Obama avait osé inverser la politique américaine restrictive vis-à-vis de
Cuba, il aurait le même courage sur la question du génocide arménien !
Ceci, bien sûr, c’est avéré être une spéculation non fondée.
Pour finir, quand tout le reste a échoué, les Arméniens naïfs ont espéré
que le président Obama prononcerait les mots interdits le 24 avril 2016 ;
sa dernière occasion de le faire. Cette prédiction aussi ne s’est pas
matérialisée. Dans sa dernière déclaration, Obama a utilisé tous les
euphémismes du dictionnaire pour décrire ce que les Arméniens ont subi
en 1915, mais pas le mot génocide ! Voilà les résultats de la gymnastique
verbale pratiquée par le président Obama : « atrocités de masse, déportés,
massacrés ; marches de la mort ; ont souffert ; jours noirs ; tragédie ;
violence ; et horreur. » Pourquoi le président du pays le plus puissant du
monde se torture lui-même ainsi que ses conseillers pour utiliser tant de
mots alors qu’un seul – génocide – suffirait ?
Ce qui est incroyable, c’est que les Arméniens ont dépassé toutes les
limites de la naïveté en affirmant que puisque le président Obama avait
prononcé les mots ‘Meds Yeghern’ dans sa déclaration commémorative
annuelle, ce terme devait être considéré comme l’accomplissement de sa
promesse de campagne et une reconnaissance du génocide arménien. Le
problème est qu’Obama, quand il était candidat à la présidentielle, n’a pas
promis qu’il dirait ‘Meds Yeghern’ s’il était élu. Au contraire, il a promis
qu’il dirait génocide arménien et a même insisté sur le fait que «
l’Amérique mérite un président qui dit la vérité sur le génocide arménien ;
je serai ce président. » De plus, ‘Meds Yeghern’ n’est pas un terme
juridique et ne veut rien dire pour les non-arméniens. Si ‘Meds Yeghern’
est l’équivalent de génocide arménien, pourquoi le président Obama a-t-il
utilisé pendant huit ans le premier terme et non le second ? Si les
Arméniens sont naïfs, on ne peut pas en dire autant du président Obama
et de ses conseillers qui savent ce qu’ils disent et pourquoi !
Deux coupables sont responsables de cette situation absurde : le premier
est le président Obama qui a fait une promesse et ne l’a pas tenue,
trompant ainsi ceux qui lui faisaient confiance et ont voté pour lui ; et
pour certains, deux fois ! Si le président Obama ne se soucie guère de
laisser derrière lui l’image de celui qui n’a pas dit la vérité aux Américains,
c’est son problème et non celui de la communauté arméno-américaine !
Le second coupable est l’ensemble de ceux qui ont désespérément espéré,
année après année, que le président Obama utiliserait les mots génocide
arménien, alors qu’une telle déclaration n’était pas nécessaire. Le
génocide arménien a été plusieurs fois reconnu par les États-Unis : dans
un document juridique soumis par le gouvernement américain à la Cour
mondiale en 1951 ; par deux résolutions adoptées par la Chambre des
Représentants en 1975 et 1984 ; et dans la proclamation présidentielle du
président Reagan le 22 avril 1981. Pourquoi les Arméniens cherchent-ils à
entendre les mots génocide arménien, alors qu’ils ont déjà été prononcés