UNEP(DEC)/MED WG. 294/3
Annexe III
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Le développement durable suppose la mise en oeuvre d’un processus faisant intervenir
tous les acteurs du développement économique et social en instaurant des formes de
dialogue destinées à vaincre l’inertie actuelle qui caractérise des schémas de croissance
non durables. Le processus vise à assurer un développement harmonieux bénéfique
pour toutes les composantes de la population, l’objectif étant de modifier les schémas de
croissance actuels qui sont à l’origine de la dégradation du patrimoine physique et
culturel et des ressources naturelles de la région.
Grâce à ce processus, les acteurs économiques, sociaux et culturels comprennent
mieux les défis qui se posent à différents niveaux dans la société dans laquelle ils vivent
et les moyens de les relever.
La gouvernance à l’appui du développement durable exige de la part des institutions
officielles (le gouvernement) et non officielles une interaction qui se situe à tous les
niveaux, depuis le niveau mondial jusqu’aux niveaux régional et éco-régional, national et
local.
La gouvernance a un rôle essentiel à jouer; elle doit non seulement fournir une assise
institutionnelle aux objectifs spécifiques de développement durable, mais aussi intégrer
les différents impératifs stratégiques, les concilier ou permettre des arbitrages entre eux:
politiques sociales essentielles (en particulier l’atténuation de la pauvreté),
développement économique (y compris la productivité et l’emploi), gestion de
l’environnement (compte dûment tenu des intérêts des générations futures), intégrité
culturelle et primauté du droit (comprenant les droits de l’homme, la sécurité juridique et
personnelle et un appareil judiciaire efficace). Elle doit comprendre aussi l’accès à
l’information, la justice et l’action participative, conformément à la Convention d’Aarhus,
qui a déjà été acceptée par un certain nombre de pays méditerranéens, et à la
Convention de Barcelone (articles 19 et 20).
Il convient de noter, dans cette perspective, que la dynamique du renforcement des
institutions ou de la réforme institutionnelle qu’exige le développement durable doit être
induite par des considérations non seulement économiques, mais aussi méta-
économiques (par ex. environnementales, sociales et culturelles).
Approche méthodologique
Pour élaborer une stratégie de développement durable, il faut adopter une approche
systémique tenant compte de tous les liens qui existent entre le gaspillage des
ressources naturelles qui sont rares (eau, énergie, forêts, terres arables), l’absence
d’une bonne gestion des ressources, la déficience des systèmes de transport, le
tourisme de masse, la pauvreté et la mauvaise utilisation des ressources humaines, le
manque de R-D dans des domaines spécifiques touchant aux enjeux environnementaux
dans la région méditerranéenne, l’absence d’entreprises citoyennes, etc.
Il faut aussi faire un effort permanent pour mettre au point des outils de prévision et de
surveillance afin d’évaluer les tendances futures et de prévenir leurs répercussions
préjudiciables à la Méditerranée.