CHAP.2
LE FINANCEMENT DE LA PROTECTION SOCIALE
Manuel Bordas
Protection sociale = tous les mécanismes de prévoyance collective, permettant aux individus de faire face aux
conséquences financières des "risques sociaux".
Risque social = situations susceptibles de compromettre la sécurité économique de l’individu ou de sa famille, en
provoquant une baisse de ses ressources ou une hausse de ses dépenses : vieillesse, maladie, invalidité, chômage,
maternité, charges de famille, etc. Avt le dvpt du syst public de protection social, ces risques étaient couverts par
une assistance privée (charité) et par un minimum d’assitance publique (hospices…)
Pbtique: quel est l'impact des variables éco et démographiques sur le financement de la protection sociale?
I- La nécessité de financer les dépenses de protection sociale
A- Assistance et assurance, deux façons de couvrir les risques sociaux
Document A: deux systèmes d'État-Providence
La notion d'État-Providence s'est imposée après la Seconde Guerre mondiale. Elle s'est nourrie, d'une part, de l'expérience des
systèmes d'assurance sociales (par exemple, le système du chancelier Bismarck en Allemagne à la fin du XIXème siècle) et,
d'autre part, des théories de l'économiste britannique John Maynard Keynes sur l'intervention économique et sociale de l'État,
développées dans les années 1930. Celles-ci ont inspiré le rapport de Lord Beveridge (1942), qui plaide pour un welfare state
("État du bien-être") et établi la responsabilité active de l'État en matière de progrès social. Elle s'oppose à celle d'"État gendarme"
qui limite le rôle de l'État à ses fonctions régaliennes (police, justice, défense, monnaie).
En conséquence, on distingue deux types de systèmes de protection sociale. Ceux dits "bismarckiens", fondés sur l'assurance
sociale et protégeant les personnes qui travaillent: les travailleurs paient une cotisation en fonction de leur revenu et s'ouvrent ainsi
des droits sociaux. Et les systèmes dits "beveridgiens" fondés sur la solidarité et qui ont fait le choix d'une protection sociale
universelle, pour toute la population, financée par l'impôt.
Marie Fontanel, Nicolas Grivel, Valérie Saintoyant, Le modèle social français, La documentation française 2007.
1- Rappelez le rôle conféré par Keynes à l'État.
2- Qu'est-ce qu'un État-Providence?
Etat providence = ensemble des interventions de l’Etat dans le domaine social, visant à garantir un bien-être
minimum à l’essentiel de la population, en particulier par le biais d’un système de protection sociale étendu.
Classiquement, on oppose l’Etat-providence à l’Etat-gendarme, qui n’intervient pas dans le domaine social et insiste
au contraire sur l’exercice de ses fonctions régaliennes.
3- Quelles sont les deux façons de couvrir les risques sociaux?
- ASSISTANCE = solidarité envers les + démunis qui ont droit à des prestations sociales sans versement
préalable de côtisation. Correspond au système béveridgien de protection sociale (Angleterre, rapport sur le
« welfare state » de 1942) = solidarité nationale financée par les impôts.
- ASSURANCE = les individus côtisent pour avoir droit à des prestations en cas de besoin. L’assurance sociale
est obligatoire alors que l’assurance privée est volontaire. Ne relève pas vraiment de la solidarité mais ppe
de mutualisation des ressources cad répartition des risques de chaque personne sur l’ensemble des
personnes qui sont dans la même situation. Correspond au système bismarckien (chancelier allemand fin
19è) = solidarité professionnelle financé par les côtisations sociales.
B- Le système de protection sociale français, un régime hybride
Doc 1 p.28
1. Système bismarckien = système d’assurance sociale, dirigé par les partenaires sociaux, dont le financement est
assis sur les cotisations sociales prélevées obligatoirement sur les salaires des salariés. Les prestations
proportionnelles aux cotisations, comme les pensions de retraite, sont de type bismarckien.
2. Système beveridgien = système d'assistance, dirigé par l'Etat, financé par les impôts. L'universalité, notamment par
la mise en place du principe de l’ayant-droit, rapproche le système français d’un système béveridgien.
3. La misère, c’est à la fois celle des personnes âgées qui ne peuvent plus travailler et qui n’ont pas la chance de
bénéficier d’une réelle solidarité familiale ou communautaire, et celle des actifs qui ne peuvent pas travailler – du fait
du chômage, de la maladie, de la maternité pour les femmes –, et qui sont temporairement privés de revenus, à
défaut d’avoir un capital ou de bénéficier de solidarités familiales et communautaires.