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Brevet de Technicien supérieur Commerce international 1ère année
Economie générale : Le marché des céréales Travail dirigé - Synthèse
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Q 1 : Expliquez les phrases soulignées.
- Ainsi, la rareté de l’offre renchérit la demande et l’absence de demande appauvrit l’offre.
Si les quantités de biens et services mis en vente sur un marché diminuent, pour une raison
quelconque, les demandeurs, les clients ne pourront tous être satisfaits. Donc pour freiner cette
demande devenue trop importante, le prix de ces biens et services va augmenter.
Par ailleurs, si un bien ou service voit sa demande diminuer, il ne sera plus produit. L’offre
va diminuer puis disparaître.
- Si l’offre est supérieure à la demande, le pays sera un exportateur potentiel (cf. Usa, CEI, UE en
blé, Australie en blé, Canada, Brésil en maïs). Si la demande est supérieure à l’offre, le pays sera
importateur (cf. Inde, Moyen Orient, Nord Afrique, Chine).
Si un pays producteur de céréales ne vend pas la totalité de sa production sur le marché
intérieur, il cherchera d’autres clients à l’étranger. Par ailleurs, si sa production ne suffit pas à
répondre à la demande intérieure, il importera les quantités manquantes.
Q 2 : Expliquez le paragraphe « Evolution de la parité E/$ ».
Le tableau ci-dessous illustre l’évolution symétrique du prix des échanges internationaux.
Blé :
1 € la tonne
1 $ la tonne
15 000 tonnes
Parité 1 € = 1 $
Parité 1 € = 1,35 $
1 $ = 0,74 €
Parité 1 € = 1,20 $
1 $ = 0,83 €
Exportations
15 000 $
20 250 $
(15 000 X 1,35 $)
18 000 $
(15 000 € X 1,20 $)
Importations
15 000 €
11 111 €
(15 000 $ / 1,35 $)
(15 000 $ X 0,74 €)
12 500 €
(15 000 $ / 1,20 $)
(15 000 $ X 0,83 €)
Q 3 : Sous forme de développement structuré, démontrer les raisons pour lesquelles le
marché des céréales constitue un marché particulier.
Proposition de plan
Dans l’introduction, rappeler le rôle essentiel que jouent les céréales dans l’alimentation
humaine et animale.
Il explique, en conséquence, l’attention que lui accordent les populations mais aussi les
décideurs politiques et économiques, la recherche scientifique…
A partir des données du 4) page 1, annoncer un plan qui traite des caractéristiques et des
particularités économiques (dans une première partie) d’un tel marché… qui annoncent et qui
expliquent, in fine, son importance géopolitique.
Conclure sur l’impératif de changer de « modèle » agricole : l’économie de marché reste-t-
elle satisfaisante ?...
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Complément - Source : Alternatives Economiques n° 326 - Juillet 2013
Blé, riz, maïs, millet…, les céréales sont la principale source de l'alimentation humaine. Mais entre les besoins et la
production, les tensions restent vives.
Depuis la "révolution néolithique" et les débuts de l'agriculture - entre le neuvième et le cinquième millénaire avant
notre ère -, les céréales sont les nourricières de l'humanité. Aujourd'hui encore, elles assurent en moyenne près de la
moitié des apports caloriques journaliers des habitants de la planète.
Si la production de céréales croît depuis vingt-cinq ans à peu près au même rythme que la population, l'adéquation
entre l'offre et la demande mondiale est récemment devenue plus aléatoire, sous l'effet de trois mutations. D'abord,
l'essor de la consommation de viande dans le monde, qui nécessite de consacrer une part croissante de la production
agricole à l'alimentation animale. Ensuite, l'utilisation de céréales - le maïs principalement - pour la production
d'agrocarburants. Enfin, l'essor du commerce mondial, qui a conduit certains pays en développement à délaisser les
cultures vivrières de base pour se spécialiser dans des productions spécifiques destinées à l'exportation.
Dans leurs "Perspectives agricoles 2013-2022", l'OCDE et la FAO prévoient un ralentissement de la production agricole
mondiale, à la stagnation des rendements et au manque de superficies supplémentaires. Elles n'excluent pas de
nouvelles menaces sur la sécurité alimentaire et recommandent des politiques prudentes de stockage. Des tensions qui
devraient entretenir le débat sur l'application des techniques génétiques dans la production céréalière. Un autre modèle
agricole est pourtant possible, fondé sur moins de gaspillages et sur une alimentation moins carnée au Nord.
Le pain, entre tradition et innovations - Claire Alet
En France, le pain a été la nourriture de base jusqu'au début du XXe siècle. En 1900, la consommation par habitant était en moyenne de 900
grammes de pain par jour, avant qu'elle ne décline jusque dans les années 1980 à 175 grammes/jour. Un effet de la diversification de l'alimentation,
mais aussi de la faible qualité du produit : "Après la guerre, les Français ne voulaient plus manger de pain gris, associé aux temps de pénurie. Pour répondre à
la demande, les boulangers ont donc fabriqué du pain très blanc, raconte Philippe de Tonnac, qui a dirigé le Dictionnaire universel du pain. Mais la
contrepartie, c'est que ce pain est devenu insipide." Le prix de la baguette était aussi de plus encadré par l'Etat, ce qui n'incitait guère à développer une
offre de qualité. Les Français s'en sont donc détournés.
"Certains se sont dits : le pain et la boulangerie ont perdu leur âme, il faut les sauver", poursuit Philippe de Tonnac. Et parmi eux, les meuniers : "Ils ont
compris que s'ils ne faisaient rien, leur marché, essentiellement composé de boulangeries artisanales, allait fortement décliner", témoigne Philippe Cavagna,
directeur général de Banette. Face à ce danger, une quarantaine d'entre eux se sont donc regroupés pour lancer en 1982 la première marque
dénommée Banette. L'idée : proposer un pain de meilleure qualité, en se basant sur des recettes dites "de tradition" [1], facilement reconnaissables
par les consommateurs grâce à un logo et à une politique marketing.
A la suite de Banette, d'autres marques ont vu le jour, à l'instar de Copaline en 1985, de Festival des pains en 1989 ou encore de la baguette Retrodor
en 1990. Cette vague a également été accélérée par la fin de l'encadrement du prix du pain en 1987, qui a inci à davantage de créativité.
Aujourd'hui, sous l'influence de ces marques, on assiste à une diversification croissante de l'offre en boulangerie, avec des pains spéciaux, au pavot
et autres graines, et à une montée en gamme avec des pains bio. C'est ainsi que la flûte Gana, vendue 1,28 euros l'unité en région parisienne, est
signalée par un écriteau "Produit haut de gamme".
Côté consommateur, la diffusion de ces marques a certes eu pour avantage d'améliorer la qualité nutritionnelle et gustative du pain. La demande a
d'ailleurs cessé de chuter depuis le milieu des années 1990 et se maintient aujourd'hui à environ 160 grammes par jour et par personne. Mais la
qualité a aussi un prix : selon l'association Consommation logement cadre de vie (CLCV), les pains de marque sont entre 10 % et 35 % plus chers
que la baguette ordinaire. Le consommateur a de moins en moins le choix : il doit payer, dans le prix de son pain acheté en boulangerie artisanale,
une bonne dose de marketing et de publicité. C'est la loi des marques, ici détenues par les minotiers, mais c'est aussi peut-être une des conditions
pour conserver ce qui reste un des réseaux artisanaux les plus denses du monde.
[1] Le "pain de tradition" a été défini par un décret en 1993. Il ne doit pas avoir été surgelé, ne contenir aucun additif et être réalisé à partir d'une
pâte spécifique.
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Les émeutes de la tortilla
Sandra Moatti
Le Français a sa baguette de pain, le Mexicain a sa tortilla. Cette galette ronde, large comme la main, ne constitue pas seulement la base de son
alimentation, elle fait partie du patrimoine culturel du pays : le maïs dont elle est faite y est cultivé depuis quelque neuf millénaires, sa recette a été
inventée par les populations amérindiennes des siècles avant la conquête espagnole. Et l'on compte aujourd'hui pas moins de 120 manières de
l'accommoder. Mais la tortilla, symbole national, est victime de la mondialisation. Entre 2005 et 2011, son prix a augmen de près de 70 %,
provoquant des manifestations populaires massives en 2007 et 2008.
Comme tous les pays du Sud secoués par des émeutes de la faim en 2008, le Mexique est fortement importateur des céréales qui sont à la base de
son alimentation. Tout commence en 1994, quand l'Accord de libre-échange nord-américain (Alena) entre en vigueur. Les producteurs états-uniens
de maïs, largement subventionnés par l'Etat, accaparent le marché mexicain en vendant bien au-dessous de leur coût de production. Au sud du Rio
Grande, des millions de paysans qui cultivaient cette céréale sont contraints d'abandonner leur exploitation et la part des importations dans la
consommation de maïs passe de 7 % au début des années 1990 à plus du tiers aujourd'hui.
Dans les années 2000, les Etats-Unis misent à fond sur les biocarburants, augmentant massivement leur production d'éthanol, dont la matière
première est le maïs. La part de la production américaine de maïs consacrée aux agrocarburants passe de 5 % en 2000 à plus de 40 %. La hausse
brutale de la demande de maïs a un effet direct sur son prix : les cours internationaux, inférieurs à 100 dollars la tonne en 2000, frôlent les 300
dollars en mai 2008, et les dépassent en 2011. L'académie des sciences américaine estime qu'entre 20 % et 40 % de ces hausses seraient imputables au
détournement de la production vers les agrocarburants.
La situation mexicaine reste aujourd'hui très fragile en raison de la dépendance du pays à l'égard des Etats-Unis pour les importations de maïs et de
la volatilité des cours : la sécheresse américaine de 2012 a en effet provoqué une nouvelle flambée. Pour se prémunir contre la volatilité des prix, le
gouvernement mexicain recourt aux marchés à terme. Il a par ailleurs lancé en janvier dernier une "croisade nationale contre la faim" pour porter
secours aux 7,4 millions de Mexicains qui, selon les statistiques officielles, souffrent de dénutrition. Mais sans rien prévoir pour soutenir la
production agricole locale.
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