Glossaire - Association Égyptologique de Gironde

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GLOSSAIRE
GLOSSAIRE
1. Akhou :
« Terme qui s’attache à définir un élément constitutif de la personnalité divine ou
humaine susceptible d’obtenir après la mort de son possesseur, par la vertu des rites, un
devenir céleste glorieux analogue à celui du soleil et des astres ; terme apparenté à la notion
de lumière1 ».
2. Amenemhat :
La tombe en ruine de ce dignitaire royal, qui vécu sous le règne d’Amenhotep I (début
de la XVIIIe dynastie), se trouve à l’Ouest de Thèbes. Le texte, qui concerne l’invention de la
clepsydre, découvert et recopié par Ernesto Schiaparelli, est actuellement au musée de Berlin.
Il comporte 16 colonnes écrites en hiéroglyphes traduites par Seth K. et Borchardt L..
3. Anneau décanal :
O. Neugebauer et R. A. Parker ont localisé sur la voûte céleste cette bande de ciel
avoisinant l’écliptique, où se situent les étoiles qui avaient à l’époque pharaonique une
période d’invisibilité autour de 70 jours.
4. Année :
L’année tropique = 365,2422, ramène les saisons à dates fixes.
L’année sidérale = 365,2563, elle correspond à un tour complet de la Terre autour du
soleil.
Leur durée est influencée par le phénomène de précession des équinoxes (Précession
des pôles = un cycle de 26000 ans, soit 20 secondes d’arc par an).
5. Année parfaite 2:
Il pourrait s’agir d’une année où les mois et les saisons restaient à la même place.
voir également « Papyrus Chester Beatty I », et « Rénépèt Néferèt ».
6. Année Julienne :
1
Jean Claude GOYON, Rituels funéraires de l’Ancienne Égypte, Les Éditions du Cerf, Paris, 2004, p. 330.
2
A. S. Bomhard, Le Calendrier Égyptien - Une œuvre d’Éternité, Périplus, London, p. 8.
111
GLOSSAIRE
Elle est instaurée par Jules César en 45 av. J.-C., d’une durée de 365 jours plus un jour
intercalaire tous les 4 ans. Voir aussi calendrier Julien.
7. Année Civile égyptienne : voir calendrier civil.
8. Année Lunaire : voir cycle lunaire.
9. Année déficiente 3:
Dans le papyrus Anastasi IV, cette année qualifiée de gAb(w), défectueuse, s’oppose à
l’année qualifiée de nfr.t, parfaite (voir Rnp.t Nfr.t, Rénépèt Néferèt). D’après A.S.
von Bomhard4, le fait que les Égyptiens aient utilisé ces deux adjectifs montre « qu’ils avaient
bien vu que l’année sothiaque restait attachée à l’année naturelle alors que l’année mobile
s’en écartait ».
10. Année sidéral et année solaire ou année tropique :
L’année sidérale est égale au temps que met la Terre pour revenir au même point de son
orbite soit 365,26 jours.
L’année solaire ou tropique est égale à la durée que met la Terre pour faire un tour
complet autour du soleil. Mesurée d’un équinoxe de printemps au suivant, elle est de
365,2422 jours solaires moyens5. Elle est inférieure à l’année sidérale par l’effet de la
précession des équinoxes, qui est dû au fait que l’axe de la Terre décrit un cône ayant une
période de 26000 ans, décalant le point vernal.
Or, un calendrier décompte les jours successifs d’une année, cela obligatoirement par un
nombre entier de jours, soit 365 jours. Ce décompte est une construction de l’homme qui peut
être modifié en plus ou en moins d’une certaine durée, pour accorder la durée qu’il représente
avec la durée du cycle astronomique. Cet ajustement de durée (appelé intercalation) est
nécessaire afin d’éviter un décalage croissant entre la date calendaire d’une saison et son
occurrence réelle. Exemples :
 L’année julienne 365,25 est une approximation de l’année tropique.
 Une année solaire est approximativement égale à 12,368 lunaisons et 10,87 jours. Si l’on
considère 12 lunaisons avec des mois alternativement de 29 et 30 jours, cela fait 354 jours,
soit un décalage de 11 jours avec l’année solaire.
11. Astronomes Égyptiens6 :
Ancien Empire :
 Ve dynastie, un nommé Tjenti est peut-être le plus ancien astronome connu à ce jour. Il fut
« Prince, Gouverneur, Vizir et Ami unique ». Il assuma de nombreuses fonctions, dont
celle de « supérieur des secrets du ciel et observateur des secrets du ciel ».
 VIe dynastie, un certain Khnoum avait le titre de « supérieur du secret de l’obscurité »,
sans que l’on sache ce que recouvre exactement ce titre.
Moyen Empire :
3
Voir note 2.
A. S. Bomhard, Le Calendrier Égyptien, op. cit., p. 8-9.
5
Cette durée varie de 0,53 s (diminution) par siècle.
6
J.L. Fissolo, Les astronomes égyptiens, Egypte Afrique & Orient n°21, 2001.
4
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 Le nommé Hétépi cumule les titres d’« Horologue et de Préposé au département de la
veille ». Ce titre disparaît au Nouvel Empire.
Nouvel Empire :
 Nakht porte le titre d’« Horologue d’Amon sous Thoutmosis IV ». Sa tombe se trouve à
Cheikh Abd El-Gourna.
 Tétiankh vécut au milieu de la XVIIIe dynastie, il dit avoir exercé la fonction
d’« Horologue sur le toit du palais ».
 Un certain Hotep fut « Horologue de Nemti » sous Ramsès II.
 Un autre personnage, Amenemhat (voir supra ce nom), de la XVIIIe dynastie, se présente
comme l’inventeur de la clepsydre découverte à Karnak dans l’inscription
autobiographique de sa tombe aujourd’hui disparue. Il précise comment il a observé le
mouvement du soleil pour déterminer avec plus de précision les heures selon les saisons.
 Âanen, beau-frère d’Amenhotep III et second prophète d’Amon, cumule les titres de
« Grand de Voyants » et de « Prêtre lecteur qui connaît le fonctionnement du ciel ».
 Ânkhéfen-Khonsou est celui « qui connaît les secrets de Nout et qui interprète le
sténeji (?) des vantaux du ciel ».
Troisième Période Intermédiaire :
 Un nouveau titre apparaît, celui d’Imy-wnw.t, « celui qui est dans l’heure ». Il désigne
l’astronome jusqu’à la fin de la civilisation pharaonique. Les astronomes utilisent alors un
matériel qui leur est propre dont le musée de Berlin en conserve deux éléments. Le
premier s’appelle le mrx.t (merkhèt), qui est une sorte de règle graduée munie à une
extrémité d’une partie saillante. Pour connaître l’heure il suffisait de mesurer la longueur
de l’ombre portée sur la règle. Le second instrument s’appelle le bay n jmy-wnw.t,
soit le bây, qui consistait en une petite fourche formée par une nervure de palme de
palmier-doum, permettant à l’astronome de viser les corps célestes. Les deux instruments
du musée de Berlin appartenaient à Hor, fils de Horoudja, dont le travail consistait à
« connaître le mouvement des deux disques et de toutes les étoiles, de veiller à la conduite
des fêtes et de placer chacun à son heure ».
Époque Gréco-Romaine
 Harkhébis, était « l’observateur de tout ce qu’on peut observer au ciel et sur terre, versé
dans l’observation des étoiles…, celui qui fait connaître le lever et le coucher (des astres)
en leur temps, ainsi que les dieux qui annonce l’avenir…, celui qui identifie tous les
phénomènes observés dans le ciel parce qu’il les a attendus… ». Ces titres attestent qu’il
associait les compétences de l’astronome et le savoir de l’astrologue.
12. Bénou, oiseau bénou :
Appelé par les Grecs phénix, le héron cendré (Ardea Cinerea) représente un symbole de
renaissance, une forme du créateur dans la cosmogonie Héliopolitaine (Textes des Pyramides :
formule 600). Il fait partie de l’escorte du soleil sur certaines vignettes du Livre des morts
(chapitre 100). On le retrouve aussi dans la formule de ce même livre, pour prendre l’aspect
d’un phénix des chapitres 83 et 1247. L’oiseau bénou est également une des manifestation
d’Osiris-lune.
7
P. Barguet, Le Livre des morts, Les Éditions du Cerf, Paris, 1967 ; F. Dunand et R Lichtenberg, Des animaux et
des hommes, Édition du Rocher, 2005 ; N. Guilhou et J. Peyre, La Mythologie égyptienne, Hachette Livre, 2009.
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GLOSSAIRE
Par contre, il ne faut pas le confondre avec le héron bâh est associé aux travaux des
champs de l’au-delà (chapitre 110 du Livre des morts). On le retrouve comme idéogramme de
l’inondation provoquée par la crue du Nil. Il est alors perché sur une sorte de butte émergeant
de l’eau, et il est alors associé au dieu Hâpy, personnification de la crue.
13. Calendriers :
Le calendrier est un « système de division du temps en année, en mois et en jours »8 qui
permet d’établir une chronologie c’est-à-dire de fixer les dates des événements historiques.
Mais, il permet aussi de suivre et de prévoir les rythmes de la nature (crues du Nil et cycles
agricoles), ainsi que les périodicités administratives (règnes, salaires, impôts).
Le problème qui s’est posé aux premières civilisations est l’incommensurabilité du nombre de
mois et de l’année (nombre de mois par an = 12,37…), et du nombre de jours et de mois
(nombre de jours par mois = 29,53…). La recherche d’un compromis a abouti à la
construction successive de plusieurs types de calendriers :
 Le calendrier lunaire, comme le calendrier musulman, comprend 12 mois composés
alternativement de 29 et 30 jours soit une année dite « commune » de 354 jours (29,5x12),
et des années dites « abondantes » de 355 jours comportant un mois de plus de 30 jours. Il
faut, sur 30 ans, 11 années « abondantes » et 19 années « communes » pour que ce
calendrier coïncide à nouveau avec l’année tropique : (12x30 = 360 mois), soit = 19x154
+ 11x355 = 10631 jours, c’est-à-dire un mois moyen de 29,530 jours.
 Le calendrier solaire, comme le calendrier « vague » égyptien, comprend 12 mois de 30
jours, plus 5 jours supplémentaires (épagomènes), d’où un décalage de 1 jour tous les 4
ans. La réforme de Ptolémée III Évergète vers 238 av. J.-C. tentera de corriger ce décalage
en ajoutant un épagomène tous les 4 ans. Elle ne sera pas appliquée. Il faudra attendre
l’intervention de Jules César (voir calendrier julien).
 Le calendrier luni-solaire, comme le calendrier hébraïque, comprend 12 ou 13 mois de 29
ou 30 jours et des années dites « communes » de 353, 354 ou 355 jours, et des années
dites « embolismiques9» de 383, 384 ou 385 jours. On obtient avec un cycle (le cycle de
Méton) de 19 années dont 7 années « embolismiques », soit : 6939,60 jours = 235 mois.
14. Calendrier alexandrin :
Le calendrier alexandrin est identique dans sa structure au calendrier civil de 365 jours
duquel il dérive. Mais, il fixe l’année « mobile » en ajoutant un 6e jour épagomène tous les 4
ans, le plaçant le 1er Thot. Au moment de cette réforme en l’an 25 av. J.-C., an 5 d’Auguste,
ce jour se situait 41 jours après le lever héliaque de l’étoile Sirius qui était alors le 25e jour du
3e mois de Chémou, et donc le 1er Thot se retrouva au 42e jour après le lever de Sirius. Dès
cette époque co-exista en Égypte 3 calendriers :
 le calendrier sothiaque défini par le lever de l’étoile Sirius le 19 juillet = 1er Thot,
 le calendrier alexandrin dont le 1er Thot était le 42e jour plus tard,
 le calendrier julien dont le 1er jour était le 19 juillet.
Le calendrier alexandrin a brièvement coexisté avec le calendrier civil égyptien, puis il
est devenu le calendrier officiel de la vie quotidienne égyptienne. Malgré l’introduction du
calendrier lunaire islamique vers 640 ap. J.-C., il restera celui de la minorité chrétienne qui a
perduré jusqu’à nos jours en tant que calendrier liturgique des églises coptes.
8
9
Définition du dictionnaire, Le Petit Robert, Édition 1996.
Il s’agit d’années de 13 mois.
114
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15. Calendrier babylonien :
Il s’est répandu en Égypte sous sa forme originelle avant la conquête d’Alexandre en
332 av. J.-C., puis après celle-ci sous une forme dérivée : le calendrier juif.
Lorsqu’ils ont conquis l’Égypte, mettant fin à la dynastie Saïte, les Perses avaient déjà
adopté le calendrier babylonien luni-solaire qui se composait d’années de 12 ou 13 mois
lunaires, correspondant approximativement à l’année solaire. Mais, les Égyptiens continuèrent
à utiliser leur calendrier, et ce n’est qu’avec la conquête d’Alexandre que la domination Perse
et le calendrier babylonien ont disparu d’Égypte.
Alexandre favorisa l’établissement des juifs à Alexandrie et c’est ainsi que leur
calendrier a été utilisé en Égypte. Mais Alexandre et ses successeurs, les Ptolémées, ont
introduit le calendrier lunaire macédonien. Ce calendrier, dont les mois sont à l’origine des
mois lunaires, va progressivement être complètement assimilé au calendrier civil égyptien
vers le milieu du IIIe siècle avant J.-C, mais il conservera le nom de ses mois.
16. Calendrier civil égyptien :
Le nom des mois civils dérive des noms des dieux. C’est le calendrier de la vie
quotidienne et administrative égyptienne. Il comprend 12 mois de 30 jours, plus cinq jours
supplémentaires (épagomènes). Ce calendrier étant plus court d’un quart de jour que l’année
solaire, il retardait d’environ un jour tous les quatre ans.
L’origine de ce calendrier se situe d’après Ch. Leitz, A.S. Bomhard, et R.A. Parker, vers
2770 av. J.-C., le jour du lever héliaque de l’étoile Sirius coïncidant avec l’arrivée de la crue
du Nil, indiquant le 1er jour de ce calendrier et le début de la saison Akhèt (saison de
l’Inondation).
17. Calendriers égyptiens :
Suite, aux travaux de Borchardt (1930), puis de R. A. Parker publiés en 195010, un
modèle d’étude a été défini admettant l’existence de trois calendriers égyptiens :
 Un calendrier civil ;
 Un calendrier lunaire originel dont l’existence est accréditée depuis les fouilles d’une
équipe Tchèque à Abousir dans les années 198011 ;
 Un calendrier lunaire plus tardif, appelé par Leo Depuydt12 « civil based » car il le
considère comme lié au calendrier civil du fait de l’existence de doubles-dates13, ce qui
prouverait d’autre part que ce calendrier existait déjà au VIe siècle av. J.-C. (papyrus 7848
du Louvre).
18. Calendrier juif : voir calendrier babylonien.
19. Calendrier julien :
Ce calendrier est apparu le 1er janvier de l’année 45 av. J.-C.. Il comporte des cycles de
4 années : 3 années de 365 jours et une 4e année de 366 jours, soit 1461 jours par cycle. C’est
Jules César qui fit rajouter ce jour supplémentaire, nécessaire afin de faire coïncider l’année
civile avec l’année solaire. Avec le calendrier julien, toute année divisible sans reste par le
R.A. Parker, The calendars of Ancient Egypt, Studies in Oriental Civilization, University of Chicago Oriental
Institute, Chicago, 1950.
11
Des documents datant de 2400 av. J.-C. ont été découverts attestant l’événement de la fête lunaire.
12
L. Depuydt, Civil Calendar and Lunar in Ancient Egypt, Peeters, 1997.
13
Une même date est notée à la fois avec le calendrier civil et lunaire.
10
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GLOSSAIRE
chiffre 4 était une année bissextile. En Égypte, ce calendrier était surtout utilisé par les
Romains qui s’y étaient installés lorsqu’elle est devenue une province romaine en 30 av. J.-C.
Ce nouveau calendrier restait imparfait puisque son année était encore trop courte de 0,0078
jour (ou 11 minutes et 14 secondes)14. Il a donc subi une première correction en l’an 300 ap.
J.-C.
20. Calendrier(s) lunaire(s) égyptien(s) (concept de ) :
Ils sont basés sur le cycle de la lune. Ils débutent et se terminent au moment de la
conjonction de la nouvelle lune. Les mois s’échelonnent avec des longueurs de 29 et 30 jours.
Ce type de calendrier était utilisé pour le service religieux des temples. D’après L. Depuydt
les deux seuls calendriers dont l’existence est plausible, voire certaine, sont, d’une part les
calendriers lunaires basés sur l’année civile et d’autre part le calendrier lunaire d’origine.
21. Calendrier lunaire égyptien d’origine :
C’est un concept de calendrier qui serait lié au lever héliaque de l’étoile Sirius en juillet.
Le mois lunaire suivant le mois lunaire dans lequel ce lever héliaque tombait serait le premier
mois lunaire plein, c’est-à-dire de 30 jours, de la nouvelle année lunaire (concept
successivement défendu par Ludwig Borchard, Richard Parker et Leo Depuydt).
22. Calendrier lunaire basé sur le calendrier civil égyptien :
L’existence de ce type de calendrier est certaine. Le mois lunaire complet suivant le
mois lunaire dans lequel tombe le jour du Nouvel An civil est le premier mois de cette année
lunaire. Le dernier mois de l’année lunaire n’étant pas considéré comme complet puisqu’il
chevauche le dernier mois civil et le premier mois civil de l’année civile suivante. Ce mois
chevauchant et englobant le jour du nouvel an civil est considéré comme le mois « zéro ».
23. Calendrier lunaire sothiaque :
Selon L. Depuydt, l’existence d’un tel calendrier n’est qu’une présomption, mais elle
paraît plus forte que celle d’un calendrier solaire sothiaque.
24. Calendrier luni-solaire (calendrier hébreu, babylonien, macédonien) :
Ces calendriers sont basés sur le cycle des phases de la lune, et sur le cycle annuel du
soleil. Afin de faire correspondre le cycle des saisons avec celui des mois, ces calendriers sont
basés sur un calendrier lunaire (les mois sont lunaires), mais où l’année est ajustée par un
treizième mois tous les trois ans environ. Les années n’ont donc pas toutes le même nombre
de jours, et l’apport de ce treizième mois fait presque correspondre ces années de 12 ou 13
mois avec l’année solaire. Avec ce calendrier, 19 années tropiques et 235 mois synodiques ne
diffèrent que de deux heures, ainsi tous les 19 ans, les mêmes dates de l’année correspondent
aux mêmes phases lunaires : c’est le cycle de Méton15 (astronome grec). Ce type de calendrier
n’a jamais été utilisé en Égypte.
25. Calendrier macédonien (voir calendrier luni-solaire et babylonien).
26. Calendrier solaire sothiaque :
Aucune preuve n’existe pour permettre d’envisager sa structure.
27. Censorinus :
La durée de l’année solaire étant exactement de 365,2422 par rapport à 365,25.
Sur un cycle de 19 ans dans le calendrier babylonien, les 3 e,6e, 8e,11e,14e, 17e et 19e années ayant 13 mois, on
obtient une année calendaire moyenne de 365,246 jours.
14
15
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GLOSSAIRE
Claudius Censorinus est un historien et grammairien (IIe/IIIe siècle), qui mentionne dans
son écrit De die natali, une concordance entre le lever héliaque de Sirius et le premier jour du
calendrier civil égyptien, le 20 juillet 139 de notre ère.
28. Clepsydre ou horloge à eau :
Pour mesurer les 12 heures de la nuit qui étaient plus courtes en été qu’en hiver, les
Égyptiens ont eu recours aux horloges à eau16. Le principe est basé sur l’écoulement régulier
d’eau par l’orifice d’une vasque de forme tronconique. Sur la paroi intérieure étaient gravés
différents niveaux d’eau correspondant à des durées d’heures inégales. Pour obtenir une
mesure de temps rigoureuse, il est indispensable qu’il résulte de la combinaison du volume de
l’eau et du réglage de l’ajutage, un débit parfaitement constant, ce qui n’est pas le cas de la
clepsydre de Karnak. Ce n’est qu’au XVIIIe siècle, par les travaux notamment de Pascal, de
Bernouilli, que les dimensions idéales seront établies.
29. Crocodile (Crocodilus niloticus) :
Le crocodile était porteur d’images contradictoires selon les régions. Sans aucun doute,
animal très redouté par l’ensemble des Égyptiens, il était traité soit en ennemi, soit comme un
animal sacré. Son milieu de prédilection est la région marécageuse du Fayoum, où il est
représenté comme un dieu bénéfique lié à la fertilité du sol, le dieu Sobek. Parce qu’il mange
les poissons c’est-à-dire les ennemis de Rê, il est considéré comme une manifestation de Rê et
il est alors représenté couronner du disque solaire.
Un hymne à Sobek-Rê, seigneur d’Ombo, tout en vantant sa puissance créatrice évoque
sa nature violente et destructrice, le décrivant comme un être « méchant et malfaisant, dont la
queue lacère comme un couteau », et qui « fracasse les os, brise les membres, boit le sang de
celui qui croise son chemin »17
Dans l’au-delà, le défunt attaque de sa lance quatre crocodiles mis en relation avec les
quatre points cardinaux, qui tentent ainsi de l’affaiblir. Ils sont aussi accusés de s’en prendre
aux étoiles infatigables…18.
Mais ce saurien peut mettre sa force redoutable au service du dieu Seth qui prend alors
son apparence. Or, dans un texte mythologique, il est associé à une divinité, le dieu-crocodile
Sobek, où il mange les complices de Seth et met leurs têtes sur son dos19.
30. Crue (la) :
Elle est à l’origine du découpage de l’année en trois saisons. Elle est dépendante des
pluies de moussons sur les plateaux d’Abyssinie, et avec son arrivée débutait la saison de
l’inondation akhèt qui recouvrait les terres pendant quatre mois (deux mois de crue et deux
mois de décrue). Elle se produisait dans le mois qui suivait le solstice d’été (le 21 juin). Dès
que la terre recouverte de limon apparaissait, les paysans labouraient et semaient, c’était la
saison du « sortir » des jeunes pousses20 pérèt. Puis suivait la saison des récoltes chémou,
l’été.
Il n’était pas possible de fixer le début de l’année sur l’observation de la seule arrivée de
la crue, le phénomène malgré sa régularité n’était pas suffisamment précis dans le temps pour
être la base d’un calendrier.
J.P. Corteggiani, L’Égypte des Pharaons au Musée du Caire, Paris 1979, p. 98-99 ; catalogue de l’exposition
Ramsès le Grand, Grand Palais, Paris 1976, p. 139-149.
17
F. Dunand, R. Lichtenberg, Des animaux et des hommes, op. cit. p. 133-134, et 159-161.
18
Catalogue de l’exposition au Muséum de Lyon, Les animaux dans l’Égypte Ancienne, 1978, p. 96.
19
Muséum de Lyon, Les animaux dans l’Égypte Ancienne, p. 96.
20
Le hiéroglyphe qui écrit le mot année est une jeune pousse : rnp.t, rénépèt.
16
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31. Cycle :
Un cycle est une période d’un certain nombre d’années, au terme de laquelle des
phénomènes astronomiques déterminés se déroulent dans le même ordre qu’au début de celleci. Le cycle solaire est de 28 ans, le cycle lunaire de 19 ans, le cycle sothiaque de 1460 ans, le
cycle Apis de 25 ans.
32. Cycle lunaire mensuel :
Il existe plusieurs types de mois lunaires dont deux nous intéressent plus
particulièrement :
 le mois périodique ou révolution tropique qui est l’intervalle de temps entre deux
passages consécutifs de l’astre par la même étoile, dont la durée moyenne est de 27,
321 jours,
fig. G1

et le mois synodique, est l’intervalle de temps entre deux aspects identiques (par
exemple deux nouvelles lunes).
C’est la succession des différents aspects que présente la lune au cours de sa révolution
autour de la terre (fig. G1) qui fait le cycle lunaire ou lunaison, et qui dure 29,530 jours en
moyenne. Il définit le mois lunaire. Les 12 mois lunaires forment une année lunaire de 354
jours, ce qui fait un décalage de 11 jours avec l’année solaire. Celui-ci est rattrapé par un 13e
mois lunaire tous les 3 ans dans certains calendriers. En conséquence, un mois lunaire
déterminé se décale par rapport aux saisons d’un mois tous les 3 ans faisant le tour de l’année
en 36 ans (3 ans x 12 mois).
Le cycle lunaire démarre dans l’invisibilité à la nouvelle lune, en conjonction. Elle est
alors proche du soleil. Quinze jours plus tard, en opposition, elle brille toute la nuit, c’est la
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GLOSSAIRE
pleine lune, elle prend le relais du soleil. Elle a alors le même mouvement apparent que le
soleil : elle se lève à l’Est et se couche à l’Ouest.
Si la lune est 400 fois plus petite que le soleil, elle est aussi 400 fois plus proche de la
terre, et de ce fait, les deux astres dans le ciel ont pratiquement le même diamètre apparent.
Les prêtres égyptiens ont largement exploité ces deux aspects opposés de la lune. La Pleine
Lune apporte plénitude et maturation, tandis que la Nouvelle Lune symbolise mort et
désintégration. La période entre deux Nouvelles Lunes consécutives est appelée période
synodique de la lune.
La phase croissante de la lune est représentée, à l’époque gréco-romaine, par un escalier
de 14 marches, avec à son sommet un œil oudjat soutenu par un croissant lunaire, lui-même
étant sur un pilier ouadj, symbole de croissance, le tout sous la surveillance du dieu Thot. Sur
chacune des 14 marches, une divinité de la Grande Ennéade de Karnak apporte un minéral et
un végétal chaque jour de la lune montante afin de « remplir » l’œil oudjat21 qui symbolise la
pleine lune22.
33. Cycle solaire :
Encore appelé année solaire ou tropique, c’est l’intervalle de temps qui sépare deux
mêmes équinoxes ou deux mêmes solstices. Sa durée est de 365,2422 jours solaires moyens.
Équinoxes et solstices déterminent les saisons dont dépend la vie agricole.
34. Cycle stellaire :
Appelé année sidérale, c’est l’intervalle de temps mesuré entre 2 réapparitions d’une
même étoile lors de 2 passages consécutifs de la Terre au même point de son orbite. Sa durée
par exemple pour l’étoile Sirius était très proche de l’année tropique soit 365,2560 jours
solaires moyens à l’époque pharaonique.
35. Décans :
Très tôt, les Égyptiens ont observé que certaines étoiles se levaient à l’horizon oriental
puis s’élevaient dans le ciel, culminaient à leur passage au méridien, puis redescendaient et se
couchaient à l’horizon occidental. Il suffisait alors de repérer un astre et de le suivre, son
mouvement marquant celui du temps.
L’étude des sarcophages de bois par O. Neugebauer et R.A. Parker, des IXe, Xe, XIe et
e
XII dynasties23 présentant des tables horaires, a permis de lister le nom des décans pour
chacune des 12 heures de la nuit, et leur arrangement. Avec le temps, certaines étoiles
disparaissent des tables horaires et d’autres apparaissent. Les tables horaires les plus parfaites
sont les plus récentes. Les deux dernières, les plus tardives, qui sont attribuées à Iaou et
Shémès n’ont plus grand chose à voir avec celles datant de l’époque de Méshèt et de It-Ib.
Ainsi l’arrangement stellaire de l’horloge diagonale peinte à l’intérieur du sarcophage de bois
référence SIIC de O. Neugebauer et R. A. Parker, correspondant à la liste n° 19 de K. Gadré24,
Voir S. Aufrère, Le trésor et la cérémonie du nouvel an, p. 279-281, et, Le retour de l’Oeil solaire et lunaire,
p. 364, dans Cornaline et pierres précieuses, Actes du colloque organisé au musée du Louvre par le Service
culturel les 24 et 25 novembre 1995, La documentation française, Paris, 1995.
22
P. Derchain, RdE 15, 1963, p. 23 ; P. Barguet, RdE 29, 1977, p. 15 ; Fr. Herbain, BIFAO 82, 1982, p. 242246 ; F. Labrique, BSFE 140, 1997, p. 14 et RdE 49, 1998, p. 108 ; E.A. Budge, Gods of the Egyptians, Vol. 2,
Dover publication, 1969, p. 131.
23
Il s’agit, dans l’ordre chronologique, des sarcophages de : Méshèt, It-Ib, Khou-en-Sékher (1), Idy, Maât des
IXe et Xe dynasties conçus probablement dans la région de Memphis, Ashyt de Thèbes, Iker de Gebelein, Héquat
d’Assouan de la Xe dynastie, Khou-en-Séker (2), Iaouaou (1 et 2), Shémès de la XIIe dynastie.
24
K. Gadré, Identification des étoiles utilisées pour marquer la succession des heures à marquer la succession
des heures sous la Première Période Intermédiaire, le Moyen et le Nouvel Empire, Université Paul Sabatié,
Toulouse, 2006, p. 47 et note 32.
21
119
GLOSSAIRE
est pratiquement le même que celui qui est peint sur le plafond astronomique de la tombe de
Senenmout de la XVIIIe dynastie.
L’étude de la signification des appellations hiéroglyphiques des décans demeure
aujourd’hui sans traduction, et seules certaines étoiles ont été identifiées avec certitude
comme Sirius et Orion.
La précision de la détermination des heures par ces horloges stellaires est tout à fait
acceptable. Le jour sidéral est d’une durée de 24 heures sidérales. Cette durée est inférieure de
près de 4 minutes25 par rapport au jour solaire. Le temps qui sépare les culminations26
successives des 36 étoiles est égal 1/36e du jour sidéral soit (24h x 60) 1440 mn : 36 = 40
minutes sidérales, soit pour une nuit sidérale 40 mn x 12 = 480 minutes27. La nuit la plus
courte est de 8 heures solaires, que les Égyptiens divisaient en 12 heures soit 8h x 60 = 480
minutes = 12h x 40, ce qui fait une erreur égale à la différence entre le temps solaire et le
temps sidéral (environ 4 minutes). Il en résultait une avance de 4 minutes par jour, soit de 40
minutes tous les 10 jours, mais plus la détermination de la 1ère heure était précise et moins
cette différence s’additionnait, ainsi, il fallait quelques 3 déterminations précises dans le mois
pour conserver une précision satisfaisante (voir aussi heure).
36. Décret de Canope 28:
Ce décret est gravé sur une dalle en calcaire en deux langues, d’une part en grec et
d’autre part en égyptien sous deux formes d’écriture, hiéroglyphique et démotique. Cette dalle
fut découverte en 1866 à Tanis (Sân) par Lepsius et elle est conservée au musée du Caire.
Promulgué en l’an 9 de Ptolémée III Évergète29, soit en 238 av. J.-C., il proposait pour
toute l’Égypte, d’ajouter un jour intercalaire tous les 4 ans, le plaçant le jour du lever héliaque
de l’étoile Sirius, fixant ainsi l’année « mobile ». Il ne sera pas appliqué. À cette époque, le
lever de l’étoile Sirius tombait le 1er jour du 2e mois de Chémou.
 Ligne hiéroglyphique 18 : « …le jour du lever d’Isis-Sépédèt est le jour reconnu par les
écrits de la maison de vie comme étant le Nouvel An… ». Ce décret rapporte ici
seulement que le lever héliaque de Sirius a été une fois le début de l’année du règne d’un
roi.
 Ligne hiéroglyphique 20 : « …pour, que les saisons se succèdent d’après une règle
absolue et conformément à l’ordre du monde…».
 Ligne hiéroglyphique 21 : « …et pour qu’il n’arrive pas que certaines des fêtes célébrées
en hiver, ne le soient pas en été…, comme cela s’est déjà vu et comme cela vient
d’arriver…».
 Ligne hiéroglyphique 22 : « …désormais l’année demeurant composée de 360 jours, on
ajoutera un jour consacré à la fête des dieux Évergètes, qui sera intercalé tous les 4 ans
entre les 5 jours épagomènes et le Nouvel An… ».
37. Démocrite (v. 460 – 370 av. J.-C.) :
Exactement 3,5656 minutes.
Vers la fin de la XIIe dynastie, c’est l’observation des culminations supérieures des décans au méridien du lieu,
qui est utilisée.
27
A. S. von Bomhard, Le Calendrier Égyptien, op. cit., p. 64 et note 22.
28
E. M. Antoniadi, L’Astronomie Égyptienne, Édition Burillier, 1932, p. 106.
29
Ptolémée III Évergète régna de 247 à 222 av. J.-C.
25
26
120
GLOSSAIRE
Philosophe grec, grand voyageur qui visita notamment l’Égypte, la Chaldée et la Perse. Il
retourna en Grèce en plaçant aussi, comme Thalès et Pythagore la Terre immobile au centre
de l’univers supposé sphérique.
38. Diodore de Sicile (fin du 1er siècle av. J.-C.)
Historien grec auteur d’une Bibliothèque historique, contenant l’histoire universelle en 40
livres des origines à 58 av. J. C.. Il voyagea en Égypte et en Chaldée.
39. Dion Cassius (Cassius Dio Correlanus) :
Selon cet historien grec (v. 155 235), dans son Histoire Romaine, rapporte30 que l’ordre des
astres errants, pour les Égyptiens, était le suivant : Lune, Mercure, Vénus, Soleil, Mars,
Jupiter, Saturne.
fig. G2 (dessin A.B.)
1. Écliptique (fig. G2) :
30
Histoire Romaine, 37, 19.
121
GLOSSAIRE
Pour un observateur terrestre du ciel, l’ensemble du ciel semble tourner autour du pôle nord
en un jour d’une part, et en un an d’autre part, la Terre tournant autour du soleil. L’axe de la
Terre passant par ses deux pôles est légèrement incliné de 23,26° par rapport au plan de
l’orbite solaire, sinon le soleil éclairerait constamment l’équateur. De ce fait, au cours d’une
année, le soleil est à tout instant à la verticale d’un lieu situé entre les tropiques,
correspondant à une latitude comprise entre 23,5°nord et 23,5°sud, et décrivant au cours d’une
année une « route » appelée écliptique. C’est la projection de la trajectoire apparente du soleil
sur le ciel
La région de l’hémisphère céleste qui s’étend de 8,5° de part et d’autre de l’écliptique
est appelé zodiaque. Cet espace contient les 12 constellations (du zodiaque) qui permettent
pour un observateur terrestre de repérer dans le ciel le soleil, la lune et les planètes. La
rotation de la Terre autour de son axe entraîne la révolution apparente de ceux-ci de l’Est vers
l’Ouest.
40. Épagomènes :
Ce sont les cinq jours supplémentaires pour arriver à 365 jours, créés par Thot, selon la
tradition, pour que Nout mette au monde ses cinq enfants, Osiris, Haroéris (Horus l’Ancien),
Seth, Isis, Nephtys, Rê lui ayant interdit de les faire naître pendant l’année (de 360 jours).
Leurs places exactes dans ce calendrier « mobile » n’est pas toujours évidente. Alors
qu’à l’Ancien Empire ils étaient considérés comme précédant la Nouvelle Année, à partir du
Moyen Empire ils sont associés à la fin de l’année31. Par contre sur les représentations
astronomiques, ils sont toujours en dehors de l’année « vague », ce que confirme la notion de
dernier jour de l’année, qui était pour les Égyptiens le 30 Mésorê32, soit le 30e jour du 4e mois
de la saison Chémou, et non le 5e épagomène33.
41. Ératosthène de Cyrène (276-197 av. J.-C.) :
Astronome, géographe et mathématicien grec, qui a déterminé géométriquement la
circonférence de la Terre. Il a comparé les angles d’incidence des rayons solaires au solstice
d’été à midi (local), entre Syène (ombre dans un puits) et Alexandrie (ombre d’un obélisque)
situés pratiquement sur le même méridien. Le soleil étant à la verticale du puits (Syène étant
située presque sur le tropique du Cancer), il ne formait aucune ombre dans le puits, par contre
l’obélisque avait une ombre décentrée, ce qui permis à Ératosthène de déduire que l’angle
formé était de 7,2 degrés. Puis il évalua la distance entre les deux villes (5000 stades = 787,5
km), et par calcul trigonométrique il trouva une circonférence de 250000 stades soit 39375
km, pour une mesure précise aujourd’hui de 40076 km.
Sur le plan de l’astronomie, il dressa un catalogue de 675 étoiles, et il démontra
l’inclinaison de l’écliptique qu’il détermina à 23°51 (valeur moyenne réelle = 23°26).
42. Euclide (IIIe av. J.-C ) :
Il a enseigné les mathématiques à Alexandrie sous Ptolémée Ier Sôter de 323 à 285. Son
œuvre, Les Éléments, est composée de 15 livres et représente tout le savoir mathématique et
géométrique connu à son époque.
43. Eudoxe de Cnide (v. 406-355 av. J.-C.) :
E. Meyer, Ägyptische Chronologie, Traduction A. Moret, Annales du Musée Guimet, Bibliothèque d’Études,
Tome 24, Paris, 1912.
32
Mésorê : nom copte de l’égyptien mésout-Rê , la naissance de Rê.
33
L. Depuydt, Civil Calendar and Lunar Calendar in Acient Égypt, Peeters, Leuven, 1997.
31
122
GLOSSAIRE
Pour rendre compte des mouvements apparents des astres dans le ciel, cet astronome et
philosophe grec, fut le premier à établir un système fondé sur l’hypothèse des sphères
homocentriques tournant les unes dans les autres (conforme aux principes et postulats de
Platon), la Terre étant supposée immobile. Plutarque rapporte34 qu’en Égypte « il avait suivi
les leçons de Chouphis, de Memphis », et Diodore de Sicile rapporte qu’il « étudia
l’astronomie chez eux ». enfin Diogène de Laërte indique35 qu’Eudoxe « traduisit des
ouvrages écrits en égyptien, et qu’il les rendit publics aux Grecs ».
44. Grande Ourse :
Ursa Major, la Grande Ourse encore appelée « Grand Chariot », ou encore « Grande
Casserole », en rapport avec la configuration du groupe de ses 7 étoiles. Cette constellation du
ciel septentrional est visible toute l’année.
45. Heures :
Le nom égyptien « heure » est généralement identifié au nom hiéroglyphique wnw.t,
ounout. Mais ce terme dans les Textes des Pyramides a également le sens d’« étoile ». Il est
possible que ce sens d’étoile ait concerné à un moment les étoiles sélectionnées pour marquer
les heures nocturnes, et que celles-ci soient à l’origine du terme « heure » écrit ounout,
devenant alors le résultat de l’observation36.
O. Neugebauer et R.A. Parker ont montré que le découpage de la nuit en 12 heures
découlait directement de l’intervalle de 10 jours entre l’observation du lever héliaque (ou de
la culmination) de deux étoiles considérées pour déterminer l’heure du lever du jour 37. De cet
intervalle dérive le nombre de 36 étoiles divisant la voûte céleste en 36 x 10 degrés
nécessaires pour la durée d’une année38. Chaque étoile après son lever héliaque, marquant
tous les 10 jours une heure de moins39 ne va disparaître que 120 jours plus tard ayant alors
marqué la fin d’une douzième heure de la nuit (et non d’une 11e ou d’une 13e).
Cet intervalle de 10 jours représente le temps de parcours de la Terre sur son orbite,
nécessaire pour qu’une nouvelle étoile apparaisse à l’Est. Mais, c’est la rotation de la Terre
qui est responsable de l’apparition successive de chacune des étoiles indiquant une heure de la
nuit (voir fig. 25 p. 46).
Pour les Anciens Égyptiens, toutes les nuits et toutes les journées duraient 12 heures.
Les cadrans solaires trouvés dans certaines tombes indiquent que la journée était divisée en 10
heures, plus deux heures (à part). En effet, ils considéraient que le jour ne commençait pas
avec l’apparition du soleil mais avec la clarté de l’aurore40 (soit près d’une heure), et le soir
que la durée du jour finissait après le coucher du soleil lorsque la clarté crépusculaire
s’estompait (soit près d’une heure). La division du jour ainsi obtenue est de 24 heures.
34
Plutarque , Isis et Osiris, 10.
Diogène de Laërte (début du IIIe siècle av. J.-C., écrivain grecque, qui rapporte dans ces exposés de
nombreuses citations d’ouvrages perdus.
36
Voir la thèse de C. Jack : Le voyage dans l’autre monde selon l’Égypte Ancienne, Épreuves et métamorphoses
du mort d’après les Textes des Pyramides et les Textes des Sarcophages, p. 247, paragraphe 280.
37
L’aube, le crépuscule, la variation de la durée de la nuit pendant l’année ne permettent d’observer à l’œil nu
que le lever de 12 décans, en fonction de leur magnitude et de leur localisation, par conséquent de diviser la nuit
en 12 parties plus ou mois égales : les heures.
38
Thèse de C. H. Eyraud, Horloges astronomiques au tournant du XVIIIe siècle : de l’à-peu-près à la précision,
Université Lumière de Lyon 2, p. 23-24, ch. 1.1.4.
39
Ce qui implique également que les décans (étoiles ou constellations) observables soient régulièrement espacés
afin de diviser la nuit en parties égales s’approchant de la durée d’une heure.
40
D’autant plus que le lever héliaque d’une étoile se faisait juste avant le lever du soleil.
35
123
GLOSSAIRE
Chaque lever d’un décan à l’Est indiquait à la fois la fin d’une heure de nuit et le début
de la suivante. Les Égyptiens ne tenaient pas compte de l’inégalité des heures au cours de
l’année peut-être parce que celle-ci n’était pas trop importante du fait que l’Égypte n’est pas
très éloignée de l’équateur. Les variations du jour étant de 10 heures pour les plus courtes et
14 heures pour les plus longues, réciproquement pour la nuit, et selon les saisons, les heures
varient de 52,5 minutes à 67,5 minutes à Thèbes, et de 50 minutes à 70 minutes à Memphis.
Cependant, il semble qu’ils aient utilisé des durées de nuit inégales, l’analyse des clepsydres
retrouvées indiquent des niveaux de hauteur différents, équivalents à des durées de 8, 10 et 12
heures.
Quelques chiffres plutôt remarquables à propos de l’heure :
 Au cours d’une nuit un nouveau décan culmine toutes les 60 minutes : c’est la durée de
l’heure.
 Au cours de l’année, l’avance de culmination d’un décan est de 40 minutes sur l’année
précédente, or le calcul du temps de cette avancée d’un même décan dans l’année de 360
jours est de 40 minutes x 36 décans = 1440 minutes = 24 heures.
 Seul le nombre de 360 jours permet de mettre en rapport presque naturellement :
o l’année de 360 jours41,
o le mois avec 12 mois de 30 jours,
o le jour qui est la 360e partie de l’année décanale, qui se divise en 12 heures de
jour et 12 heures de nuit = 24 heures,
o et l’heure qui est la 24e partie du temps de rotation de la Terre sur elle-même.
46. Hérodote (v. 484 – 420 av. J.-C.) :
Historien grec, qui visita l’Égypte, et qui nous rapporte42 que l’année civile égyptienne
comprenait 365 jours regroupés en 12 mois de 30 jours, plus 5 jours épagomènes : « Sur les
choses humaines, ils furent d’accord pour me dire que les égyptiens avaient, les premiers,
découvert le cycle de l’année et réparti sur douze mois le cours des saisons, ceci, disent-ils,
en se réglant sur les astres. Leur système me paraît plus habile que celui des Grecs, en ce que
les Grecs doivent, tous les deux ans, ajouter un mois intercalaire, pour faire correspondre
leur calendrier aux saisons, tandis que les Égyptiens, grâce à leur douzième mois de trente
jours, ajoutent simplement à chaque année cinq jours complémentaires et restent ainsi en
accord avec les saisons ».
47. Hipparque de Nicée (vers -190 - 120 av. J.-C.) :
La majeure partie de ses ouvrages (14 livres) ne nous est pas parvenue. C’est par
l’intermédiaire de l’Almageste de Ptolémée que l’on connaît ses découvertes.
Hipparque, mathématicien, serait à l’origine de la rédaction de tables trigonométriques
permettant de calculer l’excentricité des orbites des astres, et les distances entre la lune et le
soleil ou la Terre et la lune. C’est par la réalisation d’un catalogue de 850 étoiles, et en le
confrontant avec les observations antérieures d’un siècle de Timocharis d’Alexandrie 43, qu’il
découvrit la précession des équinoxes, l’estimant à 1° par siècle (en réalité de 1°/ 72 ans).
Si l’on ne tient pas compte des épagomènes (peut-être est-ce la raison qui les a fait mettre à part).
Hérodote, Histoire II, 4.
43
Timocharis d’Alexandrie (vers 320 – 260 av. J.-C), astronome et philosophe grec, il établit le 1 er catalogue
connu d’étoiles.
41
42
124
GLOSSAIRE
Hipparque, astronome, utilisant les connaissances des astronomes chaldéens de
Babylone, développe des modèles du mouvement de la lune et du soleil (théorie des
épicycles). Il établit une méthode permettant de prédire les éclipses lunaires et solaires. Il a
aussi découvert la précession des équinoxes et établi un catalogue d’étoiles.
48. Hippopotame : voir aussi Rérèt (la truie)
Les Égyptiens différenciaient le mâle nuisible, à peau sombre, de la femelle bienfaisante
à peau claire, divinité populaire célébrée au cours de la « fête de l’Hippopotame blanc ».
La déesse Ta-ourèt (Touéris) dont le nom signifie « La Grande » est en général figurée
sous la forme d’un hippopotame femelle gravide44 et hybride debout, dans l’attitude de la
marche :
 la tête et le tronc de l’hippopotame,
 la lourde poitrine aux seins pendants d’une nourrice humaine,
 les pattes antérieures sont appuyées sur le signe hiéroglyphique sa signifiant
« protection ».
 les pattes postérieures sont celles d’un lion, le dos porte des écailles de crocodile et se
termine par une queue de crocodile. Déjà au Moyen Empire, des « ivoires magiques »
montrent des hippopotames avec un crocodile ou une peau de crocodile sur le dos. La
dépouille peut être très stylisée.
 elle porte un collier ousekh, et elle est coiffée d’une perruque tripartite surmontée parfois
d’une couronne formée d’un disque solaire enserré entre des cornes de bovidé.
C’est la figuration de la déesse hippopotame qui est la protectrice des femmes enceintes
et de la naissance. Parfois, elle peut avoir une tête de lionne, être armée de couteaux,
confirmant les épithètes45 inscrites sur certaines de ces statues : elle est « celle qui attaque
avec sa voix et qui pousse des cris », « celle qui combat pour ce qui lui appartient et repousse
ceux qui font la violence à son fils », « celle qui décapite ceux qui se rebellent contre le
Maître Universel ». Elle est parfois nommée Nébèt Akhèt, « Maîtresse de l’Horizon »46. Elle
est désignée dans les Textes des Pyramides sous le nom d’Ipét ou Opèt (le Harem).
Dans les temples ptolémaïques, les cinq jours épagomènes sont parfois représentés par
les déesses hippopotames Meskhénèt, déesses de la naissance et personnifications des briques
d’accouchement.
49. Horapollon :
L’auteur de Hiéroglyphica était un philosophe, païen, qui se convertira plus tard au
christianisme. Il était originaire de Phénébythis dans le nome de Panopolite47.
50. Horloges stellaires :
Très tôt les Égyptiens ont observé que les étoiles nocturnes se déplaçaient sur la voûte
céleste. Il suffisait de repérer un astre et de le suivre, son mouvement étant celui du temps.
Chaque nuit, des étoiles se lèvent à l’horizon oriental, s’élèvent dans le ciel, culminent à leur
passage au méridien, puis redescendent, et se couchent à l’horizon occidental.
44
À partir du Nouvel Empire.
Heka – Magie et envoûtement dans l’Égypte ancienne, Le Louvre, Paris, 2000.
46
C. Ziegler, J. L. Bovot, l’Égypte ancienne, RMN, Paris, 2001, p. 259.
47
Pour les origines d’Horapollon voir : J. Maspéro, Horapollon et la fin du paganisme, BIFAO 11, 1952 ; R.
Rempondon, Reçu de versement pour l’« embolè », BIFAO 51, 1952 ; J.L. Fournet, A propos d’Horapollon,
l’auteur des Hiéroglyfica, Revue des études grecques, vol. CV, 1992, p. 231-236.
45
125
GLOSSAIRE
Ils ont également constaté que la carte du ciel se modifiait pendant le cycle annuel et
qu’en conséquence, il fallait réajuster régulièrement les données du déroulement de l’année
dans le ciel. C’est pourquoi, ces « horloges » dont l’utilisation consistait à repérer des étoiles,
à suivre leur trajet jusqu’à leur disparition, se présentent comme des tableaux conjuguant des
données de position et des noms d’étoiles que l’on peut voir sur les plafonds de certaines
tombes ramessides.
D’autres, plus anciennes, se présentent sous la forme de tableau constitué d’un certain
nombre de cases contenant des noms d’étoiles qui sont utilisées pour marquer la fin de
chacune des 12 heures de la nuit. Un même nom d’étoile se retrouve 12 fois dans des cases
horaires suivant une diagonale ce qui les a fait appeler par certains auteurs « horloge
diagonale ». Ces horloges stellaires sont peintes à l’intérieur des couvercles de plusieurs
sarcophages de bois de la Première Période Intermédiaire et du Moyen Empire48.
Fig. G3 (dessin A. B.)
51. Ibis :
Pour une étude particulièrement approfondie de ces horloges voir la Thèse de K. Gadré, Identification des
étoiles utilisées à marquer la succession des heures de nuit sous la Première Période Intermédiaire, le Moyen et
le Nouvel Empire Égyptien, 2006, op. cit..
48
126
GLOSSAIRE
Le Livre de la vache céleste, donne quelques explications sur l’association de deux
sortes d’Ibis au dieu Thot. L’ibis « tékhény » rendrait compte de ses qualités de régularité et
de calculateur dans l’épreuve de la pesée de l’âme du défunt, dont le système de balance
s’appelle « tékh ».
52. Invisibilité de 70 jours des étoiles décanales :
Voir infra : Papyrus Carlsberg 1.
53. Isis :
Les Égyptiens attribuaient l’inondation aux larmes d’Isis et l’étoile Sirius qui
apparaissait un matin à l’orient juste avant le lever du soleil annonçant l’arrivée imminente de
la crue du Nil passait pour être une manifestation de la déesse.
54. Jour (Le) :
Le jour solaire vrai49 est l’intervalle entre deux culminations du soleil (midi). Celles-ci
sont d’un repérage plus précis que le lever et le coucher qui sont influencés par la latitude et
des problèmes de réfraction.
Comme l’orbite de la Terre n’est pas un cercle, lorsqu’elle est au plus près du soleil (en
juillet), les journées sont longues, et lorsqu’elle est au point le plus éloigné, les journées sont
plus courtes (en janvier). De plus, en raison de cette excentricité de l’orbite terrestre et étant
donné qu’elle ne coïncide pas avec le plan équatorial, la vitesse de la course apparente du
soleil se fait à vitesse variable (fig. G3). Le jour solaire vrai a donc une durée variable et pour
contourner cet inconvénient il a été défini un jour solaire moyen : « c’est la durée séparant
deux passages consécutifs, au méridien, d’un soleil moyen, fictif, supposé se déplacer à
vitesse constante sur l’équateur céleste, et non sur l’écliptique 50 ».
55. Khonsou :
Le dieu Khonsou, dont le nom signifie « l’errant », apparaît dès Les Textes des
Pyramides sous sa forme lunaire. Khonsou demeure éternellement jeune comme le confirme
la mèche de cheveux de l’enfance qu’il porte. Cet état est à mettre en rapport avec le cycle de
la lune, qui croît et décroît indéfiniment, induisant (pour les Anciens Égyptiens) un perpétuel
renouvellement de l’astre. Au Nouvel Empire et à la Basse Époque, outre sa filiation
amonéene, il évoque plus particulièrement la lune dans sa mobilité à travers le ciel.
« Khonsou de Thèbes…qui se trouve sur le grand trône, lune la nuit, second de la lumière
solaire, qui remplit l’œil sain, qui pourvoit l’œil gauche ; il vieillit chaque jour au moment où
il le veut, et rajeunit à l’heure que choisit son cœur. Conçu le jour de la nouvelle lune, il est
mis au monde le jour du premier croissant, il devient vieillard après le 15. Il remplace le
soleil quand il descend dans la Douat »51.
56. Lever héliaque d’une étoile :
Le lever héliaque d’une étoile, visible à l’œil nu, tel qu’ont pu l’observer les Égyptiens
est la réapparition annuelle de celle-ci un peu avant que le soleil se lève, après une période
d’invisibilité52. Ce lever est d’autant plus visible que l’étoile est brillante (magnitude), et que
Par rapport au jour sidéral qui est différent en raison du mouvement orbital de la Terre autour du soleil, d’où
un excès de 3 mn 56 s de la durée du jour solaire sur le jour sidéral.
50
Définition dans Atlas de l’Astronomie, par Joachim Hermann, Éditions Librairie Générale Française, 1998.
51
S. Sauneron et J. Yoyotte, La Porte d’Évergète à Karnak, .
52
Pour les astronomes, le lever héliaque est la conjonction du soleil et d’une étoile.
49
127
GLOSSAIRE
son angle de visibilité est proche de de 9° (angle que fait l’étoile avec le soleil encore sous
l’horizon lors de sa première apparition, 14° pour les étoiles les moins brillantes) 53. Cet angle
dépend notamment de la distance de l’étoile à l’écliptique ainsi que de la latitude du site
d’observation (fig. G4).
En raison de sa trajectoire orbitaire autour du soleil et de sa rotation sur elle-même le
lever héliaque d’une étoile se produit en fin de nuit, à la 12e heure. Puis à mesure que la Terre
avance sur son orbite une étoile donnée apparaîtra de plus en plus tôt dans la nuit jusqu’au
début de la nuit, pour disparaître à nouveau.
fig. G4 (dessin A. B.)
(1)-Pour un observateur sur Terre lorsque l’étoile Sirius est derrière le soleil et que les trois astres sont alignés,
l’étoile et le soleil se lève en même temps, Sirius est invisible durant toute la nuit. (2)-Lorsque la Terre progresse
sur son orbite, il arrive un moment (un matin) où Sirius va se lever avant le soleil. Le soleil se trouve alors sous
l’horizon, et la valeur minimale de l’angle β est appelée « arcus visionis ».
Pour une étoile donnée, pas trop éloignée de l’écliptique, c’est la position de la Terre
pendant sa révolution autour du soleil qui détermine d’une part son invisibilité lorsqu’elle se
trouve derrière le soleil dans le même alignement avec la Terre, et d’autre part son lever
héliaque 70 jours plus tard (en ce qui concerne Sirius54) lorsqu’elle réapparaît juste avant le
soleil. Pour qu’une étoile donnée redevienne observable, il faut que la Terre revienne à la
même position par rapport au soleil. Ainsi le lever héliaque de Sirius ne se produit que lorsque
l’hémisphère nord de la Terre est tourné vers le soleil, c’est-à-dire en été. Cette réapparition
est appelée par les Anciens Égyptiens pr.t-spd.t, pérèt-sépédèt, sortie de Sirius.
Cependant, les Égyptiens n’ont pas utilisé au début de l’année uniquement le lever
héliaque de Sirius, mais également les étoiles Rigel et Beltegeuse (Orion), notamment pour
prédire le lever héliaque de Sirius55.
Pendant toute la période pharaonique, la moyenne de la durée de l’année sothiaque a été
voisine de 365 jours 6 heures, ce qui signifie que le lever héliaque de Sirius a eu lieu à date
pratiquement fixe dans le calendrier julien, soit vers le 20 juillet julien, ou encore qu’il ne
Voir l’analyse d’Éric Aubourg, BIFAO 100, Le Caire, p. 41-42.
Cette période d’invisibilité annuelle peut varier d’une étoile à une autre de plusieurs dizaines de jours.
55
E. Aubourg, Sirius et le cycle sothiaque, BIFAO 100, p. 40 ; N. Beaux, Sirius étoile et jeune Horus, BdE
106/I, Le Caire 1994, p. 61-72.
53
54
128
GLOSSAIRE
s’est décalé que de 1 jour tous les 4 ans dans le calendrier julien56. Le lever héliaque de Sirius
était observable à la latitude de Memphis avec un décalage d’environ 4 à 5 jours par rapport à
la Haute Égypte.
En partant de la date du 20 juillet 139 après J.C. donnée par Censorinus 57 qui affirme
que le lever héliaque de Sirius est survenu le 1er Thot, soit le jour de l’An58. Ainsi on peut en
déduire les dates antérieures de concordance. Or la durée de la période sothiaque est restée
stable pendant toute la durée de la civilisation de l’Égypte, on peut donc considérer ces dates
comme fiables59 :




+139
-1321 av. J.-C.60
-2781 av. J.-C.
-4241 av. J.-C.
Cette dernière date de coïncidence serait pour certains la date à laquelle le calendrier
égyptien aurait été créé sous la forme qui nous est parvenue, mais d’après O. Neugebauer et
Clagett ce calendrier vague est né plutôt vers -3000 avec la première dynastie. Il ne faut pas
déduire de cela qu’une date de lever héliaque dans un document égyptien va automatiquement
donner une correspondance exacte dans le calendrier julien.
D’une part, la marge d’erreur de ces dates est de 4 ans étant donné que le lever héliaque
d’une même étoile se fait le même jour 4 années de suite. D’autre part, la date d’un lever
héliaque varie de plusieurs jours selon la latitude. En Égypte, le lever de Sirius se produit plus
tôt61 de 5 à 6 jours en Haute Égypte par rapport à la Basse Égypte. Il semble que la latitude de
référence considérée par les Égyptiens pour toute l’Égypte soit située en Basse Égypte.
Voici quelques auteurs et documents anciens donnant une date d’un lever héliaque de
Sirius :
 Censorinus, IIe siècle ap. J.-C., dans De die natali donne pour l’an 139 ap. J.-C.,
une concordance du lever de Sirius et du 1er Thot.
 La lettre de Kahun, Moyen Empire, an 7 de Sésostris III, un lever le jour 16 du 4e
mois de pérèt (hiver).
 Le papyrus Ebers, XVIIIe dynastie, règne d’Aménophis I (?), un lever le 9e jour du
3e mois de chémou.
 La stèle de Bouto, règne de Thoutmosis III, un lever de Sirius le 1er mois de
chémou.
 La pierre d’Éléphantine, bloc, inv. E 3910, musée du Louvre, XVIIIe dynastie, un
lever de Sirius le 28e jour du 3e mois chémou.
 Le calendrier de Médinet-Habou, règne de Ramsès III ; un lever de Sirius dans le
1er mois de pérèt.
56
J. P. Parisot et F. Suagher, Calendrier et chronologie, Observatoire de Bordeaux, 1987, p. 89-96.
E.-M. Atoniadi, L’Astronomie Égyptienne, p. 107, et voir supra ce nom.
58
Cette concordance, du lever héliaque de Sirius et du premier jour du calendrier civil est appelée : apocatastase.
59
Le lever héliaque de l’étoile Sothis est un phénomène légèrement variable en raison du cycle de la précession
des équinoxes (26000 ans), avec seulement un retard de 14 jours par millénaire, et par son propre déplacement
d’environ 1 seconde d’arc par an, ce qui est négligeable.
60
Cette date semble confirmée par Théon de Smyrne qui donne la date de commencement d’une période
Sothiaque en -1321 par déduction, connaissant la durée entre le règne de Ménophrès et le début de celui de
Dioclétien en +284, soit 1605-284 = 1321.
61
Le lever héliaque de Sothis est visible un jour plus tôt pour chaque degré de latitude vers le Sud, justifiant
l’écart de 5 à 6 jours entre Assouan et Memphis par exemple .
57
129
GLOSSAIRE

Voir aussi : Phénix d’Héliopolis et Période sothiaque.
57. Lune :
La lune tourne autour de la Terre selon le même mouvement apparent que le soleil et
que les planètes. Elle va se trouver à un moment donné entre le soleil et la Terre, c’est-à-dire
en conjonction, ou encadrant la Terre avec le soleil c’est-à-dire en opposition. Si son orbite et
celle de la Terre étaient situées dans le même plan, il y aurait des éclipses tous les mois, mais
en fait le plan de l’orbite est incliné d’environ 5° par rapport à celui de la Terre. Il ne peut y
avoir d’éclipse, que lorsque le soleil, la lune et la Terre sont sur une même ligne. Tous les 18
ans et 11 jours, les éclipses se reproduisent dans le même ordre, ce qui rend possible leur
prédiction.
N’ayant pas de lumière propre, la lune, ne peut pas être éclipsée que lorsqu’elle ne
reçoit plus la lumière du soleil, c’est-à-dire lorsqu’elle est complètement dans l’ombre de la
Terre. Cela n’est possible que lorsque l’alignement des 3 astres est parfait, ce qui ne peut se
réaliser que lors de la pleine lune, soit au 15e jour de son cycle.
La pleine lune dans l’iconographie égyptienne est figurée par l’œil sacré oudjat dans un
disque.
Voir aussi « cycle lunaire ».
58. Mouvement apparent ou mouvement diurne :
La rotation de la Terre autour de son axe entraîne la révolution apparente des astres de
l’Est vers l’Ouest. Les pôles célestes Nord et Sud étant situés dans le prolongement de l’axe
de rotation de la Terre ne participent pas à ce mouvement.
Pour un observateur, d’un lieu donné, une étoile est dite circumpolaire si, durant sa
rotation autour de l’axe de la Terre, elle reste constamment au-dessus de l’horizon du lieu.
59. Mouvements rétrogrades des planètes : Voir : planètes.
60. Noms éponymes des mois :
Dans l’ensemble les noms du calendrier civil sont empruntés au calendrier lunaire
originel où ils étaient alors associés à des fêtes religieuses qui nous sont connues aujourd’hui.
La date de célébration de ces fêtes se situait autour du 1er jour du mois suivant, voir le 1er de
ce mois, donnant son nom au mois qui précédait cette fête. Par exemple wp-rnp.t avait
lieu le 1 Akhèt 1, c’est-à-dire le premier mois de l’année, donnant son nom au 12e mois de
l’année précédente.
61. Nouvel An et jour du Nouvel An :
Le 1 Akhèt 1, le 1 Tékhy, plus tard le 1 Thot, premier jour du premier mois de la
nouvelle année, les Égyptiens célébraient la fête de « l’ouverture de l’an » wp-rnp.t. Ce
premier jour et cette fête étaient déterminés par le lever héliaque de l’étoile %pd.t, Sépédèt,
(Sirius).
Dans le calendrier des fêtes du temple d’Esna il est fait mention d’une fête de wprnp.t le 1 Akhèt1 et le 1Akhèt 962. Cette dernière est notée :
« Le 9 Thot : Fête d’Amon ; fête de Rê, correspondant à ce que les ancêtres appelaient
« fête de l’ouverture de l’an »63. Si d’après S. Sauneron, selon le calendrier d’Esna, le début
62
S. Sauneron, Les fêtes religieuses d’Esna aux derniers siècles du Paganisme, IFAO, Le Caire, 1962, p. 11.
130
GLOSSAIRE
de l’an correspondit, à un certain moment, à ce qui devint à l’époque romaine soit le 9 de Thot
(1er mois d’Akhèt), selon A. Spalinger ce jour fut probablement une fête wp-rnp.t64. Or,
c’est aussi une date très importante qui est liée, d’une part aux rites de l’anniversaire et de la
confirmation du pouvoir royal et d’autre part à des cérémonies liturgiques célébrées en
l’honneur des dieux locaux, comme à Kôm Ombo et Esna65. Le calendrier des fêtes d’Esna
indique : « à Esna, au 1 Thot est indiquée la fête de l’ouverture de l’an. fête de Néhébkaou qui
inaugure les festivités du début de l’année qui durait jusqu’au 9 (Thot) inclus, avec la fête de
Rê correspondant à ce que les ancêtres appelaient “fête de l’ouverture de l’an’’ ».
Voir aussi : Oupèt Rénépèt « qui ouvre l’année ».
62. Œil oudjat :
Il est l’œil d’Horus blessé par Seth et guéri par Thot. Il est le symbole de la lumière
lunaire à la pleine lune.
63. Orientation :
L’orientation jouait un rôle important dans la vie religieuse des Égyptiens. Toute
construction religieuse commençait par une visée astrale afin de déterminer l’orientation du
temple à bâtir. Le Nil était l’axe primordial, on s’orientait vers le lieu de son origine, c’est-àdire face au Sud. Ainsi, l’Ouest est pour eux, la droite, et l’Est la gauche.
64. Orion : voir Sirius et Orion.
65. Oupèt Rénépèt, wp.t rnp.t, « qui ouvre l’année » :
Expression qui peut signifier, soit le nom du jour du Nouvel An civil, soit le nom du
dernier mois de l’année civile, soit le lever héliaque de l’étoile Sirius.
C’est probablement le nom du mois lunaire chevauchant le Nouvel An de l’année civile
dans le calendrier lunaire basé sur l’année civile, ainsi que dans le calendrier lunaire
d’origine.
Dans ce dernier cas, il est possible que ce soit le lever héliaque de Sirius qui est donné
le nom de wp.t rnp.t au mois lunaire le chevauchant, ainsi le lever héliaque de Sirius et le
jour du Nouvel An ont alors partagé le même nom de wp.t rnp.t.
D’autre part dans le calendrier lunaire, que ce soit le lever héliaque de Sirius dans le
calendrier lunaire d’origine, ou le jour du Nouvel An dans le calendrier lunaire basé sur
l’année civile, ils ont un rôle annonciateur, et cela peut expliquer que ce terme d’oupèt rénépèt
puisse-t- être aussi le nom du 12e mois de celle-ci66.
Voir aussi : Nouvel An et jour du Nouvel An.
66. Papyri Héqanakht :
Ils sont datés du début du Moyen Empire, et ils se composent de cinq lettres comptables
dont quatre complètes, adressées par Héqanakht, serviteur du Ka, à sa maison de Nebsyt
(Nebsyt est situé au sud de Thèbes). Ces papyri sont conservés au Metropolitan Museum for
Art à New York , et ils ont été découverts en 1921/22 dans le complexe d’une tombe à Deir
el-Bahari.
Idem, p. 11, 147-148.
A. Spalinger, From Esna to Ebers, Bulletin oh the Egyptological Seminar, New York, 1992, p. 755.
65
J. C. Goyon, Confirmation du pouvoir royal au nouvel an », IFAO, Le Caire, p. 42-45, 257-258.
66
L. Depuydt, Civil Calendar and Lunar Calendar, op. cit., p. 81-95 et 236-238.
63
64
131
GLOSSAIRE
67. Papyrus d’Anastasi IV :
C’est dans le papyrus N°4, datant de la XIXe dynastie, et provenant de l’ancien fonds
Anastasi, acquis par le British Museum, qu’il est question d’un décalage paradoxalement
catastrophique entre les dates de l’année civile et celles des saisons :
« Préserve moi, écrit le scribe, de l’année boiteuse ! »
« Viens à moi, ô Amon ! Sauve-moi de cette année défectueuse. Il est arrivé au soleil de ne
pas se lever (?), l’hiver est arrivé en été, les mois se succèdent dans le mauvais sens, les
heures sont en désordre ». A. S. Bomhard67 fait remarquer qu’au moment où ce papyrus a été
écrit, le décalage était très faible, soit l’auteur fait état ici de faits remontant au moins à sept
siècles, ou soit c’est une déclamation prophylactique.
68. Papyrus Carlsberg :
« The Carlberg Papyrus Collection » a été fondée dans les années 1930 par le Professeur
H.O. Lange avec des fonds fournis par la Fondation Carlsberg. Cette collection qui s’est
depuis enrichie de nombreuses acquisitions de papyrus qui portent tous désormais le nom de
« Carlsberg Papyri ». Ils sont visibles dans le département d’égyptologie qui fait partie de la
« Carsten Niebuhr, Département à l’Institut de Croo-Cultural an Régional Studies »
(Copenhagen).
69. Papyrus Carlsberg 1 (voir annexe 10) :
Ce papyrus est une copie de la Basse Époque du Livre de Nout ornant le plafond du
cénotaphe de Séthi 1er à Abydos et celui de la tombe de Ramsès IV dans la Vallée des Rois. Il
est rédigé en hiératique et il se compose de 7 colonnes. Les trois premières colonnes, et le
début de la quatrième, sont la copie des textes figurant sur les deux plafonds, accompagnés
chacun d’une traduction et d’un commentaire en démotique.
Il est écrit que le soleil est accompagné dans ses voyages par 7 étoiles décanales68. Le
nom des étoiles décanales est écrit le long d’une ligne ondulée matérialisant la ligne de
l’horizon, et le long des bras de la déesse du ciel Nout. Elles apparaissent dans l’ordre
suivant :
1. Kénmèt située à l’extrémité gauche = à l’Est, signifie que ce décan est sur le point de faire
son lever héliaque, puis suivront tous les 10 jours les levers des autres décans.
2. Khéry-Khépèd-Kénmèt
3. Hat-Djat
4. Péhouy-Djat
5. Tjéma-Hérèt-Khérèt
6. Oushati-Békati
7. Ipédjès.
8. Séshépèt
9. Sébéshésen est situé à côté du visage de Nout, cela signifie que ce décans est sur le point
d’entrer dans sa période d’invisibilité, c’est à dire dans la Douat pendant 70 jours.
L’ordre de succession des décans est indiqué par 3 dates inscrites à proximité de leur
nom :
67
A. S. Bomhard, Le calendrier Égyptien, op. cit., p.8.
Ce sont les étoiles qui ne sont pas visibles car elles sont trop prés du soleil le jour, et dans la Douat, la nuit,
elles accompagnent le soleil.
68
132
GLOSSAIRE




La première indique le jour auquel la culmination de l’étoile considérée cessa d’être utilisé
pour marquer le début ou la fin de la première heure de la nuit.
La seconde donne son premier jour d’invisibilité : son « encerclement » par la Douat.
La troisième indique le jour de son lever héliaque.
Ce texte confirme le nombre de 36 étoiles décanales utilisées pendant une année
égyptienne, mais il n’évoque pas les cinq jours épagomènes. Ainsi il est précisé qu’à tout
instant dans le ciel il y a :




8 étoiles dans le ciel de l’Est,
12 étoiles au milieu du ciel,
9 étoiles dans le ciel de l’Ouest,
7 étoiles qui accompagnent le soleil dans se voyages diurnes et nocturnes, non visibles .
Leurs noms figurent sous la ligne ondulée sous la ligne ondulée matérialisant l’horizon.
Elles sont « prisonnières de la maison de Geb.
Le texte mythologique connu sous le nom de « Texte dramatique » figurant à proximité
du visage de Nout chez Séthi 1er à Abydos n’existe pas dans la tombe de Ramsès IV. Cette
partie explique le mouvement des étoiles qui sont alternativement visibles puis invisibles,
dont le lever héliaque se succédait tous les dix jours, après une période d’invisibilité annuelle
autour de 70 jours.
« L’étoile qui descend à terre meurt et entre dans la Douat. Elle s’arrête dans la maison de
Geb…et se débarrasse de son impureté à terre en 70 jours. On peut la qualifier de ’’délivrée’’
avant 70 jours et on ne la désigne pas du nom de ’’vivante’’ avant sa délivrance. Ayant
déposé leur impureté à terre … elles (les étoiles) sont pures et vivent, commençant à
apparaître à l’est. L’une meurt et l’autre vit tous les 10 jours… Elles se succèdent ».
Comme le soleil, les étoiles sortaient purifiées et régénérées de leur passage chaque année,
d’une durée de 70 jours, dans la maison de Geb c’est-à-dire la douat.
Cette période d’invisibilité de 70 jours est assimilée aux 70 jours que le corps doit
passer dans le pavillon d’embaumement pour devenir une momie achevée. O. Neugebauer et
R. A. Parker indique69 que cette durée idéale d’embaumement a dû être suggérée aux
Égyptiens par le comportement de Sirius. Elle est invisible pendant 70 jours, alors qu’elle
disparaît dans la douat, donc dans le pavillon d’embaumement. Sa disparition puis sa
réapparition dans le ciel liée à la montée annuelle de la crue du Nil jouent un rôle essentiel
dans la vie religieuse égyptienne70.
70. Papyrus Carlsberg 9 :
Ce papyrus contient les éléments qui montrent la relation entre un cycle de 309 mois
lunaires de 29 ou 30 jours, qui sont aussi longs qu’un cycle de 25 années égyptiennes de 365
jours, soit 9125 jours après lesquels les phases de la lune reviennent aux mêmes jours de
l’année. Ce cycle de 25 ans est appelé « cycle Apis ». Ce papyrus démotique comprend 5
listes :
 Le début de 5 cycles consécutifs de 25 années sous les Empereurs Romains, Tibère,
Claudius, Vespasien, Domitien, Hadrien et Antonin.
69
70
O. Neugebauer, R. A. Parker, EAT I, Providence, 1960, op. cit., p. 68-73.
Pour une analyse plus complète, voir Dimiti Meeks, Dieu masqué, dieu sans tête, Archéo-Nil N°7, Mai 1991.
133
GLOSSAIRE
 Une liste des signes du zodiaque.
 Une série de chiffres présentée sur 5 lignes, représentant les dates civiles du premier jour
du premier mois (Thot) complet dans l’année correspondante du cycle. La disposition est
faite de sorte que la différence des dates civiles entre 2 années successives est toujours de
11 jours ou de 10 jours pour les années 1, 3, 6, 9, 12, 14, 17, 20, 23.
 Une liste des 25 années du cycle comprenant 28 lignes : 1 ligne « rubrique », 3 lignes de
dates concernant l’année 1, 24 lignes concernant des dates d’Akhèt dans les 24 autres
années du cycle.
 Une liste de 9 « Grandes Années », il s’agit des années comportant 13 mois, soit les années
1, 3, 6, 9, 12, 14, 17, 20 et 2371.
71. Papyrus de Chester Beatty I : verso C 1 :
Dans le texte de ce papyrus, il est fait état d’une année bonne (nfr.t) que A.S. von
Bomhard traduit par « année parfaite »72 (considérant le sens du terme nfr.t comme
« accompli », « complète »), qui désignerait l’année sothiaque.
Voir aussi Rénépèt néférèt.
72. Papyrus Ébers (vers 1600 av. J.C.) :
Papyrus médical qui présente à son verso un calendrier civil qui indique une date de
lever héliaque de Sirius le jour 9 du 3e mois de Chémou (l’été), sous le règne de Djéser-kaRê73. Il donne une liste des fêtes de 12 mois de l’année avec leur correspondance dans ce
calendrier civil74. Les jours épagomènes ne sont pas indiqués.
Plus précisément, d’après R. A. Parker, ce calendrier qui débute par la fête du lever
héliaque de Sirius dans le douzième mois de l’année représenterait une corrélation entre un
calendrier lunaire schématisé, et les jours correspondants des 9e et 10e années civiles du règne
d’Aménophis I.
Pour M. Clagett, ce calendrier est une bonne corrélation :
- de 12 jours de fêtes marquant le début de l’année sothiaque avec la fête du Jour du
Nouvel An déterminé par le lever héliaque de Sirius,
- et les jours correspondants de l’année civile à partir de la date III Chémou, 9e jour, de
e
la 9 année civile du règne d’Aménophis I à la date du II Chémou, 9e jour de la 10e année de
ce même règne75.
73. Papyrus de Jumilhac (époque Ptolémaïque) :
Il qui porte le nom de son dernier propriétaire, et il est conservé au musée du Louvre
sous le n° 17110. Il comprend 23 feuillets qui exposent les mythes et les légendes propre au
XXVIIIe nome de Haute Égypte, mais qui étaient déjà décrit antérieurement. Dans ce papyrus,
la 11e heure du Livre du Jour76, où une forme d’Isis (l’hippopotame Rérèt) est chargée
d’empêcher Meskhétyou (la Grande Ourse figurée par la cuisse de boeuf) d’aller menacer
Pour l’interprétation voir : R.A. Parker, The Calendars of Ancient Egypt op. cit. ; O. Neugebauer & R.A.
Parker, Egyptian Astronomical Texts, 1960/69, op. cit. ; L. Dupuydt, Le papyrus démotique Carlsberg 9, dans :
études dédiées à la mémoire de J. Quaegebeur, Louvain, 1998, II, 1277 ; H.J. Thissen, Die demotischen Graffiti
von Medinet Habu, Sommerhausen, 1989.
72
Pour d’autres significations de l’association de rnp.t à nfr.t , voir P. Germond, Les invocations à la
bonne année au temple d’Edfou, Genève, 1986, p.79-80.
73
identifié à Aménophis I , deuxième roi de la XVIIIe dynastie.
74
Voir A.S. von Bomherd, Le calendrier Égyptien, op. cit..
75
M. Clagett, Ancient Égyptian Science, Vol. II, op. cit., p. 193-200.
76
A. Piankoff, Le livre du jour et de la Nuit, Bibliothèque d’Étude 13, Le Caire, 1942, p. 23.
71
134
GLOSSAIRE
Osiris-Orion dans le ciel du Sud, pouvant ainsi compromettre sa bonne marche. Meskhétyou
représentant le dangereux Seth qui doit être parfaitement gardé.
74. Période Sothiaque :
Elle est définie par le temps écoulé entre deux concordances du lever héliaque de Sirius
et le 1er Thot, 1er jour du calendrier civil, soit 1460 années civiles ou vagues (avec un décalage
de un jour tous les 4 ans, soit 365 x 4=1460 ans). Autrement dit, le premier jour de l’année
civile égyptienne coïncidait à nouveau avec le lever héliaque de Sirius tous les 1461 ans.
Voir aussi : lever héliaque d’une étoile.
75. Phénix d’Héliopolis – cycle « Phénix » :
Le 20 juillet 139 après J.-C., le lever héliaque de l’étoile Sirius eut lieu le 1er Thot,
premier jour de l’année civile. Cette coïncidence fut commémorée comme « le retour du
Phénix à Héliopolis » par la fabrication d’une monnaie frappée sous l’Empereur Antonin le
Pieux. Ce fait est rapporté par Censorinus un siècle plus tard :
« Les ères des Égyptiens commencent toujours au premier du mois qu’ils appellent Thot, jour
qui cette année commençait au 7 des calendes de juillet, tandis qu’il y a 100 ans, sous le
second consulat de l’Empereur Antonin le Pieux et sous celui de Bruttius Praesens, ce même
jour répondait au 12 des calendes d’août, époque ordinaire du lever de la canicule en
Égypte ; et l’on peut reconnaître que nous sommes maintenant dans la centième année
courante de cette grande année »77.
Le héron Ardea cinéra ou Ardéa purpurea apparaissait avec l’inondation et il planait sur
les eaux du Nil en crue. Pour les Égyptiens c’était un signe d’abondance prochaine. Selon les
auteurs anciens c’est d’Arabie qu’il prend son vol pour apporter et déposer la dépouille de son
propre père à Héliopolis.
Mais, cet oiseau merveilleux appelé par les grecs « phénix », serait peut-être d’origine
égyptienne. Son nom de bénou dériverait du mot « ouben » signifiant « briller », « se lever »
(par rapport au soleil).
Il semble possible aussi que son association au soleil dont il devint un des symboles soit
fondée sur un jeu de mot. La racine de son nom (bénou) est « bn » qui est redoublée « bnbn »
lorsqu’elle désigne l’obélisque sacré dressé dans le temple de Rê à Héliopolis (la maison du
benben).
C’est un symbole de renaissance, car il est identifié au soleil levant, qui comme lui, il
apparaissait rayonnant au matin, il se créait de lui-même et il régnait sur les grands cycles
temporels. De ces croyances, découle un autre mythe de cet oiseau, qui ne pouvant pas se
reproduire, lorsqu’il sentait sa fin proche, il se consumait dans les flammes de son nid à
Héliopolis. Puis, il renaissait alors de ses cendres. Il vivait très longtemps et il n’apparaissait
qu’après de longues périodes d’années.
Les auteurs anciens lui attribuent une durée de vie variable, Hérodote rapporte « qu’il ne
se montre en Égypte que rarement, tous les 500 ans, disent les héliopolitains, et d’après eux,
quand son père est mort »78. Cette durée varie de 500 ans aux 972 générations d’Hésiode 79:
E.-M. Antoniadi, L’Astronomie Égyptienne, op. cit., p. 107.
Hérodote, Histoire, II, 73.
79
Poète grec du VIIIe siècle av. J.-C ., qui mentionne pour la première fois cet oiseau à propos de sa durée de
vie en ces termes : « La corneille babillarde vit neuf générations d’hommes florissants de jeunesse ; le cerf vit
77
78
135
GLOSSAIRE
500, 540, 654, 1000, 1461 et 7006 années. La cinquième donnée de 1461 ans s’avère être le
temps nécessaire pour que le 1er Thot de l’année civile égyptienne (365 jours) coïncide avec le
lever héliaque de Sirius (année sothiaque = 365 jours ¼)80. Ce cycle du phénix est donc
associé à la période sothiaque.
Le principe de l’existence cyclique de cet oiseau est tout à fait conforme au concept
d’éternel recommencement des Égyptiens, d’autant plus qu’il est en Égypte une manifestation
de Rê et d’Osiris. Au Nouvel Empire, le phénix sous la forme du héron est représenté dans les
tombes où il est adoré par le défunt comme symbole d’éternité.
76. Planètes :
Les cinq planètes visibles à l’œil nu sont connues des égyptiens dés la XVIIIe dynastie,
elles sont représentées sur le plafond de la tombe TT353 de Senenmout daté de cette époque.
Il s’agit des deux planètes inférieures Mercure et Vénus81, et des trois planètes supérieures
Mars, Jupiter et Saturne82.
Les planètes sont des astres en mouvement qui ne s’arrêtent jamais. Les Égyptiens les
appelaient « les infatigables », et ils les avaient très bien différenciés des autres étoiles.
Elles décrivent des orbites qui s’éloignent peu de l’écliptique, évoluant dans la zone du
zodiaque qui est également parcouru par les constellations. Leur orbite n’est pas identique à
celle de la Terre, et elles ne se déplacent pas à la même vitesse. Celle-ci est d’autant plus
rapide qu’elles sont proches du soleil. Du fait de cette différence de vitesse, il arrive que les
planètes inférieures « doublent » la terre, tandis que c’est la Terre qui va doubler les
supérieures. Vus de la Terre, qui a une vitesse constante, ces dépassements rendent les
trajectoires irrégulières. Ainsi elles paraissent, par rapport aux étoiles fixes s’arrêter,
rétrograder légèrement puis repartir en avant, comme si elles avaient effectué une boucle dans
le ciel. C’est ce phénomène que les Égyptiens avaient observé notamment concernant la
planète Mars qu’ils avaient qualifiée de « celle qui marche à reculons ».
Ces phénomènes se produisent au moment où les planètes se trouvent soit entre le soleil
et la Terre (planètes inférieures), c’est-à-dire en conjonction inférieure, soit c’est la Terre qui
se trouve entre le soleil et les planètes supérieures, et il s’agit d’une opposition supérieure. Les
planètes dans tous les cas sont alors au plus prés de la terre et donc dans des conditions
d’observations les plus favorables, cela, d’autant plus qu’elles semblent faire une pause. Ces
conditions sont relativement fréquentes dans le temps et propres à chaque planète :
 Mercure a 3 conjonctions inférieures par an
 Vénus a une conjonction inférieure par an
 Mars a une opposition tous les 2 ans qui se décale de 2 constellations zodiacales environ
chaque fois.
 Jupiter a un peu plus d’une opposition par an qui se décale d’une constellation zodiacale à
chaque fois.
 Saturne a un peu moins d’opposition par an.
77. Platon :
quatre fois plus que la corneille ; le corbeau vieillit pendent trois âge de cerf ; le phénix vit neuf âge du corbeau
et nous vivons dix âges de phénix, nous, Nymphes aux beaux cheveux, filles de Zeus armé de l’Égide ».
Plutarque, Sur la disparition des oracles (XI), Traduction citée par Paul-Augustin Deproost,
http://bcs.fltr.ucl.ac.be/FE/08.
80
N. Guillou – J. Peyré, La mythologie égyptienne, op. cit., p.341.
81
Leur orbite est située entre le soleil et celle de la terre.
82
Leur orbite est située au-delà de celle de la terre.
136
GLOSSAIRE
Il aurait séjourné en Égypte pendant 13 ans à Héliopolis avec Eudoxe83, et de tous ces
voyages (la Syrie, la Sicile et peut être la Cyrénaïque) il rapporta la conception du monde
suivante : que la terre est au centre de l’univers car il place les astres errants par rapport à leur
distance avec la Terre dans l’ordre suivant : Lune, Soleil, Vénus, Mercure, Soleil, Vénus
Mercure, Mars, Jupiter et Saturne. Ce n’est qu’à la fin de sa vie qu’il se convertie au système
héliocentrique84.
78. Précession des équinoxes :
La Terre n’est pas exactement une sphère, son diamètre équatorial dépasse le diamètre
polaire. L’existence de ce renflement équatorial terrestre entraîne une dissymétrie qui fait que
l’attraction luni-solaire s’exerce inégalement sur les divers points de sa masse. De ce fait,
l’axe de la Terre au lieu de rester rigoureusement fixe par rapport aux étoiles, pivote
lentement autour d’un axe perpendiculaire au plan de son orbite85.
fig. G5
On peut considérer la terre comme une toupie en rotation (fig. G5), l’axe de rotation AB
étant dirigé vers le pôle Nord céleste. Cet axe au lieu de rester fixe, pivote lentement autour de
la verticale AC en décrivant la circonférence dessinée en pointillé. Ce balancement est appelé
le phénomène de précession.
Si on remplace maintenant la toupie par la Terre (fig. G6), c’est ce même
« balancement » qui entraîne la précession de l’axe terrestre autour de la droite passant par le
centre de la Terre et le pôle de l’écliptique. Cet axe fait un angle de 23,5° avec l’axe passant
par le pôle écliptique. Il résulte de ce phénomène, que les pôles célestes Nord et Sud
n’occupent pas des points fixes, mais ils se déplacent lentement dans le ciel décrivant un cône
se projetant sur la voûte céleste par un cercle qui passe par un certain nombre d’étoiles.
Il en résulte également que la position dans l’espace de l’équateur céleste se modifie.
Ainsi les points de rencontre de l’équateur et de l’écliptique (point vernal et point d’équinoxe
d’automne) se déplacent aussi. Cette précession des équinoxes, si on ne tient compte que de la
83
Strabon, Géographie, XVII, 1, 29.
E. M. Antonialdi, L’Astronomie égyptienne, op. cit., p. 27.
85
Voir, J. Herrmann, Atlas de l’Astronomie, 1998, op. cit., p. 63.
84
137
GLOSSAIRE
Lune et du Soleil86, entraîne une rétrogradation correspondant en moyenne à une constellation
du zodiaque en 2140 ans.
Ce phénomène astronomique a lentement détruit la coïncidence du lever héliaque de
Sirius, le retardant par rapport à la crue du Nil. Ce retard est d’environ une semaine par
millénaire. Actuellement ce lever héliaque s’observe au Caire au début du mois d’août, tandis
que la crue du Nil y commence vers le solstice d’été.
fig. G6 (dessin A. Barutel)
79. Ptolémées (Les) :
Lors du partage de l’Empire d’Alexandre, le général macédonien Ptolémée devint le
« pharaon » Ptolémée 1er en 304. Entre 304 et 30 av. J._C., quinze souverains ont porté le
nom de Ptolémée sur le trône d’Égypte, dont Ptolémée III Évergète (246-203).
80. Ptolémée, Claudius Ptolémaeus (vers -100 -170) :
Astronome a vécu à Alexandrie entre 127 et 141 ap. J.-C.. Il est l’auteur de l’Almageste
traité astronomique où il a établi que le système solaire est héliocentrique et non géocentrique.
En fait, les phénomènes de précession sont plus complexes, d’autant plus qu’il s’ajoute l’effet de nutation qui
se manifeste comme un léger mouvement d’oscillation de l’axe céleste.
86
138
GLOSSAIRE
Il n’a pas tenu compte de la précession des équinoxes démontrée par Hipparque, alors qu’il l’a
fait connaître et utilisé ses travaux par ailleurs. L’Almageste, propose une liste de 48
constellations, et un catalogue de 1022 étoiles.
Il est également l’auteur d’un célèbre traité sur l’astrologie, le Tétrabiblos, expliquant
les répercussions astrologiques des planètes par leurs effets pouvant être mouillant, séchant,
chauffant ou rafraîchissant. Enfin, sa Géographie, est une compilation des connaissances du
monde à son époque.
81. Pythagore (V1e siècle av. J._C.) :
Philosophe et mathématicien grec, qui selon Jamblique87, entreprit le voyage d’Égypte sur les
conseils de Thalès. Porphyre88, dans sa Vie de Pythagore, nous dit qu’il commença par visiter
la Phénicie et la Syrie, et qu’« ayant été reçu par Amasis, il obtint de lui des lettres de
recommandation auprès des prêtres d’Héliopolis,…qui l’envoyèrent à ceux de
Memphis,…puis, de Memphis il fut encore renvoyé aux prêtres de Diospolis (Thèbes) ». Il
étudia surtout l’astronomie et la géométrie, et les prêtres égyptiens lui aurait enseigné le
système héliocentrique.
Après son voyage en Égypte et ailleurs, alors établi en Italie il enseignait la sphéricité de la
Terre au centre de l’univers, sans parler de son mouvement. La conception du véritable
système héliocentrique du monde apparaît pour la première fois dans l’École de Pythagore au
milieu du Ve siècle avant J.-C.89.
82. Ramsès IX Néferkarê (XXe dynastie, vers -1123 -1105 av. J.-C.) :
C’est sous le règne de ce pharaon que le procès contre les pillards des nécropoles
royales s’est déroulé. Sa tombe inachevée est située dans la « Vallée des Rois » (N°6). Outre
les extraits habituels des grandes compositions, on trouve une version abrégée des Livres du
Jour et de la Nuit dans la salle du sarcophage.
83. Rê-Horakhty :
Nom du 12e et dernier mois de l’année sur le calendrier du plafond du Ramesseum, qui
deviendra Mésôrê (mswt-Ra) sous sa forme tardive. D’après Gardiner ce mois terminant
l’année a pu à une période antérieure au Nouvel Empire être le premier de l’année 90. En outre,
le calendrier d’Esna indique le renvoi à une date en fin des rites de « l’union au disque » :
« comme cela se fait le 9 du mois de Rê-Horakhty », soit le 9 du premier mois de l’année
(Thot), jour qui correspond à la « fête des ancêtres » appelée l’ « ouverture de l’an », wprnp.t91.
84. Rérèt, Rérèt-ourèt : voir aussi hippopotame (Ta-ourèt, Thouéris).
Le principal opposant de Seth était la déesse hippopotame Rérèt (qui signifie la truie)92
dont on pensait qu’elle retenait la puissance de l’obscurité grâce à une solide chaîne de
sécurité. Cette déesse est habituellement représentée avec un corps d’hippopotame, les bras et
les mains d’une femme tenant chacune un couteau. Le rôle de cette déesse était de réduire
Jamblique, Philosophe néoplatonicien (v. 230 – 250), qui ouvrit une école de philosophie à Apamée en Syrie,
et qui fut probablement initié aux doctrine ésotérique des Égyptiens et des Chaldéens. Il a écrit une Vie de
Pythagore.
88
Porphyre, philosophe néoplatonicien d’origine syrienne qui séjourna à Rome en 305 où il écrivit en particulier
une Vie de Pythagore.
89
E. M. Antoniadi, L’Astronomie égyptienne, op. cit., p. 33.
90
Gardiner, RdE 10, 1955, p. 26.
91
S. Sauneron, les Fêtes religieuses d’Esna, 1962, op. cit., p. 147-148.
92
Épithète de certaines déesses apparaissant sous l’aspect d’une truie comme Isis ou Nout qui est censée avaler
les astres afin de les remettre au monde le lendemain, parallèle avec la truie qui dévore ses petits.
87
139
GLOSSAIRE
l’influence diabolique de Seth et de sécuriser un chemin dans le ciel pour la naissance de
Horus-Séma-Taoui93 que H. Brugsch a identifié comme étant le soleil levant. Cependant, les
textes démontrent clairement que Rérèt n’était rien d’autre qu’une forme d’Isis en tant que
déesse-mère apparaissant sous l’aspect d’une truie.
85. Rénépèt Néférèt :
Philippe Germond94 dans ses « considérations sur la bonne année » montre que
l’association Rénépèt Néférèt représente une manifestation de Sothis, divinité régissant le
début du cycle annuel. La déesse Rénépèt Néférèt « Celle qui rajeunit l’année » devra attendre
l’époque gréco-romaine pour être honorée dans les grands temples. À Edfou et au mammisi
de Dendéra elle est accueillie en tant que Rnp.t Nfr.t m rn(w)=s nb, « La Bonne
Année en tous ses noms ».
86. Senmout ou Senenmout (XVIIIe dynastie (vers 1500-1460 av. J.-C.) :
Grand intendant d’Hatshepsout, chef de tous ses travaux, et précepteur de sa fille
Néferouré. « Architecte » de la construction du temple de Deir el-Bahari, on lui connaît deux
sépultures. L’une est située à Cheikh abd el-Gournah (TT 71), la deuxième est située à
proximité du temple de Deir el-Bahari (TT 353). C’est cette dernière qui possède un plafond
astronomique où les 12 mois de l’année égyptienne sont représentés par des cercles à 24
rayons. Les constellations et les décans y sont associés.
87. Seth :
D’après E. A. Wallis Budge95, « le royaume de Seth était supposé être dans le ciel du
Nord, et sa demeure était l’une des étoiles qui formait la constellation de Khépresh (de la
Cuisse), qui a été identifiée, comme étant la Grande Ourse. C’était depuis cette région que
Seth faisait usage de son influence maléfique pour contrarier les dessins bienfaisants d’Osiris
dont la demeure était Sah soit Orion, et d’Isis dont la maison était Sépédèt ou Sothis ».
88. Sethi I , Menmaâtrê (XIXe dynastie, vers 1290- 1279 av. J.-C.)
Père de Ramsès II, sa tombe entièrement achevée se situe dans la « Vallée des Rois »
(N°17). Tous les murs sont décorés de reliefs peints, et la salle du sarcophage contient un
plafond astronomique exceptionnel. Toutes les représentations des différentes divinités
astrales s’échelonnent le long du corps allongé de la déesse Nout personnifiant le ciel.
89. Sirius et Orion :
L’étoile Sirius (Alpha Canis Majoris), Sothis pour les Grecs et Sépédèt pour les anciens
Égyptiens fait partie de la constellation du Grand Chien (Canis Major). C’est la plus brillante
du ciel après le soleil. Elle est visible dans le ciel égyptien pendant la plus grande partie de
l’année. Elle est invisible pendant près de 70 jours, réapparaissant dans le ciel de Memphis
vers le 18 juillet. Son nom Sépédèt signifie « la pointue ».
Sur les cercueils de bois du Moyen Empire leurs attitudes sont différentes ( voir annexe
8B). Ils sont également représentés en face l’un de l’autre, mais Orion est à gauche de Sirius.
Ils ne sont pas debout dans une barque, et il portent sur leur tête leur nom en écriture
@r-smA-&Awy, Horus l’unificateur du Nord et du Sud.
P. Germond, Les invocations à la bonne année au temple d’Edfou, op. cit ., p. 79-84 – et , Hathor, Mout…ou
La Bonne Année ?, BSEG 8, 1983.
95
E.A. Wallis BUDGE, The Gods of Egyptians, Volume 2, op. cit., p. 249.
93
94
140
GLOSSAIRE
hiéroglyphique : Sah/Orion, Sépédèt/Sirius. Les deux sceptres ouas qu’ils tiennent sont
adossés l’un contre l’autre, et de la main libre, ils tiennent la clé de vie ânkh. Cette disposition
des deux personnages, surtout de leur sceptre, a fait évoquer à K. Locher 96 qu’il pourrait
s’agir du décan « abwt » n°28 du sarcophage n°4 de O. Neugebauer et R. A. Parker97.
90. Soleil (les éclipses de soleil) :
Lorsque la lune passe entre le soleil et la terre, elle présente alors à la terre sa face non
éclairée, elle est donc invisible. Elle peut à ce moment-là, masquer partiellement ou
totalement la lumière du soleil. Une éclipse de soleil ne peut donc avoir lieu qu’à la nouvelle
lune lorsqu’elle est invisible.
L’ombre de la lune ne balaie qu’une bande étroite d’environ 270 km sur la Terre où
l’éclipse est totale, alors que la pénombre affecte une zone de 7000 km où l’éclipse est
partielle, ce qu’avaient bien compris les Égyptiens. En un point donné, les éclipses partielles
se produisent tous les 2 ans et demi en moyenne, alors que les éclipses totales sont rares, tous
les 3 siècles.
91. Solstice d’hiver et le solstice d’été :
Ces deux phénomènes astronomiques, auraient marqué le début d’un calendrier malgré
qu’il n’y ait pas d’arguments, ni de document sur leur existence et sur leur fonctionnement.
Les points correspondants au solstice d’été le 21 juin et au solstice d’hiver le 22
décembre, sont ceux où le soleil est situé à un éloignement maximum Nord ou Sud de
l’équateur.
92. Strabon :
Géographe grec, né à Amasée en Cappadoce (Turquie), qui voyagea en Égypte en 24/25
av. J.-C.. Il a rédigé une Géographie en 17 volumes qui nous sont parvenus. Seul le livre VII
est incomplet. Celui qui décrit l’Afrique, l’Égypte et la Libye, correspond au Livre XVII. Dans
le Livre II, Strabon soumet à un examen critique un certain nombre d’opinions d’Ératosthène
et d’Hipparque.
93. Tables horaires des sarcophages du Moyen Empire :
Elles sont encore appelées « horloges diagonales », et se sont des tables permettant de
déterminer les heures de la nuit. Elles contiennent le nom des décans marquant chacune des
12 heures de la nuit. Un même décan va marquer successivement la 12e heure pendant 10
jours, puis la 11e heure pendant 10 jours, puis la 10e heure pendant 10 jours remontant ainsi
jusqu’à marquer la 1ére heure de la nuit pendant 10 jours. Les mois étant divisés en 3 décades,
celles-ci sont notées :
 Tp, tèp, pour la première,
 Hry-jb, héri-ib, celle du milieu,
 pHwy, péhoui, la dernière.
Chaque décan va remonter la table horaire selon une diagonale en mettant : 10 jours x 12 =
120 jours, pour aller de la 12e à la 1ère heure de la nuit.
94. Ta-ouret : voir hippopotame.
K. Locher, New arguments for the celestial location oh the decanal belt and for the origin of the %AHhiéroglyph, VI. Congresso internazionale di Egittologia Atti II, Torino, 1993, p.280.
97
Voir fig. 16, p. 23, A. S. von Bomhard, Le Calendrier égyptien, op. cit..
96
141
GLOSSAIRE
95. Tékhi (autres origines de ce mot)98:
Djehouty, le nom du dieu Thot semble dériver d’un ancien nom de l’ibis en Égypte,
c’est-à-dire Téhou, auquel il a été ajouté « ty » avec le but d’indiquer que le roi Téhouty (?)
possédait les qualités et les attributs de l’ibis.
La forme dérivée du nom Tékhi, qui semble avoir été la préférence des Égyptiens est
reliée au mot tékh signifiant « un poids », avec pour déterminatif le signe du cœur ib.
Certains auteurs anciens, ont rapporté qu’un oiseau appelé Tékh ou Tékhou, vraiment
très proche de l’ibis sacré de Thot est lié au cœur. Ainsi Horapollon indique : « que lorsque
les Égyptiens souhaitent écrire le mot cœur, ils dessinent un ibis, dans la mesure ou cet oiseau
est dédié à Hermès (c’est-à-dire à Thot) comme le maître du savoir et de la connaissance».
Thalès de Milet (v. 625 – v. 545 av. J.-C.) :
Mathématicien, physicien, astronome et philosophe grec, Qui voyagea en Égypte où il aurait
appris la géométrie. Plutarque rapporte que le philosophe a pu mesurer la hauteur des
pyramides en ne se servant que de sa canne : « N’ayant besoin d’aucun instrument, mais en
levant ta canne à l’extrémité de l’ombre produite par la pyramide, tu as formé deux triangles
au point de rencontre du rayon (solaire), montrant ainsi le rapport entre deux ombres et celui
de la pyramide et de la canne »99.
96. Thot et le temps :
 Dieu lunaire, il se manifeste sous la forme d’un ibis ou d’un babouin100.
 Scribe il est considéré comme l’inventeur des paroles divines (de l’écriture
hiéroglyphique), et messager divin.
 En tant que Thot-Lune il est chargé de guider des étoiles (Textes des Pyramides), il doit
organiser l’espace céleste, il est responsable du décompte du temps. Selon Plutarque101, il
a permis à Nout, en ajoutant cinq jours en plus de l’année (épagomènes) de mettre au
monde ses cinq enfants, et ainsi d’approcher le calendrier solaire de 365,25 jours.
 Il remplace Rê dans le ciel nocturne pendant que ce dernier traverse la Douat (livre de la
vache céleste).
 C’est le dieu de la 6e heure du jour (midi) lorsque le soleil est au méridien.
98
E. A. Wallis Budge, The Gods of Egyptian, p.402.
Banquet des sept sages, 2. Cette mesure est confirmée par Thalès est confirmée par Pline (Histoire naturelle,
XXXXVI, 82), et par Diogène de Laërte (Thalès, 6).
100
Le cynocéphale est employé comme graphie du nom de Thot, qu’à partir du Nouvel Empire : H. De
Meulenaere, La valeur du signe Thot (baboin) à la Basse Époque, BIFAO 54, p. 73-82.
101
Isis et Osiris, 12.
99
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