quasiment tous les partis politiques français
. Elle est établie par le premier article de la
Déclaration des Droits de l’Homme.
Toutefois, cette égalité politique n’est pas jugée suffisante par certaines obédiences
politiques, notamment de « gauche ».
Une autre acception de « l’égalité », en effet, économique, va plus loin, qui revendique
l’égalisation – voire l’égalité – « sociale », à savoir l’égalisation des statuts, des conditions et
des revenus. Sa version radicale, extrémiste, ultra-égalitaire, fut promue pendant la Révolution
Française par les « Enragés » et les « Hébertistes ». Elle le fut également par les « socialistes »,
« communistes » et « anarchistes » depuis le siècle dernier jusqu’aujourd’hui. L’égalisation
économique est une valeur défendue, à différents degrés, par l’ensemble du camp politique
actuel dit « de gauche », ou « progressiste ». L’idée d’une forte (ou très forte) réduction des
inégalités de conditions sociales est défendue encore aujourd’hui par certaines franges de
l’extrême-gauche, comme Lutte Ouvrière, la Ligue Communiste Révolutionnaire, le Parti des
Travailleurs, la Ligue Trotskyste Française et, de façon plus tempérée, le Parti Communiste
Français. Des sensibilités plus modérées de la gauche, comme le Parti Socialiste, le Parti des
Radicaux de Gauche, les Verts ou le Mouvement des Citoyens défendent également – de façon
plus modérée – cette orientation.
Enfin, une exigence intermédiaire entre celles d’égalité politique et économique est celle
d’égalité des « chances ». Mais ce vocable se décline et se nuance entre deux acceptions. La
première, plus proche du souci gaucher d’égalisation économique, prône une atténuation des
inégalités de condition (tout en admettant une relative diversité des hommes). On la trouve
revendiquée surtout par le Parti socialiste et le Parti des Radicaux de Gauche. La seconde,
plus droitière et soucieuse de liberté individuelle, entend par « égalité des chances » la
reconnaissance et l’épanouissement des « mérites
» et potentialités de chacun. On la trouve
revendiquée depuis l’Union pour la Démocratie Française jusqu’au Rassemblement pour la
République, en passant par Démocratie Libérale. Au total, la notion « d’égalité des chances »
admet une certaine diversité des hommes (dans leurs talents et aspirations) et une relative
diversité sociale – avec néanmoins un souci de « justice » au sens de la reconnaissance des
talents et « mérites » individuels (l’aile gauche de « l’égalité des chances » restant préoccupée
d’une certaine égalisation des conditions). On rencontre donc cette acception de l’égalité sur
l’échiquier politique depuis le centre du parti socialiste jusqu’aux partis de droite, démocrates,
libéraux et républicains.
On pourrait dire, en résumé, que la valeur d’égalité politique de « droit » est affirmée par
l’ensemble de l’échiquier politique (en faisant abstraction du cas discutable de l’extrême-
droite), que l’égalité (ou l’égalisation) « économique et sociale » des conditions et statuts est
défendue essentiellement par le camp politique de gauche, et que l’égalité des « chances » à
exploiter pleinement ses aspirations et potentialités réunit l’ensemble de la droite
Elle n’est pas très claire pour l’extrême-droite française, qui affirme « l’égalité des droits » mais à la fois la
« préférence nationale », c’est-à-dire l’exclusion des non-Français. Il s’agit donc d’une « égalité de droit »
limitée, puisqu’en sont exclus certains citoyens, sur des critères qui ouvrent à débat politique, moral et
philosophique.
la notion de « mérite » ayant encore différentes acceptions selon que l’on est de « gauche » ou de « droite ».