devenir. Tous les objets du monde change mais pas l’idée. On va donc qualifier ses entités,
formes ou idées, en parlant de la beauté en elle-même. La beauté en elle-même ne devient
jamais l’être. Les objets qu’on qualifie de beau participe à l’idée de beauté.
Il faut que nous renversions notre intuition. Pour nous, ce qui existe et ce que nous
percevons. Socrate et Platon vont en revanche renoncer à cette croyance en affirmant qu’il y a
une autre réalité que le monde qui nous apparaît. Le monde tel qu’on le voit est un monde de
phénomène. Le phénomène est ce qui se voit. Dans l’allégorie de la caverne, Socrate présente
un schéma au niveau phénoménal et projette une série d’ombres qui a une éternité et qui n’est
pas voué à la dégradation. Il existe des essences qui ne sont pas soumises à la détérioration.
Nous ne voyons que la projection de ces identités. Il faut donc une sorte de conversion
philosophique dans la pensée de Platon et en tirer des leçons.
Par les mythes que produit Platon, il y a le mythe que les âmes des hommes seraient
éternelles. Elles auraient contemplé la vérité humaine et gardé une trace de leur vision des
idées en soi et que cette trace pourrait être réactivé. L’exercice de la philosophie serait d’aller
réanimé dans l’âme humaine les vérités humaines qu’elle a contemplé. La philosophie serait
un exercice par la parole de travail permettant de faire revenir à la surface des traces d’une
mémoire de ce que leur âme a vu. Socrate compare son travail à celui d’une sage-femme qui
met ses enfants au monde. La vérité n’est pas quelque chose qu’il faut transmettre mais il faut
permettre l’apparition de la vérité. La philosophie n’est pas un art de transmission du savoir,
mais le philosophe doit faire émerger un savoir qu’il ignore qu’il sait. Par le dialogue, le
philosophe aide le sujet à récupérer son savoir. Le savoir est donc une réappropriation, un
ressouvenir ou une réminiscence.
B)Le problème de Ménon.
Socrate soutient donc que savoir c’est resouvenir. Il va le montrer. Socrate va
interroger un esclave.
Bourdieu montre de façon convaincante que le capital culturel des individus dépend de
leur domaine familiale. Le capital scolaire de la mère est un signe de ce que deviendront les
enfants.
Socrate prend un individu qui ne présente que des caractéristiques négatives (un
esclave sans nom, un individu quelconque). On a faire à un jeune esclave d’où l’hypothèse
suivante que si la démonstration fonctionne sur une individu quelconque elle fonctionnerait
sur un individu à statut plus élevé. Socrate pose une seule question au propriétaire : l’esclave
parle-t-il le grec. Socrate pose un problème de géométrie à l’esclave : « étant donné un carré
de coté un comment construire un carré qui a une surface double que ce carré ». Après une
série de tâtonnement, il va construire un carré qui a une surface double du carré initial.
L’esclave aura d’abord doublé le côté avant que Socrate lui explique qu’il faut utiliser la
diagonale.
L’esclave du Ménon résout un problème mathématique d’une très grande technicité,
donc quelqu’un qui est ignorant sans capital culturel a dans son âme à la vérité. Chez Platon,
il y a une thèse démocratique : tous les individus possèdent un capital culturel équivalent.
N’importe quel humain a une âme innée. N’importe quel esprit humain possède les mêmes
compétences. Le savoir inné va varier en fonction du milieu. La rationalité est donc ancrée
dans l’homme. Cette tradition a été réactivé dans la pensée de Descartes.
Chomsky a soutenu que quelle que soit la façon dont on pose une question dans
n’importe quelle langue il n’y a pas de différences dans les compétences. Platon en déduit
qu’il n’y a pas d’inégalités fondamentales entre Platon et l’esclave. Platon présente au final le
corps comme une prison dont il faut s’échapper.