Document 3851415

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Journée des Thèses 2007
Karine GADRÉ
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Fin de thèse
Encadrante : Sylvie ROQUES
Corrélation entre Bases de Données Hipparcos et Hiéroglyphiques
1. Base de données hiéroglyphiques
2. Base de données Hipparcos
Sur l'intérieur du couvercle de sarcophages, au plafond de temples et tombes égyptiens (vers 2100 BC – 50) figurent (Gadré et Roques, 2007a) :
➢ des horloges stellaires fonctionnant sur la base des levers successifs d'étoiles dans le ciel nocturne ou crépusculaire (fig. 1) (Gadré et Roques, 2007b) ;
➢ des listes d'étoiles dans l'ordre de leurs apparitions ou de leurs culminations ;
➢ divers textes précisant que la période d'invisibilité annuelle de ces étoiles avoisinait alors les 70 jours (Neugebauer et Parker, 1960­9).
Le catalogue Hipparcos mentionne 5041 étoiles de magnitude visuelle inférieure ou égale à 6. Ce sont des étoiles visibles à l'oeil nu, et donc susceptibles d'avoir fait l'objet d'observations dans l'Antiquité égyptienne.
Nous avons extrait de ces cent vestiges :
➢ un catalogue de 90 étoiles (Gadré et Roques, 2007c) que nous nous proposons d'identifier à des étoiles du catalogue Hipparcos (voir §.2) ;
➢ six types de listes d'étoiles dans l'ordre de leurs apparitions (cinq types de listes) ou de leurs culminations successives (un type de listes).
Les appellations de ces étoiles figurent dans de nombreux textes funéraires. Leur identification nous permettra de dresser une cartographie du monde de l'au­delà.
3. Corrélation initiale
Sirius (spd) est la seule étoile identifiée à ce jour. Le « comportement » des 89 autres étoiles est calqué sur celui de Sirius, disent les textes égyptiens (Livre de Nout et Papyrus Carlsberg I) :
➢ leur période d'invisibilité annuelle était voisine de 70 jours : 70 jours s'écoulaient entre leur coucher et leur lever héliaque, tout comme 70 jours s'écoulaient entre la mort du pharaon et sa renaissance dans l'au­delà ;
➢ leurs levers héliaques s'effectuaient à dix jours d'intervalle, ce qui leur vaut le qualificatif de décanales
Figure 1 : Horloge stellaire de Nekhet (Assiout, Moyenne Égypte, 2100 BC)
4. Contraintes spatiales, temporelles et optiques
5. Restriction de l'échantillon initial
Afin de restreindre la taille de l'échantillon initial (voir §.2.), il est nécessaire de concevoir un modèle :
➢ combinant équations de mécanique céleste et critères de visibilité d'une étoile dans le ciel nocturne ou crépusculaire de l'Égypte ancienne ;
➢ tenant compte des contraintes spatiales, temporelles et optiques déduites de l'assimilation de Sirius à l'un des décans égyptiens (voir §.4.).
➢ La période d'invisibilité annuelle d'une étoile dépend principalement de sa magnitude visuelle, de sa distance à l'écliptique et de la latitude du site d'observation. Le fait que celle de Sirius avoisine les 70 jours sous la Période Dynastique (voir §.3.) implique que la latitude du site d'observation ait été proche de 30° (Memphis – Le Caire actuel).
➢ La position occupée par Sirius sur les six types de listes d'étoiles dont nous disposons (voir §.1.) implique de les dater de l'une des années comprises entre l'an 2100 BC et l'an 1800 BC.
➢ L'examen de divers textes (Papyrus el­Lahoun, Calendrier Ebers, etc.) précisant la date de lever héliaque de Sirius dans le passé de l'Égypte permet de déterminer la valeur moyenne de l'acuité visuelle des astronomes égyptiens : SR (Snellen Ratio) = 1,7 (Gadré, 2004).
Figure 2 : Localisation des étoiles dont la période d'invisibilité annuelle était comprise entre 50 et 90 jours en un lieu de latitude voisine de 30° et en l'an 2000 BC.
Cet échantillon est désormais constitué de 1166 étoiles dont la période d'invisibilité annuelle était comprise entre 50 et 90 jours à l'Époque Dynastique (voir §.3.). Ces étoiles appartiennent à une zone (fig. 2) délimitée :
➢ au nord par le cercle de l'écliptique ;
➢ au sud par la parallèle à l'écliptique passant par Sirius, l'étoile la plus brillante du ciel nocturne.
6. Critères d'identification des décans égyptiens
L'application du critère d'invisibilité annuelle de 70 jours (voir §.1.) nous a permis de réduire l'échantillon initial (voir §.2.) à 1166 étoiles de magnitude visuelle inférieure ou égale à 6 (voir §.5.). Afin de réduire encore la taille de l'échantillon d'étoiles candidates, nous devons :
1. examiner la succession des apparitions et culminations d'étoiles chaque dix jours de l'année civile égyptienne constituée de 365 jours ;
2. isoler les étoiles dont la magnitude visuelle, la localisation spatiale et l'indice de couleur expliquent au mieux la désignation hiéroglyphique et l'imagerie associée à chacun des 90 décans. 7. Validité des résultats obtenus
L'application de cette démarche nous a permis d'identifier chacun des 90 décans égyptiens avec une ou plusieurs étoiles (156 au total) du catalogue Hipparcos (fig. 3). Ces résultats résistent :
➢ à un changement d'époque historique de l'an 2100 à l'an 1500 BC ;
➢ à une diminution de la latitude géographique de 30° à 25° ;
➢ à la diminution de l'acuité visuelle de l'observateur (SR) d'un dixième.
Figure 3 : Localisation spatiale des 156 étoiles candidates aux 90 décans égyptiens
8. Bibliographie
Gadré K. « Le lever héliaque de Sirius, source de datation historique, Cahiers Caribéens
d'Égyptologie n°6, pages 1-25, 2004.
Gadré K. et Roques S., « Préalable à l'identification des décans égyptiens : constitution d'une
base de données archéologiques », soumis à publication dans Göttinger Miszellen, 2007a.
Gadré K. et Roques S., « L'année civile égyptienne et les horloges stellaires », soumis à
publication dans Revista de la Sociedad Uruguaya de Egiptologia, 2007b.
Gadré K. et Roques S., « Catalogue d'étoiles peuplant le ciel méridional de l'Egypte ancienne »,
soumis à publication dans les Cahiers Caribéens d'Égyptologie n°11, 2007c.
Neugebauer O. et Parker R.A., « Egyptian Astronomical Texts Volumes 1 et 3 », Brown
University Press, Providence, Rhode Island, 1960-69.
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