Jurgita Zaicevaitė

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UNIVERSITÉ PÉDAGOGIQUE DE VILNIUS
FACULTÉ DE LANGUES ÉTRANGÈRES
DÉPARTEMENT DE PHILOLOGIE ET DIDACTIQUE FRANÇAISES
Étudiante de la II-ième année de magistère
Jurgita Zaicevaitė
LE TRANSFERT DE LA CONCORDANCE DES TEMPS DE
L'INDICATIF DU FRANÇAIS EN LITUANIEN
Mémoire
Directeur du travail :
Rasa Matonienė
Docteur en sciences humaines,
Maître de conférences
VILNIUS 2005
VILNIAUS PEDAGOGINIS UNIVERSITETAS
UŽSIENIO KALBŲ FAKULTETAS
PRANCŪZŲ FILOLOGIJOS IR DIDAKTIKOS KATEDRA
Atliko: magistrantūros II k. studentė
Jurgita Zaicevaitė
PRANCŪZŲ KALBOS TIESIOGINĖS NUOSAKOS LAIKŲ
DERINIMO PERTEIKIMAS LIETUVIŲ KALBOJE
Magistro darbas
Darbo vadovas:
Doc. dr. Rasa Matonienė
VILNIUS 2005
2
TABLE DES MATIÈRES:
INTRODUCTION………………………………….…….…………....…………...………..4
LE MODE DE L’INDICATIF……….….………….….……...................…....…………….5
2.1. Le Présent………..………………….….…….…….…………….……………...……..6
2.2. Le Imparfait…….. …………………….…………….…………………………………8
2.3. Le Passé composé……………………….………….…………….. ………………...13
2.4. Le Passé simple………………….…………………………..……………………….14
2.5. Le Plus-que-parfait………….………………………………………………………...15
2.6. Le Passé antérieur…………………………………………………….………………17
2.7. Le Futur simple……………………………………………………………………….18
2.8. Le Futur antérieur…………………..…………………………………………………21
2.9. Le Futur dans le passé………………………. ………………………….…..……….23
2.10. Le Futur antérieur dans le passé……………...……….……………………….……23
2.11. Le Futur immédiat………………………….………………………………………..25
2.12. Le passé immédiat………………………………………………………….………..25
LES TRAITS PARTICULIERS
DU SYSTÈME TEMPOREL DE L’INDICATIF DU
FRANÇAIS…………...………………………….………………………………...26
3.1. La concordance des temps de l’indicatif du français…………………………………28
3.1.1. Le plan du présent………………………………………………………………….28
3.1.2. Le plan du passé……………………………………………………………………30
IV. LE TRANSFERT DES NIVEAUX TEMPORELS DE L’INDICATIF DU FRANÇAIS
EN LITUANIEN................................…………………………………………………….32
4.1. La simultanéité………………………………………………………………………..32
4.2. L’antériorité………………………………………………………………………...…33
4.3. La postériorité………………………………………………………………………...35
V. CONCLUSION………………………………………………………………………...36
VI. BIBLIOGRAPHIE…………………………………………………………................37
VII. SOURCES…………………………………………………………………………....38
3
I. INTRODUCTION
L'objectif de notre mémoire est l’étude du système de l’indicatif du français et son
transfert en lituanien.
Pour donner des explications plus complètes sur le mode verbal nous avons
étudié les œuvres de plusieurs grammairiens français et étrangers contemporains. Au
début nous allons présenter leurs explications sur le sujet du mode surtout de l’indicatif.
Le mode est la catégorie du verbe qui sert à marquer le rapport de l’action,
exprimée par le verbe, à la réalité. Le fait, exprimé par le verbe, peut être présenté comme
réel, supposé, imposé, souhaité, etc.
Par tradition on distingue en français quatre modes: l’indicatif, le conditionnel,
l’impératif et le subjonctif. Cependant le conditionnel est considéré par la plupart des
grammairiens contemporains non comme un mode particulier, mais comme un temps de
l’indicatif (le futur dans le passé).
La catégorie du temps est étroitement liée à celle du mode. Toute forme temporelle
du verbe a une signification de mode. Aussi est-il nécessaire d’étudier simultanément les
valeurs modales et temporelles propres à tel ou tel mode verbal, sans les séparer.
4
II. MODE DE L’INDICATIF
Chaque mode français se distingue des autres, aussi bien par sa valeur modale que
par son système temporel. Chaque mode a son système temporel à lui.
Selon M. Grevisse (1993, p. 1161) l’indicatif est le mode des phrases énonciatives
et des phrases interrogatives. Il s’emploi aussi pour des verbes qui sont prédicats de
propositions (et non de phrases).
Les auteurs de « Grammaire française » E. K. Nikolskaïa et T. Y. Goldenberg
(1982, p.145) nous donnent une telle définition du système temporel de l’indicatif: le mode
temporel de l’indicatif est le mode de l’action réelle qui présente le fait comme certain ou
considéré comme tel:
Il a travaillé toute la nuit. Il est sérieusement malade.
Il ne soucie pas de son avenir.
Le mode de l’indicatif est très riche en formes temporelles. Il dispose de douze
formes: présent, imparfait, passé composé, passé simple, plus-que-parfait, passé antérieur,
passé immédiat, futur simple, futur proche, futur antérieur, futur antérieur dans le passé,
futur dans le passé et futur immédiat. Grâce à cette richesse de formes temporelles, on
arrive à localiser l’action à l’indicatif avec beaucoup de précision.
Une proposition à l’indicatif renferme l’affirmation d’un fait qui se réalise (ou ne se
réalise pas) au moment de la parole, d’un fait qui s’est déjà produit ( ou ne s’est pas
produit), d’un fait qui aura lieu ( ou n’aura pas lieu) dans l’avenir (E.K. Nikolskaïa, T.Y.
Goldenberg, 1982, p.148).
Nous allons présenter les théories des grammairiens des temps de l’indicatif du
français, les illustrer par nos exemples trouvés. Nous allons voir aussi comment le transfert
de la concordance de l’indicatif se fait-il en lituanien.
5
2.1 Le présent
Dans la « Grammaire du français contemporain de Larousse » (1988, p.336) nous
pouvons trouver une explication sur la situation du présent dans le système verbal. Les
auteurs soulignent que le présent occupe une position centrale qui lui permet de séparer le
passé du futur et de s’opposer à tous les temps simples ou composés qui marquent le passé
ou le futur.
1. La fonction primaire du présent de l’indicatif est d’indiquer que les événements
portent la date du moment ou l’on parle. C’est le présent momentané (Larousse, p.320)
C'est-à-dire que l’action est saisie dans un point de sont développement :
« Le soleil se lève » (R. Gary,1992, p.49)
« -Maintenant, ajouta-t-il en riant, il est dans de bonnes mains. » (M.
Duras,1992, p.269)
« -Vous pensez bien, que je le sais, dit Carla. » (M. Duras, 1992, p.112)
« En ce moment, dit-il, les programmes de cinéma sont très bons. » (M. Duras,
1950, p.121)
Le présent peut aussi exprimer une action qui est en train de se reproduire, par ex.
« il court ».
Le présent sert pour exprimer les actions habituelles. Dans ce cas il marque la
simultanéité par rapport de la parole à toute la période du présent:
« Je me lève tous les jours à 7 heures du matin. » ;
« D’habitude je prends du café a mon petit déjeuner. » ;
« Les cours à l’université commençent à 8 heures du matin et finissent à 3 heures
de l’après midi » (E. K. Nikolskaïa et T. Y. Goldenberg, 1982, p. 147)
2. Le présent de l’indicatif sert encore pour exprimer l’idée du verbe en dehors de
toute notion de temps ; aussi se prête-t-il à l’expression des vérités scientifiques ou
proverbiales. E. K. Nikolskaïa et T. Y. Goldenberg l’appelle présent généralisé (1982,
p. 148):
« L’eau est composé de deux gaz, l’oxygène et l’hydrogène. »
« L’eau bout à cent degrés »
« La chaleur change l’état du corps. »
6
« Chaque médaille a ses deux revers. »
« Qui aime bien châtie bien. »
Nous pouvons rencontrer le présent généralisé aussi bien dans les comparaisons et
dans les définitions:
« Ils savent bien ce qui les attend et on ne voit dans leurs yeux qu’ils regardent en
arrière
pour se cacher dans le passé comme des autruches
qui font de la
politique. » (R. Gary, p. 106)
« L’adjectif est un mot que l’on joint au nom pour exprimer une qualité de l’être
ou de l’objet nommé. » (E. K. Nikolskaïa et T. Y. Goldenberg, 1982, p. 62)
Il est à noter que la notion d’aspect n’est pas nette dans le présent de l’indicatif.
C’est selon le sens du verbe que l’on peut déterminer une valeur de progression, de
durée, une valeur inchoative (du latin « inchoare », commencer) (E. K. Nikolskaïa et
T. Y. Goldenberg, 1982, p. 62) Par exemple:
« Madame se meurt. »
« L’aube blanchit le ciel. »
« Le bois se consume. » (Larousse, p.321)
Le présent de l’indicatif peut aussi exprimer le futur prochain :
« -Il arrive ce matin. » (R. Gary, 1966, p.105)
« Une minute et je suis à vous. » (M. Duras, 1992, p. 96)
Ce temps marque aussi une action déjà accomplie au moment où l’on parle. Ce sont
surtout les verbes apporter, arriver, venir, revenir, sortir, amener, quitter qui
s’emploient souvent en pareil cas :
« Vous êtes venus trop tard. Il nous quitte à l’instant. » (p.322)
« Vous n’avez pas eu de chance, le train part à l’instant. » (p. 177)
Le présent sert à exprimer une action future, quand le présent est employé dans une
subordonnée de condition après si conditionnel. Par exemple:
« Si Lol dit ce secret, il ne sera celui qu’elle croit. » (M. Duras, 1964, p.108)
« - Mais si un jour je le rencontrai je lui dirai tout. » (R. Gary, 1966, p.138)
7
« -Si tu veux on peut rentrer, on prendra un pernod ensemble. (M. Duras, 1950,
p.100)
« Je ne sais pas si je donnerai une auto à Joseph, dit M. Jo. » (M. Duras, 1950,
p.102)
« -Il me la donnera si je pars avec lui, dit Suzanne. » (M. Duras, 1950, p.130)
Dans des buts stylistiques le présent de l’indicatif peut être employé au lieu du
passé simple ou du passé composé, dans un récit suivi au passé. Le présent donne plus
vivacité au récit. C’est le présent historique ou le présent de narration:
« Des larmes ont rempli ses yeux. Elle réprime une souffrance très grande dans
laquelle elle ne sombre pas qu’elle maintient au contraire, de toutes ses forces au bord de
son expression culminante qui serait celle du bonheur. Je ne dis rien. Je ne lui viens pas en
aide dans cette irrégularité de son être. L’instant se termine. Les larmes de Lol sont
ravalées, retournant au flot contenu des larmes de son corps. L’instant n’a pas glissé, ni
vers la victoire, ni vers la défaite, il ne s’est coloré de rien. Nous avons marché sur le
boulevard, derrière la gare où il y avait peu de monde. Je lui ai pris le bras. » (M. Duras,
1964, p. 132)
« Elle a parlé rapidement. Peut être la phrase a-t-elle été inachevée cette fois-ci
par le premier coup de freins d’arrêt: nous arrivons à T. Beach. Elle se lève, va à la
vitre, je me lève aussi et ensemble nous voyons la station balnéaire. (M. Duras, 1964, p.
175)
2.2 L’imparfait
L'imparfait exprime une action passée en cours d'accomplissement qui n'est pas
limitée dans le temps ( E.K. Nikolskaïa t. y. Goldenberg, 1982 p.150). Ni la fin ni
le commencement de l’action ne sont indiqués. Par exemple:
« C’était une lettre de Jacques… Elle portait le timbre de Paris. (A. Daudet,
1994, p. 105)
8
« Suzanne, pieds nus, jouait à attraper. » (M. Duras, 1950, p. 101)
« En bas Paris grondait invisible. » (A. Daudet, 1994, p.129)
« J’étais le fils d’un fonctionnaire colonial. » (M.Duras, 1992, p.41)
Grâce à cette valeur temporelle qui lui est propre, l'imparfait est le temps descriptif
par excellence:
« Les rues étaient noires et désertes… Sur la place d’armes, quelques
personnes attendaient la voiture en se promenant de long et en large devant le
bureau mal éclairé. (A. Daudet, 1994, p.41)
« C’était justement une journée de la fin de l’hiver, une de ces journées tièdes
et lumineuses. Il y avait beaucoup de monde dehors. Un peu étourdi par le va-etvient bruyant de la rue, j’allais devant moi, timide, le long de ces murs. Il y avait des
gens qui se retournaient sur mes talons et des yeux qui riaient en passant près de
moi. A tous les coins de rue ce
diable d’ œil silencieux se braquait sur moi
curieusement. » (A. Daudet, 1994, p.131)
« Le bal était prés du fleuve, sur un planché posé sur pilotis. Il était entouré
d’une barrière en roseaux sur laquelle pendaient des lanternes vénitiennes. Les
gens dansaient aussi dehors, sur un petit terrre-plein, face à l’entrée. » (M.
Duras, 1992, p. 79)
« Elle était vachement pas mal, blonde, avec des grands cheveux et elle
sentait bon et frais. » (R. Gary, 1966, p. 96)
L’imparfait peut exprimer atténuation polie d’une demande, d’une
recommandation :
«Je voulais vous demander votre avis. »
Il est à noter que l’imparfait présente deux valeurs : 1. L’une temporelle; 2.
l’autre modale.
9
1. Valeur temporelle
1.1 La simultanéité des actions. Cette valeur temporelle est propre à l'imparfait
employé dans les subordonnées, introduites par une principale au passé.
L'imparfait peut désigner deux ou plusieurs actions passées simultanées
parallèles:
« Elle parlait beaucoup, et toujours des choses qui étaient si belles, mais si
belles, vraiment, que je ne pouvais pas ne pas aller les voir. » (M. Duras, 1992, p.
37)
« Elle racontait son après-midi mais moi, je ne l’écoutais pas. » (M. Duras,
1992, p.28)
« Cette expression ravissait la mère et elle riait. Suzanne, tout en dansant, se
doutait bien de ce qui la faisait rire. » (M. Duras, 1950, p.112)
1.2 L'imparfait peut désigner une action qui dure au moment où une autre action
passée s'accomplit:
« Quand la danse fut finie, la mère était débout, prête à partir. » (M. Duras,
1950, p.61)
« Tandis que le chauffeur de M. Jo descendait et écartait la portière, Joseph
s’engouffra dans la Léon Bollée. » (M. Duras, 1950, p.61)
1.3
L’imparfait sert
à exprimer
la durée ou la répétition de l’action. Par
exemple:
« Deux mois avaient passé. La mère descendait souvent pour voir verdir les
jeunes plants. Ça commençait toujours par pousser jusqu’à la grande marrée de
juillet. » (M. Duras, 1950, p. 57)
« Chaque soir en rentrant, Suzanne demandait à Carmen des nouvelles de
Joseph. (M. Duras, 1950 p.199)
« Je faisais le rigdo sur le trottoir et je réussirais à ramasser jusqu’à vingt
francs par jour » (R. Gary, 1966, p. 76)
10
« Chaque soir je le retrouvais devant le lycée dans son automobile noire, la
tête détourné de la honte. » (M. Duras, 1984, p. 134)
2. Valeur modale
Dans le contexte, également, l'imparfait de l'indicatif peut recevoir des
valeurs modales différentes. L'imparfait s'emploie avec une valeur modale:
1. Après si conditionnel, dans les subordonnées de condition, où il exprime
une action supposée se rapportant au présent ou au futur. Employé de la sorte, il a la
valeur modale et temporelle du conditionnel présent. Par exemple:
« -Si tu faisais des erreurs, je voudrais savoir lesquelles tu as faites. » (M. Duras,
1992, p. 202)
« -Si c’était l’État civil, je pourrais le quitter. (M. Duras, 1992, p. 104)
« -S’il foutait le camp, j’irais rejoindre Joseph. » (M. Duras, 1950, p. 152)
« -Si je la vendais, j’en tirerais un bon prix… Trente mille francs… (M. Duras,
1950, p.59)
2. Dans les propositions principales, suivies d'une subordonnée de condition
l'imparfait remplace le conditionnel passé et exprime une action qui a été possible au
passé, mais qui ne s'est pas réalisée:
« -Si tu n’étais pas venu à temps, je sortais. »
Remplaçant le conditionnel passé dans ce type de proposition, l'imparfait souligne
avec plus d'évidence que les actions éventuelles se seraient infailliblement effectuées en
cas de réalisation de la condition.
3. Dans les propositions indépendantes, comprenant un complément
circonstanciel de condition. Dans ces propositions l'imparfait tient place du
conditionnel passé, et exprime une action qui a été sur le point de se produire, mais qui
ne s'est pas produite :
«- Encore un jour et tout était perdu. » (H. Troyat, 1994 p. 31)
11
4. Après si conditionnel, dans les propositions indépendantes exclamatives.
L'imparfait y exprime un souhait si on envisage le futur, ou un souhait mêlé de regret
si on envisage le présent :
« Ah, s’il se souvenait de tout ce que l’on a fait pour lui !» (R. Gary, 1966, p.22)
5. Après si conditionnel, dans les propositions interrogatives l'imparfait exprime la
suggestion, la proposition atténuée :
« - Si je la reprenais ? » (M. Duras, 1950, p. 153)
« -Si vous m’aimiez… » R. Gary,1966, p.127)
Emploi stylistique de l’imparfait
Dans des buts stylistiques, afin de souligner l'action, l'imparfait s'emploie parfois au
lieu du passé simple et désigne une action qui s'est réalisée à un moment déterminé
du passé.
L'imparfait, dans son emploi stylistique, est le plus souvent accompagné d'un
complément circonstanciel de temps:
« Deux jours plus tard Suzanne participait à la soirée chez M. Jo. » (M. Duras,
1950, p.51)
« Depuis dix ans j’attendais d’être arrivé sur la rive de ce fleuve. » (M. Duras,
1992, p.65)
La contradiction qui se révèle entre la valeur grammaticale propre à l'imparfait
(action passée en cours) et la valeur que l'imparfait reçoit dans le contexte (action passée
accomplie à un moment déterminé) frappe le lecteur et attire son attention sur cette
forme.
12
2.3. Le passé composé
Avant de présenter le passé composé nous
allons
donner une petite
précision sur le passé simple et le passé composé. Le passé composé, comme tous
les temps composés, est une forme temporelle de formation française, alors que le
passé simple remonte par ses origines au perfectum latin. Ce perfectum latin
pouvait exprimer une action passée complètement détachée du présent (nuance
perfectum
historicum), et une action passé dont les résultats se font sentir au
présent (nuance de perfectum praesens). Ces valeurs temporelles sont exprimées
en français par deux formes temporelles: le passé composé et le passé simple.
(E.
K. Nikolskaïa, T.Y. Goldenberg, 1982, p. 152)
Le passé composé exprime une action passée, limitée dans le temps et
rattachée au présent. C'est le temps de la langue parlée, de la correspondance, de la
presse. Il est employé:
1. Pour marquer l'antériorité par rapport au présent :
« - Tu peux la conduire à la maison, j’ai tout rangé. » (R. Gary, 1975, p.23)
« -Vous pouvez rester dîner avec moi, il est parti. » (M. Duras, 1992, p. 52)
« Chez moi j’ai un photo électrique que j’ai rapporté de Paris. » (M. Duras,
1950, p. 71)
2. Le passé composé sert pour désigner une action isolée, limitée dans le temps:
« Ils bavardaient non loin de la cabine, quand Joseph est apparut. » (M. Duras, 1950, p. 81)
« Son père la tenait sur ses genoux, quand la sonnerie du téléphone a rompu leur silence. » (H.
Troyat, 1994, p. 80)
« Une nuit j’ai entendu qu’elle gueulait dans son rêve. » (M. Duras, 1992, p. 36)
3. Il exprime une action passée accomplie à un moment déterminé:
« Raymond Radiguet est né en 1903 et il est mort en 1923. »
4. Comme le présent, le passé composé sert à exprimer un fait général:
« L’oisiveté n’a jamais nourri son homme. »
« Si demain il n’a pas répondu… »
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2.4. Le passé simple
Le passé simple qui sert à exprimer une action passée, limitée dans le temps, qui
a eu lieu à une époque historique complètement révolue, n'ayant aucun lien avec le
présent, a la valeur temporelle du perfeclum historicum. (E. K. Nikolskaïa,
T.Y.
Goldenberg, 1982, p. 151).
Cette valeur temporelle ressort dans toute son évidence lorsque le passé simple est
employé à côté d'un présent ou d'un passé composé. Par exemple:
« Je me souviens toujours ce matin de juin près de la mer…. Il m’ y arriva
des événements extraordinaires. » (R. Gary, 1966, p. 213)
On pourrait rapprocher le passé simple du plus-que-parfait, mais le plusque-parfait exprime avant tout l’antériorité de l’action, alors que le passé simple
souligne le détachement de l’action du présent, la rapporte a
une
époque
historique et révolue.
Le passé simple est un temps de la langue écrite, un temps narratif.
Il exprime une action achevée qui s’est produite à un moment bien déterminé du
passé (Larousse, 1995, p. 77). Par exemple:
« Lol V. installa sa maison natale de S. Thala avec le même soin très stricte que
celle de U. Bridge. » (M. Duras, 1964, p. 35)
« Dix ans de mariage passèrent. » (M. Duras, 1950, p. 192)
« C’est ainsi qu’il disparut de la vie de Suzanne. Mais personne n’en sut rien,
même pas Carmen. » (M. Duras, 1950, p. 228)
« Janek sentit que tous les regards étaient fixés sur lui. » (R. Gary, 1966,
p.67)
« Janek toussa discrètement aussitôt une grande silhouette d’adolescent émergea
des buissons et vint à sa rencontre. Janek reconnut le jeune homme. » (R.. Gary,
1966, p. 59)
« Un vendredi soir, Yankel Cukier nettoya ses bottes, se lava la barbe, enroula
le talès de soie autour de son livre de prières et s’en alla.
Les partisans
le
regardaient s’éloigner, avec bienveillance. » (R. Gary, 1966, p. 137)
14
« Pan Joseph se mit alors à pleurer, d’une manière tout à fait innatendue. »
(R. Gary, 1966, p. 155)
Le passé simple diffère donc de l’imparfait, qui exprime la durée ou la répétition:
« Je vis que peu à peu elle sortait de son histoire. » (M. Duras, 1922, p.233)
« Lorsque je revins sur le pont elle était debout contre le bastingage et
regardait la côte. » (M.Duras, 1992, p.231)
« Les clients rentraient. Il arriva deux chasseurs. » (M. Duras, 1992, p.109)
« Je descendis en courant à la cale et je vis que les deux autos étaient là. » (M.
Duras, 1950, p. 102)
« Dans la glace je vis quelqu’un qui mordait un mouchoir, pour s’empêcher
d’appeler. » (M. Duras, p. 1922, 263)
« Lorsque Eolo frappa à ma porte, il était très tard. » (M. Duras, 1992, p. 126)
« La mère vit, qu’il la regardait. » (R. Gary, p. 1975, p. 42)
2.5. Le plus-que-parfait
Le plus-que-parfait exprime une action passée antérieure à une autre
action également passée. Il marque l'antériorité par rapport à un moment passé.
L’intervalle entre les deux actions est plus moins long. L’autre action est le plus
souvent au passé composé ou au passé simple. C'est un passé dans le passé (E. K.
Nikolskaïa, T. Y. Goldenberg, 1982, p. 155). Par exemple:
« Elle savait par Eolo que j’avais changé de chambre dans la nuit. » (M.
Duras, 1992, p. 89)
« Mes calculs étaient sortis de la tête et je ne pensais à rien d’autre, qu’au
bal. » (M. Duras, 1992, p.71)
« Je lui dis que je trouvais qu’on avait bien fait de venir. » (M. Duras, 1950,
p. 66)
15
« Il l’a dit qu’ il avait eu beaucoup d’autres femmes. » (M. Duras, 1992,
p.253)
1. Le plus-que-parfait s'emploie dans la langue écrite et dans la langue
parlée :
« Tous les clients avaient dîné, dit-il, et en ce moment ils étaient en train
de
faire un tour soit vers la mer, soit au bord du fleuve. » (M. Duras, 1992, p. 65)
(langue parlée)
« - Tu m’as dit que tu n’avais pas de copains, dit-elle. » (M. Duras, 1992, p.
26) (langue parlée)
« La vieille, il s’était senti mieux. Il avait cessé de tousser et sa fièvre était
tombée. Il avait demandé à Dobranski de lui lire un passage du livre. » (R. Gary,
1966, p. 119) (langue écrite)
2.
Le
plus-que-parfait
s’emploie
aussi
dans
les
propositions
indépendantes:
« Je me baignais longtemps. Eolo m’avait prêté une barque. » (M. Duras,
1992, p.88)
« Je suis rentré dans sa cabine, quelques heures après le départ. Il s’était déjà
installé; il avait mis des livres sur un rayon. » (M. Duras, 1992, p. 202)
3. Ce temps s’emploie aussi bien dans les propositions
subordonnées :
« Il m’a dit qu’il avait pris une chambre dans un hôtel . » (M. Duras,
1992, p.62)
« Je lui ai dit que j’avais peu dormi. » (M. Duras, 1992, p. 273)
« Je lui dis que je trouvais qu’on avait bien fait de venir. » (M. Duras, 1992,
p. 66)
16
Nous voyons donc que le plus -que-parfait peut être accompagné de
n'importe quel temps passé. Les cadres syntaxiques de son emploi sont très
larges.
Valeurs modales du plus-que-parfait
Le plus-que-parfait de l'indicatif peut recevoir des valeurs modales particulières:
1. Après si conditionnel dans les subordonnées circonstancielles de condition, où il
exprime une action supposée ou éventuelle se rapportant au passé. Dans ce cas
il à la valeur modale et temporelle du conditionnel passé:
« -Si vous lui aviez donné un auto, il aurait devenu fou, dit Suzanne. » (M. Duras, 1950,
p. 103)
2. Après si dans les propositions indépendantes exclamatives où il exprime le
blâme (le sujet du verbe est le plus souvent à la 2 e personne) ou le regret :
« Si je l’avais pris avec moi!.. » (regret) (A. Daudet, 1994, p. 78)
2.6. Le passé antérieur
Le passé antérieur marque comme le plus-que-parfait l'antériorité dans le passé.
C'est aussi un passé dans le passé, mais il a un emploi plus restreint que le plus-queparfait. le, auquel il emprunte son auxiliaire (E..K. Nikolskaïa, T. Y. Goldenberg 1982, p.
1957).
Il est à noter que le passé antérieur est sorti de l’usage comme me passé simple par
rapport auquel il exprime une action antérieure. (Larousse, p. 348)
Nous n’employons le passé antérieur que dans deux types de propositions:
1) dans les propositions subordonnées temporelles;
2) dans les propositions indépendantes.
17
1) Il est employé
dans les subordonnées circonstancielles de temps après les
conjonctions: dès que, aussitôt que, sitôt que, à peine... que, lorsque, quand — pour
exprimer une action passée et achevée, ayant eu lieu immédiatement avant une
autre action également passée. L'antériorité immédiate est soulignée par les conjonctions
qui introduisent la subordonnée :
«Quand il eut achevé son discours il en sortit tout de suite. » (A. Daudet, 1994, p.
107)
«Dès que M. Jo fut parti, elle se sentit plus à l’aise. » (M. Duras, 1950, p. 94)
« A peine fut-il sorti, qu’il se rappela avoir oublié de prendre son écharpe. » (M.
Duras, 1950, p. 135)
« Lorsque pan Joseph fut sorti, le policier cligna de l’œil et fit claquer la
langue. » (M. Duras, 1950, p. 148)
2) Dans les propositions indépendantes avec les compléments circonstanciels suivants
: en un clin d'œil, en un tour de main, en un tournemain, vite, bientôt, etc. il est employé au
lieu du passé simple, et exprime l'achèvement rapide de l'action:
« En un clin d'oeil, il eut vidé son verre. » (Gary, p.124)
« En un tournemain il eut poussé la porte. (Gary, p . 36)
2.7. Le futur simple
Par rapport au présent qui traduit un processus verbal actuel, et au par rapport au
passé qui traduit un processus verbal déjà accompli, le futur exprime une action qui doit
ou peut se produire dans l'avenir, c'est-à-dire un processus postérieur au moment actuel
(Larousse, 1988, p.349). Par exemple:
« -Je ne vous toucherai pas, je ne ferai pas un pas, dit M. Jo. » (M. Duras,
1950, p. 72)
« -Demain vous aurez votre phonographe, dit M. Jo » (M. Duras, 1950, p. 73)
« -Je ne sais pas, dit Eolo, je vous le dirai ce soir. » (M. Duras, 1992, p. 113)
« -Je lui parlerai, t’en fais pas. » (M. Duras, p. 1964, p. 110)
18
« - Je ne te quitterai pas. » ( E. de Saint-Exupéry, 1946, p. 58)
« Bientôt j’aurai un diamant au doigt des fiançailles. » ( M. Duras, 1984, p. 88)
Emploi modal du futur simple
Employé dans le contexte, le futur simple peut avoir des valeurs modales
particulières. Il peut exprimer un ordre, un commandement, tout comme l'impératif.
Il reçoit cette valeur modale grâce à une intonation particulière qui accompagne ce
type de proposition.
Le verbe est toujours à la 2 e personne du singulier ou du pluriel ou bien à la 3 e
personne (E . K. Nikolskaïa, T. Y. Goldenberg, 1982, p.160). Par exemple:
« -Tu iras au bar et tu reviendras avec deux whiskys. » ( M. Duras, p. 1964, p. 67)
« -Demain tu m’apporteras tes nouvelles russes. » (H. Troyat, 1994, p. 24)
« - Nos enfants n’auront jamais faim, ils n’auront jamais froid. » (R. Gary, 1966, p.
117)
Valeurs stylistiques du futur simple
1. Le futur simple est employé stylistiquement au lieu du présent pour exprimer
une affirmation atténuée ( E. K. Nikolskaïa, T. Y. Goldenberg, 1982, p. 162). Par
exemple:
« Je me permettrai de vous dire que vous avez mal agi. Je vous prierai de
m'accorder quelques minutes. » ( E. K. Nikolskaïa, T. Y. Goldenberg, 1982, p.
162).
C'est le futur d'atténuation. En rapportant la prière qu'on formule au futur, on lui
donne une forme plus réservée.
Il est à noter qu’on peut obtenir un effet stylistique semblable, en remplaçant le
présent par le passé:
« Je venais pour vous prier de me donner un conseil. » (imparfait d'atténuation)
« Je voulais vous prier de venir. » (imparfait d'atténuation)
19
« J'étais venu vous prier... » (plus-que-parfait d'atténuation) ( E. K. Nikolskaïa,
T. Y. Goldenberg, 1982, p. 162)
Dans les exemples cités, la prière, bien que se rapportant au moment où l'on
parle, est présentée sous la forme d'un temps passé, ce qui contribue à l'atténuer.
Dans « Grammaire Larousse du français contemporain » (1988, p. 349) nous
pouvons trouver les autres valeurs particulières du futur simple telles que:
2. Le futur simple peut aussi exprimer action passée dans les récits historiques :
« Napoléon fut vaincu à Waterloo. De là viendra sa chute. »
3. Le futur simple de l’indicatif peut exprimer une idée générale, vraie en tout
temps:
« Sur la route on ne sera jamais assez prudent. » (R. Gary, 1966, p. 105)
Ce temps exprime aussi une action qui succède à une autre dans l'avenir:
« -Tu frapperas, et on t'ouvrira. » (R. Gary, 1966, p. 111)
4. Le futur peut exprimer une hypothèse probable:
«- Qui a frappé ? Ce sera la voisine. »
5. Une protestation indignée:
« -Ils auront donc tous les droits ! »
Il est à noter que le futur simple est moins un temps de récit ou de description que
de vision. Les romans sont riches de passés simples et d’imparfaits, pauvres de futurs.
20
2.8. Le futur antérieur
Le futur antérieur exprime une action future, antérieure à un moment futur, ou à
une autre action également future. Il marque l'antériorité par rapport au futur.
Le futur antérieur est un temps de la langue parlée et de la langue écrite. Il se
rencontre, de préférence, dans les propositions subordonnées temporelles, les propositions
principales et
les indépendantes (E . K. Nikolskaïa, T. Y. Goldenberg, 1982,
p.163). Par exemple:
« Quand tu te seras bien reposé, tu sortiras un peu. »
« II sera déjà reparti quand vous viendrez. »
« J'aurai terminé mon travail avant votre retour. »
« Je serai terminée ma thèse avant le juin. » (cites d’ internet)
Nous employons le futur antérieur:
1.
Pour marquer l'antériorité par rapport à une action future ou à un moment
futur :
« - Tu comprendras, lorsque je t’aurai expliqué la situation. » (R. Gary, 1966,
p. 137)
«- Dès que je serai rentré je lui téléphonerai. » (R. Gary, 1975, p. 37)
« - Et que feront nos amis quand ils auront gagné la bataille? » (R. Gary,
1966, p. 116)
2.
Pour marquer une nuance d'aspect: l'achèvement de l'action. Le futur antérieur
est employé dans ce cas dans une proposition indépendante et il est accompagné de
quelque complément circonstanciel : dans une heure, dans deux mois, bientôt, vite, en un
moment, etc. qui précisent la date ou le moment de l'accomplissement de l'action.
« Paris m’aura cédé dans quelques minutes… »
21
Emploi modal du futur antérieur
Employé dans le contexte, le futur antérieur peut exprimer une supposition se
rapportant au passé. Dans ce cas il correspond à un temps passé, auquel vient s'ajouter
l'idée de probabilité.
« - Il n'est pas venu. On aura oublié de le prévenir. »
Le futur antérieur s'emploie très souvent avec cette valeur modale d'action
probable.
Il ne faudrait pas confondre la valeur modale du futur antérieur avec la valeur
modale du conditionnel qui exprime l'action éventuelle, supposée.
Le futur antérieur, par contre, évoque toujours dans son emploi modal une action
passée que s'est accomplie et dont les conséquences durent au moment où l'on parle.
Il est caractéristique, que le futur antérieur, dans son emploi modal, suive une
proposition exprimant la constatation d'un fait réel, et en exprime les causes possibles et
supposées.
Ce qui vient d'être dit peut être rapporté au conditionnel présent et au futur simple
dans son emploi modal.
Emploi stylistique du futur antérieur
Selon
grammairiennes russes E. K. Nikolskaïa et T. Y. Goldenberg (1982, p.
161), le futur antérieur de l’indicatif peut avoir les valeurs stylistiques suivantes:
1. Il peut s’employer pour atténuer, par politesse, l’expression d’un fait passé:
« -Vous vous serez trompé, monsieur. » (M. Duras, 1950, p. 89)
2. Ce temps peut exprimer aussi l’indignation:
« -Décidément, j’aurai tout vu! ( E. K. Nikolskaïa et T. Y. Goldenberg,
1982, p. 161)
22
3.
Le futur antérieur, dans les récits historiques, peut indiquer une action
passée antérieure à une autre action passée:
« Les Gaulois étaient divisés. Quand Vercingétorix aura pensé à les
rassembler, il sera trop tard. » (Larousse, 1961, p. 108)
2.9. Le Futur dans le passé
Le futur dans le passé exprime une action postérieure par rapport à une action passée
ou à un moment passé :
« Il lui a promis qu’il pourrait en envoyer quelques kilos de patates à sa femme. »
(R. Gary, 1966, p. 252)
« Il lui a dit qu’il n’irait pas avec Joseph. » (M. Duras, 1950, p.33)
« Il fut sûr qu’on s’empresserait de faire le nécessaire. » (R. Gary, 1966, p. 142)
Le futur dans le passé est employé de préférence dans les propositions
subordonnées introduites par une principale au passé, et ne se rencontre que dans un
seul type de proposition indépendante: celle qui contient le discours indirect libre:
« Non, ça, c’était inouï, elle ne le tolérait pas! » (Larousse, 1988, p.349)
2.10. Le futur antérieur dans le passé
Le futur antérieur dans le passé exprime une action postérieure relativement à un
moment passé, mais antérieure par rapport à une autre action future ou à un
moment futur. (E. K. Nikolskaja, T.Y. Goldenberg, p.164). C'est pourquoi le futur
antérieur dans le passé s'emploie de préférence dans les subordonnées temporelles ; la
principale est habituellement au futur dans le passé (ou au futur immédiat dans le
passé):
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« Je croyais qu’il serait très content dès qu’il aurait vu le résultat. » (cite
d’internet)
Le futur antérieur dans le passé s'emploie:
1. Pour marquer l'antériorité par rapport au futur dans le passé ou à un moment
futur :
« Je savais qu’il serait parti quand j’arriverais. » (cite internet)
2. Pour marquer une nuance d'aspect: l'achèvement de l'action. Il reçoit cette
nuance d'aspect dans les mêmes conditions syntaxiques que le futur antérieur. Il est à
remarquer que l e f u t ur dans le passé et le futur antérieur dans le passé, comme les
autres temps de l'indicatif, connaissent des emplois modaux particuliers. Ainsi
ils
reçoivent souvent dans le contexte la valeur modale d'action supposée, éventuelle.
Une part d'hypothèse caractérise toujours les temps futurs qui, contrairement aux
temps passés, évoquent des actions qui ne sont pas encore réalisées. La part d'hypothèse
propre au futur dans le passé et au futur antérieur dans le passé dans leur emploi modal
est plus grande que pour les autres temps futurs. On recourt à ces formes pour exprimer
que les chances de réalisation d'une action sont très petites. Traditionnellement ces formes
sont considérées comme celles d'un mode particulier, le conditionnel.
Temps immédiats
Le français dispose de nombreuses périphrases verbales servant à exprimer les
nuances grammaticales les plus variées. Parmi ces périphrases verbales, on en distingue
quatre, d'un emploi très large, formées à l'aide des verbes aller et venir, et, qui, par les
nuances temporelles et modales qu'elles expriment, se rattachent au mode indicatif.
Ce sont le futur et le passé immédiats.
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2.11. Le futur immédiat
Le futur immédiat exprime une action qui va s'accomplir dans le futur le plus
prochain (E. K. Nikolskaïa et T. Y. Goldenberg (1982, p. 167). Par exemple:
« -Je vais rentrer, dis-je. » (M. Duras, 1950, p. 88)
« -C’est ici que tu vas rester? » (M. Duras, 1964, p. 103)
« -Je vais voire votre mère. » (M. Duras, 1992, p. 135)
« Nous allons arriver dans une région où la lumière baignera tout, à une
heure propice, celle qui vide les plages, il sera vers midi. » (M. Duras, 1964,
p. 175)
« - Tu vas te réinstaller chez ta mère? – s’écria-t-elle. » (M. Duras, 1992, p. 61)
L'action postérieure exprimée par le futur immédiat garde un lien avec le présent,
le moment où l'on parle, c'est pourquoi on l'emploie plus souvent dans la conversation
que le futur simple.
Dans le français d'aujourd'hui il y a une tendance à employer le futur immédiat
au lieu du futur simple:
« Nous allons passer cet été en Grèce. »
2.12. Le passé immédiat
Le passé immédiat exprime une action qui vient d'avoir lieu au moment où l'on
parle, c'est un passé récent. (E.K. Nikolskaja, p 168). Comme le passé composé, le
passé immédiat est un temps de la langue parlée.
« -Je viens de me réveiller, dit-elle. » (R. Gary, 1966, p. 82)
« - Nous venons de lire votre lettre, ajouta-t-il » (H. Troyat, 1994, p.38)
« -Je viens de lire la traduction des Demoiselles du château. (H. Troyat, 1994,
p.29)
25
III. Traits particuliers du système temporel de
l'indicatif
M. Riegel dans « Grammaire méthodique du français » (1994, p. 289)
en
présentant les temps du verbe nous explique que le terme « temps » est très ambigu en
français, car il peut désigner le concept de temps ou la forme grammaticale qui l’exprime.
Certains grammairiens français, suivant Damourette et Pichon, appellent tiroirs verbaux
les « temps du verbe ». Il est en tout cas indispensable de distinguer les deux « temps »
possibles, car le temps dénoté et le temps grammatical ne coïncident pas nécessairement.
Une même époque peut être indiquée par des temps verbaux différents et, inversement, un
même temps verbal peut situer le procès dans les époques différentes. Ainsi l’imparfait de
l’indicatif peut situer le procès dans n’importe laquelle des trois époques:

Il partait lorsque le téléphone sonna (passé);

Si tu étais ici, quel bonheur! (actuel);

Il serait heureux s’il réussirait à son examen (futur).
Les grammairiens russes tels que E.K. Nikolskaja et T. Y. Goldenberg en
parlant sur les temps français considèrent aussi que les temps français localisent
l'action non seulement relativement au moment où l'on parle, mais marquent également
le rapport de l'action à un autre moment donné, passé ou futur.
Les temps français permettent de marquer les rapports de simultanéité,
d'antériorité et de postériorité par rapport au présent, par rapport au passé et, en
partie, par rapport au futur.
La simultanéité indique que deux actions sont simultanées lorsqu’elles se passent en
même temps.
L’antériorité indique qu’une action est antérieure, c'est-à-dire: une autre action.
La postériorité se fait quand une action ou un état qui se produit après une autre
action ou un autre état est postérieur à celui-ci. (C. Chuilon, 1994, p. 15)
Selon le caractère des temps français, qui leur permet de localiser l'action, aussi
bien par rapport au moment présent qu'à un autre moment donné, on peut les répartir
en deux groupes:
26
1.
Temps absolus qui marquent l'époque (le présent, le passé, le futur)
ou bien la simultanéité, l'antériorité et la postériorité relativement au moment où
l'on parle. Ce sont: le présent, le futur simple, le futur immédiat, le passé composé, le
passé immédiat et le passé simple.
2.
Temps relatifs qui marquent la simultanéité, l'antériorité et la
postériorité relativement à un moment passé ou futur. Ce sont : le futur dans le passé,
le futur antérieur, le futur immédiat dans le passé, le futur antérieur dans le passé, le
plus-que-parfait, le passé antérieur, le passé immédiat dans le passé.
Pourtant, il n'y a pas de limites tranchées entre les temps absolus, et les temps
relatifs. Cela concerne en premier lieu l'imparfait qui, servant à marquer une action passée
en cours, non limitée dans le temps (valeur d'un temps absolu), arrive à exprimer dans
les subordonnées la simultanéité relativement à n'importe quel moment passé (valeur
d'un temps relatif):
« Les tempêtes de neige balayaient les campagnes. ») (L'imparfait est employé
comme un temps absolu.)
« C e ga mi n r eg a rdai t l a p at a t e, qui l e f as ci nai t . (R . Ga r y, 19 66 , p.2 1 )
(L'imparfait est employé comme un temps relatif.)
Il est à noter que les temps absolus, tels que le présent, le passé composé et le
futur simple, se rencontrent souvent dans des récits, des narrations se rapportant au
passé. Cela arrive chaque fois que l'action ne se rapporte pas au plan du récit et se
rattache au présent de celui qui écrit ou qui parle, ou bien contient une généralisation,
vraie pour toutes les époques.
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3.1 La concordance des temps de l’indicatif du français
Selon grammairien français J.Girodet (1988, p. 862),
la concordance des
temps (expression traditionnelle) ou la correspondance des temps (expression qui
serait plus exacte) c’est un ensemble des règles qui régissent l’empl oi du temps
dans une proposition subordonnée en fonction du temps du verbe de la principale.
Les grammairiennes russes, telles que I. N. Popova et J. A. Kazakova (1989,
p. 221) expliquent aussi que la concordance des temps c’est l’établissement de l a
concordance entre le temps de la principale et celui de la subordonnée dans un
discours indirect.
En français le temps de la subordonnée dépend du plan de l’action, c’est -àdire du temps de la principale. Il faut donc accorder le temps de la subor donnée
avec celui de la principale.
Dans des pages suivantes nous allons présenter les tables des règles de la
concordance des temps de l’indicatif (I. N. Popova et J. A. Kazakova 1989, p. 222)
en illustrant par nos exemples trouvés.
3.1.1. Le plan du présent
Proposition principale
Proposition subordonnée
(moment de la parole)
(le fait dont on parle)
a)
Présent
(pour exprimer la
simultanéité par rapport au
présent).
Présent
Futur simple
b)
Passé
exprimer
composé
(pour
l’antériorité par
rapport au présent).
c)
Futur simple (pour exprimer
la postériorité par rapport au
présent).
Si la principale est au présent ou au futur simple, la subordonnée peut être:
28
a) au présent de l’indicatif pour exprimer la simultanéité par rapport
au
présent. Par exemple:
« Il pleure souvent parce qu’il ne trouve pas la force d’aimer au-delà de la peur. »
(M. Duras, 1984, p. 63)
« Il croit que tout le monde autour de moi attend sa demande en mariage. » (M.
Duras, 1984, p. 63)
« Il dit qu’il pense beaucoup à Paris. » (M. Duras, 1984, p. 62)
« Je n’entends plus ce qu’il parle, comme il se trompe. » (M. Duras, 1984, p. 62)
b) au passé composé de l’indicatif pour exprimer l’antériorité par rapport au présent.
Par exemple:
« Il sait qu’il est déjà perdu aux yeux de ma famille. » (M. Duras, 1984, p. 63)
« Je lui dis que son séjour en France lui a été fatal. » (M. Duras, 1984, p. 63)
« Il dit qu’il a tout acheté à Paris, ses femmes, ses connaissances, ses idées. » (M.
Duras, 1984, p. 62)
« Je lui raconte à mon tour ce qui s’est passé l’avant-vieille dans ma chambre. » (R.
Gary, 1975, p. 172)
c) au futur simple de l’indicatif pur exprimer la postériorité par rapport au présent.
Par exemple:
« La mère dit qu’elle ne sera jamais contente de rien. » (M. Duras, 1984, p. 126)
« Je crois que ce sera à moi de savoir qu’il en sera le jour venu. » (M. Duras, 1984, p.
37)
« Ma mère me dit quelque fois que jamais, de ma vie entière, je ne reverrai des
fleuves aussi beaux que ceux-là, aussi grands, aussi sauvages. » (M. Duras, 1984, p. 17)
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3.1.2. Le plan du passé
Proposition principale
Proposition subordonnée
(moment de la parole)
(le fait dont on parle)
Passé composé
Passé simple
Imparfait
a) Imparfait
(pour
exprimer
la
simultanéité par rapport au passé).
b) Plus-que-parfait (pour exprimer
l’antériorité par rapport au passé).
c) Futur
dans
la
passé
(pour
exprimer la postériorité par rapport
au passé).
Si la proposition principale est au passé (au passé composé, passé simple, imparfait),
la proposition subordonnée peut être:
a) à l’imparfait de l’indicatif pour exprimer la simultanéité par rapport au passé. Par
exemple:
« C’était avec son enfant qu’il faisait amour chaque soir. » (M. Duras, 1984, p. 122)
« C’était la réflexion dans laquelle la misère plongeait les enfants. » (M. Duras, 1984,
p. 12)
« -C’était elle que vous cherchiez? me demanda-t-elle. » (M. Duras, 1992, p. 134)
« Je ne savais pas ce qu’on jouait. » (M. Duras, 1992, p. 134)
« Elle ne pouvait pas savoir ce qu’elle faisait. (M. Duras, 1992, p. 135)
«- Elle a compris pourquoi vous la quittiez?- demanda-t-elle après un temps. » (M.
Duras, 1950, p. 145)
b) au plus-que-parfait pour exprimer l’antériorité par rapport au passé. Par exemple:
« C’était là que Michael Richardson lui avait fait son serment d’amour. » (M. Duras,
1964, p. 61)
« Je crus qu’elle avait oublié les cuivres. » (M. Duras, 1950, p. 148)
« A plusieurs reprises Lol alla se promener aux bords de cette villa qu’elle avait
déjà vue comme toutes celles de la vie. (. Duras, 1964, p. 68)
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« Il m’a dit qu’il m’avait aimée. » (M. Duras, 1964, p. 134)
« Il tomba le torse et se frappa la poitrine des deux poings. Ce geste le fit ressembler
au gamin qu’il avait été. » (H. Troyat, 1994, p. 89)
« Je leur ai dit comment j’avais passé mon enfance à Quairoy. » (H. Troyat, 1994, p.
75)
« C’était meilleur qu’elle ne l’avait cru. » (H. Troyat, 1994, p. 37)
« Il lui semblait qu’elle avait pris soin de changer les noms. » (H. Troyat, 1994, p. 37)
c) au futur dans le passé pour exprimer la postériorité par rapport au passé. Par
exemple:
« Il a dit qu’il viendrait le lendemain. »(M. Duras, 1950, p. 119)
« M. Jo lui a dit qu’il irait se coucher et qu’il ne la toucherait pas. » (M. Duras, 1950,
p. 123)
Selon les règles et les exemples donnés nous nous rendons comte que l’emploi des
temps de l’indicatif du français varie avec: 1) le temps de la principale (présent, passé); 2)
le rapport du verbe pronominal (simultanéité, antériorité, postériorité).
31
IV. Le transfert des niveaux temporels de l’indicatif du français en
lituanien
Avant de comparer le système temporel de l'indicatif du français à celui du lituanien il
est à noter qu’il existe certains inéquivalents des formes grammaticales. Par exemple le
plus-que-parfait de l’indicatif du français n’a pas son équivalent formel dans une langue
lituanienne, pourtant ce temps est transfert à l’aide des mots désignant l’antériorité (voir
4.2.).
Nous allons présenter comment les temps de l’indicatif du français se transfèrent-ils en
lituanien dans le plan du présent et dans le plan du passé.
4.1. La simultanéité
La simultanéité par rapport au présent
Le rapport de simultanéité par rapport au présent trove son expression dans
les deux langues:
„Il pleure souvent, parce qu‘il ne trouve pas la force d‘aimer au-delà de la
peur.“ (M. Duras, 1984, p. 63)
„Jis dažnai verkia, nes jo meilė yra bejėgė nugalėti baimę.“ (M. Duras, 1999,
p. 47)
„Quand je parle de mes frères il tombe déjà dans cette peur, il est comme
démasqué. » (M. Duras, 1984, p. 63)
„Kai pakreipiu šneką apie brolius, jį tuoj pat sukausto baimė, jis pasijunta
tarsi pagautas ką bloga darant.“ (M. Duras, 1999, p. 63)
„ Il y a quelque chose de surprenant dans cette apparition. Tadek le sent
bien, mais dans son état présent il est incapable de se concentrer et de préciser
32
quoi. Pech se penche vers Tadek et approche le goulot de la bouteille de ses
lèvres. Tadek boit. (R. Gary, 1966, p. 120)
„Šiame pasirodyme yra kažkas neparasto. Tadekas tą gerai jaučia, bet savo
dabartinėje būklėje nesugeba susikaupti ir suprasti, kas tai. Pešas pasilenkia prie
Tadeko ir prikiša butelio kakliuką prie jo lūpų. Tadekas geria.“ (R. Gary, 2001,
p. 96)
La simultanéité par rapport au passé
La simultanéité par rapport au passé n'est exprimée formellement qu'en français :
« Il se sentait chez lui: la forêt ne lui faisait peur. » (R. Gary, 1966, p. 57)
„Jis jautėsi, kaip namuose: miškas jo negąsdino.“ (R. Gary, 2001, p. 44)
„ Il savait bien que c’étaient là des enfantillages indignes d’un partisan, mais il
ne pouvait s’empêcher
parfois
de se serrer contre le vieil arbre, d’attendre,
d’écouter, d’espérer. » (R. Gary, 1966, p57)
„Jis gerai žinojo, kad tai partizanui netinkamas vaikiškumas, tačiau kartais
negalėdavo susilaikyti nuo didžiulio noro prisijglausti prie senojo medžio, laukti,
klausytis, vilts.“ (R. Gary, 2001, p. 44)
4.2. L’antériorité
L’antériorité par rapport au présent
Le rapport d'antériorité relativement au présent est marqué dans les deux langues.
Par exemple:
« -On a tué un sous-officier allemand, à Sucharki. Ils prennent des otages. » (R. Gary,
1966, p. 14)
« -Sucharkose užmuštas vokiečių puskarininkis. Jie ima įkaitus.“ (R. Gary, 2001, p. 10)
„-C‘est Tadek qui m‘a suggéré ce titre.“ (R. Gary, 1966, p. 68)
„-Tai Tadekas pasiūlė šį pavadinimą. » (R. Gary, 2001, p. 59)
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L’antériorité par rapport au passé
Le rapport d'antériorité par rapport au passé n'est pas exprimé formellement en
lituanien, où l'on ne désigne que le passé. En lituanien on emploie divers moyens pour
traduire. Par contre, en français ce rapport temporel est exprimé par le plus-que-parfait :
« Il mourut la nuit, dans son sommeil. La vieille il s’était senti mieux. Il avait cessé
de tousser et sa fièvre était tombée. » (R. Gary, 1966, p.« Jis mirė naktį, gulėdamas prie ugnies.
Išvakarėse jis jautėsi geriau. Jis liovėsi
kosėjęs, karštis nukrito. (R. Gary, 2001, p. 94)
„ C’était un grand garçon blond qui toussait beaucoup et crachait du sang : il avait
reçu un éclat d’obus dans un poumon pendant la campagne de Pologne. » (R. Gary,
1966, p. 30)
« Tai buvo aukštas šviesus vaikinas, kuris daug kosėjo ir spjaudė krauju: Lenkijos
kampanijos metu skeveldra jam sužeidė plaučius. » (R. Gary, 2001, p. 21)
« Le policier mangea du pâté du lapin que pani Frania avait préparé de ses jolies
mains. » (R. Gary, 1966, p. 150)
„Policininkas valgė triušio paštetą, kurį savo gražiomis rankomis paruošė pani
Frania.“ (R. Gary, 2001, p. 123)
L‘antériorité par rapport au futur
Ce rapport temporel n‘est pas exprimé formelement en lituanien, alors qu‘il est
marqué en français par le futur antérieur:
„ Le
camion commencera à tourner ici. Lorsqu‘il t‘aura dépassé, tu
regarderas à l‘intérieur.“ (R. Gary, 1966, p. 144)
„Čia sunkvežimis pradės suktis. Kai tu jį praleisi, pažiūrėsi į jo vidų.“ (R.
Gary, 2001, p117)
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4.3. La postériorité
La postériorité par rapport au présent
Le rapport de postériorité relativement au présent est exprimée dans les deux
langues:
„-Le soir vous me mettrez sous globe.“ (E. de Saint-Exupery, 1946, p. 19)
„-Vakare uždėsite ant manęs gaubtą.“ ( E. de Saint-Exupery, 2002,
p.30)
„Au printemps, on fera des coups de main sur les convois allemand.“ (R.
Gary, 1966, p. 119)
„ Pavasarį pulsime vokiečių gurguoles.“ (R. Gary, 2001, p. 95)
„Il faudra aider les hommes de Staligrad de toutes nos forces.“ ( R.
Gary, 1966, p. 119)
„ Iš visų jėgų reikės padėti Stalingrado vyrams.“(R. Gary, 2001, p. 95)
„Je rirai quand nous serons tout massacrés par une patrouille! (R. Gary,
1966, p. 140)
„Bus juoko, kai patrulis mus visus išžudys! (R. Gary, 1966, p. 112)
La postériorité par rapport au passé
Le rapport de postériorité relativement au passé n’est pas exprimé en lituanien
par une forme temporelle spéciale, alors qu’il est marqué en français par le futur
dans le passé :
« Personne ne savait ce qu’il serait le lendemain. » (R. Gary, 1966, p. 128)
„ Niekas nežinojo, kaip bus rytoj.“ (R. Gary, 2001, p. 104
Selon les exemples donnés nous nous rendons compte que les temps du verbe
lituanien ne localisent les actions que relativement au moment où l'on parle, alors
que le système temporel français permet de localiser l'action par rapport au
présent, au passé et au futur.
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V. CONCLUSION
Nous avons déjà revisé le système de l’indicatif du français et son transfert en
lituanien.
Il est à noter que
le trait distinctif
du système temporel français, c’est la
concordance des temps, fait syntaxique. Pourtant il ne faut pas comprendre la concordance
des temps uniquement comme un système où les temps de la subordonnée dépendent des
temps employés dans la proposition principale. Les cadres de la concordance des temps
sont plus larges. Pour chaque proposition, qu'elle soit indépendante ou subordonnée,
l'emploi des temps dépend du plan du récit, de tout le contexte, et avant tout du sens
qu'on veut exprimer.
Il est à dire que le système temporel français est beaucoup plus riche en
formes temporelles que celui du lituanien. Par conséquence le transfert des formes
grammaticales du français en lituanien a ses ressemblances mais il y a certaines
différences.
Il faut ajouter que les traducteurs lituaniens éprouvent certaines difficultés
en traduisant les textes français car il n’y a pas d’équivalents pour certaines formes
grammaticales. Cependant ils peuvent se servir d’autres moyens d’expression des
niveaux temporels et dans ce cas
les œuvres littéraires gardent leur originalité et
expressivité.
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VI. BIBLIOGRAPHIE
1. Chevalier J. C., Blanche-Benveniste C., Arrivé M. Grammaire Larousse du français
contemporain.- Paris: Librairie Larousse, 1988
2. Chuilon C. Grammaire pratique. Le français de A à Z.- Paris: Éditions Hatier/Didier,
1994
3. Dubois J., Jouannon G., Lagane R. Larousse. Grammaire française. – Paris: Librairie
Larousse.- 1961
4. Girodet J. Pièges et difficultés de la langue française. Dictionnaire français. - Paris:
Éditions Bordas, 1988
5. Grevisse M. Le bon usage. Grammaire française.- Leuvain-la Neuve, Belgique:
Éditions Dueulot, 1993
6. Nikolskaïa E. K., Goldenberg T. Y. Grammaire française.- Moscou: Vyschaïa chkola,
1982
7. Popova I. N., Kazakova J. A. Gramatika francuskovo jazika.- Moscou: Vyschaïa
chkola, 1989
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VII. SOURCES
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2. Duras M. Un barrage contre le Pacifique.- Paris: Éditions Gallimard, 1950
3. Duras M. L’amant.- Paris: Éditions de Minuit, 1984
4. Duras M. Meilužis.- Vilnius: Lietuvos rašytojų sąjungos leidykla, 1999
5. Duras M. Le marin de Gibraltar.- Paris: Éditions Gallimard, 1992
6. Duras M. Le ravissement de Lol V. Stein.- Paris: Éditions Gallimard, 1964
7. Gary R. Éducation européenne.- Paris: Éditions Gallimard, 1956
8. Gary R. Europietškas auklėjimas. - Kaunas: Vada, 2001
9. Gary R. Les racines du ciel.- Saint Amand: Éditions Mercure de France, 1975
10. Saint – Exupéry A. Le petit prince. – Paris: Éditions Gallimard, 1946
11. Saint – Exupéry A. Mažasis princas. – Vilnius: Džiugas, 2002
12. http://mapage.noos.fr/mp2/verbe_cocncordance_des_temps.htm
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