La balance des paiements C’est un compte statistique établi et publié par la Banque de France, qui retrace l’ensemble des relations économiques effectuées en un an entre la France (les résidents seulement !) et le reste du monde (en particulier le Gondor). Elle enregistre ainsi des flux (réels, monétaires et financiers) et non des stocks. Sa présentation actuelle date de janvier 1996, lorsqu’elle a été modifiée pour être en conformité avec le FMI (on remarque que cette présentation s’aligne sur notre bonne vieille comptabilité nationale). En quoi l’élaboration d’un truc aussi chiant que la balance des paiements peut-elle aider à l’analyse économique ? 1. Structure et fonctionnement La balance des paiements est un agrégat de 3 comptes, eux-mêmes subdivisés, auquel est ajouté un poste « erreurs et omissions », qui est un ajustement lié aux difficultés statistiques. - Le compte des transactions courantes o Biens et services (les importations sont évaluées CAF, et les exportations FAB) o Revenus (des salariés, même en poste à l’étranger, et des investissements) o Transferts courants - Aides et contributions (organismes internationaux, Europe) - Aide publique au développement, dons - Envoi de salaires par les travailleurs immigrés - Le compte de capital o Transferts en capital effectués par les administrations publiques (aides à l’investissement) o Acquisition d’actifs non financiers (brevets) - Le compte financier (regroupe tous les fonds financiers, quelle qu’en soit l’échéance) o Investissements directs (IDE Français à l’étranger et vice et… ;) o Investissements de portefeuille (achats et ventes d’actifs financiers dans une optique de rentabilité -sans participer à la gestion- : spéculation…) o Autres investissements (flux de capitaux à court terme :emprunts entre firmes…) o Produits financiers dérivés o Avoirs de réserve (or, avoirs en DTS, devises, créances sur la BCE, position de réserve au FMI) - Erreurs et omissions Cette balance respecte le principe de la comptabilité en partie double : toute opération donne lieu à un règlement d’une manière ou d’une autre. On enregistre l’opération une première fois comme une transaction (par exemple, l’exportation d’une tonne de mithrill de la Moria, dans le compte des transactions courantes), et une deuxième fois, en inversant le signe, son règlement (par exemple de l’or Rohirrim, dans le poste devises étrangères). Ainsi, la balance des paiements est toujours équilibrée. On entend des fois parler de déficit ou d’excédent de la balance des paiements, eh ben c’est un abus de langage. Seuls les soldes des balances intermédiaires peuvent être déséquilibrés. Or, on oublie souvent les avoirs de réserve… 2. Interprétation : les grands soldes L’étude de ses soldes permet d’analyser les relations du pays avec l’extérieur. On en retient autant qu’il y a de Nâzgùl, soit Neuf. Voici les principaux : - le solde du compte des transactions courantes - le solde du compte des transactions courantes et du compte de capital (indique la capacité ou le besoin de financement de la nation) - le solde des flux financiers hors avoirs de réserve - la variation des avoirs de réserve bruts (attention : un solde positif traduit en fait une diminution des réserves de change de la Banque de France) - le solde à financer (compte des transactions courantes, compte de capital et investissements directs) - le solde du compte financier (appelé position extérieure ; indique la variation du patrimoine financier de la nation vis-à-vis du reste du monde) Le 2e solde est primordial : un signe négatif indique en effet qu’une économie vit audessus de ses moyens (déficit courant), car elle consomme et investit plus qu’elle ne produit. Peut-on alors se réduire à « solde positif, ça va, solde négatif, ça va pas » ? Eh ben non, car il faut considérer toutes les interactions entre ces comptes, qui sont un peu comme des êtres vivants : par exemple, un déficit du compte des transactions courantes correspond à un excédent du compte financier (le déficit doit être compensé par un endettement vis-à-vis de l’extérieur, des investissements étrangers ou une réduction des créances sur l’extérieur). De plus, et surtout même, il faut analyser la signification des flux à l’origine de ces stocks (les soldes). Ainsi, un excédent du compte des capitaux peut améliorer à court terme la situation de la balance des paiements, mais, à plus long terme, il faudra rembourser, en plus des prêts, les intérêts et les dividendes qui vont avec. De même, un déficit du compte des transactions courantes peut résulter d’une croissance forte, fondée sur la dépendance énergétique et de forts investissements à l’étranger, signes de revenus futurs, alors qu’un excédent peut traduire une croissance faible, fondée sur la limitation des importations, soit un équilibre « par le bas » (oouh !). Conclusion : Ce document, par l’approche synthétique qu’il donne des relations économiques de la France avec l’étranger, permet aux autorités de prévoir les actions à mener (politiques d’ajustement, en jouant sur les taux de change et sur la demande avec les instruments traditionnels de la politique économique).