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LES PETITES ECONOMIES: LITTERATURE SUR LE SUJET
I. INTRODUCTION
1. Il y a plus de 40 ans à présent que les questions relatives aux petits pays sont étudiées (les
travaux de de Vries, 1973, Kuznets, 1960 et Scitovsky, 1960 figurent parmi les premiers sur ce sujet),
mais il n'existe pas encore de consensus sur ce que signifie le terme "petit". On a proposé plusieurs
façons de définir la taille et les seuils. Une définition appropriée pourrait prendre en compte un
certain nombre de facteurs, en particulier la population, le revenu par habitant et la ventilation des
revenus (Srinivasan, 1986). Bien sûr, un pays très pauvre peut avoir une population importante tout
en ayant un marché limité, en raison d'une demande potentielle réduite.
2. Cependant, c'est la population à laquelle on a eu le plus couramment recours dans la
littérature pour déterminer la taille d'un pays. Certains ont proposé un seuil de 1,5 million d'habitants
(Groupe de travail commun Secrétariat du Commonwealth-Banque mondiale, 2000), d'autres un seuil
de 5 millions ou même davantage (Streeten, 1993, Collier et Dollar, 1999, Brautigam et Woolcock,
2001), et d'autres encore ont fait une proposition intermédiaire (Armstrong et al., 1998).
3. Sur les 207 pays figurant en 2002 sur les World Development Indicators de la Banque
mondiale, 63 ont une population inférieure à 1,5 million et 97 une population inférieure ou égale à
5 millions, dont 36 États insulaires et neuf pays enclavés. Le tableau A1 de l'Appendice dresse la liste
des pays dont la population est inférieure à 5 millions. Parmi les 49 pays que les Nations Unies
classent en 2001 comme étant les moins avancés (PMA), 13 ont une population inférieure à
1,5 million d'habitants, 19 en ont moins de 5 millions et onze sont des États enclavés ou insulaires
(petits ou très petits). Toutefois, les petits pays ne sont pas nécessairement pauvres. Si nous prenons
la liste des petits pays que le Groupe de travail commun Secrétariat du Commonwealth-Banque
mondiale propose en avril 2000
, sur 45 il n'y en a que sept ayant un PNB par habitant inférieur à
760 dollars EU (le seuil pour qu'un pays soit considéré comme ayant un faible revenu, selon la
méthode de l'Atlas de la Banque mondiale) et seulement 14 sont également classés dans les PMA
(tableau A2).
4. Davenport (2001) propose une autre définition des petites économies, liée aux échanges
commerciaux. Les petits États, bien qu'ils soient très ouverts aux échanges, ne représentent qu'une
très faible part du commerce mondial. Pour cet auteur, au lieu de prendre en compte des critères
purement démographiques ou d'élaborer des indices de vulnérabilité pour identifier les petits États, on
pourrait simplement fixer comme seuil une part du commerce mondial et considérer comme étant une
petite économie tout pays dont la part d'exportation est inférieure à ce seuil.
On peut appliquer le
principe de minimis soit à l'ensemble des flux commerciaux soit à un secteur donné pour tenir compte
Le rapport du Groupe de travail commun Secrétariat du Commonwealth-Banque mondiale examine
les pays pouvant bénéficier d'une aide publique, dont un pays en transition (l'Estonie) et des pays en
développement, figurant sur la Liste des bénéficiaires d'une aide utilisée pour les flux 1997 et 1998, établie par
le Comité d'aide au développement de l'OCDE, dont la population est inférieure à 1,5 million. Des États un peu
plus importants (la Jamaïque, le Lesotho, la Namibie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée) sont également retenus
car ils partagent de nombreuses caractéristiques avec les petits États.
Davenport envisage la possibilité de fixer la part minimum du commerce mondial à 0,03 pour cent,
qui était le seuil auquel l'OMC avait recours auparavant comme niveau minimum pour qu'il lui soit versé des
contributions budgétaires. Selon l'auteur, la sélection des pays selon ce critère impliquerait également l'octroi
d'un traitement spécial et différencié qui aurait des effets de réorientation des échanges et de création d'échanges
négligeables. On a demandé à un tiers des 59 pays Membres de l'OMC dont la population est inférieure à
5 millions d'habitants de verser, au titre de la contribution au budget 2002 de l'OMC, le taux minimum de
0,015 pour cent.