Complexité du système orthographique que les enfants peuvent

Complexité du système orthographique que les enfants peuvent découvrir
de manière empirique et par observation comme c’est le cas pour les sciences
ou les arts : il faut raisonner sur l’orthographe (poser un texte sur la table
pour voir comment les mots sont écrits, trouver les régularités pour mettre en
évidence les irrégularités …) utiliser une démarche expérimentale
(j’observe, je fais des hypothèses, je vérifie) : ce n’est pas une leçon mais une
séance de découverte ! Il faut rendre les enfants acteurs de leur acquisition.
L’orthographe est l’image d’une langue (transcription de sons)
I) Découvrir l’orthographe (tableaux : voir pages photocopiées)
1) La phonographie
Le système phonographique = 80 % du champ de l’orthographe
a) Il faut maîtriser les graphies les plus fréquentes d’un même phonème
mais aussi s’intéresser au contexte d’apparition de la graphie (P.71)
Comment faire ?
Etablir un inventaire des graphies (comment écrire le son …) puis
remplir un tableau en mettant les différents graphèmes et des exemples
Organiser un corpus en fonction d’un phonème commun : Les élèves
doivent les placer correctement dans le tableau de l’inventaire (ou
inversement)
Rechercher le contexte d’apparition (tableau à double entrée : que
devient la lettre devant telle ou telle lettre ? et donner un exemple)
Réaliser des synthèses : le but est d’amener l’enfant à s’interroger quand
il écrit. Elle prend la forme d’un tableau : j’entend, je vois, au début du mot, à
l’intérieur du mot, à la fin du mot (et donner des exemples)
Jouer avec les mots (pour réemployer les découvertes) : écrire des
poèmes qui ont tous les graphèmes d’un même phonème et le dicter à un
autre groupe, donner un tableau et faire une dictée de mots
b) La grapho-phonétique (à quoi sert cette lettre ?) (p.79)
Cette étude doit pouvoir être reprise à tout moment, elle ne doit pas être trop
guidée. Elle prend la forme d’un tableau répondant à la question «à quoi sert
cette lettre ? » (Écrire tel son, faire une liaison…. Et donner des exemples).
Cette étude aboutit à une recherche morphographique dans un tableau à
double entrée mettant en évidence qu’un phonème peut avoir plusieurs
graphèmes et vis versa). Faire un inventaire de mots ayant un même
graphème mais des fonctions différentes (et trouver d’autres exemples)
2) Sens et graphie : l’orthographe lexicale
a) Mettre en relation sens et forme graphique (p.86)
Il faut que l’enfant soit capable de repérer l’analogie et ce à quoi elle
correspond. Il faut donc mettre en évidence le plus souvent possible la
relation forme graphique / sens
b) Les domaines d’étude (p.88)
Morphologie lexicale. Cette étude est à coupler avec un travail en voc
(mots de la même famille). (ça s’écrit comme ça parce que je connais un mot
de la même famille qui s’écrit comme ça ; l’enfant apprend donc à
décomposer et à recomposer un mot). Mettre en évidence ce type d’erreur
quand on la trouve dans un texte et faire réfléchir la classe collectivement.
= exploration sémantique du vocabulaire
Morphogrammes lexicaux = approche mutographique (lettres muettes)
Comment faire ?
- Constituer un corpus de mots avec des lettres muettes
- Identifier les graphèmes (à quoi sert chaque lettre muette ?)
- Trier les mots (mots où la lettre muette sert à former des mots de la
même famille)
- Dériver (construire des mots de la même famille)
- Formaliser (quel rapport entre la forme de base et le mot dérivé ?
Faire une trace écrite)
Raisonner sur l’orthographe au cycle 3
JP Sautot CRDP de Grenoble
Fiche de lecture
Préfixe et doublement des consonnes (devant N, M, L, R, S, P, F, C)
En lien avec le vocabulaire, voir que ces consonnes doubles apparaissent à la
sure préfixe/radical. Il n’est pas utile de faire une étude approfondie à ce
niveau. Il faut systématiser l’usage du dictionnaire pour vérifier. La graphie
des mots doit être mémorisée.
Les lettres historiques (exemple : le p de trop, le s de temps). La graphie
des mots doit être mémorisée après explication de l’origine (dictionnaire
étymologique). C’est de la curiosité.
Homonymie lexicale : passe par une mise en rapport entre la graphie et
le sens (= aspect sémantique).
Comment faire ?
- Constituer un corpus de mots qui se prononcent pareils.
- Trouver des synonymes pour chacun
- Trouver des mots de la même famille
- Réinvestissement (exercice à trou imaginer toutes les façons
d’écrire tel mot et chercher celles qui existent).
3) Accord et désaccord : l’orthographe grammaticale
= identifier les faits de langues auxquels correspond une règle d’accord
= Savoir comment l’accord se manifeste
a) La catégorie du nombre (p.95)
Singulier / pluriel (dans le groupe nominal et dans le sujet/verbe)
Les marques orales du nombre (observation dans des lectures orales)
- déterminant (le/les) - indice sémantique (deux, plusieurs)
- marque lexicale (œil/yeux) - Suffixe spécialisé (cheval/chevaux)
- liaison (les amis)
Les marque écrites du nombre (dans le groupe nominal) : complète
le travail oral car peu différent.
Comment faire ? donner une liste de mots et demander de les ranger par
groupes où le s (par exemple) veut dire la même chose.
Quelle forme pour la synthèse collective ? Faire un arbre (même
prononciation ? Même orthographe au sing/pluriel ? Quelles marques ? et
répondre par oui ou non et donner des ex quand c’est non)
La synthèse est un référent, un aide mémoire
Réinvestissement : transformer un texte singulier en pluriel, exercice
structuraux, texte à trous
Les marque écrites du nombre (sujet/verbe) : ne pas commencer par
le 1er groupe car difficile (homophones e/ent)
Comment faire ? Avec des jeux d’écriture, on repère la relation sujet/verbe.
Il est intéressant de faire des situations problème (inversion de sujet,
éloignement, multiples, verbes multiples, confusion singulier/pluriel avec tout
le monde)
b) Le genre (p.99)
- variation orale et écrite par substitution (actif/active)
- variation orale et écrite par adjonction (petit/petite)
-Variation écrite (ajout d’un e (naval/navale)
-Pas de variation
Comment faire ? tri des 4 catégories à partir d’un corpus puis voir pour
chaque catégorie ce qui se passe ? quelles sont les régularités ?
C’est donc une observation réfléchie de la langue française !
4) Un système à construire : la conjugaison
La conjugaison ne prend son sens que postérieurement à une structuration des
valeurs sémantiques des temps verbaux en lecture ou en expression écrite.
Etudier quoi ?
- Indicatif (présent, p composé, imparfait, p simple, futur)
- Impératif présent
- Eventuellement le conditionnel présent et le subjonctif présent
- Auxiliaires être et avoir, verbes en er (y compris ger et cer),
verbes en ir et faire/ pouvoir/ aller/ venir/ voir/ prendre.
Il ne faut pas étudier les verbes selon leur groupe mais selon leur irrégularité
et leur fréquence (être étant le plus irrégulier)
a) Construire un système
Remarque :
* On peut se contenter de constater l’existence des formes sans essayer de
reconstruire les règles.
* Dictionnaires = référent qui donne la norme linguistique
Comment faire ?
- établir un corpus de textes
- permettre aux enfants de retrouver les désinences verbales au lieu
de leur imposer pour qu’ils construisent des stratégies de choix
orthographique dans la tâche d’écriture. Pour cela, les tableaux
doivent mettre en évidence l’action faite par l’enfant (j’ajoute,
j’enlève)
b) La personne
Comment faire ? Solution en expression écrite : transformer un texte (je/il,
tu/il, il/ils). Pour cela, donner un texte et faire construire un tableau qui mettra
en évidence ce que devient le verbe (ce qu’on ajoute, ce qu’on enlève, ce qui
ne bouge pas, ce qu’on entend). Le tableau devient alors le référent.
c) Le temps
Même principe d’apprentissage : construction de 5 tableaux (1 par temps)
puis progressivement de 25 (temps/personne) répartis dans tout le cycle.
Attention : il faut toujours partir de l’infinitif et distinguer le groupe (non pas
1er, 2ème mais -er, -ir, -oir…), la conjugaison, la terminaison
Remarque : une erreur générique dite de »conjugaison » cache souvent un
confusion de temps, de groupe, de personne.
II) Raisonner avec l’orthographe
1) Elaborer des stratégies
Le scripteur doit exercer un contrôle permanent sur les graphies qu’il produit.
Chez l’enfant, ce contrôle est souvent fait a posteriori.
Il y a 3 actes dans l’acte graphique : anticiper (vigilance pendant l’écriture),
chercher et corriger l’erreur (pendant la relecture).
a) Dire sa démarche pour partager la norme
Verbaliser oralement sa démarche permet à l’enfant de prendre conscience de
son raisonnement. Ainsi, les règles sont élaborées par les enfants (groupe) et
non pas par l’enseignant. L’idéal est de travailler par groupes pour que
chacun puisse avoir la parole.
b) Anticiper l’erreur
(se) poser des questions. Cela permet de susciter le débat (ex : faut-il
mettre une marque de pluriel dans la phrase «je les trouve» ?)
Comment faire ?
- La dictée dialoguée (mime l’attitude d’autocontrôle du scripteur) :
toutes les questions sont autorisées (et les réponses aussi) mais les
élèves ne connaissent plus l’alphabet (càd, ils doivent dire «la
marque du pluriel» au lieu de «s»). On peut aussi autoriser
seulement les questions
- La phrase du jour : dictée de la phrase par le maître puis écriture
au tableau une erreur. Il faut les retrouver et dire comment on les
retrouve. Attention, cette phrase doit être placée à n’importe quel
moment et en rapport avec une activité (ex : consigne, résumé,
noter les leçons…)
Repérer et corriger les erreurs pour accéder à l’autonomie
L’enfant doit savoir quoi chercher, où chercher, comment chercher. Il est
indispensable de passer par un travail collectif pour mettre en évidence les
stratégies de correction (dictée dialoguée, phrase du jour) puis par un temps
personnel. Il faut donc passer progressivement d’un travail d’acquisition
collective du code à un travail de contrôle individuel de celui-ci.
Organiser la classe (car tous les élèves n’ont pas les mêmes besoins)
Pour corriger ses propres textes, l’enfant doit disposer de ressources :
- écrits collectifs faits par la classe (affiches, synthèses, cahiers collectifs…)
- écrits institutionnels (dictionnaires, tableaux de conjugaison …)
- l’enseignant doit guider l’identification de l’erreur pour que l’enfant puisse
chercher les réponses dans les ressources écrites (l’erreur est un problème
dont la solution est forcément écrite quelque part !)
- les élèves sont eux-mêmes des ressources ! (Collaboration, élève référent)
Développer une méthodologie de relecture pour repérer les erreurs
Avec la dictée dialoguée, on peut mettre en évidence que les questions sont
toujours les mêmes.
Au lieu de souligner l’erreur, il est plus intéressant de noter dans la marge la
nature de l’erreur ce qui donne un indice et oblige l’élève à rechercher
quelque chose de précis dans l’espace restreint de la phrase, du paragraphe
voir du texte selon le niveau de l’élève (différenciation pédagogique). Cela
suppose qu’il y ait une typologie de l’erreur
2) Raisonner avec les erreurs
Les règles se découvrent en grammaire et en vocabulaire. La stratégie
(anticiper, chercher, corriger) s’exerce en orthographe.
a) construire une typologie d’erreurs
L’erreur est indissociable de l’apprentissage, la rectification aussi !
La classification des erreurs provient d’un débat en classe. Elle acquière un
statut de référent.
Comment faire ?
- On peut débuter le classement à partir d’un texte court dicté
(adapté au niveau de chacun donc arrêter plus ou moins tôt le texte
pour chaque élève) qui fera ressortir différents types d’erreurs
(travail en groupe puis mise en commun). Cette activité doit être
renouvelée souvent pour que les enfants perçoivent eux même la
classification (le but n’étant pas de faire un document mais que
l’élève l’intègre !)
- Il faut alors verbaliser les types d’erreurs (donc mettre en place le
raisonnement) ce qui suppose que l’enfant ait fait au préalable des
tableaux pour savoir les relations phonème/graphème, à quoi sert
la lettre = analyse contextuelle) et aussi permettre à tous de les
visualiser (rôle du tableau).
On obtient alors une typologie d’une 10ène de type d’erreurs qui sera
progressivement transformée.
b) réinvestissement de la typologie
Comment faire ? Donner un texte avec des erreurs ; il faut donc trouver le lieu
et la nature de l’erreur (on peut aller de la phrase au texte, préciser ou non la
nature ce qui permet la différenciation).
Voir photocopie des exemples d’exo p.138/142
3) Evaluer compétences et performances en orthographe
Evaluation négative (on enlève des points ce qui met en évidence les erreurs)
/ évaluation positive (on ajoute des points ce qui met en évidence les
réussites).
Il faut rendre compte de la qualité des erreurs et non pas de la quantité !
Réaliser une performance
Il est intéressant de calculer le % d’erreurs (calcul de la performance) :
= (Nbre d’erreurs : nbre de mots) X 100
Cela montre la capacité d’un élève à graphier correctement les mots du texte
(permet des comparaisons). C’est nettement plus valorisant pour les élèves en
difficulté car ils ont toujours plus de mots justes que faux (et n’ont pas 0 !)
Ce calcul peut être fait 5 fois par an et les résultats de la classe sont affichés.
Evaluer la performance en correction
La note peut être attribuée en fonction des erreurs corrigées et non pas en
fonction des erreurs !
Note = (nbre d’erreurs corrigées : nbre d’erreurs) X 20
Rque : Pour les élèves en difficulté, on peut leur demander de ne corriger
qu’un type d’erreur pour ne pas risquer de surcharge cognitive et de
découragement (ex : corriger seulement les accords).
Mettre en évidence que l’élève fait souvent un type d’erreur lui permet d’être
plus attentif sur ce point lors de la relecture. Cela permet aussi à chacun de
voir ses lacunes (et donc d’essayer de remédier en fonction de ses besoins)
Comment faire concrètement ?
- Corriger la dictée ou tout autre texte produit par l’élève en triant
les erreurs en fonction de la typographie. Pour cela, il faut marquer
dans la marge le type d’erreur (par phrase, paragraphe, texte selon
l’élève).
- L’élève récupère son document et essaye de retrouver les erreurs
(oblige donc à une relecture guidée. Il a le droit d’utiliser tous les
référents.
- L’élève doit également s’auto évaluer en remplissant une grille
pour voir les progrès par type d’erreur.
- Enfin, on peut mettre une note (nbre d’erreurs corrigées : nbre
d’erreurs) X 20)
Une fois par période, faire une évaluation quantitative (Nbre d’erreurs : nbre
de mots) X 100)
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