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Le Gouvernement et moi-même avons mené plusieurs grands chantiers économiques
depuis mai 2007. En matière de politique en faveur des entreprises, je crois que nous
avons exploré le champ du possible ailleurs : que ce soit en matière de création
d’entreprise, de transmission, de PME. Nous avons l’opportunité d’investiguer un champ
neuf celui des ETI.
La loi de modernisation, dans son article 1er, a créé le nouveau régime de l’auto-
entrepreneur qui permet à toutes et à tous de créer son activité, quelle que soit son
origine sociale, géographique, son statut et son occupation. Depuis le 1er janvier 2009,
date d’entrée en vigueur de ce nouveau régime ultra-simplifié, nous battons tous les
jours les records de la création d’entreprise. Nous avons je le crois traité durablement la
question de la création d’entreprise en France en la mettant à la portée de tous et en
permettant à tous d’exprimer son talent et de se lancer.
Ce n’est pas tout avec la loi de modernisation, nous nous sommes aussi attaqués au
problème des transmissions des entreprises. Comme le Président de la République avait
eu l’occasion de vous le dire l’année passée, les chiffres sont accablants puisque moins
de 10% des transmissions des entreprises en France sont des transmissions familiales,
contre 58% en Allemagne, 55% aux Pays-Bas, et 72% en Italie ! Ce pourcentage est
trop faible pour garantir la compétitivité de la France. Les entreprises familiales sont en
effet gérées de manière plus patrimoniale, avec un horizon de long terme, et elles sont
mieux ancrées dans le territoire. C’est pourquoi nous avons de nouveau agi. Nous avons
réduit à 3% le coût fiscal de l’achat d’une entreprise et nous avons même exonéré de
droit de mutation les reprises par des salariés ou des membres de la famille du vendeur.
Nous avons aussi doublé le plafond de déduction du revenu, des intérêts des emprunts
consentis pour racheter une entreprise. Je sais qu’il nous reste encore des progrès à faire
en matière de transmission, et vous êtes encore porteurs de propositions, mais je crois
pouvoir observer qu’avec la LME des étapes décisives ont été franchies. Pour aller plus
loin et abattre les barrières qui sont plus de nature culturelle ou psychologique, que
fiscale ou réglementaire, j’ai lancé en octobre dernier un programme d’actions et
d’accompagnement avec l’APCE, les réseaux consulaires, les experts comptables et les
notaires.
Les questions de la création et de la transmission ayant été traitées pour beaucoup, il
nous reste un chantier majeur : c’est celui du développement des entreprises, c’est votre
chantier ! Le Président constatait l’année dernière qu’en France, il était plus difficile de
faire grandir les entreprises existantes que de les faire naître … Nous avons beaucoup
progressé avec les mesures structurelles que nous avons adoptées en matière