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Journée internationale de l’environnement 2006
La diversité biologique est notre richesse
Exposé de M. Bruno Oberle, directeur de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV)
Nous allons fêter la Journée internationale de l’environnement lundi prochain.
L’environnement c’est aussi les espèces vivantes qui nous entourent. Ce patrimoine est
menacé au niveau mondial au point que les Etats ont créé en 1992 la Convention des
Nations Unies sur la diversité biologique, la plus grande convention environnementale
avec la Convention sur les changements climatiques. La Suisse y participe.
Qu’est-ce que la diversité biologique ?
La diversité biologique couvre un large domaine: la diversité des espèces animales et
végétales (par exemple dans une forêt, le hêtre, le chêne, le chevreuil, la musaraigne),
la diversité génétique au sein d’une même espèce (grâce à cette diversité, le chêne
peut par exemple s’adapter à différentes altitudes, différentes conditions climatiques),
l’interactivité des organismes d’un même écosystème (par exemple, les champignons
transmettent aux racines des arbres les éléments nutritifs du sol et la forêt offre
nourriture et abri aux chevreuils), et la diversité des écosystèmes (les forêts, les
prairies sèches).
Comme on le voit, la diversité biologique est riche et complexe. Cette richesse nous
sert aussi:
Des plantes et des animaux nous tirons le bois, les textiles, notre nourriture.
Les paysages variés et des écosystèmes qui fonctionnent sont aussi une
richesse naturelle de notre pays. On peut s’y promener et y faire du sport. Ils
nous protègent aussi contre les événements naturels: les forêts préviennent
les avalanches et les glissements de terrain, les zones alluviales absorbent
une partie de la force des crues. Le génome, le matériel génétique des
plantes et des animaux, est utilisé dans la fabrication de médicaments.
L’utilisation durable de notre environnement, pour autant qu’elle suive les
principes du développement durable, ne s’oppose pas au développement de
la biodiversité. Les différentes manières d’exploiter les forêts, si elles sont
durables, créent de multiples espaces ou de multiples espèces vont se
développer, le grand tétras et la pic mar par exemple. L’entretien des lisières
proches de l’état naturel multiplie aussi le nombre des espèces. L’humanité a
participé et peut participer à l’accroissement de cette richesse.
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De diverses espèces, on tire des produits spécifiques, par exemple dans la
pharmacie, la chimie (colorants, parfums) et l’industrie agro-alimentaire.
La biodiversité nous fournit des services qui seraient très difficiles voire impossibles
à remplacer. Par quel système remplacer les insectes dont nous dépendons pour
la pollinisation des arbres fruitiers ? Comment créer artificiellement l’équivalent des
micro-organismes qui garantissent la fertilité des sols ?
C’est aussi notre héritage. La biodiversité est un capital qui est le résultat de
millions d’années d’évolution et que nous connaissons encore assez mal.
Avec les espèces qui disparaissent, disparaissent aussi les effets de ces
espèces sur leur milieu, l’environnement se simplifie, il s’appauvrit et devient
plus vulnérable aux changements.
La diversité biologique nous apporte aussi des richesses qui ne sont pas
quantifiables. La beauté d’un champ fleuri, d’un paysage varié, le plaisir d’observer
un chevreuil dans une forêt, de suivre le vol d’un papillon, ces sentiments nés d’une
nature diversifiée n’ont pas de prix.
En résumé: la diversité biologique est véritablement une richesse naturelle que nous
devons gérer et développer
Que faisons-nous pour maintenir notre richesse naturelle ?
La Suisse a développé de bons instruments pour gérer sa richesse naturelle: les
Inventaires fédéraux servent à préserver la qualité des biotopes, les Listes rouges
rendent compte de l’évolution des espèces menacées; les réserves pour les oiseaux, les
districts francs et les réserves forestières offrent des plages de nature pour la faune et la
flore; le Réseau écologique national (REN) aide à la mise en réseau des milieux
naturels. On commence à établir des plans d’action pour la conservation d’espèces
menacées spécifiques.
Pour mesurer si le système mis en place fonctionne, s’il permet de garder voire
d’augmenter notre richesse, l’OFEV a mis sur pied un Monitoring de la biodiversité
en Suisse. Son premier bilan est mitigé.
La Suisse est riche: les biologistes estiment qu’environ 50 000 espèces peuplent notre
territoire. Après les pertes encore enregistrées dans les années 80, des signes
d’amélioration sont perceptibles. Le nombre d’espèces de vertébrés, par exemple, est
resté constant durant les huit dernières années. Les versants nord et sud des Alpes
sont étonnamment riches. 80 espèces de papillons de jour ont été recensées dans la
vallée de Zermatt en 2004. On a pu compter 372 espèces de plantes près de
Grindelwald.
Dans d’autres secteurs, la situation reste critique: de nombreuses espèces menacées
ne sont plus présentes qu’en petit nombre sur des sites particuliers, des réserves. La
richesse biologique du Plateau, suite à l’intensification de l’agriculture et de
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l’urbanisation a fondu. Les mesures prises par l’Office fédéral de l’agriculture pour
améliorer la qualité écologique des surfaces de compensation pourraient en particulier
permettre d’améliorer la situation.
Bilan sur l’état de l’environnement chaque 5 juin
Le Monitoring sur la biodiversité suisse est un bon exemple de l’observation de
l’environnement et du compte rendu sur l’environnement qui sont un des piliers de la
politique environnementale. Chaque année la Journée internationale de
l’environnement sera l’occasion de vous présenter des données sur l’environnement
et de dresser un bilan des efforts en cours.
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