GASTROENTROLOGY 2006
Computed Tomographic Colonography: Assessment of Radiologist Performance
With and Without Computer-Aided Detection. Halligan S, Altman DG, Mallett S,
Taylor SA, Burling D, Roddie M, Honeyfield L, McQuillan J, Amin H, Dehmeshki J.
Gastroenterology 2006;131: 1690-1699 (Abstract)
L’utilisation de logiciel dédié permet-elle d’obtenir une efficacité analogue à la coloscopie
conventionnelle ? C’est la question à laquelle ont essayé de répondre S Halligan et al.
(Londres). Dix radiologues entraînés à la lecture des scanners mais pas à celle des colo-
scanners ont interprétés les examens de 107 patients qui avaient subi des coloscopies et
dont 60 avaient des polypes (142). La lecture a été réalisée d’abord sans l’aide du logiciel
puis avec le logiciel. Avec le logiciel, des polypes ont été détectés chez 41/60 patients. Le
logiciel permet d’augmenter significativement la sensibilité de l’examen chez 70 % des
radiologues. La détection du nombre de polypes est également améliorée par l’utilisation
du logiciel, 12 polypes supplémentaires sont détectés par chaque lecteur. Les polypes
d’une taille inférieure à 5 mm et entre 6 et 9 mm sont plus facilement détectés à l’aide
du logiciel. Toutefois la performance globale reste médiocre, même avec le logiciel, les
lecteurs n’ont détecté que 10 polypes (51 %) de plus de 10 mm et 24 (38,2 %) des
polypes de plus de 6 mm. Le logiciel permet également de réduire la durée de
l’interprétation.
Yield of Advanced Adenoma and Cancer Based on Polyp Size Detected at
Screening Flexible Sigmoidoscopy. Schoen RE, Weissfeld JL, Pinsky PF, Riley.
Gastroenterology 2006;131: 1683-1689 (Abstract)
Quelle valeur apporter aux petits polypes ? La question est d’importance depuis que de
nouvelles techniques de dépistage observationnel permettant la détection de polype mais
pas leur exérèse qu’il s’agisse de la coloscopie virtuelle, de l’Aer-O-Scope voire de la
capsule. C’est à cette question qu’ont essayé de répondre RE Schoen et al. en analysant
les résultats du PLCO Cancer Screening Trial, un essai randomisé multicentrique qui avait
pour objectif d’évaluer l’efficacité de la détection des cancers de la prostate, du poumon,
du côlon et de l’ovaire à un stade précoce.
Dans cette étude 154 000 patients âgés de 55 à 74 ans ont été inclus. Sur les 77 565
patients du groupe « interventionnel » (participant à un dépistage), 64 658 ont subi une
sigmoïdoscopies. Au cours de la sigmoïdoscopie, réalisée souvent par une infirmière,
aucun geste (biopsie, exérèse n’était réalisé, une coloscopie était réalisée dans un second
temps. Dans 15 150 cas (23,4 %) un polype ou une masse a été détectée. Les auteurs
n’ont toutefois pu obtenir des renseignements complets que pour 10 850 polypes
détectés par sigmoïdoscopie. Les auteurs ont ensuite comparé les résultats de la
sigmoïdoscopie et les résultats de la pièce de polypectomie.
Chez les femmes ayant un polype de plus de 1 cm, 6,3 % avaient un cancer et
54,2 % un adénome avancé, pour les hommes les chiffres sont respectivement de
6,5 % et 54,8 %.
Chez les femmes ayant un polype de 0,5 à 0,9 cm dans 0,6 % il s’agissait d’un
cancer dans 14,5 % des cas d’un adénome avancé. Chez les hommes les résultats
sont similaires, respectivement 0,7 % et 15,9 %.
Pour les lésions de moins de 0,5 cm, il est intéressant de noter chez les femmes
que 0,1 % avaient un cancer et 4,1 % un adénome avancé, pour les hommes les
chiffres sont respectivement de 0,3 % et 4,9 %.
Chez les patients porteurs de polype de 0,5 à 0,9 cm dans le côlon distal, 5,5 % avaient,
dans le côlon proximal, des adénomes avancés de moins de 1 cm mais qui avaient des
compartiments villeux ou une dysplasie de haut grade, et 9,9 % avaient des adénomes
de plus de 1 cm.
Ainsi cette étude montre que des polypes même de petite taille peuvent être
d’authentique adénome avancé voire des cancers. C’est un point important à signaler à
un moment où la société américaine de radiologie a publié en 2005 dans Radiology une
proposition de consensus (Consensus) dans lequel on insiste sur l’importance de la taille