Les petites économies - Caribbean Trade Reference Centre

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ORGANISATION MONDIALE
DU COMMERCE
WT/COMTD/SE/W/4
23 juillet 2002
(02-4066)
Comité du commerce et du développement
Session spécifique
LES PETITES ECONOMIES: LITTERATURE SUR LE SUJET
Note du Secrétariat
Le paragraphe 35 de la Déclaration ministérielle de Doha dispose ce qui suit:
"Nous convenons d'un programme de travail, sous les auspices du Conseil général,
pour examiner les questions relatives au commerce des petites économies. Ces
travaux ont pour objectif de définir des réponses aux questions liées au commerce
identifiées pour intégrer davantage les petites économies vulnérables dans le système
commercial multilatéral, et pas de créer une sous-catégorie de Membres de l'OMC.
Le Conseil général réexaminera le programme de travail et fera des recommandations
en vue d'une action à la cinquième session de la Conférence ministérielle."
À sa réunion du 1er mars 2002, le Conseil général a chargé le CCD d'établir un programme de
travail sur les petites économies, à mener dans le cadre de sessions spécifiques.1 Le Conseil général a
également donné pour instruction au Secrétariat de l'OMC de fournir les informations et les analyses
factuelles pertinentes, entre autres choses, sur les contraintes auxquelles les petites économies doivent
faire face ainsi que les insuffisances de leurs capacités institutionnelles et administratives, y compris
dans le domaine des ressources humaines, et sur les effets de la libéralisation du commerce sur les
petites économies. La présente note, établie par le Secrétariat, sous sa propre responsabilité et sans
préjudice des positions des Membres de l'OMC ni de leurs droits et obligations dans le cadre de
l'OMC, vise à répondre à certains aspects de ces demandes et à donner un aperçu général de la façon
dont la question de la petite taille a été traitée dans les études économiques publiées en la matière.
_______________
1
Document WT/L/447.
WT/COMTD/SE/W/4
Page 2
LES PETITES ECONOMIES:
I.
LITTERATURE SUR LE SUJET
INTRODUCTION
1.
Il y a plus de 40 ans à présent que les questions relatives aux petits pays sont étudiées (les
travaux de de Vries, 1973, Kuznets, 1960 et Scitovsky, 1960 figurent parmi les premiers sur ce sujet),
mais il n'existe pas encore de consensus sur ce que signifie le terme "petit". On a proposé plusieurs
façons de définir la taille et les seuils. Une définition appropriée pourrait prendre en compte un
certain nombre de facteurs, en particulier la population, le revenu par habitant et la ventilation des
revenus (Srinivasan, 1986). Bien sûr, un pays très pauvre peut avoir une population importante tout
en ayant un marché limité, en raison d'une demande potentielle réduite.
2.
Cependant, c'est la population à laquelle on a eu le plus couramment recours dans la
littérature pour déterminer la taille d'un pays. Certains ont proposé un seuil de 1,5 million d'habitants
(Groupe de travail commun Secrétariat du Commonwealth-Banque mondiale, 2000), d'autres un seuil
de 5 millions ou même davantage (Streeten, 1993, Collier et Dollar, 1999, Brautigam et Woolcock,
2001), et d'autres encore ont fait une proposition intermédiaire (Armstrong et al., 1998).
3.
Sur les 207 pays figurant en 2002 sur les World Development Indicators de la Banque
mondiale, 63 ont une population inférieure à 1,5 million et 97 une population inférieure ou égale à
5 millions, dont 36 États insulaires et neuf pays enclavés. Le tableau A1 de l'Appendice dresse la liste
des pays dont la population est inférieure à 5 millions. Parmi les 49 pays que les Nations Unies
classent en 2001 comme étant les moins avancés (PMA), 13 ont une population inférieure à
1,5 million d'habitants, 19 en ont moins de 5 millions et onze sont des États enclavés ou insulaires
(petits ou très petits). Toutefois, les petits pays ne sont pas nécessairement pauvres. Si nous prenons
la liste des petits pays que le Groupe de travail commun Secrétariat du Commonwealth-Banque
mondiale propose en avril 20002, sur 45 il n'y en a que sept ayant un PNB par habitant inférieur à
760 dollars EU (le seuil pour qu'un pays soit considéré comme ayant un faible revenu, selon la
méthode de l'Atlas de la Banque mondiale) et seulement 14 sont également classés dans les PMA
(tableau A2).
4.
Davenport (2001) propose une autre définition des petites économies, liée aux échanges
commerciaux. Les petits États, bien qu'ils soient très ouverts aux échanges, ne représentent qu'une
très faible part du commerce mondial. Pour cet auteur, au lieu de prendre en compte des critères
purement démographiques ou d'élaborer des indices de vulnérabilité pour identifier les petits États, on
pourrait simplement fixer comme seuil une part du commerce mondial et considérer comme étant une
petite économie tout pays dont la part d'exportation est inférieure à ce seuil.3 On peut appliquer le
principe de minimis soit à l'ensemble des flux commerciaux soit à un secteur donné pour tenir compte
2
Le rapport du Groupe de travail commun Secrétariat du Commonwealth-Banque mondiale examine
les pays pouvant bénéficier d'une aide publique, dont un pays en transition (l'Estonie) et des pays en
développement, figurant sur la Liste des bénéficiaires d'une aide utilisée pour les flux 1997 et 1998, établie par
le Comité d'aide au développement de l'OCDE, dont la population est inférieure à 1,5 million. Des États un peu
plus importants (la Jamaïque, le Lesotho, la Namibie et la Papouasie-Nouvelle-Guinée) sont également retenus
car ils partagent de nombreuses caractéristiques avec les petits États.
3
Davenport envisage la possibilité de fixer la part minimum du commerce mondial à 0,03 pour cent,
qui était le seuil auquel l'OMC avait recours auparavant comme niveau minimum pour qu'il lui soit versé des
contributions budgétaires. Selon l'auteur, la sélection des pays selon ce critère impliquerait également l'octroi
d'un traitement spécial et différencié qui aurait des effets de réorientation des échanges et de création d'échanges
négligeables. On a demandé à un tiers des 59 pays Membres de l'OMC dont la population est inférieure à
5 millions d'habitants de verser, au titre de la contribution au budget 2002 de l'OMC, le taux minimum de
0,015 pour cent.
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des pays qui ont un ensemble de flux commerciaux modeste mais dont la production est très
significative dans un domaine spécifique. D'autres auteurs (Encontre, 1999) ont proposé de se
focaliser sur les petits États insulaires. On retrouve dans ces pays, petits et éloignés, des
caractéristiques et des besoins similaires.
5.
Quels que soient les critères retenus pour définir les petites économies, toute liste va
comprendre des pays qui se distinguent des autres par certains aspects et pourra être facilement
critiquée dans la mesure où l'analyse des caractéristiques communes se révèle difficile. En raison de
la grande diversité qui existe entre les petits États, il est difficile de distinguer dans la petite taille "un"
élément caractéristique qui soit essentiel et permette de les distinguer des pays de taille importante.
Dans ces conditions, il n'est pas surprenant qu'un consensus ne se soit pas dégagé à ce sujet.
6.
En 1998, un Groupe de travail commun Secrétariat du Commonwealth-Banque mondiale (le
Groupe de travail commun) a été créé pour les petits pays, dans le but de répondre à la demande d'un
traitement spécial formulée par des petits pays du Commonwealth. Le Groupe de travail commun
avait aussi pour objet de traiter des questions de transition entraînées par les changements intervenus
dans le système commercial international, avec la mise en œuvre des Accords du Cycle d'Uruguay et
la venue à expiration de la Convention de Lomé IV de l'Union européenne. En avril 2000, le Groupe
de travail commun a diffusé un rapport qui offre "un cadre unique et un programme permanent
d'action et d'analyse à réaliser par les États eux-mêmes et par les organisations internationales et
autres entités qui apportent une aide extérieure et favorisent le développement de ces États".
7.
Cet intérêt particulier porté aux petits États provient de la croyance très répandue que
certaines caractéristiques de ces États les rendent particulièrement vulnérables et que cette faiblesse
inhérente risque de leur être fatale dans le cadre du processus de mondialisation. Pourtant, tous les
spécialistes ne sont pas d'accord sur ce point. Certains estiment que le fait d'être petit dans un monde
de grandes dimensions constitue un handicap. Les petits États ne peuvent bénéficier des économies
d'échelle tant au niveau de la production qu'à celui de l'administration. Ils ne sont pas
internationalement compétitifs et, dans la plupart des cas, ils ne peuvent pas mener de politique de
substitution aux importations. Ils sont particulièrement vulnérables aux catastrophes naturelles et aux
chocs économiques. Selon d'autres études, la petite taille est un atout dans un monde dynamique et en
changement. Les petits États peuvent procéder rapidement et facilement aux ajustements qu'impose
une économie internationale qui se transforme. Le processus de décision peut être plus rapide et plus
souple lorsque la population gagne en homogénéité. De nombreux petits États ont de bons indicateurs
sociaux et en matière d'éducation, et la croissance de leur PIB dépasse celle d'États aux dimensions
importantes.
8.
Les sections suivantes résument la façon dont la littérature a analysé les questions qui se
posent à propos des petits États. La section 2 examine l'importance des économies d'échelle dans le
secteur public et dans le secteur privé. L'incidence sur les petites économies des secousses d'origine
externe, économiques et naturelles, fait l'objet de la section 3. Les conséquences de l'éloignement et
de l'isolement sont examinées dans la section 4. La section 5 est consacrée à un débat sur les indices
utilisés pour mesurer la vulnérabilité. La section 6 traite de la question des petits États dans le
contexte international et la section 7 traite d'un certain nombre d'études empiriques.
II.
PETITE TAILLE ET ECONOMIES D'ECHELLE
9.
Avec les économies d'échelle, le coût de production, dans le secteur privé comme dans le
secteur public, peut être réduit, à la condition que la production soit suffisamment importante. Les
petits pays ont peu de chances de réaliser des économies d'échelle.
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1.
Le secteur public
10.
La taille d'un pays se caractérise par un compromis évident entre les économies d'échelle que
permettent les grandes organisations et le coût généré par l'hétérogénéité inhérente aux populations
importantes. Un bon nombre de services publics et de fonctions gouvernementales sont indivisibles
(les fonctions gouvernementales, le système judiciaire, les services sanitaires, éducatifs, sociaux,
fiscaux et la sécurité, etc.) et en conséquence leur coût par habitant est moindre s'il est possible de le
répartir entre de nombreux contribuables. Mais une population importante implique l'encombrement
des services et une plus grande diversité que les pouvoirs publics doivent gérer.
11.
En utilisant un modèle reliant les préférences individuelles et la localisation géographique et
où les habitants ne peuvent pas aller à l'étranger, Alesina et Spolaore (1997) trouvent que, lorsque ce
compromis est explicitement pris en compte, un processus de démocratisation conduit à un grand
nombre de pays, qui n'est pas le nombre optimal. Dans beaucoup de pays insulaires en particulier, la
forte dispersion des territoires va nuire à la qualité des services publics et la fourniture de services
sanitaires, éducatifs et sociaux peut devenir très onéreuse. En raison de ressources insuffisantes, les
petits États doivent recourir à l'enseignement à l'étranger pour une formation plus poussée ou
spécialisée, courant de ce fait le risque que le personnel ainsi formé décide de rester à l'étranger.
Toujours en raison de la faiblesse des ressources, les fonctionnaires doivent souvent traiter tout un
éventail de questions, alors que les ministres et les hauts fonctionnaires ont généralement en charge
des tâches plus larges et plus complexes que dans des États d'une taille plus importante, dont les
ressources financières et en personnel permettent des fonctions administratives et professionnelles
mieux séparées (Farrugia, 1993). Mais le fait que les fonctionnaires agissent en ayant une vision plus
large du système constitue un avantage manifeste. Comme les fonctionnaires des petits États ont des
fonctions plus diverses, les rémunérations du secteur public, par rapport au PIB, sont généralement
supérieures à celles de pays en développement de taille plus importante (31 pour cent au lieu de
21 pour cent; rapport du Groupe de travail commun, 2000).
2.
Le secteur privé
12.
Dans les petites économies, c'est presque par définition qu'il sera difficile de réaliser des
économies d'échelle au niveau de la production et de la distribution (Armstrong et al., 1993). Cela
entraîne des coûts unitaires élevés et éventuellement peu de concurrence, dans la mesure où le marché
domestique, vu sa taille limitée, ne permet pas qu'il y ait beaucoup de producteurs dans le même
secteur. Aussi peut-on s'attendre à ce que les petites économies aient des prix élevés pour les produits
intermédiaires comme pour les produits finals. Cependant, ainsi que le note Srinivasan (1986), la
population n'est pas nécessairement un bon indicateur de la taille du marché et même des pays de
grandes dimensions peuvent avoir un marché domestique limité et souffrir de l'impossibilité d'obtenir
des économies d'échelle.
13.
D'ailleurs, la taille optimale d'un pays ne dépend pas seulement de l'existence d'économies
d'échelle, mais aussi du degré d'intégration économique. Supposons qu'un pays soit complètement
fermé au commerce international. Les économies d'échelle auront une grande importance car le
niveau de productivité de l'économie dépendra de la taille du marché. Au contraire, si le pays est
totalement ouvert, sa taille cesse d'être importante car la taille du marché dépend aussi des partenaires
étrangers. Il n'est plus déterminant, dans ces conditions, d'être un pays de grande taille (Alesina et
Spolaore, 1997). Il est évident que les biens et services ne faisant pas l'objet d'échanges
commerciaux, en particulier les infrastructures, ne sont pas concernés par cette règle et s'ils
représentent une part importante des intrants dans la production des biens faisant l'objet d'échanges
commerciaux, la compétitivité des petits États sur les marchés internationaux pourrait s'en trouver
affectée (Srinivasan, 1986). Les économies d'échelle importantes constituent aussi une caractéristique
de la recherche-développement et la petite taille a donc des conséquences sur le développement d'une
technologie nationale. Aussi les petits États doivent-ils s'en remettre à des technologies développées à
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l'étranger. La taille d'un pays et son éloignement géographique peuvent donc avoir une incidence sur
sa capacité effective d'importer des améliorations technologiques (Milner et Westaway, 1993).
14.
Les différences de structures économiques entre les États de petite et de grande taille ont des
implications au niveau du système fiscal. Codrington (1989) a sélectionné 12 petits États en fonction
de trois critères (une population inférieure à 1,5 million, une superficie n'atteignant pas 31 000 km 2 et
un PIB de moins de 1,5 milliard de dollars EU) et onze grands États (une population supérieure à
25 millions, une superficie dépassant 700 000 km2 et un PIB d'au moins 30 milliards de dollars EU).
Il s'est aperçu que les États de grande taille imposaient en moyenne davantage le revenu, l'emploi et la
propriété foncière, alors que les petits États imposaient plutôt le commerce extérieur et les divers. En
effet, au moment de l'enquête, quelques petits États ne disposaient même pas d'une imposition sur le
revenu des personnes physiques et des sociétés, ce qui était également vrai pour l'imposition sur la
fortune. Alors que dans les pays de grande taille un impôt sur le revenu était perçu pour toute une
série d'activités, dans les petits États, 84 pour cent des rentrées fiscales provenaient du commerce
extérieur et des revenus liés au commerce extérieur. L'auteur en arrive ainsi à la conclusion que la
taille entraîne des différences de structure économique et d'organisation sociale et administrative, et
que ces différences ont elles-mêmes des implications au niveau des régimes fiscaux. À cet égard, les
petits États sont, pour plusieurs raisons, plus ouverts que ceux de grande taille. Il leur est donc plus
aisé que dans les États de grande taille d'imposer les exportations et les importations, qui sont par
ailleurs plus faciles à taxer que le revenu.
III.
LA VULNÉRABILITE
15.
Dans son rapport (2000), le Groupe de travail commun indique que l'écart type de croissance
réelle annuelle par habitant est supérieur d'environ 25 pour cent dans les petits États à ce qu'il est dans
les pays de grande taille. On peut attribuer cette plus grande volatilité des petits États à différents
facteurs, certains liés à des spécificités naturelles, d'autres correspondant à des caractéristiques
économiques.
1.
Les catastrophes naturelles
16.
Les catastrophes naturelles touchent les petits comme les grands pays, en particulier ceux qui
sont situés dans des zones géographiques particulièrement exposées. Toutefois, l'incidence des grands
ouragans et des tremblements de terre dévastateurs, au niveau des dégâts rapportés au nombre
d'habitants et à la superficie, est bien plus forte dans les petits pays.
17.
La Banque mondiale soutient un programme de gestion des catastrophes naturelles aux
Caraïbes. Le but de ce programme est d'améliorer le cadre réglementaire afin de réduire l'impact des
catastrophes, de favoriser l'implication de l'assurance privée dans le partage des risques, d'aider à
l'amélioration des techniques de construction et à la planification de l'utilisation des sols, de renforcer
les performances des agences nationales de gestion des secours, de favoriser la formation des
communautés locales et l'investissement dans la protection des infrastructures et des installations. Au
début de l'année 2000, plusieurs agences intervenant dans la gestion des catastrophes naturelles et
dans la réduction de leur impact, dont la Banque mondiale elle-même, se sont réunies pour créer
ProVention Consortium dont l'objectif est d'aider les pouvoirs publics nationaux à réduire les risques
liés aux catastrophes naturelles et d'améliorer leurs moyens d'anticiper et de réagir devant ces
catastrophes lorsqu'elles se produisent.
18.
Les États peuvent se protéger eux-mêmes contre les catastrophes naturelles, par exemple en
détenant un montant approprié de réserves en devises, susceptibles d'être utilisées pour des
importations durant les périodes difficiles. Il est clair que toute forme d'assurance a un coût qui est
supporté par l'économie. D'autres formes d'assurance peuvent se révéler particulièrement onéreuses
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pour l'économie car les assureurs doivent être rémunérés en fonction de l'important coefficient
d'incertitude sur la réalisation de la catastrophe.
2.
Les chocs économiques
19.
En raison de leur taille limitée, les marchés domestiques des petits États ne constituent pas un
environnement suffisamment favorable pour de grandes industries ni pour la production, à des prix
compétitifs, de biens bénéficiant d'économies d'échelle. En général, ces pays sont faiblement dotés de
ressources naturelles et disposent d'une main-d'œuvre limitée. Pour toutes ces raisons, la gamme des
produits fabriqués dans les petits États est souvent limitée ou bien les prix des produits ne sont pas
compétitifs. Aussi les petits États sont-ils souvent très lourdement dépendants des importations et des
exportations (voir Briguglio, 1995) et, par conséquent, des conditions des marchés étrangers. Dans
les petites économies, les ratios des échanges commerciaux par rapport au PIB sont généralement
beaucoup plus élevés que la moyenne (Easterly et Kraay, 2000, rapport du Groupe de travail commun,
2000), et les exportations dépendent en général d'un très petit nombre de biens et de services et sont
concentrées sur les marchés de quelques pays. À cela peut venir s'ajouter une très grande instabilité
économique.
20.
Le rapport du Groupe de travail commun (2000) indique que le ratio des échanges
commerciaux par rapport au PIB est supérieur à 110 pour cent dans les petits États (120 pour cent
dans les Caraïbes et l'Amérique latine), à comparer à 38 pour cent dans les pays à faible revenu et à
45 pour cent dans les pays à revenu moyen. Le tourisme est la plus grosse source de devises pour les
Caraïbes et certaines îles du Pacifique. En 1996, les recettes du tourisme représentaient 76 pour cent
des exportations totales de Sainte-Lucie, 61 pour cent à Antigua-et-Barbuda, 55 pour cent à la
Barbade, 51 pour cent aux Samoa et 42 pour cent à Vanuatu (rapport du Groupe de travail commun,
2000).4 Les exportations sont concentrées sur un nombre limité de biens et de services. C'est ainsi
que la Micronésie exporte essentiellement du poisson (40 pour cent de ses exportations totales),
Kiribati du coprah (34 pour cent des exportations) et la Papouasie-Nouvelle-Guinée de l'or (28 pour
cent des exportations). Dans son analyse des petits États insulaires (Small Island States – SIDS),
Encontre, en 1999, note qu'entre 1990 et 1996 six pays sur 20 ont enregistré un recul de leur part
réunie dans la quantité totale exportée des deux plus importants produits de base exportés, alors que
six pays extériorisaient une progression.
La Dominique, Kiribati, Sainte-Lucie et
Saint-Vincent-et-les Grenadines se situent dans le premier groupe. Les Samoa, les Îles Salomon et
Tonga sont dans le deuxième groupe. Globalement, les SIDS sont extrêmement spécialisés. Plus des
trois quarts des 46 petits États insulaires sont ou bien des exportateurs de services (tourisme, services
d'investissement offshore) ou bien dépendants de revenus locatifs externes (assistance, transferts de
fonds, revenus des fonds fiduciaires, etc.). Pour davantage de détails, voir Encontre (1999).
21.
Comme on l'indique dans la section 5, Easterly et Kraay (2000) ont trouvé que des ratios
élevés des échanges commerciaux par rapport au PIB dans le revenu étaient responsables de
l'irrégularité de la croissance des petits États, bien davantage qu'une absence de diversification des
importations, en particulier dans les pays dont la population est inférieure à 1 million d'habitants.
Bien sûr, toute irrégularité dans les prix des importations et des exportations a une forte incidence sur
de petites économies ouvertes. Donc, même de faibles variations dans le prix international des
produits de base et des services peuvent avoir de lourdes conséquences sur l'économie domestique.
Outre les possibles effets négatifs qui découlent naturellement d'une forte dépendance vis-à-vis du
commerce international, la taille limitée du marché domestique contrarie en même temps les
politiques de substitution aux importations et réduit nettement la capacité du pays à diversifier ses
exportations. Enfin, compte tenu du volume négligeable d'échanges commerciaux par rapport à la
4
Le développement du tourisme peut avoir une incidence importante sur l'économie domestique et
l'écosystème des petits États. L'importation de produits étrangers et la construction d'installations liées au
tourisme peuvent avoir des conséquences importantes sur l'environnement.
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taille du marché mondial, les petits États n'ont pas de contrôle sur les prix des produits négociés avec
les pays étrangers. En d'autres termes, les petites économies ne peuvent pas peser sur les termes de
l'échange.
22.
Alors que l'ouverture au commerce international peut générer des effets négatifs sur les
économies des petits États, la participation au commerce international a des effets favorables qui ne
doivent pas être ignorés. Grâce au commerce international, les consommateurs des petits États
accèdent à des biens et services qui ne seraient pas offerts sur le marché domestique et ils peuvent
bénéficier de prix inférieurs. En ce qui concerne la production, les producteurs nationaux ont
l'opportunité d'accéder au marché mondial. Cela peut leur permettre de se spécialiser et de récolter les
fruits des économies d'échelle.
3.
L'ouverture aux flux de capitaux et l'aide internationale
23.
Afin de limiter les effets négatifs des chocs économiques venus de l'extérieur et des
catastrophes naturelles qui affectent les petits États, un partage des risques avec les marchés étrangers
serait possible, par exemple grâce à la détention d'actifs à l'étranger. On pourrait utiliser le capital
étranger pour lisser la consommation et limiter les chocs négatifs. Bien sûr, cela ne peut fonctionner
correctement que si les chocs internes ne sont pas étroitement liés à ceux subis par le reste du monde.5
Toutefois, selon certains auteurs, par exemple Rodrik (1998), il n'est pas évident que les pays
particulièrement ouverts aux flux financiers internationaux se développent plus vite. Par ailleurs,
l'ouverture aux flux de capitaux peut en elle-même constituer une source supplémentaire d'instabilité.
24.
Les investisseurs étrangers considèrent souvent les petits États comme représentant un risque
élevé, en particulier ceux qui sont frappés par des catastrophes naturelles sévères et récurrentes. De
tels pays n'ont qu'un accès limité aux emprunts internationaux. L'aide publique peut jouer un rôle
important en rassurant le secteur privé et avoir un effet d'entraînement sur les investissements
étrangers (Collier et Dollar, 1999). La crainte d'un risque élevé étant mise à part, d'autres raisons
peuvent dissuader les investisseurs étrangers d'accorder des prêts aux petits États. Les frais de
collecte d'informations sur la capacité de remboursement du prêt peuvent être lourds, en particulier si
le montant du prêt est limité. De même, en raison des différences dans les systèmes juridique et
administratif, le coût de mise en place des contrats peut se révéler en fin de compte très lourd. Dans
son rapport de 2000, le Groupe de travail commun compare l'aide publique par habitant reçue par les
petits États en 1991/92 à celle de 1997/98 (voir le tableau 5, page 14). À l'exception de quelques pays
tels que les Îles Marshall, les États fédérés de Micronésie, les Palaos, le Royaume des Tonga,
Antigua-et-Barbuda, les Bahamas, la Barbade, la Dominique, le Guyana, le Suriname, la
Trinité-et-Tobago, l'Estonie et Malte, la diminution des flux au titre de l'aide a été notable. Sur la
même période, l'investissement direct étranger – IDE – par habitant a suivi une tendance inverse pour
tous les pays étudiés, à l'exception de la Guinée équatoriale, du Gabon, du Swaziland, de la
République de Kiribati, des Îles Marshall, des Samoa, de Vanuatu, d'Antigua-et-Barbuda, de
Sainte-Lucie, de Saint-Vincent-et-les Grenadines et de Chypre. Au niveau de la répartition, environ
80 pour cent de l'IDE allant aux petits États a bénéficié à sept pays: les Bahamas, le Botswana,
l'Estonie, la Guinée équatoriale, le Guyana, Malte et la Trinité-et-Tobago.
25.
La Banque mondiale a été plutôt active dans le domaine de l'aide en faveur des États
insulaires du Pacifique et des Caraïbes. La Banque, dans le Pacifique, a financé des programmes de
prêts, en particulier dans les domaines de la santé, de l'éducation, des infrastructures de transport et du
développement du secteur privé, et elle a apporté son aide à des plans de traitement des catastrophes,
de gestion du risque et d'amélioration du secteur des télécommunications aux Caraïbes. L'Union
5
Easterly et Kraay (2000) constatent que c'est effectivement le cas et que les chocs subis par les petits
États ne sont pas particulièrement en corrélation avec le cycle économique mondial.
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européenne a également réalisé de nombreuses interventions en faveur des pays ACP et d'autres pays
en développement d'Asie, d'Amérique latine et de la zone méditerranéenne.
IV.
HANDICAPS LIÉS A LA SITUATION GÉOGRAPHIQUE
26.
Les frais de transport, par unité de marchandise, ont tendance à être supérieurs, dans une île
éloignée ou dans des pays enclavés, à ceux d'autres pays. Dans le cas des îles éloignées, par exemple,
on peut recourir seulement au transport aérien ou maritime, généralement plus onéreux que le
transport terrestre, pour de petits volumes expédiés. En outre, les chargements ont tendance à être
d'un volume réduit, ce qui augmente le coût unitaire des marchandises. De plus, l'île isolée ou les
pays enclavés sont souvent très éloignés des principales voies de communication terrestres et ils
doivent s'en remettre à des services de transport peu fréquents, pouvant entraîner des retards et des
incertitudes dans la livraison. L'éloignement et les frais de transport élevés ont de sérieuses
conséquences sur la structure de production des pays concernés. Cela peut décourager en particulier
la diversification agricole et les activités manufacturières risquent de ne pas être concurrentielles,
lorsqu'elles dépendent d'intrants importés (Encontre, 1999).
27.
Pour mesurer l'incidence des frais de transport, on peut utiliser le rapport entre les coûts
d'assurance et de fret et la valeur importée.6 Comme l'indique le Groupe de travail commun, dans son
rapport final de 2000, la valeur médiane de ce ratio est de 14 pour cent pour tous les pays en
développement, alors que pour de petits États insulaires et enclavés il se situe entre 18 pour cent pour
les Seychelles et la Trinité-et-Tobago et 26 pour cent pour Kiribati. Cela dit, il convient aussi de
noter que les frais de transport, maritimes en particulier, ont diminué régulièrement au cours des dix
dernières années et que leur incidence sur les biens exportés ou importés a donc été réduite.
Effectivement, on a émis des doutes dans la littérature sur l'importance des frais de transport dans la
détermination des différentiels de prix. Armstrong et al. (1993) ont examiné les différences de prix
entre l'île de Man et le nord-ouest de l'Angleterre pour des biens vendus au détail et pour la fourniture
d'énergie. Même en ayant recours à une définition des frais de transport au sens large, tenant compte
des frais de manutention extraportuaires, des frais de transport routier additionnels, de l'emballage, de
l'assurance et des avaries en cours de route, ils ont trouvé qu'"il est impossible d'imputer aux frais de
fret additionnels la totalité des suppléments de prix qu'on enregistre sur l'île de Man" et qu'il faut
chercher ailleurs les causes du différentiel de prix. On n'arriverait pas nécessairement à la même
conclusion pour des pays très éloignés ou enclavés.
28.
Srinivasan (1986) a envisagé les parades possibles à des frais de transport élevés. La Suisse,
par exemple, transporte des produits d'une valeur importante et d'un faible poids. Comme le dit Cole
(1993), "tout producteur qui vise le marché mondial doit affronter le problème de la distance, dont la
solution est l'efficacité et la compétitivité". Enfin, Guillaumont (1999) estime que l'éloignement et
l'enclavement, même lorsqu'ils constituent de sérieux handicaps pour la croissance du pays, ne
peuvent pas être considérés comme une cause de vulnérabilité au sens strict, dans la mesure où il ne
s'agit pas d'événements fortuits. Ceux-ci constituent la source essentielle de vulnérabilité, comme on
va l'expliquer dans la prochaine section.
V.
INDICES POUR MESURER LA VULNÉRABILITÉ
29.
Il existe plusieurs façons d'évaluer le degré de vulnérabilité à partir des différentes causes
décrites ci-dessus. Le but final est de voir si des petits États sont particulièrement vulnérables à des
chocs incontrôlables venus de l'extérieur et, par conséquent, s'ils sont plus pénalisés que des pays en
développement de grandes dimensions, en raison de leur taille limitée. Selon Guillaumont (1999), "la
vulnérabilité correspond au risque de subir des dommages, d'être touché (de façon négative) par des
6
J.P. Atkins, S. Mazzi et C.D. Easter, 2000, proposent cet indicateur, qui est également utilisé dans
d'autres rapports.
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événements imprévus, qu'ils soient économiques ou non" (pas d'italique dans l'original). Plusieurs
questions doivent être abordées et clarifiées lorsqu'on mesure la vulnérabilité. Faut-il seulement
examiner l'effet négatif immédiat des chocs ou envisager également leur impact sur la croissance? En
d'autres termes, faut-il adopter une définition statique ou dynamique de la vulnérabilité? Et quels sont
les types de chocs à prendre en considération, les seuls chocs naturels et économiques ou également
les secousses internes, liées à la situation politique, qui, de ce fait, sont mieux contrôlables par le pays
concerné? Comme l'a souligné Guillaumont (1999), le risque de voir un pays subir un choc d'origine
externe ne tient pas à la seule probabilité que le choc lui-même se produise. Il dépend de trois
facteurs différents: l'ampleur et la probabilité du choc, l'exposition au choc et la capacité du pays à
réagir à ce choc. La vulnérabilité d'un pays provient en partie des choix politiques effectués et elle est
à ce titre conjoncturelle. Ce que l'indice de vulnérabilité devrait mesurer, c'est la vulnérabilité
structurelle, résultant de facteurs indépendants de la volonté politique des décideurs.
30.
La mesure des différentes sources de vulnérabilité constitue également un problème. La
vulnérabilité aux catastrophes naturelles est probablement la plus difficile à évaluer, tant en raison du
manque de données homogènes que des difficultés inhérentes à la définition d'un indicateur approprié.
Plusieurs indicateurs ont été proposés, mais chacun d'eux paraît comporter tel ou tel point faible. Les
données sur le nombre de catastrophes naturelles, par exemple, sont généralement fiables et
disponibles pendant longtemps, mais elles ne permettent pas de distinguer les différents types de
catastrophes et leur incidence. D'ailleurs, les chiffres bruts des catastrophes ne permettent pas de
connaître les facteurs sociaux et les mesures prises pour gérer la catastrophe. Or, ces derniers vont à
l'évidence jouer sur l'impact de la catastrophe naturelle sur l'économie.
31.
On a proposé une autre démarche (Pantin, 1997) consistant à analyser l'incidence des
catastrophes naturelles sur certains indicateurs macro-économiques tels que le PIB, les exportations et
les importations, le taux d'inflation, le taux de change, la dette extérieure et l'investissement intérieur
brut. L'idée est de dégager la variation moyenne de ces indicateurs sur les trois années précédant
l'événement et de comparer cet indice global au même indice, calculé sur les trois années qui suivent
la catastrophe. Comme le note Crowards (2000), cette démarche se heurte à un certain nombre de
problèmes. La plus grosse difficulté tient au fait qu'on part de l'hypothèse implicite que les
indicateurs macro-économiques utilisés pour constituer cet indice sont affectés seulement par
l'événement catastrophique.
32.
On a souvent proposé un autre indice (Guillaumont, 1999), qui mesure l'instabilité de la
production agricole, c'est-à-dire les fluctuations de cette production par rapport à une tendance. La
réalisation des catastrophes naturelles et leur importance ont de bonnes chances d'affecter la
production agricole et vont donc apparaître dans les écarts de la production par rapport à une
tendance. Mais il est également vrai que la production agricole peut être affectée par un bon nombre
d'autres facteurs, qui n'ont rien à voir avec les catastrophes naturelles. D'ailleurs, Crowards exprime
certains doutes sur l'aptitude de cet indice à traduire toutes les incidences économiques d'une
catastrophe naturelle. Les secteurs économiques peuvent réagir très différemment. Enfin, des faits
positifs, tels qu'une augmentation des prix ou des améliorations technologiques, peuvent accroître la
variabilité de la production agricole et être interprétés à tort comme une augmentation de la
vulnérabilité.
33.
La valeur monétaire des dégâts causés par les catastrophes naturelles, qui a été proposée,
entre autres, par Briguglio (1995), pourrait constituer un bon indicateur, si les données disponibles
n'étaient pas limitées. Pour l'essentiel, les estimations du coût des catastrophes naturelles ne sont pas
disponibles sur une période assez longue. Crowards (2000) propose de tenir compte à la fois du
nombre de personnes touchées par la catastrophe et du nombre de morts. Ces deux indices sont loin
de traduire fidèlement la vulnérabilité aux catastrophes naturelles. C'est ainsi que le nombre de
personnes touchées représente un assez bon indicateur des conséquences sociales et économiques
d'une catastrophe, mais les données statistiques ne sont ni précises ni cohérentes. À l'inverse, les
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données sur les morts causées par une catastrophe naturelle sont plus précises et plus fiables, mais
elles ne constituent pas nécessairement un bon indicateur de l'incidence de la catastrophe sur les
activités humaines. Une catastrophe naturelle peut avoir été très grave et entraîner des conséquences
économiques sérieuses sans causer de lourdes pertes en vies humaines.
34.
Selon Guillaumont (1999), un indicateur de la vulnérabilité structurelle de l'économie d'un
pays devrait traduire les deux principaux chocs auxquels sont confrontés les pays vulnérables, à savoir
les chocs naturels, qui se reflètent au niveau de la production agricole, et les chocs commerciaux, qui
se reflètent au niveau de l'irrégularité des exportations. L'indice devrait également intégrer
l'exposition du pays aux chocs extérieurs. On pourrait en tenir compte en pondérant les indices de
base par l'importance de la population. Cela repose sur l'hypothèse que plus les pays sont de taille
réduite, plus ils sont vulnérables. Enfin, les indices élémentaires devraient être réunis, soit en utilisant
la même pondération, soit en ayant recours à des pondérations traduisant l'incidence du composant
concerné sur la croissance économique, comme l'indiquent Guillaumont et Chauvet (1999).
35.
L'indice de vulnérabilité proposé par le Secrétariat du Commonwealth7 se compose des trois
facteurs qui déterminent l'irrégularité du revenu: le manque de diversification des exportations (que
mesure l'indice de diversification des exportations de la CNUCED), le degré de dépendance vis-à-vis
des exportations (mesuré par le rapport entre les exportations et le PIB) et l'incidence des catastrophes
naturelles (donnée par le pourcentage de la population touchée par les catastrophes naturelles).
L'indice final est calculé en réunissant ces trois indices et en les pondérant par le PIB. Le tableau 1
donne 111 pays classés selon l'indice de vulnérabilité du Commonwealth. Il est intéressant de
constater que 26 des 28 pays les plus vulnérables sont des petits États.
36.
Briguglio (1995) propose un indice de vulnérabilité basé sur trois variables: le ratio du
volume des échanges commerciaux par rapport au PIB, comme indicateur de l'exposition aux
conditions économiques extérieures; le coût du transport et du fret, par rapport aux exportations, qui
reflète l'éloignement et l'insularité; et la valeur monétaire des dégâts causés par des catastrophes
naturelles (les sinistres d'origine politique étant exclus) par rapport au PIB, qui traduit l'exposition aux
catastrophes. Cet indice ne comprend aucune variable qui mesure directement la performance
économique et ses composants ne sont pas corrélés au PIB. En effet, cet indice est destiné à mesurer
le degré de fragilité d'une économie et non son niveau de développement. Sur 114 pays, développés
et en développement, les petits États insulaires affichent régulièrement un indice de vulnérabilité très
élevé.
37.
Dans un monde où les activités économiques sont de plus en plus intégrées, les petites
économies sont contraintes de se spécialiser pour éviter de rester à la marge de l'économie mondiale.
Les améliorations technologiques, inhérentes au processus de mondialisation, offrent à de nombreuses
petites économies certaines chances leur permettant de surmonter leurs points faibles. Toutefois, on
craint généralement que beaucoup de petites économies ne soient pas en mesure de développer leurs
capacités commerciales et productives et qu'elles risquent donc de se trouver marginalisées dans
l'économie mondiale. La libéralisation des échanges et la liberté des transferts de capitaux et des
mouvements de personnes jouent un rôle important dans ce contexte. Plusieurs petits États participent
à différents accords commerciaux et beaucoup de produits provenant des petites économies et
exportés vers les pays développés bénéficient d'un régime commercial spécial. Toutefois, avec
l'abaissement des droits de douane, sur la base de la nation la plus favorisée, les préférences
commerciales accordées aux petites économies sont en train de se réduire, ce qui constitue un
véritable défi pour ces dernières.
7
L'indice de vulnérabilité du Commonwealth est basé sur les travaux de J.P. Atkins, S. Mazzi et
C.D. Easter, 2000.
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Tableau 1 – Pays classés selon l'indice de vulnérabilité du Commonwealth
Forte vulnérabilité
Vulnérabilité
moyenne/forte
Vulnérabilité
moyenne/faible
Faible vulnérabilité
Antigua-et-Barbuda*
Angola
Bolivie
Afrique du Sud
Bahamas*
Bahreïn*
Cameroun
Algérie
Belize*
Barbade*
Chypre*
Argentine
Bhoutan*
Bénin
Costa Rica
Bangladesh
Cap-Vert*
Botswana*
Côte d'Ivoire
Brésil
Comores*
Burkina Faso
El Salvador
Chili
Djibouti*
Burundi
Équateur
Chine
Dominique*
Congo
Éthiopie
Colombie
Fidji*
Gabon*
Ghana
Égypte
Gambie*
Haïti
Guinée
Guatemala
Grenade*
Honduras
Jordanie
Inde
Guinée équatoriale*
Jamaïque
Kenya
Indonésie
Guyana*
Malawi
Madagascar
Iran
Îles Salomon*
Mali
Népal
Jamahiriya arabe libyenne
Kiribati*
Malte*
Oman
Malaisie
Lesotho
Maurice*
Ouganda
Maroc
Maldives*
Mozambique
Panama
Mexique
Mauritanie
Namibie
Paraguay
Myanmar
Samoa*
Nicaragua
Nigéria
Sao Tomé-et-Principe*
Niger
République démocratique
du Congo
Saint-Kitts-et-Nevis*
Papouasie
-Nouvelle-Guinée
République dominicaine
Pérou
Sénégal
Philippines
République centrafricaine
Soudan
République arabe syrienne
Sainte-Lucie*
Rwanda
Sri Lanka
Singapour
Seychelles*
Sierra Leone
Trinité-et-Tobago*
Thaïlande
Suriname*
Tanzanie
Tunisie
Turquie
Swaziland*
Tchad
Yémen
Uruguay
Tonga*
Togo
Zimbabwe
Venezuela
Vanuatu*
Zambie
Saint-Vincent-et-les
Grenadines*
Pakistan
* Petit État.
Source: Secrétariat du Commonwealth et Banque mondiale (2000). Tableau 6, page 22.
1.
La mondialisation
38.
Il s'agit d'un phénomène complexe, source d'opportunités et de défis pour les petites
économies. D'une part, les changements imposés par la rapidité de l'innovation technologique et par
l'accentuation de l'intégration économique peuvent poser des problèmes à des pays qui ne sont pas
riches en ressources naturelles et dont les capacités technologiques et productives sont limitées. Par
contre, ces mêmes changements peuvent offrir de nouvelles opportunités à des pays qui constatent que
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leur éloignement et leur isolement vont diminuer grâce à l'intégration des échanges et aux
améliorations dans la technologie de la communication. Afin de profiter pleinement des possibilités
offertes par le processus de mondialisation, les petits pays doivent offrir un environnement favorable.
Une aide extérieure peut être utile, à la fois au plan financier et à celui de l'assistance technique.
39.
Le Groupe de travail commun, dans son rapport, identifie, pour les petits pays, deux
principaux domaines offrant des opportunités d'intégration dans le nouveau système mondial: la
fourniture de services financiers, la technologie de l'information et le commerce électronique. En ce
qui concerne le premier secteur, il existe deux préoccupations majeures au niveau international, l'une
étant la lutte contre le blanchiment d'argent, l'autre étant liée aux formes dommageables de la
concurrence en matière fiscale et à ses effets négatifs. Ces deux sujets font l'objet de discussions au
niveau international, en particulier au sein de l'OCDE.8
40.
En ce qui concerne la production, les petites entreprises publiques doivent se tenir prêtes à
identifier rapidement les opportunités offertes par la création de nouveaux biens et services et être
assez flexibles pour réaliser les changements nécessaires permettant de répondre à ces opportunités.
Les alliances entre entreprises peuvent se révéler particulièrement utiles aux petites entreprises,
permettant à ces dernières de surmonter leurs points faibles dus à la taille. Si les firmes des petits
États veulent faire partie de l'économie mondiale, il est également crucial d'entreprendre une
démarche pour l'amélioration de la qualification de la main-d'œuvre et des ressources humaines.
41.
Dans un monde intégré, les petits États peuvent mettre en œuvre deux modèles d'activités
pour améliorer leur compétitivité (Encontre, 1999). Ils peuvent soit se reconvertir dans des activités
"mondialement" compétitives et, pour cela, ils doivent généralement attirer des capitaux étrangers,
soit se spécialiser dans des biens et services spécifiques au pays et ils recherchent une niche sur le
marché international. Mais il peut être difficile de mener ces stratégies. La production de biens et de
services qui sont "mondialement" concurrentiels a souvent entraîné une forte incidence sur
l'environnement et il n'a pas toujours été facile d'identifier des niches. Encontre arrive à la conclusion
que les deux approches possèdent des atouts et qu'on peut les mener de pair, afin de favoriser
l'intégration des petits États dans l'économie mondiale.
2.
Les accords commerciaux
42.
Comme on l'a indiqué ci-dessus, plusieurs petites économies sont parties prenantes dans des
accords d'intégration multilatéraux régionaux. Parmi ces accords, les plus importants sont intervenus
entre les Communautés européennes et les pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (les pays
ACP); entre le Canada et les pays caraïbes du Commonwealth, le CARIBICAN; entre l'Australie, la
Nouvelle-Zélande et les îles du Pacifique, l'accord de coopération commerciale et économique pour la
région du Pacifique Sud (SPARTECA). À citer également la Communauté et Marché commun des
Caraïbes (CARICOM). (Voir Schiff (2001) pour une liste complète des accords d'intégration
régionale impliquant des petits États.) Ce dernier, dans une communication récente (2001) examine
soigneusement les points forts et les points faibles des petits États qui figurent dans ces
regroupements. L'auteur distingue trois types d'accords régionaux:
les accords d'intégration
régionale (AIR) Sud-Sud, la Coopération régionale Sud-Sud (portant sur les biens publics et les
négociations internationales) et les accords d'intégration régionale Nord-Sud.
43.
En ce qui concerne les AIR Sud-Sud, un consensus s'est dégagé pour reconnaître que lorsque
la politique commerciale à l'égard du reste du monde demeure inchangée, les participants à l'accord
peuvent effectivement subir une diminution de bien-être, en raison du phénomène de détournement
d'échanges commerciaux (voir également Schiff (1996)). Dans un tel contexte, il est très probable que
8
Le Forum de l'OCDE sur la concurrence fiscale dommageable et le Forum sur la stabilité financière
traitent de ces questions.
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les pays les plus grands l'emporteront au sein du regroupement régional sur les plus petits et les plus
pauvres. Sauf à mettre en place un certain type de système compensatoire ou à abaisser le tarif
extérieur commun, les transferts à l'intérieur de l'ensemble ont de bonnes chances de créer des
tensions au sein du regroupement et de causer à la longue une rupture de l'accord (tel a été le cas de la
Communauté de l'Afrique de l'Est et du Marché commun centraméricain – pour davantage
d'informations, voir Schiff (2001)). Au contraire, les petits États ne peuvent que bénéficier de la
coopération régionale en matière de biens publics (par exemple l'eau, les infrastructures,
l'environnement et les sources d'énergie) ou de négociations internationales. Au niveau international,
la création d'un regroupement régional de pays, ayant les mêmes besoins, augmente la capacité de
négociation d'États qui, sans cela, pris individuellement, seraient faibles, et permet de réduire les frais
de négociation auxquels ne pourraient pas faire face de petits pays, isolément.9
44.
Les petits États sont également impliqués dans un bon nombre d'accords régionaux Nord-Sud,
dont le plus important est probablement celui intervenu, sous la forme de conventions successives,
entre les Communautés européennes et 71 pays d'Afrique, des Caraïbes et du Pacifique (ACP). La
première convention a été signée en 1975. Elle a été par la suite régulièrement renouvelée, le dernier
renouvellement datant de 1995 (Lomé IV). Sur la base de cet accord, un large accès, en franchise, au
marché communautaire a été consenti aux pays ACP. La Convention Lomé IV a expiré en 2000 et
l'entrée en vigueur des accords venant à la suite de Lomé (l'Accord de Cotonou), passé entre les
Communautés européennes et les pays ACP, constitue un véritable défi pour les petits États. Enfin, le
nombre de petits États devenant Membres de l'OMC est en augmentation. Sur les 45 pays figurant sur
la liste du Groupe de travail commun, 27 sont des Membres de l'OMC et huit sont des observateurs
(tableau A2).
45.
Le rapport du Groupe de travail commun (2000) identifie plusieurs types d'aide extérieure qui
seraient particulièrement utiles aux petits États, afin de leur permettre de relever le défi d'intégrer le
système des échanges mondiaux. Parmi les types d'aide les plus importants, il y a l'appui à
l'amélioration des ressources humaines et à la réaffectation des ressources, depuis des secteurs
devenus non rentables, dans le nouveau contexte international, vers des secteurs plus rentables. Le
Groupe de travail commun plaide en faveur d'un traitement spécial qui serait consenti aux petits États
par l'OMC, indiquant qu'"il faudrait admettre que les caractères spécifiques et la vulnérabilité d'un bon
nombre de petits États justifient un traitement spécifique par le système international, qui leur
permettrait de traiter les questions nécessaires à la transformation de leur économie, telles que la
durée des périodes de transition". Le rapport plaide également en faveur d'un accroissement de
l'assistance financière et technique.
VII.
PREUVES EMPIRIQUES
46.
En raison de toutes les difficultés auxquelles sont confrontés les petits États, on a émis
l'hypothèse que leur croissance était moins rapide et qu'ils affichaient des niveaux de développement
inférieurs à ceux des pays de plus grande taille. Toutefois, les preuves empiriques ne confirment pas
toujours cette hypothèse et indiquent que les avantages d'avoir une taille réduite, identifiés par la
théorie (en particulier, davantage d'homogénéité et de cohésion sociale, de souplesse dans le processus
de décision et dans l'adaptation aux changements, une plus grande ouverture aux échanges
commerciaux), peuvent atténuer les inconvénients. Comme la théorie ne distingue pas clairement ce
qu'est un "petit État", les recherches sur la réalité des faits se heurtent à la même difficulté, et les
9
Le CARICOM, qui a été impliqué en particulier dans des négociations ACP-UE, GATT/OMC,
CNUCED et pour la Convention des Nations-Unies sur le droit de la mer, constitue un exemple réussi d'une
coopération de ce type.
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études choisissent diverses définitions de la petite taille et se focalisent sur différents groupes de
pays.10
47.
Easterly et Kraay (2000), par exemple, ont examiné les performances de 33 micro-États, dont
la population est inférieure ou égale à 1 million d'habitants, comparées à celles d'États petits et grands.
Ils constatent que "les micro-États ont un revenu moyen et un niveau de productivité supérieurs à ceux
des petits États et leur croissance n'est pas plus lente que celle des États de grande taille". On pourrait
penser que ces résultats sont dus à la présence de pays occidentaux, tels que le Luxembourg et
l'Islande, ou de pays producteurs de pétrole, comme le Qatar et Bahreïn. Mais il s'avère que ces
micro-États ont une richesse de 50 pour cent supérieure à celle des autres États, même en tenant
compte du continent où ils se trouvent et de la production pétrolière. En outre, ces micro-États
semblent avoir de meilleures performances au niveau des indicateurs de la qualité de vie, tels que
l'espérance de vie (supérieure de quatre ans environ) et la mortalité infantile (inférieure de 22 pour
mille). Lorsqu'on passe des niveaux de production aux taux de croissance, les données ne confortent
pas la prévision d'un effet d'échelle et les petits États ne paraissent pas être désavantagés par rapport
aux autres États, en ce qui concerne la croissance, même s'ils affichent une production extrêmement
irrégulière, ce qui a incontestablement une incidence négative sur la croissance. Selon les auteurs,
cela tient au fait que l'irrégularité de la production est plus que compensée par d'autres avantages liés
à la petite taille. Les micro-États ont en particulier une grande ouverture aux échanges commerciaux
et d'excellents résultats en matière d'éducation. Même si l'ouverture aux échanges commerciaux peut
être en elle-même une cause d'irrégularité de la production, les preuves empiriques montrent que
l'effet positif de l'ouverture aux échanges commerciaux compense les conséquences négatives. En
allant plus loin dans leur analyse de l'incidence de l'ouverture aux échanges sur l'économie des microÉtats, Easterly et Kraay s'interrogent sur l'hypothèse selon laquelle la grande irrégularité des termes de
l'échange que connaissent les petits États est due essentiellement à leur forte spécialisation dans les
échanges commerciaux internationaux. Ils avancent que la forte irrégularité est due plus
probablement à des ratios élevés des échanges commerciaux par rapport au PIB, qui amplifient l'effet
de variations des prix des importations et des exportations.
48.
D'autres études empiriques ont indiqué que la taille n'était pas un facteur significatif
influençant la performance des pays en matière de croissance. Armstrong, Kervenoael, Li et Read
(1998) ont établi une relation simple où la croissance du PNB par habitant est fonction du PNB par
habitant initial, de la part de l'agriculture et de l'industrie dans le PIB total, d'une série d'incidences
régionales et de la population. En utilisant les données de 133 pays, sur la période 1980-1993, ils
arrivent à la conclusion que la variable de la taille du pays n'est pas significative. Ces conclusions ont
été confirmées lorsqu'on les a appliquées à d'autres séries de données. En allant plus loin dans leur
analyse, les auteurs ont trouvé que les petits États (à savoir, dans ce cas, des États dont la population
est inférieure à 3 millions d'habitants) ne constituaient pas un groupe homogène. Lorsqu'on les
compare au niveau du PIB moyen de la région à laquelle ils appartiennent, certains petits États ont de
meilleures performances que la moyenne et d'autres ont des performances inférieures, ce qui indique
qu'ils ne possèdent pas certaines caractéristiques particulières, faisant d'eux un groupe à part, et qu'au
contraire il existe une grande diversité entre eux. Cela reste vrai si on compare les performances des
micro-États à celles des pays voisins. L'étape suivante consiste à essayer d'expliquer la cause des
différences entre les petits États. D'après l'hypothèse d'Armstrong et al., que les données confirment,
la spécialisation sectorielle joue un rôle. En particulier, dans les États spécialisés dans le tourisme et
les services financiers ou qui sont dotés d'une ressource primaire de valeur, dans des quantités
exceptionnelles, le PNB par habitant est plus élevé. D'autres facteurs semblent avoir une influence
10
Ce type d'étude rencontre un sérieux problème, celui de la disponibilité des données. Comme le
soulignent différentes communications sur des cas réels, pour un bon nombre d'États parmi les plus petits, même
les données concernant le PIB par habitant sont indisponibles ou bien ne sont pas comparables avec les
ensembles de données d'autres pays.
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sur le PIB des petits États, notamment la localisation régionale et le ratio de l'agriculture par rapport
au PNB. C'est ainsi que les pays situés dans des régions pauvres ont tendance à être pauvres, tout
comme ceux qui ont un ratio élevé de l'agriculture par rapport au PIB. L'insularité et la spécialisation
au niveau de la fabrication ne constituent pas des facteurs significatifs dans les performances des
petits pays, ce qui est surprenant.
49.
Collier et Dollar (1999) insistent sur l'importance de la stabilité macro-économique et sur la
qualité des institutions dans les performances économiques des petits États. En utilisant un
échantillon d'environ 90 pays, de petite taille (d'une population inférieure à 5 millions d'habitants) et
de grande taille, les auteurs montrent que l'efficacité de l'aide financière dans la lutte contre la
pauvreté dépend des politiques économiques menées par le bénéficiaire de cette aide. Cela confirme
la principale conclusion de l'étude de la Banque mondiale "Évaluation de l'aide" (1998).11 Dans un
contexte d'environnement politique et macro-économique sain, l'aide extérieure a aussi un effet
d'entraînement sur les investissements privés qui, sans cela, ne seraient pas attirés par de petits États,
considérés généralement par le secteur privé comme présentant un risque supérieur. On a observé que
les pays de petite et de grande taille n'offraient pas de différence en termes de qualité de la politique. 12
On peut en conclure que des institutions défectueuses et une mauvaise gestion économique ne
dépendent pas de la taille du pays. C'est la corrélation entre une bonne politique et la croissance
obtenue qui est statistiquement significative, quelle que soit la taille de l'État. Néanmoins, il semble
que l'attribution de l'aide soit corrélée à la taille du pays; de 1990 à 1996, l'aide reçue par les petits
États, en pourcentage du PIB, a été en moyenne supérieure de 1 pour cent à celle dont ont bénéficié
les États de taille importante, indépendamment des résultats de leur politique.13
50.
Brautigam et Woolcock (2001) ont par ailleurs trouvé que le niveau des moyens de l'État et la
gestion des conflits sociaux étaient déterminants dans la réussite des petits États. Ils soulignent que,
dans un contexte de mondialisation, la petite taille peut être un atout et que, dans certaines conditions,
des petits États peuvent s'adapter plus rapidement au changement. La qualité des institutions est un
élément prépondérant qui permet de distinguer des autres les petits États qui connaissent la réussite.
Une comparaison élémentaire entre 102 petits États et 105 États de taille importante (5 millions
d'habitants constituant le seuil) montre que les petits États se caractérisent par des volumes
d'échanges, des investissements directs étrangers, une inégalité économique, des niveaux d'aide
extérieure et une irrégularité dans la croissance relativement importants. Lorsqu'on examine la qualité
des institutions et les variables socioéconomiques classiques, les petits États laissent apparaître des
différences significatives, par rapport aux États de taille importante, à un double point de vue:
l'irrégularité de la croissance et le volume de l'aide. Lorsqu'on limite l'analyse à l'échantillon des
petits pays, on constate une relation positive entre une augmentation des moyens à la disposition de
l'État et le taux de croissance, et une relation positive entre la gestion des conflits et les moyens à la
disposition de l'État et la stabilité de la croissance.
11
Il s'agit d'une conclusion générale, valable pour des États de grande taille, et elle est conforme à la
littérature qu'il y avait à ce sujet. Voir, par exemple, Burniside et Dollar (1997), Collier et Dollar (1998) et
Dollar et Svensson (1998).
12
La qualité de la politique est mesurée par l'indice CPIA (Country Policy and Institutional Assessment
– évaluation de la politique et des institutions d'un pays) de la Banque mondiale. Cet indice composite note les
pays selon plusieurs critères liés à la politique macro-économique, les mesures structurelles, les politiques en
matière d'égalité et de sécurité, la gestion du secteur public et la gouvernance économique.
13
Le fait que l'attribution de l'aide ne dépende pas de l'environnement politique du bénéficiaire est une
donnée qu'on retrouve en général, y compris dans les pays de taille importante (voir Collier et Dollar, 1998 et
Alesina et Dollar, 1998). La décision d'accorder une aide obéit souvent à des considérations stratégiques et
politiques. C'est pourquoi, par exemple, une ancienne colonie reçoit souvent une aide financière supérieure à
celle dont bénéficient d'autres pays d'un même niveau de pauvreté et présentant une situation politique
meilleure, mais n'ayant pas de passé colonial.
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1.
Observations finales
51.
Il n'est pas facile d'arriver à une conclusion sur la définition du "petit État". Comme on l'a
montré dans les sections précédentes, il n'existe pas de consensus sur les caractéristiques les plus
pertinentes des petites économies, ni sur les variables les plus appropriées pour mesurer la taille du
pays et les seuils à utiliser. La littérature empirique arrive à des conclusions assez contradictoires et
peu convaincantes sur un certain nombre de points.
52.
Chaque petite économie constitue un cas à part. Toutefois, les petits États se caractérisent
généralement par une plus forte irrégularité du PIB, une plus grande ouverture aux échanges, une aide
internationale, rapportée au nombre d'habitants, plus élevée, et une production et des exportations plus
concentrées. Par ailleurs, les petits États n'ont pas de mauvaises performances au niveau du PIB, des
taux de croissance, des indicateurs sociaux, de santé et d'éducation, des variables de cohésion sociale
et ils ont davantage de souplesse dans le processus de décision.
53.
En outre, ce que représentent pour les petits États la mondialisation et l'insertion dans
l'économie mondiale constitue une ambiguïté. Selon certains auteurs, la mondialisation est une
véritable opportunité pour des pays lointains et isolés. Avec les nouvelles technologies de la
communication et les progrès réalisés dans les transports, les contraintes de l'éloignement et de
l'isolement deviennent moins rigoureuses et les petits États peuvent saisir de nouvelles opportunités.
D'autres estiment que les petites économies sont trop faibles et vulnérables pour être en mesure de
survivre si elles intégraient à présent l'économie mondiale. Ils craignent que ces petites économies ne
s'effondrent si elles devaient être confrontées à la concurrence internationale sans bénéficier d'aucune
forme de protection. Un bon nombre de ces contradictions au niveau de l'analyse et des conclusions
peuvent être résolues en remettant en cause les classifications de pays qui ont été faites et en
examinant de plus près la réalité spécifique à laquelle est confronté chaque pays.
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Appendice
Tableau A1 - Liste des petits États (d'une population inférieure à 5 millions d'individus)
Pays
Population
(en milliers)
(2000)
RNB par habitant
(en dollars EU)
(2000)
Albanie
3 400
1 120
Andorre
67
..
Antigua-et-Barbuda
68
9 440
Oui
215
..
Oui
3 800
520
Aruba
101
..
Oui
Bahamas
303
14 960
Oui
Bahreïn
691
..
Oui
Barbade
267
9 250
Oui
Belize
240
3 110
63
..
805
590
4 000
1 230
Botswana
900
3 300
Brunéi Darussalam
338
..
Cap-Vert
441
1 330
Oui
Chypre
757
12 370
Oui
3 000
1 660
558
380
Costa Rica
3 800
3 810
Croatie
4 400
4 620
632
880
73
..
Émirats arabes unis
2 900
..
Erythrée
4 100
170
Estonie
1 400
3 580
États fédérés de
Micronésie
118
2 110
Oui
Fidji
812
1 820
Oui
Gabon
1 200
3 190
Gambie
1 300
340
Grenade
98
3 770
Groenland
56
..
Guam
155
..
Guinée équatoriale
457
800
Oui
1 200
180
Oui
Antilles néerlandaises
Arménie
Bermudes
Bhoutan
Bosnie-Herzégovine
Cisjordanie et Gaza
Comores
Djibouti
Dominique
Guinée-Bissau
Enclavé
Île
PMA
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
WT/COMTD/SE/W/4
Page 25
Pays
Guyana
Population
(en milliers)
(2000)
RNB par habitant
(en dollars EU)
(2000)
Enclavé
Île
761
860
75
..
149
..
Îles Caïmans
35
..
Îles Féroé
45
..
Îles Mariannes du Nord
72
..
Oui
Îles Marshall
52
1 970
Oui
Îles Salomon
447
620
Oui
Îles Vierges
121
..
Irlande
3 800
22 960
Islande
281
30 390
Jamaïque
2 600
2 610
Jordanie
4 900
1 710
Kiribati
91
950
Koweït
2 000
18 030
Lesotho
2 000
580
Lettonie
2 400
2 920
Liban
4 300
4 010
Libéria
3 100
..
32
..
3 700
2 930
Luxembourg
438
42 060
Macao, Chine
438
14 580
2 000
1 820
Maldives
276
1 960
Oui
Malte
390
9 120
Oui
Maurice
1 200
3 750
Oui
Mauritanie
2 700
370
Mayotte
145
..
Moldova
4 300
400
32
..
Mongolie
2 400
390
Namibie
1 800
2 030
Norvège
4 500
34 530
213
15 060
Nouvelle-Zélande
3 800
12 990
Oman
2 400
..
Palaos
19
..
Île de Man
Îles Anglo-Normandes
Liechtenstein
Lituanie
Macédoine, ex-République
yougoslave de
Monaco
Nouvelle-Calédonie
PMA
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
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Page 26
Pays
Population
(en milliers)
(2000)
RNB par habitant
(en dollars EU)
(2000)
2 900
3 260
235
17 290
3 900
..
585
..
République centrafricaine
3 700
280
République du Congo
3 000
570
République kirghize
4 900
270
Saint-Kitts-et-Nevis
41
6 570
Saint-Marin
27
..
Grenadines
115
2 720
Oui
Sainte-Lucie
156
4 120
Oui
Samoa
170
1 450
Oui
65
..
Oui
148
290
Oui
Seychelles
81
7 050
Oui
Singapour
4 000
24 740
Slovénie
2 000
10 050
417
1 890
Swaziland
1 000
1 390
Togo
4 500
290
100
1 660
Oui
Trinité-et-Tobago
1 300
4 930
Oui
Uruguay
3 300
6 000
Vanuatu
197
1 150
Panama
Polynésie française
Porto Rico
Qatar
Enclavé
Île
PMA
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Saint-Vincent-et-les
Samoa américaines
Sao Tomé-et-Principe
Suriname
Tonga
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Oui
Note:
.. non disponible.
Selon les World Development Indicators 2002, les populations des pays suivants ont atteint ou dépassé 5 millions: le
Nicaragua, la Papouasie-Nouvelle-Guinée, la Sierra Leone et le Turkménistan.
Source: Banque mondiale (2002), World Development Indicators et World Bank Atlas.
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Page 27
Tableau A2 - Population et PNB par habitant des petits États en 1998
Liste proposée par le Groupe de travail commun Secrétariat du Commonwealth–Banque mondiale sur les
petits États (rapport d'avril 2000)
Pays
OMC
Également
PMA
Population
(milliers)
PNB par habitant
en dollars EU
Région Afrique
Botswana*
Oui
Cap-Vert°
Obs.
Comores°
Djibouti
Oui
Guinée équatoriale
1 562
3 070
Oui
416
1 200
Oui
531
370
Oui
636
c
Oui
431
1 110
1 180
4 170
Gabon
Oui
Gambie
Oui
Oui
1 216
340
Guinée-Bissau
Oui
Oui
1 161
160
Maurice°
Oui
1 160
3 730
Sao Tomé-et-Principe°
Obs.
142
270
Seychelles°
Obs.
79
6 420
Swaziland*
Oui
989
1 400
315
a
20
4 521
790
2 210
86
1 170
62
1 540
113
1 800
11
b
2
..
19
b
Oui
Région Asie-Pacifique
Brunéi Darussalam
Oui
Îles Cook°
Fidji°
Oui
Kiribati°
Oui
Îles Marshall°
États fédérés de
Micronésie°
République de Nauru°
Niue°
Palaos°
Samoa°
Obs.
Oui
169
1 070
Îles Salomon°
Oui
Oui
416
760
Tonga°
Obs.
99
1 750
Oui
11
1 150
Oui
183
1 260
Tuvalu°
Vanuatu°
Obs.
WT/COMTD/SE/W/4
Page 28
Pays
OMC
Également
PMA
Population
(milliers)
PNB par habitant
en dollars EU
Région Amérique latine et Caraïbes
Antigua-et-Barbuda°
Oui
67
8 450
Bahamas°
Obs.
294
a
Barbade°
Oui
266
b
Belize
Oui
239
2 660
Dominique°
Oui
73
3 150
Grenade°
Oui
96
3 250
Guyana
Oui
849
780
Saint-Kitts-et-Nevis°
Oui
41
6 190
152
3 660
Sainte-Lucie°
Saint-Vincent-et-les
Grenadines°
Oui
113
2 560
Suriname
Oui
412
1 660
Trinité-et-Tobago°
Oui
1 285
4 520
643
7 640
759
470
753
11 920
1 450
3 360
Autres régions
Bahreïn°
Oui
Bhoutan*
Obs.
Chypre°
Oui
Estonie
Oui
Maldives°
Oui
263
1 130
Malte°
Oui
377
10 100
Qatar
Oui
742
a
Oui
Oui
.. Non disponible.
* Pays enclavé.
° Pays insulaire.
Source: Banque mondiale (2001) World Development Indicators et World Bank database.
Classification selon le PNB par habitant 1998 (PIB pour les Îles Cook), calculé en utilisant la méthode de l'Atlas
de la Banque mondiale:
a
Économie à haut revenu (PNB par habitant de 9 631 dollars ou davantage).
b
Économie à revenu moyen/haut (PNB par habitant de 3 031à 9 630 dollars).
c
Économie à revenu moyen/faible (PNB par habitant de 761à 3 030 dollars).
d
Économie à faible revenu ((PNB par habitant inférieur ou égal à 760 dollars).
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