Résumé
Cette étude est une contribution aux recherches palynologiques dans l’ouest de l’Iran. L'analyse
pollinique a été effectuée sur deux longues séquences lacustres du Lac Urmia (nord-ouest) Iran) et
deux courtes carottes des lacs Maharlou (sud-ouest) et Almalou (nord-ouest). De plus, une étude pluie
pollinique-végétation dans le nord-est d’Iran a aidé à interpréter les assemblages polliniques sub-
fossiles. L’enregistrement pollinique du Lac Urmia a permis pour la première fois de reconstruire les
changements de végétation dans cette région depuis 200 ka, alors que les séquences précédemment
étudiées ne remontaient pas à plus de 48 ka. Une steppe marquée par une alternance de Poacées,
d'Artemisia et des peuplements xérophytes épars à Ephedra, Atraphaxis, Pteropyrum et Nitraria
constituaient la végétation dominante pendant les glaciaires alors que les interglaciaires étaient
marqués par une phase d’expansion des chênaies et des junipéraies. Le dernier interglaciaire
(Interglaciaire Sahand, MIS 5e) a débuté avec le remplacement abrupt des steppes à Artemisia par
les chênaies et des junipéraies ouvertes et des formations pré-steppiques à Pistacia et Amygdalus. Le
climat paraît avoir été plus clément qu'aujourd'hui, comme le montre l'importance des peuplements de
Zelkova. La dynamique de la végétation post-glaciaire diffère de celle du dernier interglaciaire car
l’expansion des chênaies ne se produit qu’à partir du milieu de l'Holocène (~6 ,500 cal an av. J.C.). Le
début de l’Holocène est marqué par une période d'expansion des pelouses/steppes riches en
Poacées. L’impact humain sur la végétation naturelle apparaît clairement à partir de l’Âge du Fer
(~3,500 cal an Av. J.C.) dans le sud du Zagros (région du Lac Maharlou) et dans le nord-ouest de
l’Iran (plateau de l’Azerbaijan iranienLa phase agricole la plus importante est enregistrée pendant les
périodes impériales perses (culture des céréales et d’arbres fruitiers). A partir de 18ème siècle, les
effets de l’action humaine sont les plus importants jamais notés dans l’histoire. L’étude des spores et
des macro-restes fossiles du nord-ouest de l’Iran a mis en évidence la présence d’espèces relictuelles
de bryophytes (Riella et Meesia) qui montre l’intérêt floristique et biogéographique de cette zone pour
de futures études botaniques et la mise en place de mesures de protection de la flore.
Mots clés : Deux derniers cycles climatiques ; analyse pollinique ; bryophytes ; changement
climatique ; pluie pollinique actuelle ; dynamique de végétation ; l’impact humain ; changements socio-
économiques ; Iran ; Proche-Orient
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