Quarante EC1 complétées par les rocroyens Chap. 1 Quelles sont

Quarante EC1 complétées par les rocroyens
Chap. 1 Quelles sont les sources de la croissance économique?
Q1. Présentez le lien entre productivité globale des facteurs et progrès technique.
En analysant l’apport des facteurs travail et capital à la croissance, Robert Solow (1956) remarque
qu’il existe un résidu inexpliqué, qu’il attribue à un troisième facteur de production, le progrès
technique. Celui-ci correspond à la somme des innovations, de produits (innovations majeures ou
incrémentales) ou de procédés : nouvelle organisation du travail (fordisme, toyotisme,…), nouvelle
organisation de la production (juste à temps, flux tendus, qualité totale,…), nouvelle organisation des
relations interentreprises (sous-traitance,…); ou encore innovation dans l’organisation de la
distribution (franchises), selon la typologie de J. Schumpeter.
Solow complète donc l’analyse de la croissance en ajoutant le progrès technique à la classique
fonction de production (Cobb-Douglas), qui associe travail et capital dans une combinaison qui peut
être complémentaire ou substituable, en fonction de la contrainte technologique et du prix relatif
des facteurs.
Selon lui, le progrès technique permet d’améliorer la combinaison productive, en repoussant la
contrainte technologique, ce qui permet de substituer du capital au travail, et de lutter contre la loi
des rendements décroissants de David Ricardo (Principes de l’économie politique et de l’impôt,
1817), selon laquelle l’ajout de quantités de facteur supplémentaire se traduit par un rendement
marginal moindre. De ce fait, les économies ne devraient pas se diriger vers l’ « état stationnaire »
prophétisé par Ricardo, mais obtenir une croissance améliorée par le progrès technique, considéré
comme exogène au modèle, imprévisible et inexpliqué.
On parle pour ce résidu inexpliqué, de productivité globale des facteurs, qui peut se définir comme le
rapport entre une production et les ressources mises en œuvre pour l’obtenir. Elle permet de
mesurer l'efficacité de la combinaison productive. La croissance de la productivité globale des
facteurs est la partie de la croissance de la production qui n'est expliquée ni par la croissance de
l'emploi, ni par la croissance du stock de capital productif, mais par le progrès technique qui améliore
l’efficacité de la combinaison productive.
La mesure de la PGF permet de faire une distinction fondamentale entre deux régimes de croissance.
On qualifie celle-ci d’extensive, lorsqu’elle provient principalement de l’augmentation de la quantité
utilisée de facteurs (travail et capital), ou d’intensive, quand son origine réside surtout dans la
productivité globale des facteurs.
Q2. Comment mesure-t-on le PIB ?
Le Produit Intérieur Brut mesure la richesse effectivement créée par une économie au cours d’une
année. Son évolution au cours d’une période permet d’établir le taux de croissance de l’économie
d’un pays.
Trois approches sont possibles pour mesurer le PIB :
On peut mesurer la production, c’est-à-dire faire la somme des valeurs ajoutées des unités de
production résidant sur le territoire national (français ou étrangers). Le PIB comptabilise la
production marchande des entreprises, mais aussi non-marchande (gratuite ou vendue à un prix
inférieur à 50% du coût de production) des APU et des ISBLSM, qui est comptabilisée au coût de
production. Il faut intégrer dans le calcul les impôts sur la production, qui faussent la mesure de la
valeur ajoutée (la TVA est un prélèvement de l’Etat sur la valeur ajoutée), et retrancher les
subventions qui permettent aux entreprises de diminuer artificiellement leurs prix de vente, donc
leur valeur ajoutée.
On peut également mesurer le PIB par les revenus : chaque richesse créée est aussi un revenu
distribué aux agents économiques. Il faut alors additionner les rémunérations des salariés, l’excédent
brut d’exploitation des entreprises (et les revenus mixtes des entrepreneurs individuels), les impôts
sur la production et les importations, auxquels de nouveau il faut retrancher les subventions.
On peut enfin aborder le PIB sous l’angle de la demande. En effet le PIB correspond à la somme des
demandes adressées par les agents économiques aux unités de production résidentes. Il faut alors
additionner les dépenses de consommation finale des ménages et des administrations publiques, la
formation brute de capital fixe, la demande extérieure (exportations auxquelles il faut soustraire les
importations), ainsi que les variations de stock.
Cependant les variations du PIB peuvent résulter d’un effet prix ou d’un effet quantité. Pour mesurer
la croissance réelle de la production, il faut donc annuler l’effet-prix ou déflater (PIB en valeur/ IPC x
100). On parle alors de PIB en volume.
Enfin pour pouvoir utiliser le PIB dans les comparaisons internationales, il faut utiliser un taux de
change fictif, la pari de pouvoir d’achat. En effet deux pays présentant un niveau de richesse
comparables peuvent avoir des pouvoirs d’achat différents, car le coût de la vie n’y est pas le même.
Il s’agit d’un taux de conversion monétaire qui permet d'exprimer dans une unité commune (le dollar
PPA) les pouvoirs d'achat des différentes monnaies. Ce taux exprime le rapport entre la quantité
d'unités monétaires nécessaire dans des pays différents pour se procurer le même « panier » de
biens et de services.
Q3. En quoi l'approche en termes d'IDH complète-t-elle celle en termes de PIB ?
Le produit intérieur brut a été inventé par Simon Kuznets en 1934 afin de mesurer l'effet de la
Grande Dépression sur l'économie. Il mesure la production économique réalisée à l’intérieur d'un
pays donné par les agents économiques résidant à l’intérieur de ce territoire. Il peut se calculer de
différentes manières, en mesurant la production, les revenus distribués ou les composantes de la
demande globale. L’augmentation soutenue du PIB sur longue période correspond à la croissance
économique.
Le PIB est donc un indicateur quantitatif, qui néglige de nombreux aspects (production domestique,
externalités, économie souterraine, ..) et ne permet pas de mesurer la qualité de vie et le
développement, c’est-à-dire les transformations structurelles et qualitatives qui accompagnent la
croissance. Par exemple, la richesse peut être accaparée par une minorité, ou ne pas profiter à la
population si les services publics d’éducation et de santé ne sont pas performants. La richesse peut
s’accompagner d’un niveau de pollution insoutenable.
C’est pourquoi l'économiste indien Amartya Sen a créé en 1990 pour le PNUD (programme des
Nations Unies pour le développement) l’Indice de Développement Humain. Celui-ci fait la moyenne
géométrique de quatre indicateurs, mesurant le niveau de santé (espérance de vie à la naissance),
d’éducation (durée moyenne de scolarisation et durée attendue de scolarisation), et le niveau de vie
(revenu national brut par habitant en parité de pouvoir d’achat).
La mesure du niveau de vie grâce au RNB permet de tenir compte des flux de revenus du pays avec
l’extérieur, et la conversion en PPA de mesurer le pouvoir d’achat réel de la population en biens et
services. Le niveau de santé permet de mesurer indirectement la satisfaction des besoins matériels
essentiels tels que l'accès à une alimentation saine, à l'eau potable, à un logement décent, à une
bonne hygiène et aux soins médicaux
L'éducation a des effets directs sur le revenu et la productivité de chacun. Elle traduit la satisfaction
des besoins immatériels tels que la capacité à participer aux prises de décision sur le lieu de travail ou
dans la société, d'avoir une plus grande liberté de choix de vie. Enfin, les personnes les plus éduquées
déclarent un plus grand bien-être subjectif, sont en meilleure santé et ont plus de liens sociaux.
L’IDH a l’avantage d’introduire des éléments qualitatifs dans la mesure du développement et de
montrer que la corrélation entre niveau de vie et développement n'est pas parfaite. Un pays peut
avoir un niveau de vie moyen élevé mais un IDH inférieur à celui d'un pays moins riche en moyenne
par habitant (ex : Arabie Saoudite). L’IDH complète donc utilement le PIB. Il peut lui-même être
complété par d’autres indicateurs, comme l’Indice de développement humain ajusté aux inégalités
(IDHI) qui a pour objectif de déflater l’IDH en tenant compte des inégalités dans la répartition de
chaque dimension au sein de la population, ou encore par l’Indice des Inégalités de Genre.
Q4. Montrez que la productivité globale des facteurs est source de croissance économique.
La contribution des facteurs de production est mesurée par la fonction des néoclassiques Cobb-
Douglas (1928) définie par la relation Y = f (K;L). C'est une combinaison productive qui peut être
complémentaire ou substituable. Cependant, l'accumulation du capital se heurte à la loi des
rendements décroissants et ne suffit pas à expliquer toute la croissance. Ricardo, dans sa théorie des
rendements décroissants évoque le moment l'on atteint la stagnation de la croissance appelée
"Etat Stationnaire de l'Economie". Autrement dit, l'augmentation des facteurs de production
entraîne un rendement marginal moindre.
La Productivité Globale des Facteurs ou PGF est apparue avec Robert Solow dans son ouvrage "A
Contribution to the Theory of Economic Growth" publié en 1956. Celle-ci fut tout d'abord dénommée
"Résidu de Solow". En effet, en étudiant les sources de la croissance, il est apparu qu'une partie de la
croissance n'était pas due à la production réalisée par les facteurs de production (travail et capital),
contrairement à ce que montrait la fonction Cobb-Douglas créée en 1928. Le "résidu de Solow" est
donc une part inexpliquée de la croissance économique, que Solow attribue au progrès technique,
permettant de repousser les contraintes technologiques et d'améliorer l'efficacité globale et la
productivité des facteurs. Ce troisième facteur de production entraîne une transformation des
moyens et méthodes de production de l'organisation du travail et des structures de l'économie.
Le progrès technique correspond à l’ensemble des innovations de produit ou de procédé (J.
Schumpeter, Le cycle des affaires, 1939).
Les innovations de produit permettent de créer un besoin nouveau chez les consommateurs, qui va
alimenter la demande globale en suscitant des flux de consommation, d’investissement, ou
d’exportations. Les innovations de procédé améliorent l’offre des entreprises : en effet elles
permettent d’améliorer la qualité de la production, mais aussi de réaliser des gains de productivité,
ce qui peut se traduire par des baisses de prix, des quantités produites plus importantes, ou des
marges bénéficiaires améliorées sur chaque produit vendu.
L’innovation permet d’améliorer les combinaisons productives en dépassant la contrainte
technologique qui empêche de substituer du capital au travail, et repousse ainsi la loi des
rendements décroissants (D. Ricardo, Principes de l’économie politique et de l’impôt, 1817). Le
progrès technique est donc à l’origine d’une meilleure productivité globale des facteurs.
Cependant, le Progrès technique est issu du fruit d'investissements ne se limitant plus au seul capital
fixe: mais à la Recherche&Développement (K technologique), à la formation (K humain) et à
l'amélioration de certaines infrastructures au travers de l'Etat (K public). La croissance est désormais
endogène, résultant d'un processus continu (investissement permanent) où la croissance génère elle-
même le progrès technique alimentant à son tour la croissance. C'est donc un phénomène continu et
auto-entretenu.
Q5. Comment l’accumulation du capital contribue-t-elle à la croissance ?
Au sens strict, l’accumulation de capital correspond à l’accroissement du stock de capital fixe. Celui-ci
augmente grâce aux flux d’investissements mesurés par la FBCF, mais est diminué par l’usure du
capital fixe (amortissement). C’est avec l’augmentation de la quantité de travail et le progrès
technique, une des sources majeures de la croissance économique (augmentation soutenue sur
longue période du PIB). En effet, il améliore l’offre et soutient la demande.
Il agit sur la demande de deux façons :
Tout d’abord, il augmente la demande de biens d’équipement adressée aux secteurs des machines-
outils, de la construction, des transports…ce qui va accroître la demande globale et obliger les
entreprises de ces secteurs à augmenter leur production.
Ensuite, cette production nouvelle va se traduire par l’embauche de nouveaux travailleurs et par la
distribution de revenus supplémentaires. Les salariés vont accroître leur consommation de biens et
de services ce qui multiplie la demande et accélère la croissance économique (phénomène du
multiplicateur de Keynes).
L’investissement agit également sur l’offre de produits de plusieurs façons :
L’augmentation du stock de capital fixe, c’est-à-dire les capacités de production, va permettre aux
entreprises de produire plus si la demande est au rendez-vous, et d’augmenter les biens et services à
disposition des consommateurs. L’investissement de capacité correspond à des équipements
supplémentaires (machines, bâtiments, outils..) qui nécessiteront par ailleurs l’embauche de
travailleurs supplémentaires.
Ensuite, un investissement se traduit souvent par l’achat de machines plus performantes parce
qu’elles incorporent le progrès technique. L’investissement de productivité, qui substitue le capital
au travail, permet d’augmenter les quantités produites et/ou de diminuer les coûts unitaires, que
l’entreprise peut répercuter sur les prix, ce qui va rendre les entreprises plus compétitives sur le
marché intérieur et sur les marchés extérieurs. La demande devrait augmenter et les entreprises
devraient produire plus.
Enfin, un investissement de remplacement rajeunit le stock de capital fixe, ce qui accroît son
efficacité car les nouveaux équipements ont également incorporé le progrès technique, et ont un
taux de panne plus faible. Ainsi, le remplacement d’un vieil ordinateur par un ordinateur de nouvelle
génération améliore l’efficacité du système productif car ce dernier a plus puissance et de
fonctionnalités.
L’incorporation du progrès technique permet d’améliorer l’efficacité globale de la combinaison
productive (PGF).
L’accumulation de capital, prise au sens large, peut aussi concerner d’autres capitaux, et favoriser
une croissance endogène, qui suscite en continu du progrès technique. L’interaction du capital
humain (Lucas), du capital technologique (Romer), ou du capital public (Barro), dégagent des
externalités positives et permettent des gains de productivité qui alimentent la croissance.
Q6. Quel est l’apport des théories de la croissance endogène à la compréhension de la croissance ?
Robert Solow considérait que le résidu, c’est-à-dire les gains de productivité globale des facteurs, ne
pouvait être expliqué par son modèle. Il était exogène au modèle. Il attribuait donc ces gains de
productivité au progrès technique qui « tombait du ciel » c’est-à-dire qu’il résultait de découvertes
qui sont aléatoires.
Les théories récentes de la croissance endogène cherchent à construire des modèles qui expliquent
l’apparition du progrès technique. Ces modèles ont été développés à partir des années 1980,
notamment par Paul Romer (1986), Robert Barro (1991), ou Robert Lucas (1988). Ils se fondent sur
l'hypothèse que la croissance génère par elle-même le progrès technique. Le progrès technique est
donc « endogène » à la croissance de la production.
La croissance économique trouve donc sa source dans l’accumulation et l’interaction de différentes
formes de capitaux (technologique, physique, humain, public) utilisés par les différents agents
économiques. La croissance dépend donc de l’accumulation de capital au sens large.
En effet ces différents investissements vont permettre d’obtenir des gains de productivité, mais aussi
produire des « externalités positives » c’est-à-dire des avantages procurés aux autres agents
économiques sans qu’ils en aient à payer le coût. Par exemple le capital public (Barro) qui correspond
à l’ensemble des infrastructures publiques offertes par l’Etat et les collectivités locales (Ecole,
universités, routes, canaux, aéroports,…), permet d’améliorer les réseaux de communication ou de
transport, de former des étudiants (universités), ce qui permet aux entreprises d’améliorer leur
productivité. Un capital humain élevé (Lucas), c’est-à-dire l’ensemble des capacités productives
qu'un individu acquiert par l'accumulation de connaissances ou d’expériences, permet à la
population d’innover, de s’approprier et de diffuser plus rapidement les nouvelles technologies, ou
de se reconvertir plus rapidement. Les investissements dans le capital physique et technologique
(Romer) vont permettre d’innover et d’incorporer ces innovations dans les méthodes de production,
ce qui permet de faire des gains de productivité mais requiert une élévation du capital humain. Les
capitaux sont donc en interaction.
La croissance est donc un phénomène cumulatif et continu. Elle fournit des ressources financières et
immatérielles qui vont soutenir les investissements dans les différents capitaux. Aussi les économies
ne devraient donc pas tendre vers un état stationnaire. Elles ne sont pas soumises aux aléas d’un
progrès technique qui « tomberait du ciel ».
Chap. 2 Comment expliquer l'instabilité de la croissance?
Q7. Comment les chocs d’offre et de demande permettent-ils d’expliquer les fluctuations
économiques?
Un choc économique est une modification brutale et imprévue de l’offre ou de la demande, qui
provoque d’importantes fluctuations économiques (ensemble des variations du rythme de la
croissance économique : expansion, récession, dépression, crise,…).
Un choc d’offre négatif (diminution de l’offre) résulte généralement d’une augmentation brutale des
coûts de production (ex. crise pétrolière). Cela se traduit par une diminution de la production, donc
une récession, et s’accompagne de chômage et d’inflation.
Un choc d’offre positif résulte généralement du progrès technique, qui permet de baisser les coûts
de production et de stimuler la demande. Il en résulte expansion ou croissance.
Un choc de demande négatif est une diminution brutale de la demande globale (ex. hausse
importante des taux d’intérêts), qui peut conduire à un ralentissement ou une récession.
Un choc de demande positif est une augmentation de la demande globale (ex. réunification de
l’Allemagne), qui conduit à une phase d’expansion ou de croissance.
Q8. Vous montrerez les mécanismes qui conduisent d'un choc de demande à une déflation.
La déflation (baisse générale et durable des prix) a pour origine un choc de demande négatif, c’est-à-
dire un événement qui affecte le niveau de la demande globale à court terme (variation du niveau de
consommation finale, d’investissement ou de la demande extérieure). La croissance effective devient
inférieure à la croissance potentielle, entrainant baisse des prix et chômage.
Dans l’exemple de la crise de 1929, le retrait des capitaux britanniques provoque une panique
boursière, qui fait fondre le prix des actifs achetés à crédit. Cette baisse soudaine du niveau des
patrimoines des investisseurs diminue l’investissement et les possibilités d’endettement. La
diminution de la production qui s’ensuit, entraine un chômage massif, qui en l’absence de toute
protection sociale, déprime la consommation.
La crise des subprimes met en œuvre des mécanismes similaires. Le relèvement par la FED de ses
taux directeurs pour lutter contre l’inflation, met en grande difficulté les agents économiques peu
solvables qui se sont endettés à taux variables pour réaliser un achat immobilier. La mise en vente
massive des actifs immobiliers qui s’ensuit, aboutit à la baisse des prix, la faillite d’établissements
bancaires, et contamine le monde entier par la baisse de valeur des prêts titrisés. La production
ralentit alors, faute de financements et de débouchés solvables, entrainant un chômage de masse.
La déflation possède des mécanismes spécifiques qui peuvent conduire à une spirale déflationniste,
un cercle vicieux dont il est difficile de sortir.
En effet, constatant la baisse des prix, les agents économiques vont différer leur consommation et
leurs investissements. Cet attentisme mène à la baisse de la demande globale adressée aux
entreprises, qui doivent ralentir leur production faute de débouchés, baisser leurs prix et licencier
pour conserver leur rentabilité. Elles distribuent ainsi moins de revenus, ce qui déprime davantage la
consommation.
D’autre part, les agents économiques cherchent à se désendetter pour diminuer le poids de leurs
remboursements. Ils épargnent pour pouvoir rembourser, ou mettent en vente leurs actifs, mais
cette mise en vente simultanée et massive a pour effet de faire baisser les prix des actifs, car la
demande n’est pas au rendez-vous. Cela conduit à l’augmentation du poids de la dette en valeur
relative : en effet la dette est fixe, alors que les revenus diminuent. De plus les prix peuvent baisser
plus vite que les agents économiques n’arrivent à se désendetter (il faut plusieurs mois pour vendre
une maison par exemple). C’est le mécanisme de la déflation par la dette (Irving Fisher).
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