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ECONOMIE GENERALE STS 2ème ANNEE
CHAPITRE XIII
LES DESEQUILIBRES ECONOMIQUES
DANS LES PAYS DEVELOPPES
Montrer que ces nouvelles formes de croissance s’accompagnent de profonds déséquilibres
différents selon les pays : inflation désinflation, chômages, inégalités sociales, exclusion et
marginalisation, crise de la protection sociale, déséquilibres extérieurs
INTRODUCTION : LES DESEQUILIBRES QUI ACCOMPAGNENT LA
CROISSANCE.
On considère deux grandes familles de déséquilibres
1) Les déséquilibres économiques
Sur le marché des biens et services, un déséquilibre entre l'offre et la
demande entraîne des variations de prix. L'augmentation durable des prix
est qualifiée d'inflation. La baisse est la déflation.
Sur le marché du travail, un écart entre l'offre et la demande conduit au
chômage, lui-même source.
Sur les marchés internationaux, un écart entre les flux entrants et sortants
entraîne un déséquilibre extérieur.
2) Les déséquilibres sociaux (chômage, inégalités sociales / exclusion,
mouvements sociaux, (voir chapitre suivant)
Remarque : certains ouvrages intègrent le chômage dans le chapitre sur les déséquilibres
sociaux. Pas d’accord : même s’il a des origines sociales, le chômage est avant tout un
phénomène économique lié à un déséquilibre sur le marche du facteur travail.
Ces déséquilibres économiques et sociaux se produisent dans les pays développés
en période de croissance. La situation est paradoxale
on parle de « nouvelle forme de croissance » (ce que fait le programme)
NB : Les déséquilibres constatés sont différents selon les pays, par exemple :
- aux États-Unis, une croissance très forte et continue depuis plus de 10 ans
s'accompagnait d'un déficit élevé des transactions courantes avec l'étranger ;
- en Europe, c'était le chômage qui se maintenait à un niveau élevé ;
- en Espagne, la croissance plus forte qu'ailleurs s'accompagnait de tensions
inflationnistes.
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Ces déséquilibres ne sont pas toujours réglés par des ajustements naturels ou par
l’action des pouvoirs publics : on parle alors de déséquilibres structurels.
Même si le programme ne le prend pas du tout en compte, on peut rajouter un type
de déséquilibre : celui lié à l’action de l’homme sur la planète et l’environnement.
3) Les déséquilibres environnementaux.
L'activité humaine provoque de nombreux déséquilibres : biodiversité, milieux
naturels, climat, ressources naturelles, pollutions, déchets qui s'accumulent …
Ils font peser de lourdes menaces sur la planète et dégradent les conditions de
vie se (embouteillages, pics de pollution),.
Les dégradations actuelles sont probablement irréversibles ; elles mettent en
cause l'équilibre entre les générations.
NB : La protection de l'environnement nécessite une régulation économique qui limite
l'autonomie des particuliers, des entreprises et des États. En 1997, à Kyoto, les principaux
pays développés - à l'exception des États-Unis - se sont engagés à réduire leurs émissions de
gaz à effet de serre mais la mise en oeuvre est difficile car elle implique la limitation des
consommations matérielles dans les économies des pays développés. À ce titre, la protection
de l'environnement est devenue un déterminant de l'évolution de l'économie mondiale.
Conférence de Bali a pris le relais pour la transition jusqu’en 2012, fin des accords de Kyoto.
On va les voir tour à tour (sauf aspects environnementaux, hors programme)
Un site bien
http://www.ac-versailles.fr/cerpeg/ressdiscipl/economie/ecogene/default.htm
I - L’INFLATION, LA DESINFLATION, LA DEFLATION.
A. L'INFLATION.
L'inflation est la hausse générale et prolongée des prix.
En France, elle est mesurée officiellement par l'INSEE au moyen de l'indice des prix à
la consommation (IPC),
NB : L’IPC est calculé sur 305 familles comportant plus de 110 000 produits élémentaires
(sauf les services hospitaliers privés, de l'assurance vie et des jeux de hasard, et sauf les
dépenses liées à l’acquisition du logement qui est de l’investissement et non de la
consommation). 200 000 prix sont collectés chaque mois. Il s'agit des prix des biens et des
services proposés aux consommateurs sur l'ensemble du territoire. L'Insee suit les prix
affichés toutes taxes comprises (TTC). Cela comprend les soldes et les promotions, mais
exclut les réductions privées (cartes de fidélité) et les remises en caisse.
Dans le cadre de l'objectif de stabilité des prix de la Banque Centrale Européenne,
l'IPCH (IPC « Harmonisé ») est l'indicateur majeur pour la conduite de la politique
monétaire dans la zone euro.
Attention, il ne se substitue pas aux IPC nationaux. Dans le cas de la France, l'IPC et
l'IPCH ont des évolutions assez proches, reflet de leur proximité méthodologique.
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Les causes de l’inflation :
l'inflation par la monnaie : l'émission excessive de monnaie provoque la
hausse des prix ; Il s'agit de l'explication la plus ancienne et la plus souvent
donnée = approche monétariste => gonflement par les crédits accordés par les
banques et banquiers centraux (le monétariste Milton Friedman explique
l’inflation comme un accroissement anormalement rapide de la quantité de
monnaie par rapport au volume de la production).
l'inflation par la demande : lorsque la demande est supérieure à l'offre, les
entreprises augmentent leurs prix ; (la cause ne provient plus d'un
dysfonctionnement du système monétaire mais du système économique tout
entier : modification de la répartition du revenu national avec diminution de
l’épargne et augmentation de la consommation (par des mesures fiscales par
exemple), hausse des exportations (forte croissance de la demande mondiale)
l'inflation par les coûts : l’inflation est la conséquence d’une trop forte
augmentation des coûts de production (coûts salariaux, coût de l'énergie,
charges financières et taux d’intérêts, importations = « inflation importée »)
NB : durant la grande crise pétrolière des années 1970, le prix du pétrole
importé a été multiplié par 5 en 7 ans
l’inflation par les structures : situation de monopole ou d'oligopole, ententes
entre concurrents, pression des syndicats pour augmenter les salaires,
nationalisations, etc.
Les effets de l'inflation :
L’inflation favorise l’endettement : Si l’inflation anticipée est forte, il vaut
mieux emprunter puisque le remboursement s’effectue en monnaie dépréciée.
Exemple : les logements et les investissements productifs français et japonais
des années 1979 à 1983 ont été financés pour partie par des prêts dont
l’inflation diminuait le poids chaque année car le taux d’intérêt était inférieur à
l’indice des prix.
L’inflation pénalise le commerce extérieur : L’inflation détériore la
« compétitivité-prix » des entreprises par rapport aux entreprises étrangères.
La hausse des prix entraîne une baisse des exportations et les produits
importés sont donc favorisés, ce qui creuse le déficit. La monnaie se déprécie
alors sur le marché des changes pour rétablir l’équilibre, mais sa baisse
renchérit les importations, favorisant ainsi l’inflation importée.
NB : Dans un système de changes fixes le déficit commercial risque de provoquer des
spéculations à la baisse de la monnaie nationale avec des risques de dévaluation.
L’inflation est un facteur d’incertitude économique puisqu’il provoque :
o des effets de redistribution des revenus : elle pénalise les titulaires de
revenus fixes et favorise en général l'Etat par le gonflement des impôts,
o une incertitude qui brouille les calculs économiques et diminue
l'efficacité du système. Par exemple, la modification des prix relatifs
change la structure de la consommation et réduit la visibilité des E
pour entraînement, lire le texte Foucher Perf p. 161 doc. 3 chez vous
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NB : Enfin, l’inflation entraîne des anticipations contribuant à leur tour à provoquer
de l’inflation (anticipations « autoréalisatrices ») : lors des négociations salariales, les
syndicats intègrent dans leurs revendications les augmentations des prix à la
consommation (perte du pouvoir d’achat), et les prêteurs majorent leurs taux
d’intérêts.
L'inflation a été un phénomène majeur du XXème siècle. Elle s'est installée à l'occasion
de la première guerre mondiale. La crise économique des années 70 a été marquée par une
inflation chronique (supérieure à 10 % par an).
Depuis le milieu des années 80, les pays développés ont réussi à maîtriser l'inflation. La
situation la plus courante est la désinflation mais des poussées inflationnistes,
combattues pour le moment avec succès, apparaissent épisodiquement dans
plusieurs pays lorsque la croissance s'accélère.
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les politiques de lutte contre l’inflation.
En fonction des causes (conjoncturelles et structurelles, et monétaires) on distingue essentiellement
deux formes de politique anti-inflationniste : Les politiques conjoncturelles (les années 80) et les
politiques structurelles, (mises en place au début des années 90), désormais formalisées dans l'Union
Européenne avec les critères de Maastricht repris dans le Pacte de Stabilité et de Croissance (PCS)
confortées par le statut d'indépendance (unique parmi les grandes banques centrales) de la Banque
Centrale Européenne (la BCE)
La régulation conjoncturelle
Ce sont les mesures mise en oeuvre par la puissance publique pour réduire rapidement la croissance
des prix, principalement en cherchant à freiner les mécanismes budgétaires et monétaires de
propagation de l'inflation.
Ces politiques s'appuient sur deux instruments.
A) La politique budgétaire. Elle cherche à contenir la demande globale par l'État
En réduisant le déficit budgétaire ; d'abord par la croissance des recettes publiques (par
l'impôt dans les années 1980, ce qui réduit le revenu net disponible des ménages) ; puis par
la réduction des dépenses de l'État, particulièrement depuis les années 1995 :
privatisations, décentralisation, mise en concurrence des monopoles publics.
En modifiant le financement du déficit budgétaire par le financement non monétaire (non
bancaire) du déficit public grâce à l'appel à l'épargne sur le marché financier (grâce à
l'émission de bons du trésor par exemple).
B) La politique monétaire. Elle cherche à contrôler la quantité de monnaie en circulation :
par la manipulation du taux d'intérêt (une hausse du taux d'intérêt réduit la conso) ;
par l'imposition d'un coefficient de réserve obligatoire (de l'ordre de 2% selon la nature des
fonds) des réserves des banques auprès de la banque centrale (les fonds ainsi gelés
deviennent « des fonds non prêtables ») ;
par la politique d'achat (au jour le jour) de la banque centrale de titres détenus par les
banques (politique «d'open market » ou de réescompte). En refusant d'acheter ces titres
(acquis par les banques auprès de leurs entreprises clientes), la banque centrale refuse de
fournir de la liquidité aux banques, ce qui les contraint, provisoirement, à refuser du
financement à leurs clients.
La régulation structurelle
Ce sont des mesures à plus long terme destinées à supprimer les causes durables de l'inflation. Il s'agit
donc de contrôler la demande, de favoriser l'offre, et d'inscrire cette politique dans un cadre européen.
A) Du coté de la demande, l'importance du chômage réduit « naturellement » les revendications à la
hausse des salaires. Mais l'État peut émettre un signal « modérateur » dans la gestion des salaires
dans la fonction publique (gel des salaires par exemple)
B) Du côté de l'offre, les pouvoirs publics cherchent à favoriser la compétitivité des E par trois moyens :
la réduction des contraintes financières qui pèsent sur les entreprises, soit par des
allégements fiscaux (baisse du taux de l'IS de 50 à 35 % en 20 ans), soit par des incitations
fiscales (investissements défiscalisés) soit par des allégements de charges sociales (pour
les bas salaires jusqu'à 1,4 fois le Smic) ;
la restauration du rôle du marché, en introduisant plus de concurrence, ce qui permet de
lutter contre la hausse des prix. D'ou la déréglementation, les dénationalisations, l'ouverture
à la concurrence de secteurs autrefois protégés (téléphonie, énergie…) et des frontières
(Union Européenne), comme le renforcement de la coopération internationale (OMC) ;
l'assouplissement des contraintes légales et réglementaires qui encadrent le droit du travail
et le droit social, soit par la modification de la loi
C) Au niveau européen, les critères de Maastricht (repris dans le PSC) faisait de la maîtrise de
l'inflation l'une des quatre conditions essentielles du passage à l'Euro (les taux d'inflation des pays
candidats dans les deux années précédant le passage à l'Euro ne devaient pas être supérieur de1,5
point à la moyenne des trois taux d'inflation les plus faibles dans l'Union). De plus la mission et le statut
d'indépendance de la BCE font de celle-ci la gardienne (sans contrôle) de la stabilité des prix.
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