
Farge 2011-2012
Damien 18 Octobre 2011
LMPHI185, D. Forest CAPES Notions 1
à parler, mais il faut comprendre l’apprentissage au sens faible, et non au sens fort. Il n’apprend pas à construire
les principes de la langue de l’expérience linguistiques puisque ces derniers sont déjà en lui. C’est l’argument de
la pauvreté du stimulus : dans l’apprentissage, l’enfant applique des règles qui n’ont pas à lui être inculquées. Il y
a plus de connaissances linguistique dans ce qu’il va dire. Les régularités auxquelles ce qu’il dit vont obéir ne
sont pas réductibles à des régularités qu’il peut tirer son expérience.
Les interrogatifs polaires : L’homme est grand. L’homme est-il grand ?
L’homme qui est venu hier est grand.
Chomsky soutient l’idée que sur le dernier exemple, on ne trouvera jamais une erreur du type : L’homme qui
est-il venu hier est grand ? Le il sera nécessairement placé dans la principale, et on a pas besoin de l’inculquer
aux enfants : ils le savent et on a pas besoin d’expliciter cette connaissance pour s’en servir. On peut donc
considérer qu’une des meilleures défenses possibles de la notion d’inconscience est celle-là : on peut obéir à
des principes qu’on a pas besoin d’expliciter pour qu’ils deviennent la règle de nos décisions ou de nos
comportement linguistiques.
Deux passages de Freud sur la défense de la notion d’inconscient :
- Notre expérience quotidienne nous fait faire la connaissance d’idées incidentes dont nous ne connaissons pas la
provenance, et de résultats de pensées dont l’élaboration nous est cachée (pas sûr de la fin)
- Un gain de sens et de cohérence est un motif pleinement justifié pour aller au-delà de l’expérience immédiate.
Selon Freud, la première chose à constater sur la première citation, c’est exactement ce que disait Carpenter plus
tôt. La justification de l’inconscient est que, premièrement, les phénomènes conscients ne portent pas en eux les
principes de leur explication. Deuxièmement, cette hypothèse augmente nos capacités à rendre compte de la
cohérence de la vie psychique. Ca se ramène donc à un point de la théorie de la connaissance générale : pourquoi
admettre quelque chose qui est complètement inobservable, notre conscience dans l’existence de x est fonction
de la valeur explicative d’une théorie d’analyse qui admet x.
Le deuxième élément de l’hypothèse est une défense pragmatique : si on peut édifier sur une hypothèse de
l’inconscient élaborer une pratique couronnée de succès, alors on aura une preuve de son existence.
Comment l’inconscient peut-il se manifester ? Comment connaître l’inconscient ?
Pour le premier, le Moi et le ça, texte de 1920, avec une première section nommée Conscience et inconscience. Il
fait une distinction de deux forme d’inconscient : l’inconscient traditionnel, c’est celui de la représentation
latente. Se pose alors la question : ce qui est latent est-il vraiment représenté ? Est-il psychique en un sens
intéressant ? Le débat est-il purement terminologique ? Il y a donc ce qu’il appelle le point de vue dynamique, à
savoir un processus ou représentation qui ne peuvent pas devenir conscient parce qu’il existe ce que Freud
appelle une force opposante qui résiste alors à leur apparition à la conscience. Donc, l’état des représentations
inconscientes est lié au refoulement. Il y a donc une forme de résistance. Le prototype de l’inconscient version
Freud, c’est le refoulé car dans ce cas là, la différence n’est pas simplement une différence de degré (ex. moindre
conscience), ni même une différence de moment (latence temporaire ou l’encyclopédie mentale). Qui dit
inconscient dit symptôme et résistance à l’analyse.
Voir Politzer, qui a publié en 1928 chez Puf, la critique des fondements de la psychologie. Freud selon lui n’a
pas complètement rompu avec la psychologie traditionnelle puisque celle-ci postulait des stratégies
traditionnelles. Freud aussi substitue à la vie psychologique réelle un conflit entre des entités postulées, comme
l’inconscient.
Politzer critique aussi l’inférence du symptôme à l’inconscient en donnant pour idée que si on décrypte le rêve à
la Freud, ça ne marque que selon un certain postulat : le contenu explicite du rêve, c’est le travestissement d’un
contenu latent. Il y a donc une forme de pensée derrière la pensée, qui existe et à laquelle on a un accès indirect :
une pensée qu’on aurait toujours eu sans le savoir. Ce que soutient Politzer, est que l’on pourrait faire une
psychanalyse sans inconscient (ce qu’a tenté Sartre dans sa psychanalyse existentielle) : on interprète ce que
Politzer appelle le drame, ou conflit de l’existence, mais on ne postule pas que ça rejoigne une pensée latente qui
existerait déjà. On ne pourrait pas révéler une pensée inconsciente : on est pas convaincu par le fait qu’il faille
mettre une pensée latente sous la pensée explicite du rêve sous le symptôme.
Sur la manifestation de l’inconscient, la connaissance de l’inconscient, le livre de référence est de Grünbaum, les
fondements de la psychanalyse. Grünbaum est avant tout un philosophe des sciences. Mais son problème est
d’examiner en détail la thèse d’inflexibilité des hypothèses psychanalytiques, par ex. conjecture et réfutation de
1962 : il n’y a pas de comportement humain qui puisse contredire une thèse de Freud. Il n’y aura jamais de mise
à l’épreuve. Si le patient accepte l’interprétation proposé, alors c’est un élément de confirmation, mais s’il
refuse, c’est une résistance énergique à la vérité.
La psychanalyse, c’est bien une connaissance empirique, jusqu’à un certain point. Chez Grünbaum, il provoque