début de l’éocène (environ 60 millions d’années) pour les Pyrénées, puis à la fin de
l’oligocène et au début du miocène (entre 25 à 30 millions d’années) pour les Alpes.
Ces hautes montagnes du sud et du sud-est de la France se rattachent à l’Europe
« alpine », caractérisée par une succession de chaînes plissées récentes d’âge tertiaire,
depuis la péninsule Ibérique jusqu’à la mer Noire (chaîne Bétique, Pyrénées, Alpes, Jura,
monts Apennins, Carpates, Caucase). Celles-ci présentent des altitudes souvent élevées
(5 642 m au sommet du mont Elbrous, dans le Caucase), et s’accompagnent d’une forte
instabilité tectonique (volcanisme, sismicité). Le sud-est de la France, comme l’ensemble
du pourtour de la Méditerranée, connaît un risque sismique important (
voir
séisme).
Fortement escarpées, les Alpes françaises et les Pyrénées ont été sculptées par l’érosion
glaciaire et périglaciaire. Commencées il y a environ 2,5 millions d’années, les glaciations
quaternaires (
voir
période glaciaire), qui ont donné naissance à de puissants glaciers, ont
fortement marqué les montagnes de leur empreinte : versants abrupts, cirques glaciaires
(cirque de Gavarnie), crêtes acérées, auges glaciaires, dépôts morainiques ou fluvio-
glaciaires, lacs de surcreusement (lac d’Annecy, lac du Bourget) ou de barrage morainique
(lac Léman), etc. La déglaciation est récente (environ 10 000 ans).
Les Alpes françaises couvrent une superficie d’environ 35 000 km2. Un grand nombre de
sommets culminent à plus de 4 000 m d’altitude, dont le mont Blanc (4 810 m), plus haut
sommet des Alpes et l’un des sommets les plus élevés d’Europe, ainsi que les Grandes
Jorasses (4 208 m) ou encore la barre des Écrins (4 103 m), dans le massif du Pelvoux (ou
massif des Écrins). Loin de constituer une barrière, en dépit de leur masse et d’une altitude
moyenne élevée (1 121 m), les Alpes françaises constituent un massif montagneux
facilement pénétrable (surtout les Alpes du Nord), ouvert sur le Sillon rhodanien par des
cluses et aéré par de profondes auges glaciaires. Celles-ci forment de larges couloirs de
pénétration longitudinaux (Sillon alpin dans les Alpes du Nord, vallée de la Durance dans
les Alpes du Sud) et transversaux (Tarentaise, Maurienne, Romanche) au cœur des
montagnes qui, en facilitant les communications, ont favorisé des implantations urbaines
très précoces.
Les Alpes françaises, qui forment la frontière avec la Suisse et l’Italie, constituent la
terminaison occidentale de l’arc alpin qui s’étire sur 1 200 km depuis le sud de la France
jusqu’en Autriche. Les Préalpes, d’altitude moyenne (point culminant : 2 752 m), précèdent
les hautes Alpes, aux sommets englacés, au-delà du Sillon alpin.
Les Alpes françaises comprennent deux parties distinctes : les Alpes du Nord et les Alpes
du Sud. Les Alpes du Nord, les plus élevées, se subdivisent, d’ouest en est, en quatre
zones parallèles, orientées nord-est / sud-ouest : les Préalpes du Nord (Chablais-Giffre,
massif des Bornes, les Bauges, Grande-Chartreuse, Vercors) forment un ensemble de
massifs plissés sédimentaires, essentiellement calcaires, séparés par des cluses (cluses
d’Annecy, de Chambéry, de Grenoble), et dominant par de hautes corniches le piémont
dauphinois ; le Sillon alpin est une large vallée en auge, d’une altitude moyenne de 200 m