Glossaire - Association Égyptologique de Gironde

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GLOSSAIRE
1. Akhou :
« Terme qui s’attache à définir un élément constitutif de la personnalité divine ou
humaine susceptible d’obtenir après la mort de son possesseur, par la vertu des rites, un
devenir céleste glorieux analogue à celui du soleil et des astres ; terme apparenté à la notion
de lumière
1
».
2. Amenemhat :
La tombe en ruine de ce dignitaire royal, qui vécu sous le règne d’Amenhotep I (début
de la XVIIIe dynastie), se trouve à l’Ouest de Thèbes. Le texte, qui concerne l’invention de la
clepsydre, découvert et recopié par Ernesto Schiaparelli, est actuellement au musée de Berlin.
Il comporte 16 colonnes écrites en hiéroglyphes traduites par Seth K. et Borchardt L..
3. Anneau décanal :
O. Neugebauer et R. A. Parker ont localisé sur la voûte céleste cette bande de ciel
avoisinant l’écliptique, où se situent les étoiles qui avaient à l’époque pharaonique une
période d’invisibilité autour de 70 jours.
4. Année :
L’année tropique = 365,2422, ramène les saisons à dates fixes.
L’année sidérale = 365,2563, elle correspond à un tour complet de la Terre autour du
soleil.
Leur durée est influencée par le phénomène de précession des équinoxes (Précession
des pôles = un cycle de 26000 ans, soit 20 secondes d’arc par an).
5. Année parfaite
2
:
Il pourrait s’agir d’une année où les mois et les saisons restaient à la même place.
voir également « Papyrus Chester Beatty I », et « Rénépèt Néferèt ».
6. Année Julienne :
1
Jean Claude GOYON, Rituels funéraires de l’Ancienne Égypte, Les Éditions du Cerf, Paris, 2004, p. 330.
2
A. S. Bomhard, Le Calendrier Égyptien - Une œuvre d’Éternité, Périplus, London, p. 8.
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Elle est instaurée par Jules César en 45 av. J.-C., d’une durée de 365 jours plus un jour
intercalaire tous les 4 ans. Voir aussi calendrier Julien.
7. Année Civile égyptienne : voir calendrier civil.
8. Année Lunaire : voir cycle lunaire.
9. Année déficiente
3
:
Dans le papyrus Anastasi IV, cette année qualifiée de gAb(w), défectueuse, s’oppose à
l’année qualifiée de nfr.t, parfaite (voir Rnp.t Nfr.t, Rénépèt Néferèt). D’après A.S.
von Bomhard
4
, le fait que les Égyptiens aient utilisé ces deux adjectifs montre « qu’ils avaient
bien vu que l’année sothiaque restait attachée à l’année naturelle alors que l’année mobile
s’en écartait ».
10. Année sidéral et année solaire ou année tropique :
L’année sidérale est égale au temps que met la Terre pour revenir au même point de son
orbite soit 365,26 jours.
L’année solaire ou tropique est égale à la durée que met la Terre pour faire un tour
complet autour du soleil. Mesurée d’un équinoxe de printemps au suivant, elle est de
365,2422 jours solaires moyens
5
. Elle est inférieure à l’année sidérale par l’effet de la
précession des équinoxes, qui est au fait que l’axe de la Terre décrit un cône ayant une
période de 26000 ans, décalant le point vernal.
Or, un calendrier décompte les jours successifs d’une année, cela obligatoirement par un
nombre entier de jours, soit 365 jours. Ce décompte est une construction de l’homme qui peut
être modifié en plus ou en moins d’une certaine durée, pour accorder la durée qu’il représente
avec la durée du cycle astronomique. Cet ajustement de durée (appelé intercalation) est
nécessaire afin d’éviter un décalage croissant entre la date calendaire d’une saison et son
occurrence réelle. Exemples :
L’année julienne 365,25 est une approximation de l’année tropique.
Une année solaire est approximativement égale à 12,368 lunaisons et 10,87 jours. Si l’on
considère 12 lunaisons avec des mois alternativement de 29 et 30 jours, cela fait 354 jours,
soit un décalage de 11 jours avec l’année solaire.
11. Astronomes Égyptiens
6
:
Ancien Empire :
Ve dynastie, un nommé Tjenti est peut-être le plus ancien astronome connu à ce jour. Il fut
« Prince, Gouverneur, Vizir et Ami unique ». Il assuma de nombreuses fonctions, dont
celle de « supérieur des secrets du ciel et observateur des secrets du ciel ».
VIe dynastie, un certain Khnoum avait le titre de « supérieur du secret de l’obscurité »,
sans que l’on sache ce que recouvre exactement ce titre.
Moyen Empire :
3
Voir note 2.
4
A. S. Bomhard, Le Calendrier Égyptien, op. cit., p. 8-9.
5
Cette durée varie de 0,53 s (diminution) par siècle.
6
J.L. Fissolo, Les astronomes égyptiens, Egypte Afrique & Orient n°21, 2001.
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Le nommé Hétépi cumule les titres d’« Horologue et de Préposé au département de la
veille ». Ce titre disparaît au Nouvel Empire.
Nouvel Empire :
Nakht porte le titre d’« Horologue d’Amon sous Thoutmosis IV ». Sa tombe se trouve à
Cheikh Abd El-Gourna.
tiankh vécut au milieu de la XVIIIe dynastie, il dit avoir exercé la fonction
d’« Horologue sur le toit du palais ».
Un certain Hotep fut « Horologue de Nemti » sous Ramsès II.
Un autre personnage, Amenemhat (voir supra ce nom), de la XVIIIe dynastie, se présente
comme l’inventeur de la clepsydre découverte à Karnak dans l’inscription
autobiographique de sa tombe aujourd’hui disparue. Il précise comment il a observé le
mouvement du soleil pour déterminer avec plus de précision les heures selon les saisons.
Âanen, beau-frère d’Amenhotep III et second prophète d’Amon, cumule les titres de
« Grand de Voyants » et de « Prêtre lecteur qui connaît le fonctionnement du ciel ».
Ânkhéfen-Khonsou est celui « qui connaît les secrets de Nout et qui interprète le
sténeji (?) des vantaux du ciel ».
Troisième Période Intermédiaire :
Un nouveau titre apparaît, celui d’Imy-wnw.t, « celui qui est dans l’heure ». Il désigne
l’astronome jusqu’à la fin de la civilisation pharaonique. Les astronomes utilisent alors un
matériel qui leur est propre dont le musée de Berlin en conserve deux éléments. Le
premier s’appelle le mrx.t (merkhèt), qui est une sorte de règle graduée munie à une
extrémité d’une partie saillante. Pour connaître l’heure il suffisait de mesurer la longueur
de l’ombre portée sur la règle. Le second instrument s’appelle le bay n jmy-wnw.t,
soit le y, qui consistait en une petite fourche formée par une nervure de palme de
palmier-doum, permettant à l’astronome de viser les corps célestes. Les deux instruments
du musée de Berlin appartenaient à Hor, fils de Horoudja, dont le travail consistait à
« connaître le mouvement des deux disques et de toutes les étoiles, de veiller à la conduite
des fêtes et de placer chacun à son heure ».
Époque Gréco-Romaine
Harkhébis, était « l’observateur de tout ce qu’on peut observer au ciel et sur terre, versé
dans l’observation des étoiles…, celui qui fait connaître le lever et le coucher (des astres)
en leur temps, ainsi que les dieux qui annonce l’avenir…, celui qui identifie tous les
phénomènes observés dans le ciel parce qu’il les a attendus… ». Ces titres attestent qu’il
associait les compétences de l’astronome et le savoir de l’astrologue.
12. Bénou, oiseau bénou :
Appelé par les Grecs phénix, le héron cendré (Ardea Cinerea) représente un symbole de
renaissance, une forme du créateur dans la cosmogonie Héliopolitaine (Textes des Pyramides :
formule 600). Il fait partie de l’escorte du soleil sur certaines vignettes du Livre des morts
(chapitre 100). On le retrouve aussi dans la formule de ce même livre, pour prendre l’aspect
d’un phénix des chapitres 83 et 124
7
. L’oiseau bénou est également une des manifestation
d’Osiris-lune.
7
P. Barguet, Le Livre des morts, Les Éditions du Cerf, Paris, 1967 ; F. Dunand et R Lichtenberg, Des animaux et
des hommes, Édition du Rocher, 2005 ; N. Guilhou et J. Peyre, La Mythologie égyptienne, Hachette Livre, 2009.
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Par contre, il ne faut pas le confondre avec le héron bâh est associé aux travaux des
champs de l’au-delà (chapitre 110 du Livre des morts). On le retrouve comme idéogramme de
l’inondation provoquée par la crue du Nil. Il est alors perché sur une sorte de butte émergeant
de l’eau, et il est alors associé au dieu Hâpy, personnification de la crue.
13. Calendriers :
Le calendrier est un « système de division du temps en année, en mois et en jours »
8
qui
permet d’établir une chronologie c’est-à-dire de fixer les dates des événements historiques.
Mais, il permet aussi de suivre et de prévoir les rythmes de la nature (crues du Nil et cycles
agricoles), ainsi que les périodicités administratives (règnes, salaires, impôts).
Le problème qui s’est posé aux premières civilisations est l’incommensurabilité du nombre de
mois et de l’année (nombre de mois par an = 12,37…), et du nombre de jours et de mois
(nombre de jours par mois = 29,53…). La recherche d’un compromis a abouti à la
construction successive de plusieurs types de calendriers :
Le calendrier lunaire, comme le calendrier musulman, comprend 12 mois composés
alternativement de 29 et 30 jours soit une année dite « commune » de 354 jours (29,5x12),
et des années dites « abondantes » de 355 jours comportant un mois de plus de 30 jours. Il
faut, sur 30 ans, 11 années « abondantes » et 19 années « communes » pour que ce
calendrier coïncide à nouveau avec l’année tropique : (12x30 = 360 mois), soit = 19x154
+ 11x355 = 10631 jours, c’est-à-dire un mois moyen de 29,530 jours.
Le calendrier solaire, comme le calendrier « vague » égyptien, comprend 12 mois de 30
jours, plus 5 jours supplémentaires (épagomènes), d’où un décalage de 1 jour tous les 4
ans. La réforme de Ptolémée III Évergète vers 238 av. J.-C. tentera de corriger ce décalage
en ajoutant un épagomène tous les 4 ans. Elle ne sera pas appliquée. Il faudra attendre
l’intervention de Jules César (voir calendrier julien).
Le calendrier luni-solaire, comme le calendrier hébraïque, comprend 12 ou 13 mois de 29
ou 30 jours et des années dites « communes » de 353, 354 ou 355 jours, et des années
dites « embolismiques
9
» de 383, 384 ou 385 jours. On obtient avec un cycle (le cycle de
Méton) de 19 années dont 7 années « embolismiques », soit : 6939,60 jours = 235 mois.
14. Calendrier alexandrin :
Le calendrier alexandrin est identique dans sa structure au calendrier civil de 365 jours
duquel il dérive. Mais, il fixe l’année « mobile » en ajoutant un 6e jour épagomène tous les 4
ans, le plaçant le 1er Thot. Au moment de cette réforme en l’an 25 av. J.-C., an 5 d’Auguste,
ce jour se situait 41 jours après le lever héliaque de l’étoile Sirius qui était alors le 25e jour du
3e mois de Chémou, et donc le 1er Thot se retrouva au 42e jour après le lever de Sirius. Dès
cette époque co-exista en Égypte 3 calendriers :
le calendrier sothiaque défini par le lever de l’étoile Sirius le 19 juillet = 1er Thot,
le calendrier alexandrin dont le 1er Thot était le 42e jour plus tard,
le calendrier julien dont le 1er jour était le 19 juillet.
Le calendrier alexandrin a brièvement coexisté avec le calendrier civil égyptien, puis il
est devenu le calendrier officiel de la vie quotidienne égyptienne. Malgré l’introduction du
calendrier lunaire islamique vers 640 ap. J.-C., il restera celui de la minorité chrétienne qui a
perduré jusqu’à nos jours en tant que calendrier liturgique des églises coptes.
8
Définition du dictionnaire, Le Petit Robert, Édition 1996.
9
Il s’agit d’années de 13 mois.
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15. Calendrier babylonien :
Il s’est répandu en Égypte sous sa forme originelle avant la conquête d’Alexandre en
332 av. J.-C., puis après celle-ci sous une forme dérivée : le calendrier juif.
Lorsqu’ils ont conquis l’Égypte, mettant fin à la dynastie Saïte, les Perses avaient déjà
adopté le calendrier babylonien luni-solaire qui se composait d’années de 12 ou 13 mois
lunaires, correspondant approximativement à l’année solaire. Mais, les Égyptiens continuèrent
à utiliser leur calendrier, et ce n’est qu’avec la conquête d’Alexandre que la domination Perse
et le calendrier babylonien ont disparu d’Égypte.
Alexandre favorisa l’établissement des juifs à Alexandrie et c’est ainsi que leur
calendrier a été utilisé en Égypte. Mais Alexandre et ses successeurs, les Ptolémées, ont
introduit le calendrier lunaire macédonien. Ce calendrier, dont les mois sont à l’origine des
mois lunaires, va progressivement être complètement assimilé au calendrier civil égyptien
vers le milieu du IIIe siècle avant J.-C, mais il conservera le nom de ses mois.
16. Calendrier civil égyptien :
Le nom des mois civils dérive des noms des dieux. C’est le calendrier de la vie
quotidienne et administrative égyptienne. Il comprend 12 mois de 30 jours, plus cinq jours
supplémentaires (épagomènes). Ce calendrier étant plus court d’un quart de jour que l’année
solaire, il retardait d’environ un jour tous les quatre ans.
L’origine de ce calendrier se situe d’après Ch. Leitz, A.S. Bomhard, et R.A. Parker, vers
2770 av. J.-C., le jour du lever héliaque de l’étoile Sirius coïncidant avec l’arrivée de la crue
du Nil, indiquant le 1er jour de ce calendrier et le début de la saison Akhèt (saison de
l’Inondation).
17. Calendriers égyptiens :
Suite, aux travaux de Borchardt (1930), puis de R. A. Parker publiés en 1950
10
, un
modèle d’étude a été défini admettant l’existence de trois calendriers égyptiens :
Un calendrier civil ;
Un calendrier lunaire originel dont l’existence est accréditée depuis les fouilles d’une
équipe Tchèque à Abousir dans les années 1980
11
;
Un calendrier lunaire plus tardif, appelé par Leo Depuydt
12
« civil based » car il le
considère comme lié au calendrier civil du fait de l’existence de doubles-dates
13
, ce qui
prouverait d’autre part que ce calendrier existait déjà au VIe siècle av. J.-C. (papyrus 7848
du Louvre).
18. Calendrier juif : voir calendrier babylonien.
19. Calendrier julien :
Ce calendrier est apparu le 1er janvier de l’année 45 av. J.-C.. Il comporte des cycles de
4 années : 3 années de 365 jours et une 4e année de 366 jours, soit 1461 jours par cycle. C’est
Jules César qui fit rajouter ce jour supplémentaire, nécessaire afin de faire coïncider l’année
civile avec l’année solaire. Avec le calendrier julien, toute année divisible sans reste par le
10
R.A. Parker, The calendars of Ancient Egypt, Studies in Oriental Civilization, University of Chicago Oriental
Institute, Chicago, 1950.
11
Des documents datant de 2400 av. J.-C. ont été découverts attestant l’événement de la fête lunaire.
12
L. Depuydt, Civil Calendar and Lunar in Ancient Egypt, Peeters, 1997.
13
Une même date est notée à la fois avec le calendrier civil et lunaire.
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