CM Sociologie Générale, Hervé Marchal, mercredi 21 septembre 2011, 14h-16h
Livre à lire :
Les règles de la méthode sociologique, Emile DURKHEIM
L’identité en question, Hervé Marchal, 2006, édition Ellipses.
Identité, individus et changement social.
Question du sens, c’est une question que tous les êtres humains se posent.
Les cultures humaine sont d’une façon général les réponses à la question humaine : qu’est ce
qu’on fou là ?
Les êtres humains ont crée aussi des institutions avec des règles, des normes très précise.
***
C’est quoi être un homme aujourd’hui ?
L’individualisation de la vie sociale.
Identité personnelle, qui suis-je là maintenant ?
Sans l’autre l’être humain ne vit pas !!!
L’être humain est un être social, sans l’autre l’humain ne vit pas, un être humain qui arrive au
monde seul meurt !
Ce n’est pas le groupe sanguin qui donne sens à notre vie !!
Si les individus seraient seul il n’y aurait pas de moral, pas de norme, pas d’institutions toute
façon l’individu seul ne pourrait pas vivre !
***
Introduction :
Ecarté le préjugé substantialiste au profit d’une perspective constructiviste. A partir du
moment où l’on abord la problématique de l’identité personnelle d’un point de vue
sociologique, il convient d’appliquer l’une des trois règles que Durkheim a annoncé dans son
ouvrage Les règles de la méthode sociologique : il faut écarter systématiquement les
prénotions.
Les prénotions, l’apriori, la préjugé dont il est question ici, réside dans le substantialisme
philosophique que l’on appel aussi en sociologie l’essentialisme consistant à croire que
l’identité personnelle ou la personnalité correspond à une sorte de noyau premier, primordial,
un noyau pré-donné tel un disque dur sur lequel serait gravé les données de notre existence.
Platon voyait le monde en deux parties.
Gaston Bachelard : il parlait des les années 1970 des préjugés essentialiste.
L’actualité de l’idée selon laquelle nous possédons au plus profond de nous une identité qu’on
pourrait dire présociale qui devance notre naissance, une identité a-historique, a-sociale notre
arrivé dans le monde social représente une prénotion d’autant plus difficile à mettre en cause
en perspective qu’elle renvoie à nos sentiments les plus intimes. En effet ne somme nous pas
des êtres singuliers avec nos propres sentiments, notre sensibilité et donc avec notre propre
identité. Il est difficile d’accepter que nos sentiments au sujet de ce que nous sommes ne
viennent pas uniquement de nous-mêmes mais aussi et surtout des autres.
A cet égard, le traitement sociologique, le regard sociologique de l’identité personnelle peut
conduire à une sorte de désenchantement émotionnel, (ce terme vient de Norbert Elias) dans
la mesure où désacraliser l’identité va à l’encontre des croyances et des souhaits qui possèdent
pour nombre d’entre nous une grande valeur sentimentale, autrement dit relativiser l’existence
d’un vrai Moi, d’un noyau revient à supprimer toutes cautions divines, transcendante, sacré,
garantissant, un sens à la vie et donc à la mort.
La prégnance de l’idéologie d’une identité primordiale non humaine s’explique également par
la complexité de notre société qui multiplie les offres d’identités, les supports identitaires. En
effet, dans une société aussi complexe nous pouvons avoir l’impression que c’est notre Moi
intérieur qui délibère, qui choisie entre plusieurs choix d’identité possible, chacun d’entre
nous apprend une multiplicité de savoir, de compétence de référence, de manière d’êtres qu’il
ne peut pas toujours exprimer au cours de son existence d’où l’impression d’un décalage entre
ce que nous vivons au quotidien et ce que nous possédons réellement au fond de nous même
alors à l’état veille.
Des sentiments de frustrations, de solitude peuvent ainsi apparaitre les nombreuses aptitudes
apprise ne trouvons pas à s’exprimer au quotidien peuvent donner l’impression qu’il existe
une sorte de for intérieur ressenti comme strictement, radicalement personnel. Une telle
situation génère l’illusion selon laquelle il existe une Identité non humaine, indépendante de
toute influence extérieure.
28/09/11
Aujourd’hui il semble « naturel » de considérer que nous possédons un noyau intérieur à un
point tel que la relation à l’autre s’organise, s’articule autour de la reconnaissance de soi, de
sa singularité d’une façon générale la sphère publique est envahis par les identités privés,
personnelles, intimes où il est normal de se raconter, de se mettre en évidence où l’on célèbre
l’individu considéré dans son irréductibilité essentiel, ontologique dans son être qui est unique
singulier.
L’idéologie du Moi se décline de manière insidieuse à travers des notions qui a première vue
son en rupture avec toute forme de substantialisme, c’est par exemple le cas de la notion de
résilience pouvant être défini comme la capacité d’un individu à vivre et à se développer de
manière satisfaisante malgré les difficultés auquel il peut se trouver confronter. De prime
abord l’identité personnelle n’apparait pas ici tel un socle originel posé en amont de
l’existence. En effet l’engagement dans la vie sociale à un bien un rôle à jouer dans la
résilience autrement dit pour être résilient il faut compter avec ce qui entoure l’individu.
Pourtant la plupart des travaux donnent une place importante, même très importante aux
capacités internes des individus. En d’autres termes, si le social est important pour surmonter
des épreuves, il reste que la résilience est souvent entendue dans le sens où il faut retrouver
des qualités subjectives, personnelles, intérieurs qui ne sont pas d’origine sociale. Par exemple
lorsque Boris Cyrulnik parle des théories de résilience c’est pour permettre de faire émerger,
remonter des qualités enfui au plus profond de la personnalité. Le relationnel ne peut jouer un
rôle ici que dans la mesure où il peut s’appuyer sur une personnalité déjà existante, dans la
mesure où il va se référer à un noyau identitaire par définition préexistante. Mais là où le bât
blesse c’est qu’il faut expliquer l’origine et la formation d’un tel noyau pré identitaire.
D’un point de vue sociologique la résilience n’est possible que si l’on s’appuie sur des
supports extérieurs (ex : instituions, amis…)
Ce cours entend apporter des éléments de réponses à cette question, l’un des grands thèmes de
la sociologie a consisté à dénoncer les théories essentialistes de l’identité personnelle à partir
d’une problématique générale : rendre compte de l’influence inévitable du social dans
l’existence de chacun. Autrement dit la sociologie entend montrer combien d’identité
individuelle résulte d’un engagement nécessaire dans le social. L’être humain ne peut pas
vivre en dehors du social : fait anthropologique.
L’identité de l’individu ou la personnalité se forme donc d’ un point de vue sociologique au
cours des rapports et des relations avec le monde social. De ce point de vue la personnalité se
construit à travers son engagement dans le social c’est pourquoi on parle de perspective
constructiviste. Ce que l’on appel le Moi est donc un construit social et aucunement une
instance pré donné. Dès lors qu’une telle orientation constructiviste et privilégié des questions
fondamentale apparaisse : si l’identité individuelle est construite par qui l’est-t-elle ? Par les
institutions, par les autres, par les individus eux même ?? Si les individus construise eux
même leur identité d’eux même et leur sentiment d’eux même, sur quoi s’appuie t- il pour
inventer une définition personnelle ?
L’idée selon laquelle l’identité personnelle est un fait social, ou un construit social a donné
lieu à de nombreuses interprétations au sein même de la sociologie. D’une manière générale
on peut repérer deux grands axes paradigmatiques : le paradigme holiste d’une part qui donne
la priorité à la société considérer alors comme une totalité, comme un tout, un ensemble.
L’identité personnelle apparait ici comme le résultat de l’intériorisation par les individus de
normes, de valeurs et de règles. Autrement dit cette perspective, ce paradigme conçoit
l’identité personnelle en terme d’apprentissage, de rôles sociaux.
Le paradigme interactionniste d’autre part qui bien que concevant l’identité personnelle
comme social s’intéresse bien plus aux individus (acteurs) et à leur marge de liberté. Ici ce
n’est plus la société qui construit la personnalité mais c’est l’individu qui construit sa
personnalité en interaction avec son environnement social.
Alors que la posture holiste voit dans l’identité personnelle le résultat d’un façonnement de
l’individu par la société, la posture interactionniste la définie bien plus comme le résultat
d’interaction de négociations.
Livre : La société du verre, P.Corcuff, A. Colien, 2002.
05/10/11
I. Des conceptions holistes de l’identité personnelle.
Parmi les approches holistes il est possible de repérer deux tendances fortes. Si toutes les deux
appréhendes l’identité subjective en terme d’intériorisation d’éléments extérieurs pour l’une il
s’agit de dénoncer dans une perspectives critiques l’allégeance subit à un ordre dominant pour
l’autre il est d’avantage question de rendre compte de l’intégration des consciences
individuelles dans la société.
Dans la perspective critique (Marx, Bourdieu) on trouve un modèle conflictuel de la société
qui constitue le cadre de référence sous-jacent. Dans l’autre perspective, celle de l’intégration
on trouve plutôt un modèle consensuel (Durkheim, culturaliste, fonctionnaliste) dans lequel le
sociologue cherche à comprendre les conditions d’adaptations de l’individu à l’ordre social
alors que dans le modèle conflictuel le sociologue cherche bien plus à rendre visible
l’aliénation des consciences individuelles au modèle culturel produit par les dominants (ou les
dirigeants.)
1. l’identité comme produit d’un ordre social dominant.
a. Le modèle de l’identité aliénée.
Cette première perspective sociologique trouve ses fondements dans la tradition marxiste.
La 6e thèse énoncé dans l’ouvrage L’idéologie allemande par Karl Marx & Friedrich
Engels représente un moment très important pour la sociologie dans le sens où elle
prévient de façon très clair le piège du substantialisme ou de l’essentialisme
philosophique : « l’essence de l’homme n’est pas une abstraction inhérente à l’individu,
elle est l’ensemble des rapports sociaux ».
Marx et Engels nous dise l’importance c’est les rapports sociaux.
Autrement dit, la conscience de soi loin d’exister telle une substance première est
déterminé par la vie sociale et matérielle l’essence de l’homme est social.
C’est pourquoi la conscience de chaque individu ne se comprend qu’à condition de
saisir : « les hommes non pas isolés et figés de quelques manières imaginaires, mais saisit
dans leur processus de développement réel dans des conditions déterminées. »
De ce point de vue, ce qu’on a l’habitude d’appeler le « Moi » n’est ici que le résultat
d’une profonde immersion de l’individu dans la réalité sociale. Pour Marx et Engels les
dichotomies (ce qui sépare les choses en deux) relevant de l’idéalisme qui oppose un Moi
non social, non historique à un Moi social constitue un non-sens.
Le cogito devient pour Marx une illusion.
(Pour Descartes c’est parce que je pense que je suis : Pour Marx ça n’a pas de sens, c’est
parce que je suis un être matériel que j’existe, j’existe socialement donc je pense)
[Marx : « Les hommes font leur histoire mais ils ne savent pas l’histoire qu’ils font.»]
Marx et Engels : « cette somme de force de production, de capitaux, de formes de
relations sociales, que chaque individu et chaque génération trouve comme des données
existantes est la base concrète de ce que les philosophes se sont représenté comme
substance et essence de l’homme. »
Dans cette perspective, l’identité subjective correspond à l’intériorisation de valeur qui ne
sont pas séparable d’une idéologie dominante diffusé par la bourgeoisie.
L’identité de l’individu exprime donc en réalité sont aliénation à un ordre social qui le
dépasse et l’innerve profondément en l’occurrence il s’agit du système capitaliste !
L’individu ne peut donc avoir accès et négocier ce qui le façonne. La conscience qu’il a de
lui-même manifeste, révèle une fausse conscience étant donné que la définition que
l’individu a de lui-même ne correspond pas au condition matérielle de vie dans lesquelles
il vit réellement.
L’identité personnelle ne peut être de ce point de vue qu’une conscience brouillée qu’une
illusion à propos de soi. L’individu est comme étranger à lui-même. Alain Touraine,
commentant le point de vue de Marx a pu écrire que : « la sociologie est l’ennemie de
Moi. La conscience que l’acteur individuel a de lui-même ne livre pas le sens de sa
situation, la raison d’être de ses conduites. » Pour la sociologie, 1974.
Cela tient au fait que si l’on suit la théorie marxiste que l’identité personnelle occulte et
reproduit les fondements de l’ordre social (les fondements bourgeois de l’ordre social) les
rapports de domination de pouvoir ou d’exploitation rapport que la sociologie critique
d’inspiration marxiste veut mettre précisément en évidence.
Du point de vue de la théorie marxiste la connaissance subjective de soi aboutit à un non-
savoir sur soi même dans la mesure où elle est imposée du dehors (par la bourgeoisie) de
façon inconsciente. En définitive l’identité personnelle apparait ici comme opprimée,
écrasée et profondément aliénée par ceux qui ont le pouvoir d’imposer leur représentation,
leur norme et leur valeur. Cela étant dit il reste que selon Marx et Engels, les individus
même les plus opprimés peuvent se libérer à travers la lutte sociale, l’objectif étant de
s’affirmer en tant qu’homme complet (qn qui est épanouie).
12/10/11
b. Modèle de l’identité de position.
Parmi les approches holistes de l’identité subjective, la sociologie de Pierre Bourdieu tient
une place importante en raison de ses rapports conceptuels. On trouve dans sa sociologie
des concepts permettant d’éclairer l’encastrement du corps dans le social. C’est à travers
un concept essentiel de la sociologie bourdieusienne que le concept d’habitus qu’il nous
est permis e comprendre ce phénomène. L’habitus ce sont en quelque sorte les structures
sociales de notre subjectivité, qui se forme suite à nos premières expériences sociales,
dans ce cas là Bourdieu parle d’habitus primaire (durant la petite enfance) puis durant
notre vie d’adulte : habitus secondaire. L’habitus exprime le fait que le social objectivé
(extérieur à l’individu, à l’agent), (l’individu est agi par le social) s’imprime dans les têtes
et dans les corps. Pour le dire autrement l’habitus correspond à l’intériorisation profonde
de l’extériorité sociale, ou de l’objectivité sociale. Parce que nous sommes selon
Bourdieu, formés au plus profond de nous même par un habitus, parce que notre identité
personnelle résulte de l’incorporation de mode de vie culturelle, nous sommes inclinés à
percevoir, à faire, à penser le monde, les autres et soit même selon des références propres
à l’espace culturel (ou milieu social) dans lequel nous vivons. Ces manières de penser,
d’agir et de sentir sont plus qu’intériorisé par les individus, par les agents et ils sont
incorporés le plus souvent de façon non consciente. L’habitus forme donc dans l’esprit et
dans le corps ce que Bourdieu appel des dispositions.
Les dispositions constitutives de l’habitus de chacun sont durables parce que fortement
enracinées en nous et résistantes aux changements, transposable en ce que ces dispositions
acquises lors de certaines expériences vont être mobilisé dans d’autres contextes et elles
forment le système puisqu’elle constitue l’unité de la personne autrement dit son identité
personnelle.
Les catégorisations sociales intériorisées durant l’enfance constitue une matrice à partir de
laquelle les agents vont générer des identités singulières mais ces identités singulières
dont d’avantage le résultat de ce que les institutions (la famille, l’école) font de nous que
le résultat d’une existence menée à partir d’une grande réflexivité à propos de soi, de ce
que sont les autres et de ce qu’est le monde. Autrement dit l’agent apparait à ce point
façonnait par le social qu’il n’est pas en mesure de négocier ce qu’il lui a été imposé et
donc ce qui constitue sa personnalité ou son habitus.
Les identités définies institutionnellement consistent principalement en des structures
structurés qui façonnent et modèlent la personnalité des agents. Ainsi lorsque l’agent se
retrouve lors de sa vie adulte dans des situations divers et varié il peut difficilement
apparaitre comme quelques choses d’autres qu’un foyer d’émanation non consciente
expriment ou révélant sa position initiale dans l’espace sociale.
Selon Bourdieu la reproduction des identités attribuées ou imposées est d’autant plus
probable que les agents méconnaissent les catégorisations légitimes (ce qui est
socialement accepté par le plus grand nombre) qui leur sont inculqués et les acceptent le
plus souvent tacitement, de façon non consciente donc sans se poser de question. De ce
point de vue l’une des propriétés de l’identité individuelle est donc de se superposer à la
position initiale occupée dans l’espace sociale. C’est donc une identité fonctionnelle et
ajustée à une position sociale que le sociologue doit mettre en évidence. A cet égard
l’identité personnelle tend à ce confondre avec une identité de position.
Autrement dit notre personnalité reflète un habitus qui correspond à une certaine position.
Bourdieu se situe dans une sociologie critique conçoit les processus de socialisation en
termes de domination et d’aliénation à un ordre social dominant. Selon lui la formation de
la personnalité donc de l’habitus est indissociable de ce qu’il appel d’une violence
symbolique c'est-à-dire d’un pouvoir d’indentification extérieur masqué et diffus.
A l’image de la problématique marxiste l’identité personnelle est conférée comme une
tromperie à l’égard de celui la même qui l’a vécu. Car si elle donne à l’agent l’impression
de choisir ce choix ne manifesterais rien d’autre que l’inculcation d’un habitus exigé pour
occuper telle place dans la société, société dans l’ordre est définie par les classes
dominantes. Des lors l’identité personnelle, l’identité de l’agent masquerais la dépendance
de chacun à l’égard des positions objectives occupées dans chaque champ, un champ
étant un sous espace de l’espace sociale qui s’est progressivement autonomisé dans la
mesure où les ressources, les règles deviennent propres à un champ donné et sont donc
commun aux personnes qu’on y retrouve.
19/10/11
Par ailleurs, Pierre Bourdieu insiste sur le fait que le sociologue ne doit pas regarder
l’agent social sous un angle intellectualiste, c'est-à-dire que le chercheur doit être vigilent
à ne pas confondre sa propre pratique intellectuelle avec la pratique « pratique de
l’agent ». En effet le sociologue peut faire preuve d’un certain sociocentrisme en projetant
ses propres façons de penser le monde sur ces enquêtés. Selon Bourdieu, en effet dans
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