües et chroniques : les bactéries sont dans leur site et un état de résistance s’installe chez l’hôte qui ne possède qu’une immunité partielle. L’immunité acquise n’étant que partielle même un individu possédant des anticorps peut se réinfecter et excrète la bactérie. Il y a très rarement guérison (élimination totale de la bactérie). Le plus souvent, il y a persistance des bactéries dans les nœuds lymphatiques ou les bourses séreuses. Une réactivation de ces bactéries est possible lors de stress. Le plus souvent cette dernière se fait sans signes cliniques (plus d’avortements visibles) mais avec une forte excrétion de germes dans le milieu extérieur. Ces animaux représentent un réel danger parce qu’ils sont excréteurs sans symptômes visibles. La brucella a un tropisme particulier pour l'appareil génital et entraine une placentite exsudative, ce qui peut entrainer le détachement des cotylédons, ou nécrotique, les cotylédons ne pouvant alors plus se détacher et on a une rétention placentaire. L'avortement est dû à des lésions importantes du placenta ce qui entraine une diminution des échanges entre la mère et le fœtus qui meurt par asphyxie. Le fœtus peut être infecté ou non. Si les lésions du placenta sont limitées, soit le fœtus n'est pas infecté soit, comme dan la plus part des cas, le fœtus va naitre mais mourra dans les 48h ce qui est aussi considéré comme un avortement. L'infection du nouveau né peut aussi être inapparente et se déclarer plus tard. Maladies contagieuses – La brucellose – page 4/12 Tout ceci peut avoir lieu à chaque mise bas. Lors d'avortement, il y a excrétion d'une grande quantité de germes. Après l'avortement ou la mise bas, les bactéries quittent l'utérus dans les 3 semaines et retournent dans les nœuds lymphatiques. Il peut y avoir réinvasion des brucellas dans l'utérus gravide sans avortement mais avec plus ou moins de stérilité transitoires et de rétention placentaire liée à la formation de fibrine. On observe au maximum 3 avortements successifs puis aucun signe n’est visible. Attention, il y a toujours dissémination transitoire de brucella à l'occasion des vidanges utérines, la mise bas est une période à haut risque de contamination pour les autres animaux et pour l'homme. La réponse immunitaire Maladies contagieuses – La brucellose – page 5/12 Les Ig A sont produites au niveau de la mamelle. La réponse cellulaire répond à la libération d'Ag cytoplasmiques communs aux brucellas. Au tout début, il n'y a pas encore d'Ac et la réponse cellulaire n'est pas encore activée. Il y a développement d’une hypersensibilité retardée importante chez la majorité des individus présentant une infection chronique. La réponse est variable selon la phase pathogénique. Lors de la multiplication des bactéries, il n'y a rien. Pendant l'infection aigüe, la quantité d'Ac détectés par sérologie est importante, l'hypersensibilité est possible. En phase chronique, on a surtout une hypersensibilité retardée. On a un problème chez l'homme car la phase chronique est difficile à diagnostiquer. Chez les bovins, on a apparition d'Ac en 4 à 12 semaines. Les Ig M apparaissent en premier suivi des Ig G1 et des Ig G2. Les Ig G2 fluctuent et ne sont pas toujours détectables par sérologie. C’est pourquoi on réalise donc le diagnostic avec les Ig G1. Pour savoir si un cheptel est infecté, on ne peut pas se contenter d'un seul test négatif donc il faut toujours faire 2 contrôles à 3 à 6 mois d'intervalle pour tenir compte du délai d’apparition des anticorps. Les symptômes En phase aigüe, on a des symptômes généraux tels que la fièvre, l'atteinte de l'état général. Chez l'homme et les chevaux (même si les chevaux sont rarement infectés, il faut un contact étroit avec des bovins) on a une sudation importante, en particulier la nuit (odeur de foin caractéristique chez l’homme). Il y a aussi des symptômes génitaux (avortement, orchites…) et extra-génitaux (arthrites, bursites, abcès…). Chez les bovins les symptômes sont des avortements souvent en fin de gestation, à 6-7 mois, des endométrites, des mammites sub-cliniques, plus rarement des arthrites, avec hygroma (= collection de liquide séreux autour d'une articulation). Et chez le mâle, la bactérie est responsable d’une diminution de l’ardeur génésique et d’orchites plus ou moins associées à une épididymite. Epidémiologie Répartition des infections aux différentes bactéries dans le monde Maladies contagieuses – La brucellose – page 6/12 Cf cartes PPT B. abortus est très largement répandue, B. suis aussi. En Europe, certains pays sont officiellement indemnes depuis 2005, dont la France. Les sources virulentes sont: - les animaux malades qui sont dangereux par le nombre de bactéries qu'ils excrètent. - les porteurs qui sont les plus dangereux (infection globalement supérieure à l’expression clinique) => c’est pourquoi il faut s’efforcer de rechercher systématiquement les infections inapparentes. - l'environnement car les germes résistent dans le milieu extérieur et en particulier dans le fumier, le lisier et l’eau et peuvent donc y persister - les réservoirs sauvages comme le lièvre, les suidés sauvages, les cervidés : il peut y avoir des interférences avec ceux-ci et réinfection des animaux domestiques. - avorton (1012 bactéries dans le méconium), lochies, eaux fœtales, urines, fèces, lait, colostrum, produits laitiers, produits de suppuration, sperme, retenir encore une fois le fort caractère infectieux du contenu de l’utérus gravide. Mode de transmission La transmission se fait surtout de façon horizontale directe avec des voies de pénétration différentes (digestive, respiratoire, conjonctivale, vénérienne, cutanée), ou de façon horizontale indirecte via les locaux, le matériel par exemple. Il y a aussi possibilité de transmission verticale. L'introduction de la maladie dans l'élevage peut se faire de différentes manières: introduction d'animaux sans précautions (pas de dépistage ni d’isolement), contamination de voisinage, indirectement via les fourrages, l'eau, par les réservoirs sauvages. Diagnostic et dépistage Un avortement entraine une suspicion systématique de brucellose chez les bovins. Les avortons sont presque à terme et présentent des lésions hémorragiques dues à l’hypoxie et une nécrose. Si on ouvre on peut mettre en évidence les germes, mais ceci est très risqué et apporte peu d’informations, l’autopsie est donc déconseillée. De manière moins risquée, on peut faire une sérologie sur la mère et/ou une bactériologie avec coloration suite à une prise de sang. Il suffit de l'un des deux positifs pour que la brucellose soit confirmée. Orchites et/ou épididymite qui se caractérisent par un œdème important des testicules: on fait une sérologie. Si on a des cas clinique, c'est qu'il y a une infection inapparente. Le dépistage se fait par prise de sang individuelle utilisée pour un test Elisa ou Epreuve à l’Ag tamponné (EAT). Un résultat positif sera ensuite confirmer par le test de fixation du complément, la méthode la plus spécifique car elle détecte les IgG2. Chez les bovins on peut rechercher des anticorps (Ig A) dans le lait (« Ring test ») en y mélangeant des anticorps de brucella colorés en bleu. Si il y’a fixation avec des anticoprs anti-brucella le lait donne un anneau bleu foncé (« test de l’anneau »). Ce test est réalisé aussi sur des mélanges de lait pour éviter de faire de nombreux tests individuels. Quand le cheptel est infecté depuis longtemps, les résultats Elisa sont douteux. De plus, comme il existe une réaction croisée avec Yersinia, on fait alors l'épreuve à la brucelline qui consiste à faire une injection intra dermique d'extrait de protéine de la bactérie, 0.1mL dans l’encolure avec une lecture 72h après (même principe que l'intra-dermo-tuberculination). Il peut y avoir des faux négatifs mais jamais de faux positifs. En cas d'infection, on abat la totalité du cheptel. Chez les Ovins et les Caprins, on réalise une prise de sang et un test intra dermique, mais on ne fait pas de test sur le lait. Maladies contagieuses – La brucellose – page 7/12 Cas particulier: B. canis: on fait une bactériologie avec hémoculture car la bactérie circule assez longtemps dans le sang. Si on fait une sérologie, il faut que l'Ag soit en phase R. B. ovis: dépistage sérologique mais utilisation d'Ag. Prophylaxie Elle s'adresse aux ruminants et aux suidés et repose toujours sur les mêmes principes avec pour objectifs de dépister les cheptels infectés, assainir les cheptels reconnus infectés et préserver les statuts des cheptels indemnes. Pour cela il faut une association de mesures offensives et défensives. Mesures offensives : un sujet infecté va excréter la bactérie toute sa vie sans présenter de symptômes donc on fait un dépistage et on supprime les malades et les infectés inapparents. Les mesures dépendent du taux d'infection. S'il est faible, on isole les infectés puis abattage. De plus, on isole les femelles à la mise-bas pour éviter la transmission de la brucellose mais aussi d'autres maladies. Pour cela, il faut un local facile à désinfecter où isoler les parturientes, détruire les placentas. Rien ne doit en sortir ni être en contact avec le reste de l'élevage. La meilleure solution : abattage total en cas d'infection puis désinfection et mesures défensives. Mesures défensives : il faut connaître le statut de l'exploitation d'origine des animaux, ne pas mélanger des animaux de statut différent durant les transports. Il y a deux circuits séparés: celui des élevages où il n'y a que des animaux officiellement indemnes et celui pour les animaux non officiellement indemnes (mais pas forcément infectés). Il faut utiliser un local de vêlage, l'insémination artificielle, pas de pâturage commun avec un autre élevage non indemne. Il est nécessaire de surveiller les réservoirs sauvages : cervidés, suidés, surtout pour les élevages de porc en plein air. Mesures médicales : cf PPT, elles ne sont plus utilisées. Lors de prévalence élevée, si un élevage voisin est contaminé une prophylaxie vaccinale est obligatoire pour tous les élevages. Maladies contagieuses – La brucellose – page 8/12 COURSIN et TRNKA Le Quang et Chevallereau 20/03/09 MALADIES CONTAGIEUSES PICAVET 15h à 16h La BRUCELLOSE en France Espèces infectées et prévalence Brucellose bovine : En France, suite à une forte prévalence (50%) de la brucellose dans les élevages français, une prophylaxie médico-sanitaire s’est mise en place de 1968 à 1990. On vaccinait les génisses avant la puberté et on abattait chaque animal positif. Ainsi en 1975, la prévalence avait chuté jusqu’à 15%. Et à partir de 1990, on a arrêté la vaccination quand la prévalence est passée en dessous des 0,5%. On est alors entrée dans la phase d’éradication terminale. Depuis 2005, la France est considérée comme officiellement indemne de brucellose. Question ? Quelle est la différence entre prévalence et incidence ? Prévalence : nombre d’animaux infectés sur une période donnée. Incidence : nombre de nouveaux animaux infectés sur une période donnée. Brucellose ovine : C’est une zoonose plus grave que la précédente. L’homme se contamine le plus souvent à partir du fromage frais. La brucellose ovine est plus complexe que celle observée chez les bovins car on a du mal à mettre en évidence les animaux infectés par brucella melitensis. La prophylaxie a eu plus de mal à se mettre en place, notamment à cause d’un manque d’identification des ovins. La prophylaxie médico-sanitaire a démarré en 1991, mais la vaccination a été arrêtée en 1998. En 2003, il ne reste plus que 17 foyers de brucellose alors qu’il y en avait 106 en 2000 soit 0.13% des élevages ovins. Désormais on a une prévalence et une incidence de la maladie égales à 0. Brucellose caprine : Elle a posé moins de problème car l’infection à B.melitensis est souvent inapparente, les chèvres étant globalement moins sensibles à la maladie que les ovins, et parce que les caprins sont identifiés avec un système similaire à celui des bovins et rentrés à l’étable tous les soirs. La prophylaxie a commencé en 1977, la vaccination s’est terminée en 2002 quand la prévalence a atteint 0.05% soit 13 cheptels infectés. En 2003, il ne reste que deux foyers de brucellose caprine en France qui depuis est déclarée officiellement indemne. Epididymite contagieuse du bélier : Chez le bélier, l’infection à Brucella ovis (à distinguer de l’infection à B. melitensis) se traduit par une épididymite et un œdème du scrotum. Chez la brebis, elle est habituellement inapparente mais peut se traduire très rarement par des avortements. Le plus souvent, le seul signe visible est un non retour en chaleur. Le tout étant donc à l’origine d’une baisse de la fertilité à l’échelle du troupeau. Expérimentalement, le diagnostic est bactériologique (on isole B.ovis) ou sérologique. Brucellose porcine : Il y a très peu de brucellose porcine à B. suis 2. Cette infection est réapparue en 1993, suite à la réapparition des élevages en plein air. La contamination est liée au caractère fouisseur de ces animaux (contamination par le sol) et aux contacts avec des animaux sauvages infectés (sangliers, lièvres…). On retrouve la même chose dans plusieurs pays européens. La brucellose se traduit par un taux d’avortements important (jusqu’à 50%), de l’infertilité chez les femelles (jusqu’à 95%) se traduisant par des résorptions embryonnaire, des abcès, des arthrites et des orchites chez les verrats. En 2008, il y a eu 2 cas. C’est donc une préoccupation, mais pas un problème de santé majeur. Il y a un risque de zoonose, donc on fait attention quand même, B.suis ayant un pouvoir pathogène élevé chez l’homme. On a mis en place un plan de surveillance des suidés sauvages. Maladies contagieuses – La brucellose – page 9/12 Brucellose canine : La brucellose canine à B. melitensis est peu fréquente. Elle touche surtout les chiens de bergers ou d’exploitation, lié à des ovins ou bovins infectés. Ils sont souvent peu sensibles. Ils présentent les symptômes classiques plus quelques symptômes généraux ; le problème principal vient de leur excrétion à vie. Lors d’infection exceptionnelle à B. canis, il y a peu de risques zoonotiques car l’homme est peu sensible. Brucellose équine : La brucellose équine est exceptionnelle. Elle est due à B.abortus et ne touche que des animaux vivants proches de ruminants. Les chevaux sont généralement peu sensibles. Il n’y a pas d’avortements, mais plutôt des hygromas (inflammation au niveau d’une articulation) et des bursites (collection liquidienne plus ou moins suppurée remplie d’agents infectieux) au niveau du ligament nucal : « mal de garrot », ainsi qu’au niveau de la sangle à cause des frottements. Vu la prévalence des infections bovines et ovines, il n’y a plus de cas chez les équidés en France, mais on n’est pas à l’abri d’un cas lié à l’importation de chevaux en provenance de pays non indemne. Attention !!! S’il y a une ouverture des bursites de grandes quantités de bactéries sont libérées. Brucellose chez les animaux sauvages : Les animaux sauvages touchés par la brucellose sont : - les ongulés de montagne (chamois qui présentent des cas sporadiques de B. melitensis), - les sangliers présentant une forte prévalence jusqu’à 40% dans certains départements pour B. suis 2, - les lièvres présentent un portage de B. suis 2, - les cervidés (aucun foyer connu à ce jour). La brucellose humaine : En France, on a répertorié 1000 cas en 1980, 93 en 1997. C’est une zoonose professionnelle qui concerne éleveurs, vétérinaires, personnels d’abattoir en contacts avec des utérus gravides, des mamelles ou des litières contaminés. C’est aussi une zoonose alimentaire par la consommation de lait cru ou de fromages frais au lait cru. Le diagnostic n’est souvent pas fait. L’infection est donc sous estimée. Généralement, l’infection de phase aigüe est traitée par des antibiotiques à large spectre, et la maladie passe en phase chronique. Elle est constituée des mêmes phases que l’affection animale. Une phase d’incubation entre 8 et 15 jours, une phase de primo-invasion (brucellose aigüe septicémique), une de focalisation d’1 à 2 mois (brucellose focalisée) et enfin une phase chronique. La brucellose aigüe se caractérise par une atteinte de l’état général et par une fièvre ondulante sudoro-algique, c'est-à-dire de fortes variations de température accompagnées de sueurs profuses et de douleurs : arthralgies, myalgies… qui passent d’un côté à un autre. Localement, on trouve une hépatomégalie légère, une splénomégalie. Le diagnostic se fait par une hémoculture, une sérologie (au bout de 10-15j) ou un test allergique après 3 semaines d’infection. Le traitement est long (45 jours) et associe de la doxycycline et de la rifampicine. En phase focalisée subaigüe, après 1 ou 2 mois, la brucellose est toujours ondulatoire, avec des douleurs ostéo-articulaires qui changent de localisation. On observe globalement un grand état de faiblesse. Différents symptômes peuvent apparaître, dont des encéphalites, des endocardites, des atteintes hépatiques, ainsi que des méningites qui laissent des séquelles (les fadas du Sud Est en seraient une conséquence). Le traitement se fait à la doxycycline et à la rifampicine pendant 2 à 6 mois. Le diagnostic de choix lors de cette phase est la sérologie. Elle peut aussi être chronique afocale, on a mal tous les jours quelque part d’où le terme « patraquerie brucellique », ou chronique associé à un phénomène allergique avec des manifestations cutanées. On n’en meurt pas mais c’est très long et contraignant : « La brucellose on Maladies contagieuses – La brucellose – page 10/12 n’en meurt pas mais on est malade tous les jours ». Pour s’en débarrasser, il faut se désensibiliser. Le diagnostic est fait grâce au test allergique. Il est donc important de réagir très vite si l’on présente des symptômes compatibles avec une suspicion de brucellose, notamment de la fièvre, dans les 15 jours qui suivent le passage dans un élevage brucellique. Il n’a pas parlé de la fin de ce ppt. LEGISLATION SANITAIRE DE LA BRUCELLOSE DES BOVINES Les bovinés regroupent les bovins, mais aussi les buffles, les bisons, les mufflées. La dernière modification des textes sur la réglementation date de 2008. La France est considérée comme officiellement indemne de brucellose depuis 2005. Seul peuvent circuler librement en Europe, les animaux provenant de cheptels officiellement indemnes (notion essentielle). Lors de la constitution d’un nouveau cheptel, on a supprimé l’obligation de réaliser 2 contrôles espacés de 3 à 12 mois. Les animaux introduits doivent provenir de cheptels indemnes, et subir une isolation. Si les animaux ont plus de 2 ans, ils doivent subir un test sérologique dans les 15 jours avant et jusqu’à 15 jours après le transfert. Il existe des dérogations mais les cheptels à risques et les cheptels à forts taux de renouvellement (40% hors naissances dans l’élevage) sont obligés d’y souscrire. Il y a un dépistage sérologique annuel sur 20% des animaux de plus de 2 ans grâce à des prises de sang pour diminuer le coût du dépistage et maintenir un bon niveau de sécurité. Les cheptels vendant du lait cru, à taux de renouvellement élevé et les élevages à risque (c’est à dire après une infection, proches d’un foyer infectieux, ou avec un défaut d’identification) subissent une surveillance renforcée. Les animaux non indemnes sont divisés en plusieurs groupes : - Bovins suspectés d’être infectés : avortement + séropositivité OU séropositivité + épreuve cutanée allergique à la brucelline positive OU 2 Elisa positifs à 15j d’intervalle sur le lait de tank. - Bovins infectés : isolement de Brucella OU PCR positive OU cheptel infecté + séropositivité. - Bovins contaminés de brucellose : bovins négatifs appartenant à un cheptel infecté. - Statut en cours de confirmation : avortement OU séropositivité OU troupeau suspect OU troupeau susceptible d’être infecté. Mesures de police sanitaire : Si on suspecte un troupeau d’être infecté des mesures de police sanitaire sont mises en place. L’élevage est placé sous APMS (arrêté préfectoral de mise sous surveillance). Une mise en interdit est pratiquée (visite, contrôle identification, isolement, aucune sortie ou entrée). Des investigations sont mises en œuvre pour préciser le statut du troupeau, grâce au test de référence d’activation du complément. Le Directeur de la DSV peut ordonner l’abattage. Le lait des animaux suspects est détruit, celui des autres animaux est traité thermiquement. Si on abat des animaux positifs, ils peuvent être autopsiés. Si les investigations infirment la brucellose, on lève l’APMS. Si les investigations confirment la brucellose, on maintient les mesures et l’élevage est placé sous APDI (arrêté préfectoral de déclaration d’infection). Tous les bovins et les autres espèces sensibles présentent sur l’élevage sont abattus sous un délai de 30 jours. Le troupeau ne peut être reconstitué que 60 jours après l’abattage (ceci est lié à une interdiction de pâture durant ce temps), et après un nettoyage-désinfection. Le troupeau est ensuite gardé sous une surveillance renforcée pendant plusieurs années pour éviter la résurgence de la Brucellose. Maladies contagieuses – La brucellose – page 11/12 Les annexes suivantes dans le ppt méritent d’être lues mais n’ont pas été commentées plus par PICAVET. RQ : Lors de l’abattage des animaux sensibles, les chiens et chats ne sont pas concernés par la réglementation. Soit ils sont abattus (eh oui) soit ils sont expulsés (c’est quand même ce qu’il y a de mieux) soit ils restent sur place. Dans ce dernier cas, ils peuvent recontaminer le nouveau troupeau, celui-ci est alors considéré encore plus à risque. C’est à la DSV d’évaluer le risque. Je vends Mlle Jacques qui depuis qu’elle est avec Mr Bissières a des courbatures de partout. Doucement Vincent quand même… Je vends Mlle Grégoire quand elle parle à Mr Favreau pendant une partie de coinche : « Arrête de tripoter les cartes ! Je te laisserai tripoter autre chose plus tard… ». Maladies contagieuses – La brucellose – page 12/12