Département fédéral de l'environnement, des transports, de l'énergie et de la communication DETEC Office fédéral de l'environnement OFEV Service de presse Tel.: 031 322 90 00 Fax: 031 322 70 54 [email protected] http://www.environnement-suisse.ch Journée internationale de l’environnement 2006 La diversité biologique est notre richesse Exposé de M. Bruno Oberle, directeur de l’Office fédéral de l’environnement (OFEV) Nous allons fêter la Journée internationale de l’environnement lundi prochain. L’environnement c’est aussi les espèces vivantes qui nous entourent. Ce patrimoine est menacé au niveau mondial au point que les Etats ont créé en 1992 la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique, la plus grande convention environnementale avec la Convention sur les changements climatiques. La Suisse y participe. Qu’est-ce que la diversité biologique ? La diversité biologique couvre un large domaine: la diversité des espèces animales et végétales (par exemple dans une forêt, le hêtre, le chêne, le chevreuil, la musaraigne), la diversité génétique au sein d’une même espèce (grâce à cette diversité, le chêne peut par exemple s’adapter à différentes altitudes, différentes conditions climatiques), l’interactivité des organismes d’un même écosystème (par exemple, les champignons transmettent aux racines des arbres les éléments nutritifs du sol et la forêt offre nourriture et abri aux chevreuils), et la diversité des écosystèmes (les forêts, les prairies sèches). Comme on le voit, la diversité biologique est riche et complexe. Cette richesse nous sert aussi: • Des plantes et des animaux nous tirons le bois, les textiles, notre nourriture. Les paysages variés et des écosystèmes qui fonctionnent sont aussi une richesse naturelle de notre pays. On peut s’y promener et y faire du sport. Ils nous protègent aussi contre les événements naturels: les forêts préviennent les avalanches et les glissements de terrain, les zones alluviales absorbent une partie de la force des crues. Le génome, le matériel génétique des plantes et des animaux, est utilisé dans la fabrication de médicaments. L’utilisation durable de notre environnement, pour autant qu’elle suive les principes du développement durable, ne s’oppose pas au développement de la biodiversité. Les différentes manières d’exploiter les forêts, si elles sont durables, créent de multiples espaces ou de multiples espèces vont se développer, le grand tétras et la pic mar par exemple. L’entretien des lisières proches de l’état naturel multiplie aussi le nombre des espèces. L’humanité a participé et peut participer à l’accroissement de cette richesse. • De diverses espèces, on tire des produits spécifiques, par exemple dans la pharmacie, la chimie (colorants, parfums) et l’industrie agro-alimentaire. • La biodiversité nous fournit des services qui seraient très difficiles voire impossibles à remplacer. Par quel système remplacer les insectes dont nous dépendons pour la pollinisation des arbres fruitiers ? Comment créer artificiellement l’équivalent des micro-organismes qui garantissent la fertilité des sols ? • C’est aussi notre héritage. La biodiversité est un capital qui est le résultat de millions d’années d’évolution et que nous connaissons encore assez mal. Avec les espèces qui disparaissent, disparaissent aussi les effets de ces espèces sur leur milieu, l’environnement se simplifie, il s’appauvrit et devient plus vulnérable aux changements. La diversité biologique nous apporte aussi des richesses qui ne sont pas quantifiables. La beauté d’un champ fleuri, d’un paysage varié, le plaisir d’observer un chevreuil dans une forêt, de suivre le vol d’un papillon, ces sentiments nés d’une nature diversifiée n’ont pas de prix. En résumé: la diversité biologique est véritablement une richesse naturelle que nous devons gérer et développer Que faisons-nous pour maintenir notre richesse naturelle ? La Suisse a développé de bons instruments pour gérer sa richesse naturelle: les Inventaires fédéraux servent à préserver la qualité des biotopes, les Listes rouges rendent compte de l’évolution des espèces menacées; les réserves pour les oiseaux, les districts francs et les réserves forestières offrent des plages de nature pour la faune et la flore; le Réseau écologique national (REN) aide à la mise en réseau des milieux naturels. On commence à établir des plans d’action pour la conservation d’espèces menacées spécifiques. Pour mesurer si le système mis en place fonctionne, s’il permet de garder voire d’augmenter notre richesse, l’OFEV a mis sur pied un Monitoring de la biodiversité en Suisse. Son premier bilan est mitigé. La Suisse est riche: les biologistes estiment qu’environ 50 000 espèces peuplent notre territoire. Après les pertes encore enregistrées dans les années 80, des signes d’amélioration sont perceptibles. Le nombre d’espèces de vertébrés, par exemple, est resté constant durant les huit dernières années. Les versants nord et sud des Alpes sont étonnamment riches. 80 espèces de papillons de jour ont été recensées dans la vallée de Zermatt en 2004. On a pu compter 372 espèces de plantes près de Grindelwald. Dans d’autres secteurs, la situation reste critique: de nombreuses espèces menacées ne sont plus présentes qu’en petit nombre sur des sites particuliers, des réserves. La richesse biologique du Plateau, suite à l’intensification de l’agriculture et de 2/3 l’urbanisation a fondu. Les mesures prises par l’Office fédéral de l’agriculture pour améliorer la qualité écologique des surfaces de compensation pourraient en particulier permettre d’améliorer la situation. Bilan sur l’état de l’environnement chaque 5 juin Le Monitoring sur la biodiversité suisse est un bon exemple de l’observation de l’environnement et du compte rendu sur l’environnement qui sont un des piliers de la politique environnementale. Chaque année la Journée internationale de l’environnement sera l’occasion de vous présenter des données sur l’environnement et de dresser un bilan des efforts en cours. 3/3