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c) La température.
La plupart des Paphiopedilum poussent entre 0 et 1000 m.
Parmi les espèces qui souffrent du froid, on trouve des plantes
de basse altitude (P. godefroyae, niveum, exul).
A partir de 1000 m, on a P. victoria- mariae, charlesworthii
ainsi que tous les Paphiopedilum chinois du sous-genre
Parvisepalum poussant entre 400 et 2000 m (exemple: P
armeniacum pousse jusqu’à 2000 m d’altitude). En hiver, en
saison sèche, ils supportent des températures voisines de 0°C.
Si vous les mettez à 20°C, ne vous attendez pas à ce qu’ils
fleurissent. Il faut les conditions de culture de serre
tempérée/froide. Pour les espèces des sections Barbata et
Paphiopedilum, il faut plutôt cultiver en atmosphère fraîche.
En résumé, si on veut voir les Paphiopedilum en fleur, il ne
faut pas toujours appliquer les conditions standards de culture.
Il y a de grandes variations de températures suivant les
espèces et il faut en tenir compte. C’est un sujet sensible,
fonction de l’origine des plantes. La plupart des espèces se
contentent d’une température de serre tempérée (été: 18/25°C,
hiver: 18/20°C avec une petite chute de température la nuit de
l’ordre de 5°C). Certaines plantes (P. argus, dianthun,
fairrieanum, parishii, superbiens, etc.) sont originaires
d’altitudes telles qu’une serre tempérée/froide s’impose. La,
s’il n’y a pas de floraison, il faut revoir le cycle des
températures. A l’inverse, parmi les espèces à ne pas mettre à
des températures très basses, vous avez les Brachypetalum
(bellatulum, concolor, godefroyae, niveum).
d) Le milieu de culture.
En général, il doit être assez poreux. Les matériaux
généralement utilisés dans des proportions variables sont:
écorce de pin, perlite, polystyrène, polyuréthane. On peut
ajouter du charbon de bois, des billes d’argile et souvent, il
faut ajouter du calcaire sous une forme ou sous une autre
(dolomie, marbre concassé), les Paphiopedilum étant souvent
calcicoles. Les sous-genres Parvisepalum et Brachypetalum
tels micranthum, malipoense, etc. apprécient particulièrement
les milieux très poreux dans lequel on ajoute du marbre
concassé.
e) Le rempotage.
Les Paphiopedilum doivent être rempotés plus souvent que
d’autres orchidées. Pour moi, une fréquence de 2 ans convient.
Après ce délai, le milieu devient acide et cela entraîne
généralement le dépérissement de la plante. Il faut prendre des
petits pots, bien les laver, enlever le compost et faire attention
aux racines. Par exemple les plantes du sous-genre
Parvisepalum ont des racines très grosses mais le point
d’attache sur la tige est fin et casse très facilement. Bien
mouiller votre compost, tirer la plante, faire glisser le compost
délicatement avec vos doigts, et ensuite poser en plaçant
délicatement la plante sans forcer. Généralement, comme il
n’y a pas beaucoup de racines, si vous cassez 2 racines sur 4,
la plante aura beaucoup de mal à repartir. Manipuler les
plantes avec beaucoup d’attention, particulièrement les
Parvisepalum et les Brachypetalum (concolor, bellatulum,
etc.). Ne tassez jamais le compost autour des racines, remettez
la plante dans un pot nouveau, bien nettoyer, à la base vous
mettrez un peu de drainage (polystyrène, billes d’argile, etc.).
Ensuite, vous rempotez avec un compost neuf. Le rempotage
se fera plutôt au printemps qu’à l’automne. Au printemps, les
plantes ont largement temps de récupérer et de refaire des
racines. En automne, il vaut mieux le faire en septembre. En
novembre, on entre en période hivernale, la reprise des plantes
est plus délicate.
f) L’arrosage et l’hygrométrie.
Il faut y veiller avec beaucoup de soin.
- Arrosage: abondant toute l’année, un petit peu plus réduit en
hiver. Ne jamais les suspendre comme on le fait pour les
autres orchidées. Vous risqueriez de perdre des plantes. Dès
que vous voyez les feuilles de votre plante devenir flasques,
c’est soit que ses racines sont en mauvais état, soit qu’elle n’a
pas été assez arrosée. Il faut rapidement réhydrater la plante.
Votre arrosage sera fait tôt le matin de façon à laisser la plante
sécher. Ne jamais laisser d’eau dans le coeur des plantes la
nuit.
- hygrométrie: par exemple, en été: # 50 % plus brumisation.
Celle-ci doit être faite tôt le matin et il ne faut jamais laisser
stagner de l’eau au centre des feuilles. C’est la porte ouverte
aux attaques fongiques particulièrement chez les
Brachysepalum.
Le pH de l’eau doit se situer entre 6.5 et 7.5. On peut
facilement le mesurer avec des appareils ou avec des
bandelettes. Les Phaphiopedilum ne redoutent pas le calcaire,
au contraire. Certaines espèces (delenatii et victoria-mariae)
préfèrent un milieu acide.
g) Lumière et exposition.
Ce sont généralement des plantes de sous-bois. La lumière
doit être filtrée. Les Paphiopedilum redoutent les coups de
soleil, surtout les espèces à feuilles marbrées. L’été, on peut
mettre ces plantes dehors à condition qu’elles soient sous un
arbre. Le manque de lumière limite parfois la floraison et s’il
y a trop de lumière cela peut entraîner des brûlures. Il faut
donc trouver un juste milieu.
h) La ventilation.
C’est un point très important. Il faut ventiler ces plantes toute
l’année.
i) Engrais.
Pour les espèces botaniques, je mets de l’engrais de mars à
novembre.
j) Maladies, parasites.
Les parasites: il y a des moyens pour les combattre. Par
exemple: les cochenilles qui se cachent sous les feuilles. S’il
n’y en a pas beaucoup: utiliser de l’alcool mélangé à de l’eau
(70 %). Si vous avez une grosse attaque: utiliser un
insecticide.
Le vrai problème, ce sont les attaques fongiques, maladies
graves causées par Erwinia et Pseumodonas. Elles se
manifestent par des taches marron sur les feuilles des
Cypripedium et notamment au coeur. De plus, avec Erwinia,
la plante dégage une odeur très acide. Quand cela arrive, il n’y
a pas grand chose à faire sauf si la plante attaquée peut faire
un petit départ sur le côté. Cela peut arriver. Parmi les plantes
les plus sensibles à ces maladies graves, citons les espèces du
sous-genre Brachypetalum (bellatulum, concolor, niveum).
Pour limiter les risques, il faut bien ventiler vos plantes et
éviter de laisser de l’eau stagner ainsi qu’un arrosage trop
abondant en hiver. Encore, à titre préventif, mettre de temps à
autre un peu de poudre de cannelle au centre des feuilles des
Paphiopedilum sensibles aux attaques fongiques. En effet, la
cannelle a un pouvoir bactéricide important. Evidemment, s’il
y a une grosse attaque d’Erwinia, malgré la cannelle, la plante
aura peu de chance de repartir.