1
Histoire des idées
politiques
{(Par Majd Sabeh, 1ère Année Eco et Gestion)}
Présentation générale
Trois éléments de réflexion :
1. l'importance historique du politique et la permanence du
phénomène politique
2. une approche de la pensée politique
3. histoire des idées politiques
__________________________________________________________
______
1) l'importance historique de la politique remonte et prend pour origine
l'Antiquité grecque. Les Grecs ont inventé la philosophie, la science et la
politique. Contrairement à la Chine, en grec le mot politique se traduit par «
polis » qui veut dire « gouvernement de la cité » et « cité » elle-même.
La cité définie comme étant la communauté de citoyens. Ce qui montre que la
politique est au coeur de la cité. Les Grecs possédaient cet aspect de
conquête qui faisait défaut à l'empire perse (volonté de conquête).
-- l'intensité la puissance du politique en Grèce
Les Grecs se définissent en tant que communauté politique de par leurs
appartenance commune à une cité, à une idée politique : « tel est l'homme, tel
est la cité ».
C'est au sein de la cité que s'est épanouie la première pensée politique d'où la
naissance des débats. La cité est l'organisation optimum de la vie sociale. Il y
a une différence avec les civilisations orientales qui ont comme valeur
prédominante la fatalité, le destin et la divinité du chef. Le but moral de la cité
est de vivre bien entre hommes : c'est un élément de survie. La religion est
intégrée à la cité ce qui est différent avec le fait que les religions voulaient
dominer les hommes. La politique, en Grèce, était le bien commun de tous les
hommes. Les Grecs ont su différencier la sphère publique (la cité) de la
sphère privée (famille). Le phénomène politique et ce qui nous est commun.
______________________________________________________________
__
2) l'approche de la pensée politique est le domaine spécifique de la pensée
humaine ; il est inséparable de la pensée rationnelle. L'application de la
pensée rationnelle au pouvoir de la cité est l'organisation du pouvoir. Le
questionnement sur le monde à l'époque des Grecs est essentiel car c'est le
début de la philosophie mais aussi dans un contexte économique, social,
2
institutionnel et au sens large, culturel, ce monde divisé en cités multiples et
variées va se propager dans tout le bassin méditerranéen.
Première partie : les idées politiques des temps modernes (du XVIe siècle au
XVIIIe siècle)
L'aboutissement de cette période dans un contexte franco-européen et l'événement
majeur : la révolution française et ses conséquences.
Avec celle de 1917 en Russie, ces révolutions sont des transitions vers de nouvelles
périodes. Les temps modernes pour l'économie sont surtout marqués par le début du
capitalisme marchand. La période précédente, là où la pensée politique et forte, fait
très peu dans le domaine social mais par contre beaucoup dans les domaines
philosophiques, religieux et institutionnels. Les conditions économiques et sociales ont
toujours influencé la pensée politique cependant, à partir de ces temps modernes, elles
acquièrent une place importante.
À partir du IIe siècle après Jésus-Christ, les Romains, organisés en cités, connaissent
un lent déclin économique. On est passé de l'organisation de la cité à un empire qui
prétendait au contrôle du monde méditerranéen.
Puis, se produisit une dispersion des centres de pouvoir entre les mains des seigneurs
ayant des territoires très réduits. Ceci fut une crise économique, sociale et politique car
l'état s'est effondré (qu'ils auraient construit à la suite des Grecs) avec le début du
moyen âge.
Devant cette crise, les explications religieuses triomphent mais elles restent peu
intéressées par les questions économiques et sociales, les valeurs essentielles sont
surtout la religion et la morale. À partir du XVe siècle, on assiste à un renouveau
économique, culturel et politique dû à des révolutions techniques considérables dans
l'agriculture d'où une hausse de la démographie en Occident.
Cet révolution technique a été possible car il y eut des changements politiques
considérables : organisation politique réussie et stabilisation. Suite à ce renouveau
économique, se produisit un renouveau urbain dû à une révolution culturelle (comme
le souligne le dicton employé alors à cette époque : l'air de la ville rend libre).
3
Chapitre 1 : Renaissance et Réformes (XVIe siècle)
Ce siècle va inventer la modernité en puisant dans le passé ; en suivant l'héritage
intellectuel de la Grèce et surtout de la Rome antique.
Le moyen âge est une époque de difficultés (économique et politique). Le XVIe siècle
marque la rupture avec le moyen âge et c'est le début de la Renaissance.
Les XIVe et XVe siècle sont des siècles de crise (crise politique qui vont entraîner des
guerres, des difficultés sociales et la grande peste).
La Renaissance va remettre en cause l'héritage de l'époque qu'il a précédée. On
idéalise l'Antiquité et on noircit le moyen âge. C'est le début des critiques de
l'institution chrétienne : il y a remise en cause des valeurs chrétiennes.
Les débats sur la religion chrétienne mènent à des guerres civiles européennes dont la
religion est la cause.
Protester contre le fonctionnement de la religion chrétienne va conduire au
protestantisme. Mais l'Edit de Nantes proclame le fait que ces deux religions peuvent
cohabiter.
Les grands thèmes politiques sont :
-- le primat de la religion (le roi est le représentant de Dieu)
-- l'humanisme : appartenance à un groupe.
Les guerres du XVIe siècle sont marquées par le fait que l'on ne se tue pas forcément
au nom d'un Dieu mais aussi au nom d'un état.
1453 : chute de Constantinople et la fin du monde ancien. L'empire romain est
définitivement anéanti. En ce XVIe siècle, l'Europe perd le monde ancien et découvre
le nouveau monde. Révolution scientifique de Copernic (la terre est une sphère).
Il y a des grands bouleversements de l'ensemble de la société.
Les audaces politiques
Nicolas Machiavel : symbole de la modernité politique
plan politique : arrivée des états
Thomas More : penseur politique (un des premiers).
Le courant des réformateurs traduit cette audace politique. Ils vont théoriser
l'état naturel : Jean Bodin.
Les Monarchomaques : la définition des rapports entre le pouvoir politique et la
société, ils redéfinissent la monarchie.
4
1) La pensée sur l'état : Machiavel
Nicolas Machiavel (1469 -- 1527).
Un pays : l'Italie divisée politiquement.
Une ville : Florence, commerce avec toute l'Europe et même l'Inde et la Chine...
Il remplit diverses missions diplomatiques pour Florence, c'est un serviteur de sa ville.
Il va être écarté de la vie publique et va donc écrire sur la politique et devenir LE
penseur politique par excellence. L'Italie se considère depuis le moyen âge
communautaire d'empire. Rome est le centre du Saint Empire Romain germanique.
L'Italie est soumise au pouvoir du pape, à la Rome pontificale.
Le pape est un grand seigneur, sa domination est la cause de la division italienne. De
ce fait, l'Italie ne peut s'unir et il y a une multitude de principautés et de cités : Rome,
Florence, Milan, Venise, Naples, Bologne... Toutes indépendantes et se faisant
continuellement la guerre.
Cette contradiction en Italie (sentiment d'unité nationale différent du pays européen le
plus faible) abat sur dix Machiavel qui ne la comprend pas.
En Toscane, l'activité commerciale et économique est à la pointe en Italie. Florence est
dominée par les familles aristocratiques, notamment les Médicis qui sont des
banquiers. Florence est donc un gouvernement de banquiers. Machiavel est à la fois le
serviteur et la victime des banquiers. Florence est un véritable laboratoire politique. Il
y a un gouvernement collégial, dont le pouvoir est partagé entre quelques familles qui
ont une légitimité vis-à-vis de richesses. Machiavel se demande pourquoi ces
banquiers se retrouvent au pouvoir.
Florence est dominée par un seul homme : Laurent de Médicis dit « le magnifique ». Il
se présente comme le gardien de la république. Machiavel est un opposant aux Médicis
mais en même temps il se propose à Laurent de Médicis comme conseiller politique.
En 1519, il écrit "Discours sur la première décade Titeliv". Il s'agit d'un discours sur la
réforme de l'état de Florence. En 1513, il écrit "Le Prince" qui est un traité politique
dédié à Laurent de Médicis. Il se demande quel est le meilleur régime politique
possible, comment gouverner.
Machiavel déplora l'instabilité politique en Italie, il faut donc trouver un régime
permettant l'indépendance italienne.
Machiavel a été formé à la politique par la lecture de manuels anciens d'histoire
grecque et romaine. Ils condamne les régimes monarchiques et toute la tradition qui va
avec. Il s'intéresse aux régimes nouveaux, ceux qui naissent en Italie. Il ne veut pas se
fonder sur la tradition pour fonder l'état italien.
Nouveaux principes : il pense que l'église ne doit pas intervenir dans le gouvernement
des hommes. Machiavel est un rationaliste en séparant la religion du pouvoir. Le rôle
du gouvernement est de contenir les sujets et les gouvernants.
5
Deux étapes pour cela :
-- les principes politiques du "Prince"
-- la liberté peut-elle exister ?
Machiavel montre les limites de ces préceptes car les pouvoirs du prince sont grands
mais trop généraux.
Ainsi, il s'adresse directement au prince en disant qu'il incarne le pouvoir et que son
but est de maintenir le pouvoir.
La morale et la politique n'ont rien à voir pour Machiavel, la politique ne comporte pas
de vision manichéenne. Le prince doit se dissimuler pour prospérer. Machiavel a
toujours un souci obsessionnel de la sécurité et de l'ordre à cause du contexte
historique.
On peut avoir selon lui un régime d'ordre et de liberté : c'est la recherche du régime
idéal.
2)Thomas More : L'Utopie
A)Le malheur dans la propriété
Machiavel avait pour ambition d'analyser le phénomène politique. Au XVIe siècle, des
auteurs vont contester Machiavel et les conséquences de ces théories, contester le
postulat de la toute-puissance de l'état. Ces auteurs sont regroupés dans le courant
humaniste chrétien.
Auteurs de ce courant :
-- Érasme de Rotterdam, l'un des plus grands intellectuels du XVIe siècle.
-- Thomas More (1480 -- 1535) ; anglais.
Ils remettent en cause les conceptions héritées du passé, le pouvoir de l'église.
Réforme culturelle, intellectuelle et morale : réforme des valeurs de la chrétienté.
Thomas More fait partie de l'humanisme chrétien (courant intellectuel du XVIe siècle).
C'est un courant réformateur.
Il repousse le courant anglo-saxon de l'humanisme. Ce courant international a pour
environnement politique de grands royaumes où les guerres subsistent et de ce fait ce
courant des dénonce.
Thomas More à un projet politique pacifiste qui est l'arrêt de la guerre. Il est l'un des
premiers représentants d'unité européenne..
More est un dissident radical critique de sa société. Comme Machiavel il est très
engagé politiquement, il a posté dans la haute fonction publique, c'est donc un homme
politique qui a une culture philosophique et politique considérable.
Il prend ses sources dans la pensée politique grecque, surtout celle de Platon car il a
été le plus virulent de la société de son temps. La démarche de Platon qui consiste à
construire une société idéale va être reprise par Thomas More.
1 / 14 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !