APPRENDRE L’ORTHOGRAPHE Sylvie Le GOFF L’orthographe : ça s’apprend ou avant de savoir on ne sait pas ! On doit apprendre aux élèves à apprendre à écrire. - Un apprentissage explicité (tout est expliqué, pas d’implicite, d’évidence), rituel (pour les petites classes, toujours au même moment) avec des principes, de la rigueur… – Un entraînement régulier mais court (mieux vaut 15 min par jour, tous les jours qu’une séance d’une heure par semaine) • Distinguer les moments où : on apprend, on s’entraîne, on évalue…. • Partir des erreurs des élèves les plus fréquentes (constatées dans des productions d'écrits spontanées) : inutile de traiter le pluriel des mots composés ou en al, ail, si celui des _s ou _x n’est pas acquis ! • Les mots: on les apprend en classe, on donne des stratégies aux élèves afin qu’ils soient autonomes plus tard : cet apprentissage doit porter nécessairement sur trois plans le sens du mot (sens général, définition, mot de la même famille, champ sémantique, catégorisation). Les élèves peuvent construire une phrase avec ce mot, ou le définir. Les images pour les mots concrets ne sont pas inutiles… le bruit du mot : décomposition syllabique et phonétique. Même en cycle 3, le passage par la répétition du mot, sa bonne prononciation est souvent nécessaire. Un enfant qui n’entend pas, ne répète pas correctement ne peut l’écrire. La décomposition en syllabes orales d’abord (ce qu’on entend) ex : tomate = 2 syllabes orales ! pas 3 ! Puis la décomposition des phonèmes (phonétique) la forme du mot : correspondance phonème /graphème, particularité. Pour aider la mémorisation préférer apprendre des mots en les regroupant par champ sémantique, ou mots ayant le même préfixe ou suffixe, ou contenant le même phonème ou catégories de mots à les donner dans l’ordre alphabétique… La copie : elle s’apprend, c’est un moment d’orthographe…. On copie quelque chose d’utile : leçon, poésie, chant, etc 1 Le texte est lu et compris, on explique chaque mot : recherche du verbe, du sujet, justification des accords, observations des mots (sens, bruit, graphie) etc On efface progressivement : mot à mot, puis groupe de mots : l’élève doit mémoriser mais en analysant le mot et en comprenant pourquoi il s’écrit ainsi ! On aide les élèves lents en leur montrant les mots à copier au fur et à mesure de la copie ! Pour certains élèves, il est nécessaire dans un premier temps de faire copier avec un modèle de texte écrit en écriture cursive sous les yeux (sur la table). Copier d’un tableau sur le cahier ou d’une feuille sur la table au cahier : c’est différent ! Les dictées : apprentissage phrase du jour ou petit texte : négociation par groupe ou par deux (tous les élèves écrivent) : chaque élève écrit la dictée puis on confronte les réponses pour produire un texte commun ou chaque élève écrit la dictée et au moment d’écrire on se met d’accord sur ce qui doit être écrit. La confrontation dans le groupe va permettre de revoir les règles apprises, de les réinvestir, de revoir ou d’échanger des procédures, de donner l’habitude aux élèves de se servir d’outils (dictionnaire, cahier de français). les groupes doivent être hétérogènes. Les « tuteurs » doivent être formés. Une synthèse collective reprend les points débattus, à nouveau : les justifications, les règles revues phrase du jour ou petit texte préparation : commentée : elle (il) est écrit(e) au tableau : on la (le) lit, on la (le) comprend et on l’analyse : les mots, les groupes : les accords, la conjugaison. On la copie (en l’analysant encore) dictée accompagnée (même chose mais sans modèle sous les yeux). Un élève écrit au tableau (caché), son texte servira pour la relecture apprentissage. Relecture accompagnée : on explicite comment il faut relire. Recherche du verbe, du sujet, temps des verbes, genre et nombre dans les groupes, mots difficiles, phrase à corriger, code erreur, procédures… Les procédures de relecture sont notées (affiche / cahier : pour relire je …). On doit apprendre aux élèves à analyser le type d’erreurs faites : phonétique, lexique, accord GN, accords phrases… les types d’erreurs sont codés. 2 Les dictées évaluation Elles ne devraient porter que sur ce qui a été appris. On peut construire la dictée (ou adapter un texte au niveau). Soit l’évaluation est ciblée : on ne compte que des erreurs de notions apprises, soit on peut proposer des dictées à trous : seuls les points qu’on veut faire évoluer sont à compléter mais toute la dictée est à écrire (pas de photocopie à compléter !) Une attention permanente est portée à l’orthographe. La pratique régulière de la copie, de la dictée sous toutes ses formes et de la rédaction ainsi que des exercices diversifiés assurent la fixation des connaissances acquises : leur application dans des situations nombreuses et variées conduit progressivement à l’automatisation des graphies correctes. Les élèves sont habitués à utiliser les outils appropriés. L’enseignement de la grammaire a pour finalité de favoriser la compréhension des textes lus et entendus, d’améliorer l’expression en vue d’en garantir la justesse, la correction syntaxique et orthographique. Il porte presque exclusivement sur la phrase simple : la phrase complexe n’est abordée qu’en CM2. 3