jusqu'à nos jours (Paris, 1783-1788, 264 parties en 75 vol. in-18) et d’une pièce intitulée Le Dieu mars désarmé,
allégorie en 1 acte, en vers libres, mêlée de chants et de danses, à l’occasion de la paix de 1783 (Paris, 1783, in-
18), publia pour la première fois en 1785 cette romance dans ses Etrennes de polymnie, recueil de chansons,
romances, vaudevilles..., gravés avec de la musique nouvelle1. Elle figure sous le seul titre de " Romance " à la
page 211 du premier volume.
Connue alors sous le nom de " Romance du chevrier ", c’est plus tard, au cours de la première moitié du dix-
neuvième siècle qu’elle prit le nom de son incipit Plaisir d’amour. Son succès fut tel que Berlioz lui-même
l’instrumenta pour petit orchestre en 1859. Devenue très populaire au fil des décennies, elle rentrait dans les
cafés-concerts à la fin du dix-neuvième siècle, puis, avec l’apparition du disque était enregistrée par les plus
grands interprètes du genre. De nos jours cette romance Plaisr d’amour est devenue une ambassadrice de la
chanson française, fredonnée dans le monde entier aussi bien dans les salons que dans les cafés.
Jean-Pierre Claris de Florian (1755-1794), auteur des
paroles de Plaisir d'amour
( Dessin fait d'après nature en 1786 par Queverdo, et terminé
par Massol-Clavel )
Schwarzendorf, dit Martini (1741-1816), compositeur de
l'air célèbre Plaisir d'amour
Mais qui était Jean-Paul-Egide Martini, auteur génial de cette mélodie si douce et naturelle ? De son vrai nom
Johann Paul Aegidius Schwarzendorf, ce compositeur d’origine allemande était né le 1er septembre 1741 à
Freistadt, dans le Haut-Palatinat. Après des études à Fribourg-en-Brisgau, il s’installa en 1760 à Nancy, prit le
nom de Martini, et se mit au service de Stanislas Leszcynski. Quatre ans plus tard, il montait à Paris, où ses
compositions le faisaient connaître, et dirigeait la Chapelle du prince de Condé, ainsi que la Musique du comte
d’Artois, puis était nommé directeur de la musique du Théâtre Feydeau. Son opéra Sapho (1794) lui vaudra
ensuite le poste d’Inspecteur du Conservatoire de Paris, tout nouvellement créé, où il enseignera également la
composition. En 1814, il terminait sa carrière avec sa nomination de Surintendant de la Musique royale, mais
mourrait à Paris deux ans plus tard, le 10 février 1816. Compositeur très apprécié de son temps, c’est surtout ses
opéras qui lui valurent cette notoriété : L’Amoureux de quinze ans (Paris, Opéra-italien, 15 avril 1771), Henry IV
(1774), Le Droit du seigneur (1783), Sapho (Théâtre Louvois, 1794), Annette et Lubin (Comédie-Italienne, 1800)...
On lui doit également six Recueils de romances, de la musique d’église : un Requiem pour Louis XVI, deux
Messe solennelle à quatre voix et orchestre, un Te Deum, des psaumes.., de la musique de chambre : Six
quatuors pour flûte, violon, alto et basse, Six trios pour deux violons et violoncelle, Quatre divertissements pour
clavecin, deux violons et basse..., et de la musique militaire qu’il écrivit à l’époque où il était entré dans un
régiment de hussards. Martini est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages didactiques : une Ecole d’orgue, divisée en
trois parties ; résumée d’après les ouvrages des plus célèbres organistes de l’Allemagne (1804), un Traité
élémentaire d’harmonie et de composition et une Mélopée moderne, ou l’Art du chant réduit en principes, écrit à
Lyon, en 1792, lorsqu’il s’était réfugié dans cette ville lors de la tourmente révolutionnaire. La princesse de Salm a
publié en 1842 un intéressant Eloge de Martini dans le tome IV de ses Oeuvres complètes.
Mais, si l’Histoire a conservé les noms de Florian et Martini comme auteurs de Plaisir d’Amour, il serait injuste
d’oublier celui de Ange-Etienne-Xavier Poisson de La Chabeaussière, car l’édition de 1785 le cite comme
coauteur de la musique " Romance, musique de MM. Martini et de La Chabeaussière ". L’oeuvre de ce littérateur-
musicien ne lui a pas survécu et son nom n’apparaît même plus dans la plupart des ouvrages spécialisés. Les
personnes intéressées peuvent utilement consulter l’édition de 1834 du dictionnaire de F.X. de Feller intitulé