Barb Amandine 14/11/2003 Exposé
Caroit Eléonore
Boudjemaï Miloud
l’avenir, même avec un travail stable : peur d’un accident, de mourir (il faut alors que leurs
enfants puissent vivre), d’une récession. Le fait qu’ils ne puissent pas travailler toute leur vie
mène les individus à s’interroger sur les moyens de vivre après. Il est donc évident que les
ménages intègrent ces préoccupations, ou ces espoirs (donc le temps) dans leurs décisions de
consommation. La projection dans le temps (le long terme) influence la demande.
Les remises en cause de Friedman et Modigliani, montrent que l’étude de
consommation des ménages sans prise en compte du temps est incomplète : à court terme, la
propension moyenne à consommer diminue effectivement avec le revenu et l’épargne
augmente, mais pourtant à long terme, cette propension moyenne à consommer ne diminue
pas (étude de Kuznets de 1946 sur la consommation des ménages américains entre 1869 et
1938). Ne pas prendre en compte l’avenir, le temps, entraîne une analyse de la consommation
des ménages insuffisante et incomplète.
2. …nécessite une analyse intégrant la variable temps.
Pour répondre aux insuffisances des principes du revenu courant de Keynes
notamment dans la prise en comte du temps futur d'autres théories ont vu le jour.
Ainsi pour Friedman, la consommation et l'épargne ne dépendent pas du revenu
courant, mais du revenu permanent, entendu comme le revenu dont l'agent peut disposer à
chaque période de sa vie sans entamer son patrimoine. On prend donc le temps de vie futur
dans ce cadre. L'hypothèse de Friedman revient à considérer que les ménages ne dilapident
pas leur patrimoine, mais utilisent seulement les revenus de ce patrimoine. Friedman distingue
deux composantes dans le revenu observé, le revenu permanent et le revenu transitoire. Ce
dernier peut être positif auquel cas le revenu observé est supérieur au revenu permanent, ou
négatif, auquel cas le revenu observé est inférieur au revenu permanent. Selon Friedman, il
existe une relation proportionnelle à long terme entre revenu permanent et consommation. À
court terme, la relation n'est pas proportionnelle, dans la mesure où il existe un revenu
transitoire : en moyenne, les personnes riches ont un revenu transitoire positif, ce qui fait que
leur propension marginale à consommer est faible, alors qu'à l'inverse, un agent pauvre dont le
revenu transitoire est négatif, aura une plus forte propension à consommer.
La théorie du revenu permanent a été remise en cause par la critique de Lucas (1976)
et les hypothèses des anticipations rationnelles. L'économiste de Stanford Robert Hall a alors
pensé une version rationalisée du revenu permanent qui tient compte explicitement de
l'incertain et donc du temps futur. Aujourd'hui, le modèle de cycle de vie en environnement
incertain est devenu un cadre conceptuel central pour penser l'arbitrage consommation-
épargne. Le modèle de Hall montre que la meilleure prévision de la consommation future est
la consommation présente.
Ainsi, la consommation future est très dépendante de l'aléa que constitue
l'innovation du revenu permanent. Cet aléa constitue la principale source de variabilité de la
consommation au cours du temps. En conséquence, l'évolution future de la consommation est
déconnectée de l'évolution passée et présente du revenu et de tout ce que l'agent peut
initialement anticiper. Le principal avantage de cette modélisation est de réconcilier les
évolutions de court terme de la consommation avec celles de plus long terme. En effet, le
modèle implique le lissage de la consommation de l'agent d'une période à l'autre tout au long
du cycle de vie.