L’augmentation du stock de capital fixe, c’est-à-dire les capacités de production, va permettre aux
entreprises de produire plus si la demande est au rendez-vous, et d’augmenter les biens et services à
disposition des consommateurs. L’investissement de capacité correspond à des équipements
supplémentaires (machines, bâtiments, outils..) qui nécessiteront par ailleurs l’embauche de
travailleurs supplémentaires.
Ensuite, un investissement se traduit souvent par l’achat de machines plus performantes parce
qu’elles incorporent le progrès technique. L’investissement de productivité, qui substitue le capital
au travail, permet d’augmenter les quantités produites et/ou de diminuer les coûts unitaires, que
l’entreprise peut répercuter sur les prix, ce qui va rendre les entreprises plus compétitives sur le
marché intérieur et sur les marchés extérieurs. La demande devrait augmenter et les entreprises
devraient produire plus.
Enfin, un investissement de remplacement rajeunit le stock de capital fixe, ce qui accroît son
efficacité car les nouveaux équipements ont également incorporé le progrès technique, et ont un
taux de panne plus faible. Ainsi, le remplacement d’un vieil ordinateur par un ordinateur de nouvelle
génération améliore l’efficacité du système productif car ce dernier a plus puissance et de
fonctionnalités.
L’incorporation du progrès technique permet d’améliorer l’efficacité globale de la combinaison
productive (PGF).
L’accumulation de capital, prise au sens large, peut aussi concerner d’autres capitaux, et favoriser
une croissance endogène, qui suscite en continu du progrès technique. L’interaction du capital
humain (Lucas), du capital technologique (Romer), ou du capital public (Barro), dégagent des
externalités positives et permettent des gains de productivité qui alimentent la croissance.
Q6. Quel est l’apport des théories de la croissance endogène à la compréhension de la croissance ?
Robert Solow considérait que le résidu, c’est-à-dire les gains de productivité globale des facteurs, ne
pouvait être expliqué par son modèle. Il était exogène au modèle. Il attribuait donc ces gains de
productivité au progrès technique qui « tombait du ciel » c’est-à-dire qu’il résultait de découvertes
qui sont aléatoires.
Les théories récentes de la croissance endogène cherchent à construire des modèles qui expliquent
l’apparition du progrès technique. Ces modèles ont été développés à partir des années 1980,
notamment par Paul Romer (1986), Robert Barro (1991), ou Robert Lucas (1988). Ils se fondent sur
l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Le progrès technique est
donc « endogène » à la croissance de la production.
La croissance économique trouve donc sa source dans l’accumulation et l’interaction de différentes
formes de capitaux (technologique, physique, humain, public) utilisés par les différents agents
économiques. La croissance dépend donc de l’accumulation de capital au sens large.
En effet ces différents investissements vont permettre d’obtenir des gains de productivité, mais aussi
produire des « externalités positives » c’est-à-dire des avantages procurés aux autres agents
économiques sans qu’ils en aient à payer le coût. Par exemple le capital public (Barro) qui correspond
à l’ensemble des infrastructures publiques offertes par l’Etat et les collectivités locales (Ecole,
universités, routes, canaux, aéroports,…), permet d’améliorer les réseaux de communication ou de
transport, de former des étudiants (universités), ce qui permet aux entreprises d’améliorer leur
productivité. Un capital humain élevé (Lucas), c’est-à-dire l’ensemble des capacités productives
qu'un individu acquiert par l'accumulation de connaissances ou d’expériences, permet à la
population d’innover, de s’approprier et de diffuser plus rapidement les nouvelles technologies, ou
de se reconvertir plus rapidement. Les investissements dans le capital physique et technologique
(Romer) vont permettre d’innover et d’incorporer ces innovations dans les méthodes de production,
ce qui permet de faire des gains de productivité mais requiert une élévation du capital humain. Les
capitaux sont donc en interaction.
La croissance est donc un phénomène cumulatif et continu. Elle fournit des ressources financières et
immatérielles qui vont soutenir les investissements dans les différents capitaux. Aussi les économies