Présentation
Japon (en japonais Nihon, « pays du Soleil Levant »), État d’Asie orientale situé au large
de la Russie et de la Corée, formé de quatre îles principales orientées selon un arc nord-
est sud-ouest (Hokkaido, Honshu, Shikoku, Kyushu) et d’une multitude d’îlots baignés
par la mer d’Okhotsk au nord, par l’océan Pacifique à l’est, par la mer de Chine orientale
au sud, et par la mer du Japon à l’ouest. La superficie totale du Japon est de 377 837
km². Située sur la plus grande île, Honshu, Tokyo est la capitale et la principale ville du
pays.
Milieu naturel
L’archipel japonais forme l’un des arcs montagneux et volcaniques qui bordent à l’est le
continent asiatique. Les îles japonaises s’étendent sur une longueur d’environ 2 500 km,
entre l’île russe de Sakhaline au nord et Taïwan au sud. À l’origine partie intégrante du
continent asiatique, le Japon s’en est détaché au cénozoïque, lorsque six arcs
volcaniques sont entrés en contact, formant notamment la « Fossa Magna » (fracture
transversale s’étendant de Toyama jusqu’à la presqu’île d’Izu à 100 km au sud-ouest de
Tokyo), et donnant naissance aux plus grands volcans du pays (mont Asama, mont
Fuji), ainsi qu’à la chaîne montagneuse des Alpes japonaises. Aux deux extrémités de la
Fossa Magna se trouvent les deux plus grandes plaines du pays : la plaine de Niigata,
sur la mer du Japon, et la plaine de Tokyo (le Kanto), sur l’océan Pacifique.
Au Japon, la mer (umi) et la montagne (yama) ne sont jamais très éloignées. La
montagne couvre les trois quarts du territoire, avec le plus souvent des pentes
supérieures à 15 p. 100.
Après la montagne, la mer est le second élément caractérisant le Japon. Le pays, très
découpé, est bordé de 29 750 km de côtes, formant des paysages extrêmement divers.
Le littoral le plus découpé est celui du Pacifique, en raison de l’action érosive des marées
et des violentes tempêtes côtières. Entre Honshu, Shikoku et Kyushu se trouve la mer
Intérieure, avec ses quelque 300 îles. Elle communique avec l’océan Pacifique et la mer
du Japon par des détroits resserrés qui arrêtent les tempêtes venues de l’océan. La côte
ouest de l’archipel japonais, donnant sur la mer du Japon, est peu découpée et ne
connaît pratiquement pas de marées. Les échancrures les plus profondes sont les baies
de Wakasa et de Toyama.
Ressources et contraintes du milieu naturel
Le milieu naturel du Japon est pauvre et hostile. L’eau est peut-être la seule richesse
naturelle. C’est elle, notamment, qui autorise les cultures irriguées, permettant au
Japon de surpasser les meilleurs rendements agricoles mondiaux (le Japon couvre à lui
seul 71 p. 100 de ses besoins alimentaires) ; c’est encore elle qui entretient la
couverture forestière et qui a permis au pays de se doter d’un potentiel hydroélectrique
systématiquement exploité. Les ressources minérales sont, en revanche, extrêmement
limitées ; hormis quelques gisements de charbon surexploités, le pays doit importer la
majeure partie des matières premières nécessaires à son industrie.
La persistance des fractures et du jeu des plaques tectoniques explique le volcanisme
encore actif et une importante sismicité. On recense plus de 250 volcans, dont une
trentaine encore en activité. Le Japon subit plus de 5 000 secousses sismiques par an,
dont l’épicentre est parfois situé en mer, provoquant alors d’importants raz-de-marée
(tsunami). C’est le cas, par exemple, du tremblement de terre de 1923, l’un des plus
désastreux de l’histoire du Japon, qui, parti de la baie de Sagami, a fait entre 130 000
et 150 000 victimes à Yokohama et Tokyo. Le nombre élevé des victimes s’explique par
la conjonction de différents facteurs : les conduites de gaz souterraines, la pratique des
feux ouverts et le nombre élevé de constructions en bois. En 1995, le tremblement de
terre de la région de Kobe-Osaka, d’une magnitude de 7,2 sur l’échelle de Richter, a
encore fait plus de 6 000 victimes.
Un autre fléau naturel frappe le Japon : les glissements de terrain, fréquents dans les
secteurs argileux de l’archipel, affectant de larges langues de terre de 10 à 50 m
d’épaisseur, larges parfois de plus de 500 m, et pouvant atteindre une longueur de près
de 3 km. Même si leur vitesse d’écoulement est lente, de 3 à 8 m par an, elles
dévastent inéluctablement rizières, forêts et agglomérations.
Démographie
En 2002, la population du Japon a été estimée à 127 millions d'habitants, soit une
densité de 336 habitants au km². Mais le Japon ne couvrant pas plus de 70 000 km2, la
densité s’élevait en 1995, dans certaines régions, à plus de 2 000 habitants au km2 et
jusqu’à 12 830 habitants au km2 pour la ville de Tokyo et 11 794 habitants au km2 pour
la ville d’Osaka. Environ 45 p. 100 de la population se concentrent dans les conurbations
de Tokyo-Yokohama-Chiba-Kawasaki, Osaka-Kobe-Kyoto et Nagoya. La croissance
annuelle de la population 0,25 p. 100 entre 1990 et 1995 devrait encore diminuer
pour atteindre 0,22 p. 100 pour la période 1995-2000 : c’est l’un des taux les plus bas
du monde asiatique. L’indice de fécondité était, en 2002, de 1,42 enfant par femme, et
pour la même année, on estime à 15 p. 100 la part des moins de 15 ans dans la
population totale et à 18 p. 100 celle des personnes âgées de 65 ans et plus. Ajoutés à
une espérance de vie moyenne qui atteint 77,7 ans pour les hommes et 84,3 ans pour
les femmes, ces chiffres trahissent le vieillissement de la population japonaise, dont les
répercussions sur le plan économique et social sont lourdes. En effet, d’après les
prévisions démographiques les plus récentes, la population totale japonaise devrait
encore augmenter jusqu’en 2007, pour atteindre plus de 128 millions d’habitants. Elle
devrait ensuite commencer à diminuer pour ne plus s’élever qu’à environ 60 millions de
personnes en 2051, avec un pourcentage de personnes âgées de plus de 65 ans
supérieur au tiers de la population globale.
Divisions administratives et villes principales
Le Japon compte huit régions (Hokkaido, Tohoku, Kanto, Chubu, Kinki, Chugoku,
Shikoku et Kyushu) appelées ken, fu, do ou to selon les divisions administratives, et 47
partements.
Le taux d’urbanisation du pays est de 79 p. 100, les plus grandes villes du pays se
trouvant dans l’île principale, Honshu. Tokyo, située au centre de la plaine du Kanto, au
centre géographique du pays mais historiquement dans le Japon de l’est, est le principal
centre financier et commercial, avec une population qui s’élevait à environ de 11,8
millions d’habitants en 1995. Avec son agglomération (environ 30 millions d’habitants
en 1995), elle constitue la première métropole mondiale. Viennent ensuite les villes de
Yokohama (3 307 000 habitants en 1995), centre actif de construction navale et
d’industries (produits chimiques, machines, métallurgie, raffinage) dans la région de
Tokyo, et surtout l’un des plus grands ports du pays, actuellement en développement,
Osaka (2 602 000 habitants en 1995), port maritime important, l’un des principaux
terminaux du réseau aérien japonais et l’un des plus grands centres financiers du Japon,
Nagoya (2 152 000 habitants en 1995), centre d’une importante conurbation urbaine et
grand port industriel et commercial, Kobe (1 424 000 habitants en 1995), grand port
maritime et centre principal de la construction navale du pays et Kyoto (1 464 000
habitants en 1995), la capitale historique, moins fortement industrialisée que les autres
métropoles japonaises, qui demeure avant tout une ville aux fonctions intellectuelles et
culturelles. Plus de soixante-quinze autres villes ont une population supérieure à 250
000 habitants.
ECONOMIE
Généralités
Vaincu en 1945, le Japon s’est reconstruit en quelques décennies et a retrouvé son rôle
d’avant-guerre, celui « d’atelier de l’Asie ». Trois facteurs se sont montrés décisifs dans
la réalisation de ce qu’en Occident on a appelé le « miracle japonais » : la politique
américaine qui, en imposant des réformes structurelles, a permis une reconstruction
rapide et la mise en place de structures politiques et économiques modernes ; la guerre
de Corée (1950), qui a permis au Japon de profiter de sa position stratégique et de
réaffirmer son rôle de premier pays d’Asie et de partenaire privilégié des États-Unis ;
enfin la crise de Suez (1956), qui a permis un essor considérable des chantiers navals
japonais. Ce rôle d’atelier lui est aujourd’hui contesté par les nouveaux « dragons » que
sont Singapour, Taiwan, la Corée du Sud et Hong Kong.
Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, une grande partie de l’économie du Japon se
trouve soumise au contrôle d’une douzaine de cartels d’origine familiale, connus sous le
nom collectif de zaibatsu (littéralement « clique financière »). Les plus importantes de
ces familles, comme les Mitsui, les Iwasaki (Mitsubishi), les Sumitomo ou les Yasuda,
exercent leur contrôle sur la quasi-totalité des industries du charbon, du fer, de la pâte
à papier et de l’aluminium. En 1946, les autorités alliées d’occupation les interdisent,
pour finalement les laisser se reconstituer dès 1949 sous le nom de zaikai. Avec l’appui
des douze « city banks », les banques qui gèrent leur capital, les cartels récupèrent
rapidement leurs positions et accroissent leur poids au sein de l’économie japonaise.
Le Japon constitue la deuxième puissance économique mondiale après les États-Unis.
Son produit intérieur brut (PIB) s’élevait en 1996 à 4 597,4 milliards de dollars. Le pays
se place en outre au 6e rang mondial pour son PIB par habitant. Le taux de chômage,
en hausse depuis ces dernières années, a dépassé le seuil de 5 p. 100 en 2001 (5,4 p.
100 de la population active en octobre 2001).
Agriculture, forêts, pêche
En 1997, le secteur primaire a employé 5,3 p. 100 de la population active et a fourni
environ 2 p. 100 du PIB.
L’urbanisation et l’industrialisation massives du pays ont conduit à une baisse de la
population rurale et de la population active du secteur primaire, suivie ces dernières
années d’une diminution régulière de la surface cultivée et de la production totale. Plus
de 40 p. 100 des 5 millions d’ha cultivables sont toujours consacrés à la riziculture,
fortement protégée. La production est subventionnée par une caisse de contrôle du riz
qui fixe les prix et garantit aux agriculteurs un revenu élevé. En 1996, le pays a produit
13 millions de tonnes de riz, occupant le 8e rang mondial une quantité cependant
insuffisante qui oblige le Japon à importer du riz, notamment californien. Les céréales,
blé, orge, avoine, cultivées dans le nord d’Honshu et sur l’île d’Hokkaido, sont en recul
constant, et le Japon complète ses ressources en important du blé australien et
américain : il est d’ailleurs le premier importateur de céréales du monde, avec 26,9
millions de tonnes en 1996, pour 11,5 p. 100 du total mondial. L’élevage, peu développé
en raison du manque de pâturages, est une activité traditionnelle à Hokkaido et au nord
de l’île d’Honshu. Thé (86 000 t en 1996, 7e producteur mondial), canne à sucre, soie (2
200 t en 1996, 5e producteur mondial) et coton sont les principales productions du sud
du Japon.
L’exiguïté caractérise les exploitations agricoles : 70 p. 100 des fermes ont moins de 1
ha de superficie. Beaucoup d’agriculteurs travaillent à mi-temps dans l’industrie.
Les deux tiers du Japon sont occupés par la forêt, dont 40 p. 100 environ est peuplée
par des variétés de bois tendre. L’État possède environ 30 p. 100 de la forêt japonaise.
Une Agence forestière gère les ressources et contrôle le reboisement. Malgré ce
potentiel, l’économie forestière est en régression et, pour satisfaire la demande
intérieure qui s’accroît régulièrement, le Japon doit importer du bois. La production en
1993 a été de 32,6 millions de m3.
La pêche est l’une des industries les plus importantes du Japon, les Japonais étant parmi
les plus gros consommateurs mondiaux de poisson. Le pays est le 3e producteur
mondial avec 7,4 millions de tonnes de prises (1997). La flotte hauturière japonaise est
l’une des plus importantes du monde. Complètement industrialisée, elle concourt pour
environ 25 p. 100 au total des prises. La pêche côtière représente presque la moitié de
la production totale. L’aquaculture (pisciculture, ostréiculture) est pratiquée dans les
eaux calmes de la mer du Japon. Les plantations d’algues d’Honshu fournissent des
comestibles conditionnés en lamelles ou en farines ; après broyage, les thalles sont
utilisés dans l’industrie des colles.
Mines et industries
En 1997, le secteur secondaire a employé 33 p. 100 de la population active et a fourni
environ 40 p. 100 du PIB.
Les ressources minières du Japon sont variées mais limitées. Pierre à chaux, cuivre,
plomb, zinc et quartzite sont extraits en quantités insuffisantes pour satisfaire la
demande intérieure. Le charbon est la seule matière première présente en quantité
substantielle. Il est extrait à l’est d’Hokkaido, à Fukuoka et à Kyushu. Ce sont, toutefois,
des charbons pauvres et d’extraction difficile.
Le Japon est l’un des premiers producteurs mondiaux d’électricité. En 1997, la
production annuelle d’électricité a atteint 1 027,7 milliards de kWh, dont 59,2 p. 100
d’origine thermique (7e producteur mondial), 9,3 p. 100 d’origine hydraulique et 31,5 p.
100 d’origine nucléaire (3e producteur mondial). L’insuffisance de ses ressources
énergétiques oblige le Japon à importer en grande quantité des matières premières, qui
constituent le premier secteur d’importations (le Japon est le premier importateur
mondial de pétrole).
Quasi détruite au sortir de la Seconde guerre mondiale, l’industrie japonaise s’est
reconstruite en l’espace de trente ans. La croissance industrielle a atteint une moyenne
de 9,4 p. 100 par an au cours de la période 1965-1980, et elle a été de 6,7 p. 100 par
an jusqu’en 1988. Le Japon est aujourd’hui la deuxième puissance industrielle du
monde. Le pays se place aux premiers rangs mondiaux pour la construction navale, les
industries électroniques, la construction automobile et la sidérurgie. En 1997, le Japon a
produit 104,5 millions de tonnes d’acier, ce qui en fait le 1er producteur mondial.
Encouragées par une monnaie forte, les entreprises japonaises délocalisent de plus en
plus leurs activités à l’étranger.
Secteur tertiaire
En 1996, le secteur tertiaire a employé 61,7 p. 100 de la population active et a fourni
près de 58 p. 100 du PIB.
4.4.1 Secteur financier
L’unité monétaire du Japon est le yen, divisé en 100 sen. La Banque du Japon, établie
en 1882, est la banque centrale, seul organisme à pouvoir émettre la monnaie. Les
banques commerciales (plus de 85) constituent le cœur du système financier japonais.
4.4.2 Transports
Il existe au Japon environ 1 161 894 km de routes, dont 46 p. 100 sont recouvertes de
bitume (1999).
Les plus importantes lignes de chemin de fer, nationalisées en 1907, ont à nouveau été
privatisées en 1987. La longueur du réseau est de 27 450 km, dont 55 p. 100 sont
électrifiés. La construction de 7 000 km de voies nouvelles pour le train à grande
vitesse, le Shinkansen (« train projectile »), a commencé au début des années soixante-
dix.
Le Japon possède l’une des plus grandes flottes marchandes du monde avec près de 7
400 unités, totalisant 24 millions de tonnes de charge utile. Les transports aériens sont
tout aussi développés : Japan Airlines (JAL), fondée en 1951, assure à partir de Tokyo
les liaisons avec l’Europe, l’Amérique, le Proche-Orient et le Sud-Est asiatique.
Compagnie nationale à l’origine, All Nippon Airways (ANA) est devenue une compagnie
internationale.
4.4.3 Commerce extérieur
En 1997, les importations ont atteint un montant total de 334,7 milliards de dollars, et
les exportations 416,2 milliards de dollars, ce qui place le Japon au 3e rang mondial des
pays exportateurs. Les produits manufacturés entrent pour plus de 90 p. 100 dans le
montant total des exportations ; le pétrole brut et le pétrole raffiné représentent 18,4 p.
100 des importations, les matières premières comme le bois, les minerais et les
métaux 6,4 p. 100 ; et les produits alimentaires 13,62 p. 100. Jusqu’en 1993, les
importations de riz ont été interdites, mais de mauvaises récoltes, en 1993-1994, ont
amené le Japon à en importer d’urgence environ 1 million de tonnes, en provenance de
Thaïlande, d’Australie et des États-Unis. En 1994, la conclusion de l’Uruguay Round (voir
GATT) et les dispositions de l’accord sur l’Organisation mondiale du commerce ont
conduit le Japon à accepter d’ouvrir davantage son marché intérieur, jusqu’alors
fortement protégé.
Le commerce extérieur est un élément essentiel de l’économie japonaise. En effet, le
marché intérieur est incapable d’absorber entièrement les produits manufacturés
fabriqués par l’industrie japonaise. De plus, placé dans l’obligation d’importer une
grande partie des matières premières dont dépendent ses industries, le pays se doit
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